16/10/2018 reseauinternational.net  16 min #147067

Le crime organisé, intégré au système politique mexicain



par José Reyes

Le crime organisé fait partie de l'appareil du système politique et a été utilisé à différents niveaux de gouvernement comme mécanisme d'intégration du pouvoir, selon les experts en sécurité nationale.

Le crime organisé est une entité économique dont la croissance excessive et l'influence dans les processus politiques sont inévitables, ses réseaux ont pénétré les structures gouvernementales et les institutions étatiques à tel point que, si « l'amnistie » proposée par Andrés Manuel López Obrador ne fonctionne pas, la violence va se multiplier, préviennent les experts en sécurité nationale.

Considéré par le National Risk Agenda, versions 2014-2015, comme la deuxième menace à la sécurité nationale, après les catastrophes naturelles et les pandémies, le crime organisé « a une dimension politique et son essence réside dans sa relation au pouvoir, directement liée à sa concentration et à sa perpétuation«, explique Fausto Carvajal Glass dans son étude Scope and Limits of the Counterinsurgency Doctrine in the Mexican Context (Portée et limites de la doctrine anti-insurrectionnelle dans le contexte mexicain).

Maître en études sur la conduite de la guerre au King's College de Londres, Carvajal Glass soutient que :

« Contrairement à la lutte pour le pouvoir, la légitimité et la suprématie entre l'État et le crime, le crime organisé a été utilisé par les acteurs politiques comme une force contre ses concurrents, en échange de la liberté d'agir en toute impunité«.

Dans son analyse, publiée par le Centre des Etudes Supérieures Navales (CESNAV), Carvajal Glass souligne que la pertinence du lien entre le pouvoir politique et le crime organisé se situe principalement dans les municipalités, où deux dynamiques de violence différentes mais croisées convergent :

« La fragmentation accrue du monde des criminels et le processus de démocratisation au Mexique«.

En ce sens, il explique qu'il existe une corrélation entre la transition démocratique et l'augmentation de la violence due à l'augmentation de la concurrence politique, car :

« Les changements sociopolitiques associés au processus de démocratisation ont fragilisé les structures de clientélisme et de patronage, entraînant une perte du contrôle social«.

Il souligne que :

« L'interaction de ces deux dynamiques pourrait servir à expliquer, au moins partiellement, la violence politique qui a été vécue lors du dernier processus électoral en juillet, en particulier la violence contre les candidats à des postes d'élection populaire de caractère local«, où plus de 130 candidats ont été assassinés.

« Ainsi, les transitions politiques aux niveaux fédéral, étatique mais surtout municipal ont contribué à « émanciper » les groupes de pouvoir ancrés dans le paysage politique mexicain, à savoir les syndicats, les organisations civiles, le secteur privé et, bien sûr, les organisations criminelles«, souligne l'expert.

Dans cette dynamique, Carvajal Glass souligne que la lutte croissante pour le pouvoir politique et économique a encouragé la collusion des acteurs locaux avec les groupes criminels, qui sont devenus des fournisseurs de violence en échange de l'impunité et de la liberté commerciale.

Le spécialiste estime nécessaire que le nouveau gouvernement fédéral repense le diagnostic de la violence au Mexique et la politique publique visant à la combattre, en partant du principe que le crime organisé est polymorphe, c'est-à-dire qu'il prend plusieurs formes. Il fait valoir qu'il y a une variété de violence dans le récit de la lutte contre le crime organisé, qu'elle est devenue plus décentralisée, diversifiée et qu'elle a adopté une dimension locale.

Un bon exemple est l'État du Guerrero dans lequel, selon les rapports de 2017 du Bureau du Procureur Général de la République (PGR), il existe 15 organisations criminelles et au moins 40 cellules criminelles indépendantes.

En termes de diversification, pour le premier trimestre de 2018, il y a eu 852 vols de carburants commis sur des trains principalement à Puebla, Jalisco et Guanajuato, après une tendance à la hausse en 2017.

