14/10/2018 tlaxcala-int.org  5 min #146990

L'eurodéputée Paloma López : « l'Ue empiète sur le travail de l'Onu et soutient de facto l'occupation marocaine du Sahara occidental »

 Izquierda Unida Gauche Unie d'Espagne

La députée européenne d'Izquierda Unida (Gauche Unie) intervient devant la 4ème Commission des Nations Unies sur la décolonisation (Special Political and Decolonization Committee) pour dénoncer le fait que « la Commission européenne a ignoré la décision de la Cour européenne de justice et le droit international » pour faciliter de nouveaux accords commerciaux et de pêche entre l'UE et le Maroc.

L'eurodéputée de la Gauche unie Paloma López, a directement alerté les Nations Unies sur le fait que « l'Union européenne (UE), par son action, complique et empiète sur le travail de l'ONU, soutenant de facto la présence et l'occupation par le Royaume du Maroc d' un territoire comme le Sahara occidental, dont le peuple doit décider de son avenir ».

Paloma López est intervenue ce matin (heure de la péninsule) devant la 4ème Commission sur la décolonisation ((Special Political and Decolonization Committee)) des Nations UniesElle a dénoncé le fait que la Commission européenne a ignoré la décision de la Cour européenne de justice et le droit international » pour faciliter de nouveaux accords commerciaux et de pêche entre l'UE et le Maroc.

Elle a averti que la légalité future de ces accords, qui doivent être votés prochainement au Parlement européen, « est sur la table parce que la Cour de justice européenne a souligné que le territoire du Sahara occidental ne fait pas partie du territoire du Maroc, conformément au droit et à la communauté internationale ».

L'eurodéputée d'IU est très clairE sur le fait que cette évaluation de la justice européenne « détermine que c'est le peuple sahraoui qui doit consentir à ce qui se passe sur ses terres et dans ses eaux. Il ne fait aucun doute que le processus de négociation doit reposer sur son représentant légitime, qui est le Front Polisario ».

Paloma López a exprimé au début de son intervention à la Commission de décolonisation de l'ONU « l'honneur que cela représente pour moi d'intervenir pour parler de la liberté du peuple sahraoui et du droit de décider de son destin, protégé par les résolutions des Nations Unies et le droit international ».

Elle a insisté sur le fait que ces nouveaux accords commerciaux et de pêche entre l'UE et le Royaume du Maroc, une fois de plus et contre les décisions judiciaires, « incluent le territoire du Sahara occidental dans leur zone d'application, laissant aux autorités marocaines le soin de gérer les ressources qui ne leur appartiennent pas ».

« C'est ainsi », a-t-elle souligné, « que l'Union européenne se positionne pour la non-résolution du conflit et l'indifférence à l'égard des droits du peuple sahraoui, ainsi que pour une atteinte au droit international et aux résolutions des Nations unies ».

Mme López a également dénoncé que tout cela se déroule « avec l'approbation des États membres, qui ont une responsabilité réelle envers le Sahara occidental et sa population ». Elle a notamment fait référence à « la France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et obstacle au respect des résolutions des Nations Unies, et je parle également de l'Espagne, qui, en tant que puissance administrante, est craintive, inhibée qu'elle est par les pressions du Royaume du Maroc ".

De l'avis de l'eurodéputée d'IU, le travail des Nations Unies « et en particulier de cette 4ème Commission de Décolonisation doit être apprécié et respecté. Nous ne pouvons ignorer une population qui se trouve en diaspora dans les camps de réfugiés ou soumise à un régime violent dans les territoires occupés par le Maroc ».

Paloma López a également profité de l'occasion pour « déplorer la situation de torture des prisonniers politiques dans les prisons marocaines et, en particulier, des prisonniers de Gdeim Izik ».

« Il est temps de réagir », a déclaré l'eurodéputée. Elle s'est félicitée que l'initiative prise par l'envoyé spécial de relancer un processus de négociation de bonne foi et sans conditions préalables sous les auspices de l'ONU « mérite d'être soulignée et devrait bénéficier du plein appui du Conseil de sécurité, dans les termes prévus par les résolutions des Nations Unies, dont la résolution 2414 de 2018 ».

Elle a estimé qu' « il est nécessaire, de même, d'étendre le mandat de la MINURSO, en garantissant son impartialité et son indépendance afin qu'elle puisse atteindre ses objectifs ». La communauté internationale et les États membres doivent contribuer au succès de ces négociations.

Paloma López a terminé son intervention par une citation et une incitation. « Il existe dans la tradition orale sahraouie », a-t-elle dit, « une série de contes, recueillis dans un livre d'Ana Cristina Herreros. Comme le dit l'auteure, ils parlent de petits êtres comme le hérisson, mais tenaces et intelligents, capables de vaincre le lion lui-même et de survivre dans les sables arides du désert, attendant que leur terre et leur liberté deviennent une réalité ».

« Voyagez dans les territoires occupés et dans les camps de réfugiés », a-t-elle exhorté tous les membres de l'ONU, « regarder le peuple sahraoui dans les yeux et vous verrez, comme dans ces petits êtres, sa détermination. C'est la détermination d'un peuple qui réussira finalement à vivre en paix et en liberté sur la terre qui lui a été volée ».

Courtesy of  Tlaxcala
Source:  izquierda-unida.es
Publication date of original article: 13/10/2018

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