26/02/2018  47 min #138365

La Société-Réseau : Essai sur la valeur d'usage par la socialisation des transactions

La Société-Réseau  - Chapitre 3 : Notes sur le capitalisme

La critique du capitalisme est inhérente à la recherche de solutions pour le supplanter. Et en même temps nous sommes portés par la vision d'une structure claire et fonctionnelle. Mais ces choses négatives ont tendance à se glisser dans chaque idée afin de les justifier. Prendre des notes et leur consacrer un chapitre entier permet de se débarrasser de cette tâche ingrate qui encombre l'exposé d'idées neuves.

Dans cette étude on utilise le terme de « capitalisme », mais à regret. En général on évite les mots en « -isme », y compris celui de « libéralisme ». Le « isme » est une forme péjorative utilisée par celui qui manque de discernement. C'est grossier, mais surtout c'est faux. Et ça donne de mauvaises habitudes. Il faut tout reprendre au début.

On se moque du capitalisme, qui est la manie d'agglutiner des fortunes destinées à être utilisées pour en tirer un profit uniquement financier. Ce n'est qu'une excroissance ahurissante du terme « engranger » qui signifie « mettre dans la grange pour passer l'hiver ». Au fond c'est le fait d'être obligés de demander à un riche si on a « le droit » de créer des turbines domestiques à placer sur son arrivée d'eau, de façon à ce que ces mêmes investisseurs gagnent moins d'argent grâce au nucléaire (par exemple !). (1) Et comme « ils » possèdent déjà tout, ils ne veulent rien qui leur fasse concurrence, et c'est ainsi que le système se fige dans le néant.

Nous notre problème, se situe à un niveau plus profond de cette construction invraisemblable qu'est le système actuel qui mène le monde à la ruine. Le centre de notre problématique se situera « dans » ce qui donne « le droit » de mener à bien telle ou telle activité, de consommation comme de production.

Mais dans un tel projet on ne peut pas faire l'économie d'une critique du capitalisme. Ce chapitre était court et clair au début (de l'écriture) mais il n'a cessé de s'étoffer. On essaie d'être le plus concis possible. On catarsise, on se défoule, et après on passe aux choses sérieuses.

3.1 - Les fondements du capitalisme

Ce qu'on appelle le capitalisme, le système dominant dans ce monde et à cette époque, est la somme des procédés venus s'enchevêtrer en respectant des principes de base.

Ces principes sont, le droit de posséder. De lui a été décliné le droit d'échanger, et de cela, premièrement la liberté de contrat, et deuxièmement l'utilisation d'une monnaie d'équivalence avec les produits.

Cette monnaie, stupidement et naïvement, était sensée relater la valeur des biens et des produits échangés. Mais plus la société progresse, et plus celle valeur a tendance à inclure des processus intermédiaires et annexes. Un jour on pourrait se rendre compte qu'une simple baguette de pain a nécessité, en accumulant toutes les royalties créées depuis le début de l'évolution biologique, l'éducation les connaissances et la vie des humains qui ont contribué à ces évolutions, une fortune inestimable.(2)

Par-dessus cela, s'est ajoutée une couche de procédures qui fait le capitalisme proprement dit, à savoir le moyen de résoudre une contradiction native : comment on fait pour commencer de zéro ? C'est ici qu'interviennent les possédants, qui « prêtent » ou plutôt louent leur argent. Finalement l'exception devient la règle, et tout l'argent qui circule aujourd'hui est une location, de ce qui n'est qu'un produit de consommation à part entière (l'argent).

Souvent en disant qu'il faut arrêter le capitalisme, on pense seulement à cette couche procédurale. Mais elle n'est que la suite logique de ses fondements, que sont la culture de la propriété privée, la notion de valeur, et le principe du commerce.

C'est parce que les fondamentaux de base sont très nettement insuffisants pour permettre d'aborder la complexité des questions relatives au devenir de l'humanité, que le capitalisme échoue. C'est aussi parce qu'il est assez mal conçu au point d'impacter les choix et l'évolution de l'humanité, qu'il la conduit à sa perte. C'est uniquement parce que nous n'avons pas fait les bons choix, que nous avons des problèmes. Mais comment lutter contre un colosse qui embrigade y compris les esprits ?

C'est un système prévu pour les petits commerces de petits pays distants, et autonomes, qu'il fallait rallier par plusieurs jours de cavalcade à cheval à travers la campagne, mais jamais on ne pensât conduire une civilisation à briller dans les cieux.

A l'intérieur d'une famille, d'une administration ou d'une entreprise, on ne pratique pas le capitalisme, on pratique la communauté des biens, parce que c'est beaucoup plus pertinent et efficace. Par exemple, imaginer ce qui se passerait si les pompiers devaient acheter leur propre équipement, sur un marché libéral, utilisant un matériel propriétaire, non-compatible et défaillant.

On ne peut pas décemment décréter la valeur des choses, comme ça, mentalement, sans aucune raison, et baser une civilisation sur ce principe. C'est rigolo au début mais inconséquent à la fin(3).

3.2 - La valeur

Simplement, « la valeur » est un terme dialectique complètement relatif. Il relate confusément le coût, l'estime, le besoin, la rareté, et un pourcentage inconnu réservé au bénéfice (qu'il est malpoli de demander). C'est un mécanisme qui incline les gens à « se mettre d'accord » sur un prix. Mais cette valeur est estimée vaguement de tête, d'après les autres valeurs, et sans repère ou étalon, car il ne peut pas y en avoir. Cette valeur ne relève d'aucun mécanisme qui l'empêche de devenir délirante. Elle l'est d'autant plus qu'elle s'applique à des notions matérielles, temporelles, affectives, dialectiques... bref tout ce qui peut lui servir, à part la valeur de cette même transaction au regard du système global.

Le terme dialectique de valeur laisse entendre qu'elle relève du mérite, de ce qui est « estimable » (là aussi il y a un double-sens). Ces comme si ces mots, valeur et estimable, étaient employés - de façon systémique - sur la base de leurs acceptions les plus manichéennes. C'est d'ailleurs amusant à observer que ce manichéisme dialectique semble vouloir s'imposer à toutes les sphères d'influence du capitalisme, politiques, commerciales et médiatiques. Même la langue est assaillie de noms de marques, dont l'autorité supère l'aspect fonctionnel. Puis ça devient une mentalité, dictatoriale, due à l'enfermement dans un langage insuffisant.

Une dernière remarque, la valeur n'est plus le seul critère d'achat pour un acheteur moderne, celui-ci s'accompagne de la présence d'un certain nombre de labels qui garantissent la conscience de responsabilité de ce qui est produit. Ces logos ont la particularité de montrer que, comme les propriétés du produit, le prix est finalement quelque chose qu'on doit composer avec ces propriétés pour décider de la justesse de son achat. Le prix à lui seul, n'est garantie aucunement la « valeur ». Ceci est important parce que vous allez voir après, dans le chapitre sur la mesure de la valeur, à quelle solution cela nous conduit.