Il indique que le fait de considérer les groupes criminels comme des entités étrangères à une communauté, utilisant la violence comme moyen d'exercer un contrôle territorial, est insuffisant pour comprendre le fonctionnement du crime organisé au niveau municipal.

D'autre part, le professeur estime qu'il faut tenir compte du fait que la façon dont le crime organisé se rapporte à la population a des expressions différentes, puisque, dans un contexte de fragmentation, ces groupes criminels ont eu besoin de former des alliances et des coalitions avec divers acteurs locaux.

Relation entre le trafic de drogue et le pouvoir politique, « depuis toujours ».

Dans un entretien avec Contralínea, Wilfrido Robledo Rincon, amiral à la retraite de la marine mexicaine a déclaré :

« Il y a toujours eu un certain degré de pénétration du crime organisé et du trafic de drogue dans les institutions gouvernementales et ceux qui ne le savent pas ne vivent pas au Mexique«.

L'ancien fonctionnaire soutient qu'il y a toujours eu une relation entre le trafic de drogue et les politiciens et gouverneurs à tous les niveaux.

« Par exemple, à Reynosa, Nuevo Laredo, dans tout le Tamaulipas, c'est là que le plus grand nombre d'armes passent au Mexique et de drogues aux États-Unis, et au Sinaloa, qui n'est pas contaminé ? «

Nous devons reconnaître, souligne-t-il, que la seule chose dont a besoin le trafic de drogue, c'est une organisation dans laquelle la police, les politiciens et les citoyens sont impliqués et qui permet le passage de la drogue vers le plus grand marché au monde.

Ces questions ne changent pas, c'est comme une culture qui existe déjà au Mexique. Il suffit de connaître le pays pour savoir où il y a et où il n'y a pas de lien entre le pouvoir politique et le trafic de drogue, conclut Robledo Rincón.

Le crime organisé a pénétré l'État

Aida Torres Chávez, professeur à l'Institut de Recherche Stratégique de la Marine Mexicaine (IIEAM), reconnaît qu'il existe une présence permanente du crime organisé dans la structure de l'État : territoire, population et gouvernement, de sorte que :

« Ce n'est pas pour rien que la question a été pendant des années la plus pertinente dans le programme sécuritaire des deux dernières administrations«.

Elle souligne que les opérations du crime organisé ont amené les groupes qui l'intègrent à assumer progressivement des fonctions gouvernementales, afin de créer un environnement idéal pour leurs activités ou parce qu'ils veulent être considérés comme une entité politique ayant du pouvoir.

Elle explique que la transition démocratique a brisé la synergie qui soutenait le crime organisé avec la structure politique et a entraîné un manque de coordination entre les différents niveaux de gouvernement dans le domaine de la sécurité publique.

C'est alors, selon Torres Chávez, que le crime organisé a concentré sa force sur l'établissement d'alliances et de liens à tous les niveaux - politique, militaire et commercial - avec une forte composante de corruption et infiltré les espaces publics au point de constituer une structure gouvernementale entière.

Nelson Arteaga Botello, docteur en sociologie de la Faculté Latino-Américaine des Sciences Sociales (FLACSO), souligne dans un entretien avec Contralínea que des pouvoirs et des sphères du gouvernement ont établi des liens avec des gangs criminels agissant dans des domaines spécifiques et locaux et avec différents objectifs territoriaux à moyen et long termes, qui permettent une coopération partielle des institutions.

Stratégie inefficace de lutte contre la criminalité

La stratégie consistant à poursuivre les chefs de grandes organisations criminelles s'est avérée inefficace et n'a servi qu'à fragmenter les grands cartels de la drogue en cellules plus petites et à les rendre plus difficiles à attaquer en raison de la capacité limitée des unités de police locales et de l'augmentation des activités criminelles de plus en plus complexes, explique María Luisa Pastor Gómez.

