09/07/2018 europalestine.com  5 min #143453

Israël arme les néo-nazis en Ukraine (The Electronic Intifada)

En Ukraine, Israël arme des Nazis (photos)

Des citoyens israéliens indignés demandent l'arrêt des exportations d'armes à destination de l'Ukraine, où elles sont fièrement brandies par des troupes se réclamant du nazisme !


(Un néo-nazi ukrainien et son fusil israélien modèle "Tavor")

Rien de neuf sous les nuages ? Certes, depuis sa création il y a 70 ans, l'Etat d'Israël a fondé une part essentielle de son économie sur les industries de guerre, sans chercher à savoir si ses clients étrangers étaient plus féroces, ou moins, qu'il ne l'est lui-même avec le peuple palestinien.

La liste des collaborations militaires d'Israël avec les dictatures les plus sanguinaires de la planète est en effet interminable : rappelons, entre autres, l'alliance avec l'Afrique du Sud de l'apartheid, la liquidation au pistolet-mitrailleur israélien Uzi de plusieurs milliers de juifs argentins, nombreux parmi les opposants à la dictature militaire dans les années 1976-82, ou encore les ventes à l'armée birmane en plein nettoyage ethnique de la minorité Rohynga.

Les millions de Palestiniens vivant sous la botte de l'occupation constituent d'autre part une « matière première » de choix permettant aux marchands de mort d'expérimenter sur cibles vivantes leurs dernières trouvailles technologiques. Le slogan publicitaire « Testé en conditions réelles » constitue d'ailleurs l'argument de vente privilégié des firmes israéliennes dans les foires aux armes, à Eurosatory (Paris) le mois dernier par exemple.

Avec l'Ukraine, Israël franchit un nouveau cap dans l'ignominie : car les fusils israéliens Tavor, fabriqués sous licence dans le pays, équipent bel et bien des gens revendiquant ouvertement « l'héritage » d'Adolf Hitler et de ses collaborateurs locaux qui avaient largement contribué à l'extermination de plus d'un million de juifs entre 1941 et 1944.

C'est le cas, en particulier, des hommes du « bataillon Azov », une milice de mercenaires engagée dans le combat contre les régions séparatistes russophones dans l'est du pays, depuis 2014, où elle s'est fait connaître pour ses multiples exactions (viols, torture, exécutions sommaires...) Le bataillon Azov, qui est aujourd'hui pleinement intégré dans la garde nationale ukrainienne, a pour marque de fabrique une xénophobie débridée, la promotion de la « suprématie de l'homme blanc », et un antisémitisme à toute épreuve.


(le logo de la tristement célèbre division Das Reich)

Ce n'est pas pour rien qu'il a pris pour symbole celui de la division SS Das Reich, coupable de milliers de massacres, principalement en Europe de l'Est (Ukraine comprise), mais aussi en France (Tulle, Oradour-sur-Glane) vers la fin de la Deuxième Guerre Mondiale.

« Les membres du bataillon se font entre eux le salut nazi, ils arborent aussi des croix gammées et autres insignes SS. Une partie d'entre eux reconnaissent volontiers leurs sympathies pour le national-socialisme et démentent la réalité du génocide des juifs. L'un d'entre eux, dans une interview, a déclaré qu'il se battait contre la Russie parce que Poutine est lui-même juif », rapporte le quotidien israélien Haaretz.

Le fondateur de la milice, Andriy Biletsky est aujourd'hui député au parlement ukrainien. « Nous livrons la bataille finale pour la survie de la race blanche, une marche contre les sous-hommes dirigés par la race sémitique », a notamment déclaré ce brave homme, toujours cité dans le Haaretz.


(Azov-Otan, même combat ! Qu'en dit BHL ?)

Sans surprise, le développement du bataillon Azov, qui compterait aujourd'hui 3.000 engagés, s'est accompagné d'une multiplication des incidents anti-juifs et plus généralement des attaques contre d'autres groupes minoritaires, Roms et homosexuels notamment.

Au mois de mai, ces nervis ont défilé sans problème dans la ville portuaire d'Odessa, haut-lieu du génocide, en hurlant que la ville appartenait aux Ukrainiens, et qu'ils ne tarderaient pas à s'occuper des juifs. Le mois dernier, c'est le procureur général de l'armée, Anatoli Matios, qui a accusé « les juifs » de vouloir « noyer les Slaves dans le sang ».

Les dirigeants israéliens savent tout cela, bien entendu. Mais cela ne les empêche ni de vendre leurs armes, ni d'entretenir des relations carrément cordiales avec leurs homologues nazis. En décembre 2016, une délégation parlementaire israélienne a ainsi rencontré le parrain du groupe Azov, Arsen Avakov,


(le député israélien David Amsellem, main dans la main avec le parrain d'Azov)

Et il n'y a pas que les armes « légères » (les fusils Tavor, Neguev et Galil fabriqués sous licence) dans le deal : le fabricant de missiles Elbit Systems investit en Ukraine, tandis qu'un contrat est en discussion pour la modernisation, par Israël, des forces aériennes du pays.
Des instructeurs israéliens enseignent à l'école militaire de Dniepropetrovsk, dont une partie des élèves sortent des rangs de la milice Azov, et, selon certaines sources, des soldats (ou anciens soldats) de l'armée israélienne participeraient même aux combats à leurs côtés dans l'est du pays.

 haaretz.com

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