3.3 - Le prix

Une chose stupéfiante dont personne ne parle jamais, c'est que les prix sont toujours les plus élevés possibles. Quand une pub dit « les prix les plus bas », c'est par rapport à une concurrence, qui elle aussi maximise ses prix. Jamais par exemple, il ne s'agirait de créer des prix à seulement deux fois le prix de revient, si c'est pour vendre des produits que les consommateurs sont prêts à payer encore 100 fois plus (un T-shirt ça coûte dix centimes). Regardez la lame de rasoir à quatre euros, est-ce véritablement « profitable » de penser à faire des produits accessibles à tous ? Non, seuls les 80 % qui peuvent les intéressent, ça rapporte plus que 100 % ayant dix fois moins à dépenser. L'objectivité force à admettre que la tendance suivie est celle du prix maximum et du coût (et de la qualité) minimum, soit exactement l'inverse de ce qui était escompté par la berlue de « la main invisible du marché ».

3.4 - Ce qui justifie les transactions

L'équilibre requit lors d'une transaction entre la valeur subjective d'un bien et la concrétisation en monnaie sonnante et trébuchante de cette valeur, semble produire de la joie chez les acteurs de cette transaction.

Peu importe alors la valeur de cette même transaction, si elle emploie des esclaves ou dévaste des écosystèmes.

Cette justification produite par le fait de « posséder » une valeur équivalente à ce qui veut être obtenu, pour procéder à un échange, embarque avec elle une dimension délictuelle de capacité de nuisance, d'inconséquence, de puissance, tout en stimulant un renforcement personnel du caractère et l'estime de soi. Les gens veulent être « riches » pour pouvoir justifier tout ce qu'ils font, sans se soucier des conséquences. C'est un jeu d'autorité, très masculine.

3.5 - Le principe de l'argent

(On va aller vite) C'est une équivalence qui permet d'opérer des trocs multi-réciproques(4). Lors d'un troc les deux objets doivent avoir la même valeur, mais en pratique c'est rare que deux personnes aient exactement ce que cherche l'autre. On peut aussi avoir besoin de décaler dans le temps son acquisition. Ainsi l'argent consiste en une duplication de la valeur des biens, sous une forme liquide, afin de pouvoir terminer son troc ailleurs, et plus tard. Notons que si la monnaie est « fondante » (à cause de l'inflation) le possesseur de l'argent est lésé. On peut trouver cela sympathique sauf que ça ne fait qu'attiser le « toujours plus ».

3.6 - L'argent pousse aux arbres

Une chose étonnante avec la notion de valeur, comme je l'ai dit elle s'applique confusément à, à peu près tout, mais quand même il est notable que le principe de « transaction », cadre d'application de la « valeur », n'est pas respecté quand il s'agit de cueillir un fruit à un arbre, et de le revendre. Qu'est-ce qu'on vend à ce prix ? La pomme, ou du moins ce que nous a coûté de la laisser pousser ? La cueillette, ou du moins ce qu'a besoin de manger le cueilleur pour cueillir ? La bonté d'âme du service rendu, ou du moins le fait de pratiquer du commerce ? Mais toujours pas « la pomme », qui elle est gratuite. C'est pour ça aussi que les requins de la finance aiment tant les gisements de ressources naturelles. C'est là qu'ils plantent leur tante, pour veiller sur leur lucrative arnaque qui consiste à demander de l'argent en échange de trucs qu'ils ont trouvé par terre et dont on a un besoin vital.

Illustration 2: Problème de logique dans la chaîne des transactions

Si on accepte une telle hérésie en terme de logique, cette sortie du cadre d'application des règles d'échanges, c'est uniquement parce qu'il faut bien que les gens vivent. Mais dès lors, quand même on peut se poser la question, est-ce que ça n'irait pas mieux si aux bornes du système on plaçait des industries publiques ? Et la gratuité ne serait-elle pas préservée par un système chargé de s'occuper lui-même les coûts subsidiaires ?

3.7 - Rien n'a de valeur

Si on mettait des arbres fruitiers dans les parcs des villes, ou des poissons dans les lacs naturels, afin d'y récolter son soupé, n'est-il pas évident que cela va générer du chômage ? Si on crée / rend publique une source d'énergie gratuite et inépuisable, n'attaque-t-on pas de front des lobby puissants qui flottent sur des océans de pièces d'or, en les menaçant de mourir seuls dans la rue ? Si on conserve intacte la nature pour que la vie s'y développe sans l'interférence des humains, n'y perd-on pas des marchés colossaux de boîtes d'allumettes et de meubles jetables ? C'est ainsi qu'on en est arrivés à créer des maladies, via l'excès de vaccins et de pesticides, pour créer de la rareté, faire monter les prix, et engendrer une situation de dépendance envers des productions elles-mêmes de plus en plus nocives, et de se retrouver dans la situation d'un cercle vicieux. Il est clair que la finalité de « la valeur » dans son acception économique consiste à créer de la valeur où il n'y en a pas, et d'en ôter à ce qui en a véritablement.

3.8 - La main invisible

Bien connue comme le fantôme du « on » qui nous regarde, un jugement divin à qui rien n'échappe, il est dit dans la légende qu'une main invisible (du marché) viendrait s'occuper magiquement de faire que le travail de tous, sans même avoir à s'en soucier, soit récompensé par une félicité sociale universelle. Que le bien commun émanerait automatiquement de l'addition des intérêts privés. Ce « logiquement » est quand même de courte portée intellectuelle.

En gros, le primitif qui a pondu ce slogan a laissé un grand impact dans la mémoire culturelle, dont le rôle est de transmettre l'information aux générations futures afin qu'elles sachent l'élucider, parce qu'il a touché sans le savoir une loi des systèmes qui est transcendante. Et quelle loi ! On l'ignorait mais cette main invisible absurde et mal comprise n'était rien d'autre que le lien subjectif qui relie ensemble les composants d'un système, dans le but d'une émergence préméditée. C'est quelque chose sur lequel on se doit d'avoir un contrôle, et pas n'importe quelle sorte de contrôle, un contrôle social, qui relève de la macro-intelligence.

3.8.1 - Passer d'une échelle de mesure à une autre

L'idée c'est que les rouages entre l'échelle microscopique et l'échelle macroscopique ne peuvent pas, naturellement, faire usage des outils d'un seul de ces champs d'analyse. Ainsi, vouloir que le bien social ne soit que l'addition de tous les biens privés, est naïf, et conduit à une impasse logique, parce que les biens privés sont en concurrence, et que le bien social ne se mesure pas avec les outils du bien privé.

Et mesurer le bien privé sur l'autel du bien social, c'est dépraver la dignité humaine de son jugement et de son sens des responsabilités. (Pourtant le capitalisme trouve le moyen d'obtenir ces deux extrêmes en même temps.)

Pour passer d'une échelle de mesure à une autre, et les faire se subjuguer mutuellement, il en faut une troisième qui soit générique, et dont on ira décliner par déduction la façon dont elles s'appliquent à chacune des dimensions qui nous intéressent(5).

Par exemple (sujet de philo pour le bac) : Quels sont les rouages qui permettent de lier en une chaîne de causes-conséquences des dimensions telles que la politesse et l'honnêteté ? ». On peut voir facilement les pièges qui se tendent sur le chemin qui permet de relier ces deux pôles (par exemple « l'arnaque »). On y apprendra que les deux ne sont liés qu'en apparence, tout du moins tans qu'ils restent sous l'égide de la recherche sincère et authentique de vérité. C'est le genre de non-dit que les gens sont flattés d'entendre. Mais dans les faits ce n'est pas vrai.

3.9 - Ce qui justifie l'existant

L'existant ce sont autant l'usage des ressources naturelles, que les grands-projets, l'infrastructure (routes, eau, électricité...), les soins apportés à l'alimentation, la santé, l'éducation, etc... Tout ce qui existe... est avalisé par des (concordances de) raisons.