Toutefois, cette lutte a considérablement accru le niveau de violence ; les organisations criminelles ont élargi leur activité criminelle, ce qui, outre le trafic de drogue, inclut désormais les enlèvements, l'extorsion, la traite des personnes et le vol de carburant, rendant le travail des autorités plus difficile, épuisant ainsi l'armée et exposant davantage la population à des risques.

La réalité, explique-t-elle, c'est que Peña Nieto pourrait terminer son mandat présidentiel avec des chiffres de violence similaires à ceux de Calderón. Sur les 10 propositions de sécurité nationale que le président a exposées deux mois après la disparition de 43 étudiants d'Ayotzinapa en novembre 2014, aucune n'a été approuvée par la Chambre des Députés.

« Seule la création du numéro d'urgence 911 a été couronnée de succès, et elle n'a pas nécessité l'approbation du Parlement«.

Dans son analyse du Mexique et du nouveau gouvernement après le triomphe de López Obrador publié par l'Institut Espagnol d'Etudes Stratégiques (IEEE) en septembre 2018, María Luisa Pastor Gómez souligne qu'au niveau des administrations locales, profitant de la fragilité financière et politique des municipalités rurales, les organisations criminelles ont réussi pendant des années à financer les campagnes électorales, laissant place à une variable « narco-politique ».

« Tout cela dans un contexte de corruption, d'impunité du système judiciaire, d'inefficacité des enquêtes, de faible rémunération et de manque de formation policière, de situation économique précaire pour des millions de Mexicains, en plus de la prolifération des meurtres de journalistes«, précise-t-elle.

La professeur de l'IEEE du Ministère Espagnol de la Défense estime que la solution au trafic de drogue est très compliquée, comme le démontrent les quelques résultats obtenus jusqu'ici dans cette lutte. Au contraire, dit-elle, les cartels se sont multipliés, sophistiqués, étendus et fragmentés.

La stratégie consistant à décapiter des organisations, mais sans parvenir à les anéantir, a conduit à une fragmentation de la plupart des cartels, et la prolifération entrave le travail des forces de sécurité, qui doivent désormais surveiller un plus grand nombre de groupes, qui sont à la fois plus petits et donc plus difficiles à contrôler.

Sources multiples de violence au Mexique

Selon l'organisation non gouvernementale Semáforo Delictivo, au cours de l'année écoulée, 75 % des homicides volontaires au Mexique étaient liés au crime organisé. Toutefois, elle souligne que cette vision de la violence tend à rendre invisible d'autres dynamiques de la violence dans le pays, en plus de celle liée au crime organisé.

Selon l'organisation non gouvernementale, l'explication de la violence en tant que produit du crime organisé omet les motivations publiques ou privées des multiples formes de violence qui se produisent au niveau communautaire pour la préservation du pouvoir au niveau local, les questions religieuses, les ressources naturelles, la terre, les affronts personnels, les rivalités familiales, les intérêts économiques internationaux, etc.

En raison de ce qui précède, ajoute-t-elle dans son plus récent rapport, il est nécessaire de cibler et d'aborder la violence communautaire, car c'est celle qui est généralement responsable du plus grand nombre d'homicides. Par conséquent, l'identification des processus parallèles de violence au Mexique peut fournir une couche supplémentaire pour analyser la violence qui se produit dans le pays sous le nom de lutte contre le crime organisé.

A ce propos, Carvajal Glass souligne qu'au Mexique comme dans d'autres pays, tout effort de renforcement institutionnel implique une réconciliation sociale au niveau local (municipal).

« Compte tenu de ce qui précède, la linéarité et la rigidité avec lesquelles le concept de clarté, de retenue et de construction est employé sur le théâtre des opérations (militaires) ne suffiront pas à réduire les taux de violence dans les localités où le tissu social a été gravement touché pendant des années par de multiples dynamiques de violence, au-delà de celle du crime organisé«.

