29/05/2018 4 articles blogs.mediapart.fr  6 min #141861

Centrales hydrauliques bradées. Le démantellement industriel de la France continue!

Macron va vendre 150 barrages hydrauliques. Bon toutou européiste, il répond à l'injonction de la commissaire européenne Westager qui a, depuis longtemps, l'industrie énergétique de la France dans le collimateur! Le plus "amusant" c'est qu'à travers cette privatisation on va devenir, pour ce qui concerne les centrales hydraulique un cas particulier en Europe... L'exception française façon Macron!

Macron, en bon serviteur des puissances d'argent qui gouvernent l'Europe répond à leurs dictats... Il est juste dans la lignée des escrocs qui nous ont gouvernés depuis soixante ans. C'en est fini de tout ce qui, en France, constituait notre force.

Nous avions les meilleurs réseaux ferroviaire et routier: fini. Une industrie lourde (métallurgie, filature): fini. Un modèle d'école primaire: fini. Une médecine de pointe et accessible: fini. Une agriculture très variée de moyennes exploitations permettant l'autosuffisance pour notre territoire: fini. Eau et énergie nationalisées: fini. Une recherche scientifique que tous nous enviait: fini. Une banque de France forte qui chapeautait, contrôlait les banques privées: fini.

En ces temps lointains la solidarité voulait dire quelque chose: les dispensaires dispensaient la santé et quoiqu'on en dise l'écart entre les très riches et les très pauvres, dans notre pays était bien moins important qu'il ne l'est aujourd'hui. Boloré, le nullard inculte, touche chaque seconde 700 euros, soit presque l'équivalant de ma retraite (790 euros)!

Il nous reste les trucs les plus kitches qui soient et qui bientôt seront complètement dépassés (si ce n'est déjà le cas): l'industrie de luxe (parfums et crèmes à ravaler, mode hors-sol, cravates macronniennes), l'industrie des armes (qui fait de notre pays l'allié objectif des pires dictateurs), l'aéronautique (fortement concurrencée par celle des pays émergents), le tourisme (dont nous nous gargarisons sans nous rendre compte qu'il existe partout sur Terre des beautés qui valent bien les nôtres), idem pour la "gastronomie". En industrie de pointe aussi nous excellons dans le secteur de l'animation... Et puis il a le nucléaire, hyper dangereux, hyper polluant et qui va continuer de blesser les paysages quand la guerre nucléaire, qui s'approche, nous aura anéantis.

Pour ce qui est de la création artistique notre déclin est encore plus spectaculaire et l'exception française a fait son temps...

Et nous nous pâmons en parlant de la grandeur de la France!!! Sixième économie mondiale dites-vous??? Peut-être, mais quel est le pourcentage du PIB qui sert à financer le "corps vivant" de la société par rapport à celui qui est confisqué les rouages du marché boursier? Et comment ce rapport a-t'il évolué depuis 1970?

Quoi d'autre sur lequel nous puissions relever la tête???

En tout cas, pas grand chose qui "nourrisse" le péquin ordinaire!

Bref ce qui constitue le nécessaire, le réel de chaque être humain, à égalité, où nous excellions il y a soixante ans, tout a été bradé (agriculture, eau, énergie, santé, éducation...) depuis, aux puissances d'argent, aux requins d'un capitalisme forcené qui, non contents de priver les populations des biens fondamentaux, de rendre démentielles les inégalités, pollue et saccage la planète...

Alors la privatisation des barrages hydrauliques, dans ce contexte, constitue la cerise sur le gâteau! Vraiment c'est un coup de folie de ce gouvernement, de Macron et de Nicolas Hulot qui accepte celà...

Évidement dans l'ambiance lèche-cul qui prévaut dans les médias personne ne soulèvera la question de cet enjeu fondamental!

Car enfin les 150 barrages hydrauliques (sur 433) qui vont être "ouverts à la concurrence sous la pression bruxelloise" (Libération) relèvent des activités d'importance vitale, de la sécurité nationale au même titre que les centrales nucléaires. Et ces 150 barrages qui vont être bradés sont, de plus, les plus puissants et les plus modernes. Ils produisent une énergie propre, dont on dispose au moment opportun et qui est renouvelable! En les mettant en vente Macron trahit son pays... Je sais, l'expression semble exagérée. Pourtant, elle ne l'est pas!