Ce sont les puissants, les 1 %, les élites, les maîtres, qui possèdent les moyens d'agir de tout le reste de l'humanité. Car quoi qu'on veuille faire, il faudra leur aval, ou l'aval de leur contremaître, pour ensuite lutter dans un environnement (rendu) difficile (par nous-mêmes), et avoir les moyens de subsister.

Et ces moyens, quand ils ne sont pas accordés, agissent comme un veto sur ce qui voudrait, aurait besoin, ou aurait pu exister.

Tant que les moyens d'agir sont motivés par le profit en terme de ce même argent (qui donne les moyens d'agir), alors, même les projets destructeurs sont avalisés avec entrain.

Les institutions sociales qui garantissent encore l'éducation et la santé, ne sont que des vestiges d'une époque qui ne soupçonnait pas encore le monstre qui germait en elle. Ce dont l'existence est justifiée pour le système publique ne l'est pas pour le système privé. Aucun équilibre n'est possible entre les deux (et le privé a achevé de le prouver), ou du moins, cet équilibre précaire est notre « Système ».

Aujourd'hui tout n'existe que pour rapporter de l'argent. Et le pire, est que ça rapporte à chaque fois énormément plus au système qu'à l'initiateur du projet. Tout doit coûter le moins cher possible et être vendu le plus cher possible. C'est à ce niveau que se situe la réponse à la question de ce qui justifie l'existant. Connaissez-vous d'autres réponses à cette question ? La bienveillance ? (Une exception qui confirme la règle.)

Que faudrait-il pour que le soin apporté à ce qui est produit soit sans cesse maximal, et sa distribution la plus générale possible ? Pour faire que les soins de santé, l'éducation, la qualité de l'alimentation soient toujours maximaux ? Quand une nouvelle voiture volante sort à la télé, elle semble une promesse faite à tout le monde, mais on sait bien que ça veut dire « seulement à ceux qui génèrent de l'argent ». On les appelle « les rentables », ce sont les préférés des rentiers. Les autres on leur tape sur la tête et ils la baissent. Les humains-spectateurs n'ont plus qu'à envier, jalouser, et trimer dans l'espoir de parvenir à toucher du doigt ce symbole d'une évolution sociale et collective. C'est un très beau rêve, mais il est parfaitement illusoire. Alors pourquoi ne pas, plutôt, rêver de le concrétiser ? Je veux dire, pour tout le monde, et pour soi-même seulement en seconde instance.

3.10 - L'inanité du principe du commerce

Pour évoquer le vrai fondement du capitalisme on parle d'argent ou de propriété privée, mais jamais du pire et du plus central, le commerce. Comme si ça devait être naturel que chaque humain soit commerçant de ce qu'il apporte au monde, responsable de devoir convaincre de la légitimité de son existence, afin d'obtenir l'assentiment exprimé en monnaie sonnante et trébuchante. S'en prendre à l'argent ou la propriété privée, c'est ne pas s'être rendus compte qu'il fallait s'en prendre plutôt au principe du commerce, car c'est lui qui englobe tout. Qu'essaie-t-on de faire avec ce principe ?

On justifie l'existant à l'échelle macroscopique par ce dont on peut faire commerce à l'échelle individuelle. Rien ne peut exister sans commerce. Les gens montent des propriétés privées ouvertes au public (des magasins) en disposant des produits à vendre, et on a peur d'y entrer et de se faire sauter dessus, par un gars sur-endetté. (Ou s'il est plus riche que vous, il vous mettra dehors.)

Le commerce est la pire avidité qui puisse être. Il n'y a pas d'égalité entre le vendeur et l'acheteur, seulement de l'intéressement à profiter de lui. Dans une transaction, il y a forcément une rivalité, même si les prix sont solidement fixés. En général on ne peut que les subir.

L'art du commerce consiste à s'intercaler entre un besoin et un produit pour y ponctionner un dividende. Il est bien naturel que des gens se consacrent à certains besoins ciblés, afin de faciliter la circulation des marchandises, mais pas d'en faire un chantage, ni de pulluler sur la chaîne de cette mise en relation, au point de la freiner ou pire, de la stériliser(6). De conditionner la distribution d'un bien vital à des motifs inatteignables. Cela revient à de la torture, finalement.

Que dire d'un monde dont toutes les actions, aspirations, et grands projets ne peuvent se concevoir que sous l'angle d'un commerce ? Va-t-on inonder les peuples d'argent pour qu'ils puissent s'amuser à dépenser sans compter, pour que le système puisse continuer à s'amuser à tout mettre en « vente » ? (Non, même pas.(7))

Quelle est la signification d'un achat, si ce n'est le fait d'admettre qu'on a aucun contrôle sur ce qui nous arrive, sur la qualité de ce qu'on achète, et qu'on est obligés de s'y soumettre. Quelle est la porté de la décision qui revient au client s'il n'a à choisir qu'entre des produits aussi similaires que médiocres ? Et pourtant ne se rend-il pas co-responsable des crimes cachés derrière le produit qu'il consomme ?

C'est bien ça le principal problème et l'axe fondateur de toute la réflexion sur les alternatives au capitalisme, on ne va pas rivaliser contre des dispositions du libre-échange, on va rivaliser contre le fait même de pratiquer le commerce, c'est à dire de tirer profit du travail des autres en terme général, ou de tirer profit de leur détresse, ou de leur soumission. Au contraire il faut faire que chacun contribue à un monde meilleur, même à la moindre des échelles. Que les intérêts individuels et collectifs aillent dans le même sens.

Le commerce est le principe selon lequel on transfère la propriété d'un bien d'une personne à une autre, tout en augmentant sa valeur pour le service rendu. La vie du vendeur dépend de sa plus-value. Mais comment peut-il encore être question penser en ces termes lorsqu'il s'agit de grands projets, ou du bien social ?

Nous sur le plan systémique tout ce qui nous intéresse c'est de pouvoir localiser les besoins en termes de lieux et de rythme. Cette information, centralisée, à elle-seule vaut son pesant de cacahuètes. C'est le seul intérêt qu'il y a à notifier un achat.

3.11 - Le but lucratif

On pourrait aussi se demander (c'était le tout-début de ma réflexion) ce qui se passerait si on confisquait le but lucratif. Si on le confisquait sur toute la chaîne de production. Il est évident que les prix seraient divisés par cent, ou mille. Alors franchement, quand on dit « lucratif » il faut surtout se demander « pour qui » ? En tous cas, pas de manière profitable pour tous, ça c'est certain. Le but lucratif est un peu comme une fuite d'eau récurrente le long d'un conduit, une perte d'énergie dans un processus, dont on espère qu'il servira à le maintenir.

Ce débordement de valeur, cette approximation excessive de la valeur des objets, est très ancré dans la psychologie collective, qui n'aspire à vivre que des miettes que les riches laissent s'échapper, comme dans une fontaine d'abondance.

Illustration 3: Schéma imaginaire de la richesse

3.12 - Au nom du profit

Une fois on me disait de mal faire mon travail, de ne pas y consacrer trop de temps, pour que ça suscite de nouveaux besoins qui eux, seraient facturés. Il ne faut pas oublier que c'est ça, le capitalisme, une tendance franche à profiter de l'ignorance des gens, pour mieux leur faire les poches. Et pour engendrer quoi ? Méfiance, défiance, tensions, promesses, procès, insécurité... Voilà comme de petites causes ont de grands effets ; là où la simple et gratuite gentillesse aurait tout « réglé ».