En particulier, il prévient qu'il sera impossible de construire des institutions d'unité locale (police municipale) si elle n'est pas précédée d'un consensus social minimum. Dans le cas contraire, la notion de clarté, d'emprise et de construction risque fort d'entraîner une instabilité politique et sociale à court terme.

Le professeur conclut que c'est le vide de pouvoir du gouvernement et non d'un projet spécifique de groupes criminels qui amène le crime organisé à acquérir une dimension politique dans les communautés.

Légaliser ou poursuivre la « guerre ».

Pour l'amiral Wilfrido Robledo Rincon, la déclaration de l'ancien président Ernesto Zedillo selon laquelle il avait tort illustre le fait que la « guerre » contre le trafic de drogue pendant son mandat était une erreur.

« Les narcotrafiquants ne veulent pas la guerre. Mais lorsque qu'on veut leur barrer la route, ils vont commettre d'autres crimes comme l'extorsion, l'enlèvement et le vol qualifié. C'est pourquoi nous devons savoir de quoi il s'agit et comment le combattre«, prévient le militaire à la retraite, qui est considéré comme l'un des candidats à la tête de l'Agence Nationale du Renseignement proposée par le prochain gouvernement.

« La solution est d'examiner la légalisation des drogues au Mexique, mais si on continue comme l'a dit Zedillo au lieu de chercher une certaine forme de contrôle des drogues, il n'y aura pas de solution immédiate, c'est un problème à long terme à résoudre«, souligne-t-il.

Robledo Rincón, qui, le 6 février 2000, sous le commandement de la Police Fédérale Préventive, est arrivé à l'auditorium de Philosophie et Lettres de l'Université Nationale Autonome du Mexique pour appréhender la session plénière du Conseil Général de Grève (CGH), considère que des programmes de protection sont nécessaires pour les prochaines générations.

« Il y a des générations qui sont déjà perdues ou qui sont très polluées, mais nous devons protéger les nouvelles générations pour qu'elles ne tombent pas dans les griffes du crime organisé«.

Il souligne la nécessité de légaliser l'usage médicinal et récréatif de la marijuana et de la cocaïne et de s'attaquer aux dépendances comme en Suisse, où les toxicomanes reçoivent des drogues de qualité et participent à des programmes de réhabilitation.

La future secrétaire de l'Intérieur, Olga Sánchez Cordero, y est favorable ; il s'agit seulement de voir comment cela se concrétise, souligne-t-elle. C'est la route à suivre. Elle souligne qu'il n'est pas nécessaire de poursuivre la « guerre » contre le trafic de drogue, car il ne s'agit pas d'un problème de sécurité publique, mais de santé publique. Sinon, elle prévient que « des erreurs continueront d'être commises, comme l'a dit Zedillo, parce que la demande de drogues en Europe seulement exige plus de 300 tonnes de cocaïne par an.

La carte du trafic de drogue au Mexique

Selon María Luisa Pastor Gómez, huit organisations criminelles et 43 groupes armés opèrent actuellement au Mexique. Le Cartel Jalisco Nouvelle Génération (CJNG), fondé par Nemesio Oseguera Ramos, el Mencho, et le Cartel de Sinaloa, tous deux engagés dans une guerre sans merci dans plusieurs États du pays, se disputant des parties du territoire.

Selon l'Insight Crime, le CJNG se développe assez rapidement. Jusqu'en 2016, il était présent dans 14 États et avait des contacts en Colombie, au Pérou, en Bolivie, en Amérique centrale, aux États-Unis, au Canada et en Australie. Actuellement, selon la DEA, il tente de déplacer le cartel de Sinaloa dont il est issu.

Dans son analyse, le Mexique à la croisée des chemins, Pastor Gómez indique que le deuxième groupe le plus puissant du pays à l'heure actuelle est le cartel de Sinaloa, qui, bien qu'il ait perdu une certaine capacité après l'arrestation de ses principaux dirigeants et l'extradition d'el Chapo Guzmán vers les États-Unis, continue à dominer les routes vers son voisin du nord.