Chacun sait que les centrales hydrauliques constituent un élément régulateur lors des pointes de consommation électrique. On fait tourner les turbines lorsque la production à flot continu et constant des centrales nucléaires ne suffit pas... C'est de l'électricité de réserve.

Les repreneurs potentiels de ces magnifiques constructions tournent déjà autour de la proie: Total et Engie (français), EON et Vattefall (allemand), Iberdrola (espagnol), Enel (italien), Statkraft (norvégien), Alpiq (suisse), Hydro-Qhébec (canadien) et d'autres que l'on sortira du chapeau au moment de l'exécution. Tous sont de vils boutiquiers qui n'auront de cesse que de faire monter le prix du KWH!

Ces 150 barrages représentent 12% (25 GW) de la production d'électricité nationale et, tenez-vous bien, 70% de la réserve "tampon" d'électricité pour pallier aux pointes de consommation.

"4,3 GW d'hydraulique - l'équivalent de trois réacteurs EPR - seraient mis aux enchères" dans un premier temps.

Cette promesse de privatisation (pour ne pas dire "de vente") met à mal EDF (surtout son PDG, Jean-Bernard Levy qui navigue le cul entre deux chaises) et bloque ainsi tout projet de construction de nouveau barrage (voire de rénovation des anciens).

On peut comprendre que les acheteurs de barrages veuillent les rentabiliser au maximum... Que se passerait-ils si ceux-ci bloquaient la production d'électricité durant les heures de consommation maximale en exigeant un relèvement du coût du KWH? En exigeant qu'EDF s'aligne sur les prix qu'ils exigent??? Sans compter les autres moyens de pression dont je parlerais pas.

Si les barrages constituent le seul moyen à l'heure actuelle de mettre des KWH en réserve... Ils n'ont pas que cette fonction. Et c'est là que le bât blesse!

On oublie souvent que ces barrages forment des retenues d'eau et donc constituent aussi des réserves pour les périodes de sécheresse, pour l'approvisionnement en eau potable et pour l'irrigation... Le chantage à la distribution pourrait aussi être fait par les "propriétaires" pour toujours engranger plus de pépettes

Mais surtout, et c'est là le point crucial, les réserves d'eau que constituent les barrages servent aussi en cas de pénurie d'eau à refroidir les centrales nucléaires. A travers la vente des centrales hydrauliques on touche à une activité d'importance vitale pour le pays, à un point d'importance stratégique!

Soit le président en est informé et la privatisation des barrages constitue un tort à la nation caractérisé. Soit il n'en est pas informé et alors son incompétence justifierait aussi qu'il démissionne de ses fonctions. Là dessus il n'y a pas d'alternative!

Et le plus extraordinaire c'est l'acquiescement immédiat de notre cher (très très "cher") président Macron à la commissaire européenne Westager qui de longue date en a gros sur la patate de ne pouvoir préempter sur la production d'énergie française!!! Le 7 février on a appris, via les conseillers "énergie" du premier ministre que la France avait cédée aux exigences de la grosse commission...

Macron est un bon toutou.... Il suffit de le caresser dans le sens du poil, de lui faire croire que sa maîtresse, dame Merkel, n'a d'yeux que pour lui et il fait le beau! Rapporte, rapporte les sous-sous!

Macron, sous fifre des capitalistes européen et incompétent!

Le désossement industriel de la France continue.

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17/07/2018 bastamag.net  4 min #143738

Centrales hydrauliques bradées. Le démantellement industriel de la France continue!

Des experts du secteur hydroélectrique appellent à ne pas privatiser les barrages

La mise en concurrence des barrages hydroélectriques français est « dangereuse » et « antinomique de l'intérêt général ». C'est la conclusion d'un récent rapport du syndicat Sud énergie rédigé à la demande de la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel, très impliquée sur le sujet de par l'important nombre de barrages sur sa circonscription, située en Isère. Présenté à la mi-mai aux députés, ce rapport entend peser sur la possible décision estivale d'en finir définitivement avec la gestion publique des barrages, lors des discussions qui se tiendront dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).

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