Combien de temps a-t-il fallu pour que surgissent les voitures électriques ? Elles auraient pu exister depuis qu'on lance des fusées (avec la même catalyse- électrolyse). Mais peu importe de polluer, de ruiner des pays, mieux vaut toujours faire cette course au profit, et tirer le maximum de l'ignorance des gens. Ils ne peuvent plus être en paix, et doivent se méfier de tout, devenir des hyper-spécialistes.

Les multinationales, le « ils » du capitalisme, agissent de façon déterministe, et déterminée, pour appliquer les règles du capitalisme. Ils le feront jusqu'au bout, coûte que coûte, y compris par principe.

3.13 - L'inaptitude à la complexité

L'exemple de la voiture électrique n'était que topique, en réalité il n'existe, en terme d'énergie ou autre, aucune technologie ou méthode qui puisse supplanter toutes les autres. Comme je le disais au début avec l'analogie des espèces animales, les nouvelles ne remplacent pas les anciennes, elles s'y joignent. Il en va de même avec les techniques, elles ont toutes un cadre qui leur est approprié.

On a pu examiner que le cadre approprié au capitalisme était celui de petites sociétés éloignées, pratiquant des échanges amusants qui transportent la culture. Ou encore, (je radote) en cas de reconstruction après-guerre (qui arrive). La destruction généralisée qu'il engendre à la fin est ce qui se passe quand il arrive à saturation et, en quelque sorte, entre en résonance avec lui-même, ou comme quand on passe le mur du son. C'est la borne maximale de son domaine de fonctionnement, comme un haut-parleur qui sature et dont les ondes s'écrasent sur l'impédance maximale (formant un signal carré), et qu'elles se réverbèrent sur les ondes en-dessous de ce seuil (produisant un bruit blanc, qui fait « pshhhht »).

Il est très clair, pour qui veut l'entendre, que le capitalisme a atteint ses limites en tant que liant entre les hommes, et que la tendance s'inverse maintenant.

Pour en revenir à notre exemple de la diversité et de la complémentarité des techniques, on voit qu'elle n'est pas possible dans un cadre concurrentiel, où les conglomérats se forment, et sont forcés malgré leur refus de l'admettre, de pratiquer un « communisme » des biens. Cela les oblige à simplifier au maximum leur production, à uniformiser, standardiser, et freiner tous les modes de production complémentaires. Leur but est le monopole, autant que l'uniformisation. Pourtant, objectivement, aucune technique de production d'énergie n'est suffisante à elle seule, seule leur diversité peut exaucer la demande.

C'est cette complexité qui est ingérable pour le capitalisme, car elle est contradictoire avec ses buts. Mais nous, humanité, somme maintenant entrés dans une nouvelle ère, de l'information, de l'instantanéité, de la conscience et de la connaissance. Et plus rien de ce qui est à vendre ne semble suffisant.

3.14 - Le plan du capitalisme

Leur plan ne peut marcher que si tout le monde en profite. Il ignorent que si une seule personne est malade elle peut contaminer les autres qui pourtant ont tout fait (tout payé) pour rester individuellement en bonne santé. Il faut donc vraiment que absolument tout le monde en profite, en ne laissant personne sur le carreau. Que ceci soit impossible n'a pas l'air de les déranger.

Et leur discours est que ceux qui ont besoin d'eau, de nourriture, d'infrastructure ou d'éducation, n'ont qu'à en payer le prix, mais pas ceux qui n'en n'ont pas besoin, si tant est qu'il y en ait. Que la notion de « besoin » soit individualisé, n'a pas l'air de déranger non plus.

Ils sont contre le pot commun qui tient ensemble une société.

Pourtant si on examine la logique de ceci, on constate qu'ils ne peuvent pas s'appliquer cela à eux-mêmes. Au contraire les industries ont tendance à fusionner justement pour pouvoir profiter mutuellement de la collectivisation des coûts. Au sein d'une multinationale, tout le monde a le même ordinateur, les mêmes chaises, tables, et mange dans la même cantine, où le repas servi par de bons cuisiniers, avec de bons produits, revient à quelques euros à peine.

Si on avait cela au sein d'habitations sociales (un projet que j'appelle de mes vœux), quel progrès ce serait ! Et quelle économie ! Mettre en commun des espaces publics, la laverie, la réparation, la cuisine, influencerait jusqu'à l'architecture du bâtiment, en créant les lieux de vie collective. La structure aurait d'autant de facilité à atteindre son indépendance énergétique, ou même alimentaire. Mais quel commerçant trouve souhaitable cette économie d'échelle ?

Dans un sens, en prônant une privatisation démentielle de toutes choses pour échapper aux lois des états, ils s'obligent à montrer en pratique le pouvoir que confère la maximisation de la collectivisation. Donc, pourquoi ne pas faire pareil ?

3.15 - Là où deux systèmes se touchent

Quand deux systèmes, chacun ayant leur logique, sont en concurrence, il se passe un effet de rejet mutuel entre eux. Sur leurs frontières respectives, se jouent toutes les injustices. Et pour les résoudre, il faut gagner du terrain sur l'autre.

On croit que « le système » c'est la cumul de tout l'existant, mais en réalité nous avons en son sein deux systèmes concurrents qui se battent, chacun d'entre eux maîtrisant les moyens d'action de l'autre. Les cas de collusion sont clairement décrits par le truchement de ces deux systèmes. (Les humains ne sont que faiblement inclus dans chacun d'eux.)

Le capitalisme est en concurrence avec le système social qui a porté la civilisation des âges les plus anciens jusqu'à la révolution industrielle (et permis de bâtir les plus beaux et solides édifices de l'histoire), celui de mise en commun des ressources. A l'époque, ce qui était fabriqué l'était dans l'espoir d'atteindre l'éternité, en terme de fiabilité. Si l'or était aimé, c'était pour sa fiabilité dans le temps, même après de nombreuses générations. Les gens avaient un adulation pour l'éternel, et ce qui était légué aux générations futures. Il leur fallait « entrer dans l'histoire ».

En toute logique est apparu ensuite l'état providence, justifiant une ponction individuelle par les impôts (qui existait déjà), servant à la redistribution des richesses, de sorte à conformer un peuple fier et digne.

Sinon à quoi rimerait cette vie, si c'est pour qu'elle ne profite à personne ? Il est certain que le plaisir de contribuer à un progrès significatif pour tout le monde est bien plus ancien et vital que celui de profiter égoïstement de biens matériels.

Ce système basé sur la mise en commun des richesses nationales est ce qui lie les gens entre eux, car ils partagent collectivement des frais faramineux, pour assainir les eaux, produire de l'électricité, entretenir les voies de circulation, maintenir la santé, et un système éducatif pour élever le niveau d'instruction et d'intelligence. La promesse d'offrir le meilleur aux nouvelles génération est aussi une question de dignité humaine.

Les choses auraient dû en rester là, et le progrès aurait continué, peut-être plus lentement et plus sûrement, quoi qu'un jour il aurait quand même fallu tout réviser. Pourquoi ? Parce que les conditions changent, les ressources s'épuisent, les distances raccourcissent, la captation d'informations grandit à une vitesse exponentielle, des solutions naissent, et qu'arrive nécessairement le moment où un nouveau monde surgit, où les aspirations se renouvellent. Avant ils rêvaient d'un travail à la mine, aujourd'hui ils rêvent de s'épanouir spirituellement, et de prendre possession de leurs facultés. Or, ni le système social, vidé de sa substance, ni le système marchand (empli de vide) n'ont pas la charge du destin des peuples, tout en leur confisquant leur temps de vie.

