13/11/2018 francais.rt.com  5 min #148229

«Ca peut partir en vrille» : le gouvernement s'alarme du mouvement des gilets jaunes le 17 novembre

© Christof STACHE Source: AFP

Après avoir suscité l'engouement médiatique et politique, les «gilets jaunes» s'apprêtent à bloquer des routes partout en France le 17 novembre. Si la mobilisation semble plébiscitée par les Français, l'exécutif serait quant à lui «tétanisé».

Selon un article publié ce 12 novembre sur le site du  Figaro, le camp d'Emmanuel Macron peinerait à rester serein face à l'ampleur prise par le mouvement des «gilets jaunes», ces Français qui entendent protester contre la hausse des taxes sur les carburants.

Tout le monde est tétanisé. Ça peut partir en vrille.

Alors que l'appel au blocage des routes françaises, le 17 novembre, semble soutenu par une écrasante majorité de la population (78% des Français estiment l'action justifiée, selon un récent sondage révélé par  France info), le gouvernement serait lui dans la tourmente. «Tout le monde est tétanisé. Ça peut partir en vrille», reconnaît un de ses membres, cité par Le Figaro.

Lire aussi

Hausse de la taxe carbone : vers la transition... budgétaire

Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a fait part de ses interrogations quant aux questions de sécurité que pose cette mobilisation. Après avoir tout d'abord attribué le mouvement aux «extrêmes qui se saisissaient politiquement» de la colère des Français, elle a expliqué redouter la solidarité de certains syndicats policiers pour les gilets jaunes. Une solidarité qui s'exprime notamment par l'opération «zéro PV», annoncée par le syndicat de Police SGP FO. Et l'ancienne DRH du groupe Danone de s'interroger : «Ce jour-là, ils vont autoriser à utiliser les places handicapées [...], autoriser quelqu'un à brûler un feu rouge ?»

La pédagogie ne passe pas.

Alors que d'autres syndicats n'ont pas officiellement intégré le mouvement (les directions respectives de la CGT et de la CFDT ont par exemple exprimé leurs réticences face à une telle mobilisation), le camp présidentiel s'apprête à faire face à une nouvelle forme de contestation : celle d'un mouvement citoyen affranchi des structures syndicales traditionnelles. «Ce n'est pas un mouvement habituel [...], la pédagogie ne passe pas», expliquent deux proches d'Emmanuel Macron cités par Le Figaro. «[Le] mouvement [...] est un réceptacle des frustrations sur le pouvoir d'achat», ajoutent-ils.

Le mouvement des gilets jaunes est né il y a quelques semaines d'une inquiétude quant à la hausse des prix du carburant, en marge du mécontentement lié au projet gouvernemental d'augmentation des taxes pour l'année 2019 : de 6,5 centimes par litre sur le diesel et de 2,9 centimes sur l'essence. A droite comme à gauche, de nombreuses personnalités politiques de l'opposition se sont d'ores et déjà montrés favorables à l'initiative, d'aucuns dénonçant une «écologie punitive» ou encore une «taxation du travail».

A l'approche du 17 novembre... les prix du carburant baissent

Quant aux coûts à la pompe, comme l'a noté l'AFP ce 12 novembre après avoir recoupé les données hebdomadaires du ministère de la Transition écologique et solidaire, les prix du carburant seraient en baisse comparés à la semaine passée. Le litre de super sans plomb 95 aurait ainsi baissé en moyenne de 5,88 centimes et celui du sans plomb 98 de 5,54 centimes. Le diesel aurait quant à lui baissé de 3,10 centimes.

Une variation sur la semaine que Jean Quatremer, spécialiste de l'Union européenne pour le quotidien Libération, n'a pas tardé à relayer, via son compte Twitter. La semaine passée, il expliquait (sur le même réseau social) considérer les gilets jaunes comme un «mouvement de beaufs [...] largement d'extrême droite», n'hésitant pas à recadrer sèchement les internautes exaspérés par son tweet, jusqu'à qualifier les remarques de certains de ses détracteurs d'«opinions de connards».

 Lire aussi : Gilets jaunes : un mouvement «beauf largement d'extrême-droite» selon un correspondant de Libération

 francais.rt.com

 Commenter