21/09/2018 reseauinternational.net  3 min #145977

Le problème, c'est nous, nous qui sommes spectateurs alors qu'il nous faudrait être des acteurs (Les Grosses Orchades)

On ne voudrait pas la ramener, mais même des nuls comme nous ont compris depuis un moment comment fonctionne Vladimir Poutine et en quoi son comportement – stratégie, tactique, logistique et plus si affinités – diffère de celui de ses ennemis.

Ce qui est étonnant, c’est à quel point ce comportement échappe aussi à la compréhension de ceux qui l’admirent le plus et attendent de lui qu’il accomplisse des miracles en claquant des doigts.

Pourtant, les priorités du président russe sont criantes d’évidence. Il lui faut :

  • Eviter toute guerre qui compromettrait l’entreprise de multilatéralisme/multipolarité en cours (qu’on peut comparer à une Grande Révolution).
  • L’éviter non en bombardant à tout va mais en mettant les assaillants potentiels dans l’impossibilité de passer aux actes ;
  • Les forcer à se paralyser eux-mêmes sans y mettre les mains ;
  • Se faire suffisamment comprendre du peuple russe pour que celui-ci ne risque pas de compromettre l’œuvre en cours en exerçant à mauvais escient son pouvoir démocratique (il suffirait d’une majorité obtuse, d’une panique générale ou d’un ras-le-bol incoercible).

Bref, Vladimir Poutine affronte l’empire le plus puissant qui ait jamais existé depuis que les humains marchent sur la terre en tablant sur la maturité politique du peuple russe sans laquelle il ne peut rien, c’est-à-dire en gouvernant par la persuasion (chose qui ne s’était pas vue depuis Robespierre).

Ceux qui ne comprennent pas que M. Poutine ne réagit jamais à ce qu’on lui fait, parce qu’il a toujours plusieurs trains d’avance, perdent de vue une remarque bien oubliée du général de Gaulle : « Une bataille n’est pas la guerre ».

Ajoutons qu’à notre avis, M. Xi Jinping affronte exactement les mêmes problèmes et semble le faire d’une façon équivalente (ce qu’il raconte aux Chinois ne nous est pas connu…) et que sur le chapitre des nerfs d’acier, le président Bachar al-Assad n’est pas mal non plus.

Le problème, c’est nous, nous qui sommes spectateurs alors qu’il faudrait être acteurs (voir ce que dit le Saker sur la fin). Faut-il demander à M. Poutine de nous chatouiller sous les pieds pour nous faire bouger ?… de compter que nous allons nous reprendre et devenir tout à coup des adultes déterminés, capables de lui donner un coup de main … Euh…

 Les Grosses Orchades

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