Pour le capitalisme pur et dur, le système social doit disparaître. Pour ce faire ils rêvent d'un « plein-emploi », d'une pleine-privatisation, et surtout de ne plus payer d'impôts. Parfois on se dit que la bonne révolution consistera à rénover les institutions publiques, le travail social, et le rôle de l'état, en nationalisant tout ce qui est vital. Sans acharnement au business il resterait peu d'impôts à payer.

A l'endroit de la collision entre ces deux systèmes, accepter un travail au SMIC, ou mieux payé mais irrégulier, revient à ne rien gagner de plus qu'en restant dépendant des revenus sociaux. Les impôts sont réactivés, le transport est à payer de sa poche (autant que le temps des transports interminables), et la nourriture est bien plus chère, puisqu'on mange dehors, et qu'on a besoin de plus de calories. A l'excitation de l'embauche succède vite le stress et la déprime. Au final, il n'y a aucun bénéfice à travailler ; Et quand ça se termine, retour à la case départ, zéro dollar en poche. Ce qui se passe alors, délimite la frontière entre deux systèmes. Ce n'est qu'une promesse d'accéder ensuite, plus tard, à une vie plus digne, mais en réalité elle ne vient jamais. Et les gens restent piégés dans cet antre, et ils n'ont nulle part où aller.

3.16 - La collision future

Dans cette course au profit, « ils » plantent eux-mêmes les germes de leur destruction, ou plutôt, les germes du futur système social. En privant les peuples des richesses naturelles qui leur reviennent, en confisquant et polluant l'eau, en causant des famines, des maladies, des difformités congénitales, en saupoudrant les océans de plastique, en décimant tout le règne animal et végétal, ils vont nous laisser, après en avoir tiré des profits invisibles et inutiles, une terre stérile, où rien ne pousse, désertique comme un terrain vague empli de flaques de pétrole.

Ce faisant, par le contre-exemple ils dénoncent tout ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas subir, de la part d'un système social. Ils font prendre conscience le tort qui consiste à se croire à l'abri d'avoir à se soucier du bien collectif. Ils donnent une consistance à cette faute. Et elle est terrifiante.

Mais également, les peuples se rendent compte de plus en plus de l'arnaque que constitue le capitalisme, quand des progrès indubitablement profitables pour tous sont réservés au plus petit nombre, alors qu'il ne coûterait rien de les multiplier. Ou quand le gain de productivité amené par la robotique leur vole simplement leur travail.

Il est même temps de se rendre compte d'une arnaque élémentaire, qu'est la dépendance au capitalisme. A force de vouloir s'immiscer dans la moindre activité humaine, comme boire, manger, se soigner, s'instruire, le capitalisme crée une dépendance faite pour qu'on ne puisse pas s'en passer. En réalité, l'ennemi du capitalisme est la gratuité, la bonté, la générosité, le partage.

On est forcés d'y penser, un jour l'ensemble des tâches professionnelles d'aujourd'hui pourront être assumées par des robots, de l'agriculture à la livraison, de la confection d'édifices aux opérations chirurgicales, les aides à domicile, et sans oublier la finance, les banques, la comptabilité... tout absolument tout pourra être robotisé. Il faudra des ingénieurs, certes, mais c'est tout.

Alors que faire, revenir à l'ancien système (et donc repartir de là pour revenir où on est) ou sauter le pas vers une autre façon de compter, et de travailler ensemble ? La réforme du système social est inexorable. On peut la retarder, mais pas y réchapper. Et plus on s'y prendra tôt, plus on s'évitera de malheurs et de souffrance.

En attendant, on a tout le loisir d'observer comme l'ancien système fait tout son possible pour empêcher l'avènement d'un nouveau monde, unifié, intelligent, et maîtrisé.

3.17 - Le plastique c'est fantastique

Dans un précédent livre « Je rêvais d'un autre monde » (2012) j'avais pris l'exemple du plastique, comme marchandise servant au support des données numériques. Je montrais que c'est le modèle économique qui forçait à utiliser le plastique, « quitte à ce qu'il se retrouve dans les estomacs des consommateurs » (c'était seulement une théorie). Depuis ce temps, on a découvert les micro-plastiques, présents dans toutes les mers du monde, et dans toute la chaîne alimentaire. Il se passe simplement que la nature, dont nous faisons partie, utilise les moyens dont elles dispose, à savoir nos estomacs, pour nettoyer cette pollution.

Ils ont préféré inonder le monde de plastique parce qu'il était impensable d'envisager la gratuité d'un produit qui ne coûte rien, et qui a été rentabilisé depuis longtemps, distribué de façon électronique. Si seulement, disais-je, on cherchais des solutions pour que le produit soit gratuit, de sorte à autoriser le téléchargement, quel gain providentiel ce serait ! La culture s'épanouirait. Mais dès lors, tout le système d'échanges, change. L'innovation est vaste et requiert du courage. Et même plus, ça nécessite de surmonter de nombreux blocages psychologiques, et conditionnements. Comment dire à un économiste que tout ce qu'il a apprit ne sert plus à rien ? Comment lutter contre l'idée si profondément enracinée selon laquelle toute chose mérite une « contrepartie » ? Et regardez, de quelle contrepartie il s'agit, l'empoisonnement de tous les habitants du monde !

Le fait est que nous avons assisté, avec l'arrivée d'internet, et des produits numériques, à l'obsolescence du capitalisme, pensé pour des biens matériels, échangeables, uniques, et périssables. Il n'a pas su s'adapter, et n'a pu que profiter de ce qui arrivât à combler ses lacunes, à savoir le logiciel libre. Et avec lui, un nouveau monde était en train d'éclore. Aujourd'hui, le capitalisme est rendu dépendant du logiciel libre, et c'est une victoire.

3.18 - Des problèmes psychologiques

Le capitalisme est fondé sur la liberté de contrat, qui est fondée sur la technique de troc multivalent permis par le principe de l'argent. « Dans la vie », nous dit-on, rien ne s'obtient sans en « payer le prix ».

Et dès lors qu'on s'oblige soi-même à devoir évaluer une contrepartie, une valeur, une équivalence, alors on s'oblige à entrer dans un mécanisme pernicieux qui consiste à jouer sur le symbolisme de ce qui est « vendu ». On croit être rationnels, et immédiatement après on se retrouve en train de nager dans le symbolisme.

Le contrat, comme la loi, est une réglementation arbitraire qui occasionne ou empêche une transaction. La loi aussi, est bien obligée de délimiter des repères arbitraires afin de distinguer ce qui est légal ou pas, même si c'est discutable. Tant pis, « c'est la loi ».

Cet arbitraire est le même pour la loi et les contrats, sauf que la loi est faite pour le bien de tous (en principe) alors que les contrats ne sont que des accords.

