10/10/2018 tlaxcala-int.org  6 min #146794

Brésil: Le candidat d'extrême-droite Jair Bolsonaro en tête de la présidentielle

Brésil : La « pensée » de Jair Bolsonaro résumée en une quinzaine de phrases

 Deutsche Welle

L'homme qui a obtenu 46 % au premier tour de l' élection présidentielle brésilienne a une prédilection pour les déclarations polémiques.

Pour beaucoup dans le monde, Jair Bolsonaro était un personnage inconnu. Mais sa victoire avec 46 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle brésilienne le met à portée de l'objectif qu'il s'était fixé lorsqu'il a lancé sa candidature, un moment où peu voyaient en lui un réel danger. L'impossibilité pour Luiz Inácio Lula da Silva de concourir a ouvert une porte dans laquelle Bolsonaro s'est engouffré.

Utilisant des expressions polémiques, comme Rodrigo Duterte ou Donald Trump, Bolsonaro a gagné la sympathie d'une société lasse de la corruption, qui préfère fermer les yeux lorsque le candidat d'extrême-droite insulte les Noirs, les homosexuels, les femmes et les institutions d'importance mondiale. Voici les 15 phrases les plus polémiques de l'homme qui, dans trois semaines, pourrait devenir président élu du Brésil.

Dictatures

1. Dans une interview pour le magazine Veja, il a déclaré que Pinochet "aurait dû tuer plus de gens" (1998). Dans la même interview, il a félicité Alberto Fujimori pour avoir mené un coup d'Etat.

2. Dans l'émission de télévision Camera Aberta, il s'est dit "en faveur de la torture". Et le peuple est aussi pour." Dans cette même interview, il a qualifié la démocratie de "merde" et a dit que s'il était président, sans « le moindre doute, il fermerait le Congrès et ferait un coup d'État le même jour ». (1999)

3. « L'erreur de la dictature a été de torturer au lieu de tuer »(2016).

Femmes

4. « Les femmes devraient gagner moins quand elles sont enceintes ». (2015)

5. En 2003, lors du débat sur une loi sur le viol, elle a dit à la députée Maria del Rosario, du Parti ouvrier : « Vous ne méritez pas (d'être violée), parce que vous êtes très mauvaise, parce vous êtes très moche, parce vous n'êtes pas à mon goût, je ne vous violerais jamais. Je ne suis pas un violeur, mais si je l'étais, je ne vous violerais pas parce que vous ne le méritez pas ».

6. « J'ai cinq enfants, il y a eu quatre garçons, et pour le cinquième, j'ai eu une faiblesse et ça a donné une fille ». (2017)

Homosexuels

7. « Je serais incapable d'aimer un fils homosexuel. Je ne vais pas être hypocrite. Je préférerais que mon fils meure dans un accident plutôt que de le voir se balader avec un moustachu ». (2011)

8. « Je ne me battrai pas, je ne ferai pas de discrimination, mais si je vois deux hommes s'embrasser dans la rue, je vais les taper ». (2002)

Pauvres

9. « Je défends la peine de mort et le contrôle rigide des naissances, parce que je vois la violence et la misère se répandre de plus en plus dans notre pays. Si vous n'avez pas les conditions pour avoir des enfants, vous ne devez pas en avoir ». (1993)

Noirs

10. Interrogé en 2011 sur sa réaction si l'un de ses fils tombait amoureux d'une femme noire, il a répondu : « Je ne cours pas ce risque parce que mes enfants ont été très bien éduqués ».

Fusiller

11 « D'abord, à partir d'un hélicoptère, on lance des tracts, donnant aux criminels six heures pour se rendre à la police. À échéance, s'ils ne se rendent pas, on mitraille la favela » (2018, cité par le journaliste Lauro Jardim d' O Globo)

12 « On va fusiller la « pétraille » (petralha, néologisme formé à partir de pétiste, pétrole et canaille/racaille, NdT) ici à Acré. Puisqu'ils aiment tellement le Venezuela, tous ces gens vont devoir y aller ». (2018)

ONU

13. « Si je suis président, je quitte l'ONU. Cette institution est inutile, c'est un lieu de rencontre pour les communistes et les gens qui n'ont aucun engagement envers l'Amérique du Sud ». (2018)

Religion

14. « Dieu par-dessus tout. Je ne veux pas de cette histoire de laïcité. L'État est chrétien et la minorité qui s'y oppose, qu'elle s'en aille. Les minorités doivent s'incliner devant les majorités ». (2017)

Droits

15. "C'est un malheur d'être patron dans ce pays, avec tant de droits pour les travailleurs." (2014)

NdT

Nous nous permettons d'ajouter quelques perles du candidat führer :

« La moitié des travailleurs du Brésil appartiennent au secteur informel ». Faux : les estimations les plus crédibles sont de 33% (un tiers)

« Le travailleur va devoir décider s'il veut moins de droits et de l'emploi ou tous les droits et le chômage ».

À Eldorado do Carajás, dans le Pará, où 19 paysans sans -terre furent assassinés par des policiers militaires commandés par le colonel Pantoja (condamné à 225 ans de prison) en 1996, il déclare en juillet : « Ceux qu'il fallait arrêter, c'était les gens du MST (Mouvement des sans-terre), des canailles et des vagabonds. Les policiers ont réagi pour ne pas mourir ». S'adressant aux grands propriétaires et policiers qui l'accueillaient, il a ajouté : « Il n'y aura plus de canailles de procureurs pour vous mettre des amendes. Les droits de l'homme, c'est du pipeau »

Enfin, aucune des petites phrases du candidat sur l'économie n'a suscité d'indignation médiatique et c'est pourtant là que réside l'essentiel. Bolsonaro entend confier un super-ministère de l'Économie, issu de la fusion de quatre ministères, à un Chicago Boy de la deuxième génération très proche des élèves de Milton Friedman qui conseillèrent Pinochet, Paulo Guedes, dont le programme est directement tiré de la bible du FMI et de la Banque mondiale : réforme des retraites sur le modèle chilien, suppression du 13ème mois, indépendance de la Banque centrale, privatisation d'une centaine d'entreprises publiques etc.

Courtesy of  Tlaxcala
Source:  dw.com
Publication date of original article: 09/10/2018

 tlaxcala-int.org

 Commenter