Sur le marché mexicain, le cartel de Sinaloa a été un pionnier dans la production, l'exportation et la distribution de méthamphétamines, sans remettre en cause son rôle historique dans le trafic de cocaïne et sa position dominante dans la reconfiguration des organisations de trafic de drogue au Mexique, ajoute-t-elle.

Selon la DEA, l'Organisation du Sinaloa est un consortium international qui opère par le biais d'alliances dans 54 pays, dans lesquels elle se livre au trafic de drogue, au blanchiment d'argent, à la falsification de documents, au contrôle des itinéraires et au trafic de marchandises illégales.

Cependant, l'universitaire de l'IEEE explique que malgré sa présence mondiale et la position hégémonique dans laquelle la DEA place ce groupe, il y a trois facteurs de changement qui indiquent l'épuisement dans la stabilité de la coalition dominante et une transition qui augure une nouvelle vague de violence.

« Premièrement, l'usure de la triade Guzmán-Zambada-Esparragoza, qui a exercé un leadership depuis ses origines et a apporté la stabilité au Cartel de Sinaloa ; deuxièmement, le changement générationnel ; et troisièmement, l'augmentation de la concurrence, puisque le CJNG est profilé comme le groupe dominant«, explique-t-elle.

Elle affirme que les autres cartels ont perdu du pouvoir, mais qu'ils sont toujours très présents dans le spectre criminel, y compris certains qui ont perdu de leur force ou se sont fragmentés - les cartels de Juarez et de Tijuana - ou ont conduit à l'émergence de petits groupes successeurs tels que les United Warriors, qui se sont séparés de l'organisation Beltran Leyva.

« Ces petits groupes n'ont pas de contacts internationaux pour le trafic de drogue à grande échelle et dépendent de plus en plus d'autres sources criminelles, telles que le trafic de drogue local, les enlèvements, l'extorsion ou d'autres revenus locaux et relativement nouveaux comme le vol d'essence ou les vols dans les mines«, affirme-t-elle.

Elle ajoute que cette situation entrave considérablement le travail des forces armées et de sécurité, qui doivent désormais surveiller un plus grand nombre de groupes, qui sont à la fois plus petits et donc plus difficiles à appréhender, et augmente le danger pour la population car elle est exposée à de nouveaux dangers.

Le cartel de Tijuana n'est plus qu'un vestige de ce qu'il était. Il a perdu de la force, mais pas assez, car il fait payer le Cartel de Sinaloa pour pouvoir transporter de la drogue à travers son territoire.

L'Organisation Beltran Leyva est actuellement privée de pouvoir en raison de l'arrestation d'el H en 2014 ; en fait, presque tous les dirigeants du groupe Beltran Leyva ont été capturés ou sont morts.

Le Cartel du Golfe a perdu de l'influence ces dernières années en raison de batailles contre ses rivaux, Los Zetas, son ancienne branche militaire. Maintenant, ce cartel a la tâche de combattre un monstre de sa propre création. Quant à Los Zetas, le cartel le plus redouté du Mexique touche à sa fin et sa concentration devrait rester de plus en plus locale.

En ce qui concerne La Familia Michoacana, sa proximité avec la ville portuaire de Lázaro Cárdenas lui a donné accès à des envois de cocaïne en provenance de Colombie, ainsi qu'à des précurseurs chimiques pour la production de méthamphétamine en Asie. Mais la lutte pour le contrôle de ce port a été mortelle et les a affaiblis.

La capture des principaux dirigeants des Templiers en 2014 et 2015 et la dernière d'entre eux, celle d'Ignacio Rentería Andrade, El Cenizo, en juin 2017, a scellé leur destin, laissant l'avenir de cette organisation précaire.

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