Historiquement, des requins aux dents longues allèrent échanger quelques caisses de whisky contre de vastes contrées (en Amérique, Australie, Afrique...), le vendeur croyant que l'homme blanc était stupide (partant du principe que la terre ne se vend pas, et voulant profiter du bon whisky), et l'acheteur voyant dans ce contrat l'autorisation de broyer tous ceux qui s'opposeraient à ses décisions concernant ces terres. Parce qu'il y avait cette ridicule signature sur cette fragile feuille de papier, ils avaient le droit de tout raser, détruire, polluer, et de tuer tous ceux qui pénétraient « chez eux ». A un moment dans l'histoire, les gens ont perdu la raison, et ce qui était légal dans leur société avait plus de valeur que la morale, l'éthique ou l'intelligence.

Aujourd'hui encore ces contrats semblent bénéficier de la même furie que lorsque le seuil de la loi est franchi. Alors qu'on reste totalement à l'abri si on reste un millimètre en-dessous. C'est assez étonnant que ne plus pouvoir honorer un contrat de location suite à un licenciement, soit considéré comme une faute. Et que les gens s'exorbitent en pointant du doigt le papier, et en clamant « Mais vous l'avez signé, le contrat ! ». Mais s'il devenu impossible de l'honorer, quelle valeur a un contrat qui fait une promesse qui est, en réalité, et objectivement, impossible à tenir ?

On ne peut pas compter sur la loi pour se défendre. Au mieux on peut s'arranger en commettant une forme de chantage ou de fausse promesse, histoire de temporiser. Et là, quand le chantage entre en jeu, on peut dire que vous êtes devenu un bon négociateur.

3.19 - Parce que tout le monde le fait

De la même manière que les prix se fixent par rapport aux autres prix qui sont fixés (par rapport aux autres prix etc.), la pensée capitaliste, soutenue par la loi, est devenue un conformisme. Cette conformité au système se mesure par cette sorte de certitude dans l'abnégation, et fait la valeur d'un humain pour ce système.

Et quand, au détour d'un cas d'école en viennent à s'opposer d'un côté, « la loi », et de l'autre la raison, la bonne foi, l'indulgence, la compréhension, la générosité, l'humanité, la compassion, le sens des responsabilités, la justice... le vrai, grand et profond problème que nous avons, sur Terre (et à cette époque) c'est que c'est toujours sur l'estimation de la valeur que la loi se fonde. En fait c'est une loi des valeurs.

Si la loi « prétend » être faite pour le bien des peuples, en réalité elle ne compte que sur la soumission des humains devant elle, et pour obtenir cela elle s'en prend à ses possessions. On peut dire que son faible niveau de complexité, anthropologiquement, relève d'une faible conscience sociale, et au final d'un obscurantisme de l'éthique.

Il faut dire que dans les soubassements psychologique de la civilisation occidentale, rôde encore beaucoup les tendances psychosociales datant d'époques de terreur, de dictature, d'esclavage, et de tendance à la soumission, ou en tous cas à suivre aveuglément celui qui paraît « le plus fort », en donnant à cette notion presque la même définition que « le meilleur vendeur » ; ou en tous cas, celui qui use le plus de son pouvoir de persuasion, et qui a le pouvoir de vous faire perdre de l'argent. C'est lui, le « puissant », celui à qui il vaut mieux faire croire qu'il a toujours raison.

En fait c'est un comportement humain de ralliement à ce qui fait autorité, sauf que sa bonté est détournée pour servir un tyran, du moins tant qu'il n'a pas été analysé comme tel.

Dans un sens quand on y réfléchit, si on en est arrivés là c'est aussi à cause de ce comportement, qui s'empêche de dire la vérité aux « puissants », par crainte inconsciente de ses représailles. C'est comme ça qu'on en est arrivés à avoir des strates de puissants complètement déconnectés de la réalité, manichéens, absolutistes, et complètement irrationnels.

Combien de fois a t-on été témoins de conflits entre un égo de persuasion contre une démonstration de la logique scientifique, et le premier obtenir gain de cause ? C'est bien ça le drame psychologique dans lequel le capitalisme a plongé le monde, les gens sont nettement moins confiants en la logique, la morale, et la justice - autant qu'en leur propre jugement - qu'envers des personnes violentes et dangereuses, pourvu qu'elles se fassent l'écho de la voix du système capitaliste, dont leurs vies dépendent.

3.20 - Le rapport à la réalité

L'évaluation marchande de l'existant est le seul biais de perception de cet existant, par le système, le seul instrument de mesure. De façon antique, on considérait que la réalité tout entière était sous nos yeux, l'inconcevable restant ignoré. Mais la psychologie collective moderne, heuristique, créative, et subjuguée par la découverte, commence à percevoir que dans l'ombre subsistent des explications et des paradigmes qui résolvent bien des mystères, et qui restent à découvrir. On pourrait définir le rapport à la réalité comme l'astucieux usage des capteurs au sein d'une cosmogonie qui jouit de ces informations et permet ensuite de créer de nouveaux capteurs de la réalité. En disant cela, on se demande ce que va bien pouvoir devenir une civilisation qui dut recourir à l'astuce de la fraude fiscale pour pouvoir arrêter Al Capone. Ce qui existe et ce qui est décidé dans ce monde, ne le sont que dans la mesure de l'information dont on dispose, et le capitalisme qui veut s'imposer dans toutes les strates de la conscience, ne fait que tuer la perception que l'homme peut avoir du monde. Il l'enferme dans la démence, la perte de soi.

3.21 - Le reflex de dogmatiser

Historiquement il se passe un truc amusant et répétitif, qui fait que ce qui est sacré un jour devient commun le lendemain. Les us et coutumes, les principes, « ce qui est fait en faisant ce qui est fait » a toujours tendance à aller s'imprégner dans les couches plus profondes du subconscient, du fonctionnement de la pensée, et de ses lieux communs sur lesquels les gens peuvent se retrouver.

Le dogmatisme occidental n'est pas sans rapport avec le capitalisme, puisqu'il s'est agit d'ériger en monument inébranlable l'addition des pratiques commerciales, qui elles-mêmes relèvent d'une extrême rigidité : peu importe qu'on soit dans le besoin, qu'on ait raison, qu'on ait le droit légitime, ou qu'on ait tort et qu'on commette un crime, il est toujours possible de justifier l'existant par les moyens de le réaliser.

La « liberté » associée au terme de « libéralisme » est celle de refuser ce qui est légitime autant que d'accepter le répréhensible. C'est ce « pouvoir » qui est conféré par le principe du commerce, où tout s'achète, y compris la liberté elle-même.

Il en résulte un système dont toute l'activité est une sorte de déterminisme régi par le hasard le plus complet.

Le paradigme du capitalisme dit que l'empirisme produit sans faire exprès des conséquences désirables, et qu'on doit avoir la foi en cela, et qu'il n'est pas besoin d'en avoir soi-mêmes, car elles seront moindres. C'est le chantre de la soumission. Il ne fait qu'élever au plus haut rang de l'inamovible ce qui en réalité, comme toutes choses dans l'univers n'est qu'éphémère.

Mais à l'ère informatique, un système se conçoit d'une seule manière : en réinjectant dans l'existant les données et l'expérience acquise grâce à l'existant. L'ère informatique est l'ère des idées fulgurantes ! Elle permet d'assimiler continuellement les pratiques révolutionnaires, et scientifiques, qui consistent sans cesse à remettre en cause l'existant, au moment où ses fondements logiques se confrontent à la réalité. Cette confrontation en est même rendue désirable, plutôt que niée.

3.22 - Le capitalisme social

Les tentatives de blanchir le capitalisme aux yeux d'un regard de plus en plus critique le conduisent à découvrir les vertus de la conception rétroactive. C'est à dire qu'au moment de dire ce que les gens veulent entendre, apparaissent les idées sur ce qui aurait dû vraiment être fait au préalable. En général, en bons commerciaux, ils se contentent de faire que leurs slogans ne soient vrais qu'en surface, mais en creusent, en cherchant à donner du sens à ce qu'ils font, ils se heurtent à des contradictions indépassables.

Alors ils essaient le capitalisme vert (le greenwashing), de faire semblant de s'intéresser au « social » en offrant des paniers de basket, de proposer à leurs employés de bénéficier d'un confort extra-professionnel qui n'a finalement pour effet que de s'approprier leur temps libre. Finalement ils ne font que nier l'horreur qui consiste à subjuguer le rôle de l'état en temps que lien structurant des peuples, au moment où ils cherchent à tout privatiser, afin de tirer profit de tout.

C'est ainsi qu'a surgi la doctrine de l'altermondialisme, qui prône la partage, la coopération, « une autre mondialisation », et en fin de compte, beaucoup de réévaluations des termes usuels du système décadent.

3.23 - Le flirte permanent avec l'illégalité

Le capitalisme a prit une avance considérable sur la loi, sur l'expérience de ce qui est acceptable ou non, et ne cesse de profiter de l'ignorance ou de la crédulité des citoyens, et le retard des législateurs, qui attendent des preuves solides avant de légiférer. Son œuvre finalement, se résume à sans cesse surfer sur ce qui est illégal(8), et sans cesse partir à la recherche des nouveaux coups bas, au nom du profit.

Il y a tellement de choses qui échappent à la loi, ne serait-ce que dans le domaine de la violence psychologique, la souffrance humaine, la pression morale, les menaces à peines voilées. A qui s'en plaindre pour trouver refuge et protection ?

3.24 - Le business du mal

Quand les groupes terroristes internationaux sont apparus, ils ne faisaient que, au nom du capitalisme, occuper un secteur jusqu'ici bêtement oublié, celui du mal. Voler, mettre en esclavage, piller les lieux historiques, conquérir des pays et dilapider les ressources, sont leur nouveau business. Il faut bien avoir en tête que Isis est un consortium, et que ses clients sont les traders qui achètent du pétrole brut. En échange de ces prix low-cost ils ont quartier libre pour faire ce qu'ils veulent des pays conquis.(9)

3.25 - La gangrène du pouvoir

On pourrait seulement souhaiter que l'ensemble des productions de biens vitaux soient nationalisé - et ça résoudrait bien des problèmes - mais ça n'empêcherait toujours pas la gangrène du l'aspiration au « pouvoir » de revenir.

Le pouvoir, autoritaire par définition, qui possède la compétence surjouée d'imiter la loi elle-même en clamant ce qui est juste ou non, grâce une persuasion fondée principalement sur la répression, l'exercice de l'autorité comme on dit, est un très bon mari pour cette vénale compagne qu'est l'argent. Les deux se sont toujours complétés à la perfection. Cumuler la terreur du pouvoir avec celui, effectif, d'acheter ce qu'on veut et qui on veut, est la clef de la domination du monde.

Le rêve de ces fous est fasciste, pas volontairement, mais fonctionnellement, ils ont besoin que tout le monde soit des clones soumis, silencieux, aux ordres, occupés toute leur vie à des tâches ingrates, et surtout identiques, standardisés, formatés, et qu'ils n'aient pas l'outrecuidance d'avoir de l'imagination, ou le temps d'exercer la moindre intelligence. Ils n'ont le droit de n'être fiers que de leurs supérieurs. Et ils, les puissants, parviennent à ce résultat avec une très grande efficacité.

Pourtant anthropologiquement ils ne font qu'inculquer par la force - ce qui est insultant quand on a dépassé ce stade - à la fois la discipline et le dévouement à une cause supérieure. Admettons que ces siècles de comportement « naturels » ait porté ses fruits, et qu'on ait dédié la discipline à l'effort sur soi, et le dévouement à la compassion active, quel besoin auraient ces gens de se faire torturer pour arriver à l'heure, et de se sentir redevable à des esclavagistes ? Que se passera-t-il quand les gens s'apercevront en masse que plus ils travaillent, plus ils permettent à des gens qui s'ennuient de leur confisquer leurs droits et leur dignité ?

Aujourd'hui les détenteurs de pouvoir, des richesses, sont les véritables maîtres du monde, car tout le monde est prêt à leur donner ce qu'ils veulent en échange de leur argent. Autour d'eux, une clique de contre-maîtres est en charge de différents secteurs de la société-commerce, et des oligarques se chargent d'adapter la réalité à leurs besoins. Autour de ceux-là, s'alignent des cliques de sbires aux ordres, presque flattés de se trouver si près du « pouvoir ». Peut-être dans l'espoir de grimper d'un échelon. Mais cela n'arrivera pas, car eux les premiers, devront expérimenter la douleur de la soumission, le jour où le vent tournera.

Ensuite cette mentalité déteint par réplication, sur les dirigeants d'entreprise, leurs subordonnés, et les employés les plus zélés, prêts à voter « démocratiquement » pour les candidats qui plaisent le plus à leur hiérarchie, pourvu qu'ils se fassent bien voir. Pour gagner du gallon, dans tous les domaines, il n'y a pas de secret, il faut sans cesse montrer à quel point on n'a pas de cœur.

On voit comment une mentalité se répercute jusqu'à se heurter la limite de sa sphère d'influence, quand elle rencontre la dignité et la liberté. C'est à ce moment-là qu'elle révèle sa vraie nature, sauvage et impitoyable. C'est après avoir vu ce visage qu'on veut changer le monde.

3.26 - Sortir du rang

Lorsqu'on cherche à s'extraire de cette pieuvre gigantesque, on se retrouve en porte-à-faux avec une masse considérable de comportements hérités des âges sombres, allant du déni à l'absence totale d'exercice de l'intelligence. On se trouve accusés de tout et même, quand les gens entendent l'inverse de ce qu'on leur dit, et on est rendus responsables de tous les maux.

Les gens, une fois exsangues, qui veulent que les choses changent, ne connaissant que le langage des ordres arbitraires pour se faire entendre, et n'arrivent pas facilement à s'organiser pacifiquement et efficacement. Du moins, c'est long à apprendre. Ils vacillent entre espoir et démoralisation, entre accablement et rébellion(10).

On entre vraiment dans une phase de révolution quand on arrive à stopper la croissance de l'ennemi, ce qui attise ses éclats de forces, et révèle sa vraie nature, chaque fois qu'une de ses strates hiérarchiques saute, sous le vent de la révolte légitime. A la fin, il ne restera qu'un ver de terre fragile et lâche.

3.27 - L'avènement de la complexité

De tous temps ceux qui se dressaient contre la doxa étaient pulvérisés et envoyés aux oubliettes de l'histoire. Seulement là, la doxa englobe tout ce qui ne va pas dans l'intérêt des détenteurs de richesse. Noam Chomsky a étudié comment (et avec quelle sauvagerie) les alternatives au capitalisme ont été phagocytées et réduites à néant, tout au long de l'histoire(11).

Dans le secteur de l'énergie, pour le pouvoir de l'argent, peu importe la solution (nucléaire ou autre) pourvu qu'elle soit centralisée, et contrôlable d'un seul endroit, de façon à donner du poids au chantage. C'est un des seuls leviers de contrôle. Ils ne peuvent que régler la vitesse du bateau mais pas sa direction. Pourtant quelle que soit la solution, si elle est obstinée elle s'accompagnera inéluctablement d'une catastrophe écologique associée à sa production. L'histoire, la science et la pratique montrent que c'est dans la diversité, l'hétérogénéité des solutions que se trouve le meilleur rapport écologique. Or précisément, il ne peut y avoir aucun contrôle sur des systèmes hétérogènes.

Ou du moins, si, il peut y en avoir, grâce à informatique, que les élites ont hâte d'avoir à leur disposition, mais ils n'arriveront toujours pas à égaler la capacité d'adaptation et d'intelligence collective dont est capable une population dotée de liberté. Ces outils ne seront indispensables que pour opérer une gestion collective de cette diversité. Ensuite il ne restera plus qu'à attendre que ces outils tombent entre les mains des peuples.

Illustration 4: Capacité de gestion de la diversité

Clairement, l'histoire ne va pas dans le sens du capitalisme, ces deux chemins s'éloignent. Et toutes les tentatives de mettre l'un au service de l'autre est vouée à l'échec, et génère autant de souffrances.

3.28 - La menace de la paix

Il n'est pas besoin d'aller bien loin pour voir que la paix elle-même est devenue l'ennemi de la finance. On arrive à un stade où les politiciens sont en guerre semi-ouverte contre les peuples. « Semi-ouverte », c'est comme les policiers français qui invitaient les juifs au commissariat sans leur dire qu'ils allaient être déportés, pendant la deuxième guerre mondiale. Et même là on leur parlait de voyage d'agrément, de sécurité, etc. On leur rit au nez, en faisant le clown, et de l'autre main on planifie des famines monstrueuses.

Il n'y a qu'à voir comment les politiciens, depuis 2015, occultent ce qu'ils savent à propos de la plongée orchestrée du monde vers les enfers d'une crise systémique mondiale, et inéluctable. Ils font des lois qui profitent aux multinationales et préparent le terrain de la faillite généralisée, et planifiée. Et pour faire diversion, ils ajoutent des amendements inacceptables pour voir si les gens vont réagir, qu'ils concèdent finalement après des manifestations violentes, pour donner l'illusion d'être en démocratie. Alors que le paquet d'autres lois est passé, comme prévu au départ. Ce sont de vrais bandits ! Le business de la paix se nomme la pacification. Elle consiste à créer la guerre et donner l'illusion de la paix. Le peuple n'est jamais aussi contrôlable que lorsqu'il est maintenu à un centimètre de la paix.

3.29 - La certitude de la guerre

Le marché de la sécurité englobe tout ce qu'il y a entre l'antivirus et les armes de guerre, en passant pas le mercenariat et le terrorisme. C'est facile de créer un besoin, il suffit de déclencher des guerres, puis de vendre des armes. Mille sept cent milliards de dollars(12) par an d'armes « vendues » (et mises en service pour tuer, faut-il préciser). C'est exactement comme une mafia des années 30 qui menace des petits commerçants, sauf qu'ils se sont seulement développés de manière phénoménale, avec une structure médiatique aux ordres, et des citoyens parfaitement pris au piège.

J'ai le souvenir d'avoir vu tous les généraux du monde(13), dont certains appartenaient à des pays officiellement en guerre, riant tous ensemble dans un grand salon secret des armes, un verre de champagne à la main, et clamant haut et fort (quelque chose de très grossier à propos des fesses du monde).

La guerre est le principal marché dans le monde réel, avec le pétrole et la drogue, qui transitent dans les mêmes bateaux. Il faut bien occuper les gens. Que serait le business s'ils vivaient en paix, de façon autonome, auto-suffisante, et rendus capables, grâce à cette insensibilité au chantage, de rire au nez de l'autorité des « puissants » ?

3.30 - L'abolition du capitalisme

Quel système remplacera le capitalisme ? Il n'y a pas beaucoup d'options ou de propositions, en général les gens s'abstiennent de dire des choses qui ne sont pas déjà entendues. Mais ce qui est sûr, c'est qu'à la pression opérée par les nouvelles initiatives visant l'autonomie, il faut ajouter celle de l'ancien système, centralisé, étatique, en re-nationalisant les productions et services indispensables. Ceux-là, doivent être opérationnels avec une qualité maximale, et à prix coûtant. Ils doivent être l'objet d'un contrôle public.

Cette double-pression exterminera le capitalisme, lorsque l'ancien système centralisé, et le nouveau décentralisé entreront en collision, prenant le capitalisme en sandwich. On verra ensuite si le nouveau est capable de prendre en charge les responsabilités de l'ancien. Alors seulement il lui cédera les rennes.

3.31 - La fin du capitalisme

Il n'y a rien à attendre du capitalisme. Il a fait son temps, il a bien servi, on lui dit Merci et Au revoir !

C'est un système fait pour partir de rien, et qui n'aboutit à rien. Il est simple, facile à comprendre, ne nécessite presque aucune infrastructure.

Ensuite, l'insuffisance de sa complexité et de sa compétence ne lui permettent pas constituer un système raisonnable pour le développement et la recherche de justice, et répondre aux aspirations des peuples. Automatiquement, il conduit la situation à se dégrader jusqu'à créer les conditions d'une nouvelle calamité.

Si la fin du capitalisme est la destruction, le début d'un nouveau système ne se produira pas là. J'y tiens beaucoup, mais faire les bons choix n'a de valeur que lorsqu'on en a la liberté. Si on y est poussés par le déterminisme de la situation, ce n'est plus un choix libre.

C'est par anticipation des catastrophes qui sont prévisibles qu'il vaut mieux choisir de prendre le bon chemin.

3.32 - Synthèse

Le principe du commerce a stérilisé, dans la bâtisse de la structure sociale, toutes les approches qui pourtant auraient été salvatrices. Ceci ne fait qu'enrichir notre connaissance des systèmes défaillants, et des symptômes qui en sont révélateurs. Tout ce qui évoque l'aberration capitaliste, réclame d'être soigné par de l'intelligence.

(1)L'idée des turbines domestiques m'est venue en écrivant ceci. C'est cadeau !

(2)On pourrait se dire que le principe d'équivalence remettrait les comptes à zéro après chaque maillon de la chaîne qui mène à un produit, mais non, même pas.

(3)Lire plutôt : « [Les fondements théoriques du néo-libéralisme] ».

(4)Terme emprunté à mytroc.fr

(5)La même chose que lorsque vous découvrirez la théorie des champs unifiés, qu'Einstein n'a pas pu finir, et sans laquelle la physique quantique n'est qu'une pataugeoire. I know it !

(6)Comme c'est le cas sur « le marché de l'emploi » (le marché aux esclaves). Même le fait de chercher un travail peut dépendre d'un commerce.

(7)Le principe du revenu de base est inepte, si c'est pour contourner la nécessité d'une industrie publique.

(8)Optimisation fiscale : art de commettre des violations dont les amendes sont moindres que les profits.

(9)Ceci est sourcé, ce ne sont pas des paroles en l'air. Par exemple : [L'État islamique est (aussi) un business]

(10)Lire : « [Syndrome Peter Punk : le choix de l'autodestruction] »

(11)Lire : « [La destruction des biens communs] »

(12)Chiffre 2017. En 2014 il était de 1000 (voir note suivante).

(13)Sur le site vice.com : [The Business of War: Sofex]

Davy Hoyau, auteur de  La Société-Réseau

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