06/12/2018 tlaxcala-int.org  4 min #149220

Nos dirigeants se comportent comme des enfants Discours de Greta Thunberg à Katowice

Greta Thunberg

Greta Thunberg est une lycéenne suédoise qui fait grève des cours chaque vendredi pour aller faire un sit-in decant le siège du Parlement à Stockholm, pour exiger que la Suède mette en œuvre l'Accord de Paris sur le climat. Elle a tenu ce discours le 3 décembre à la COP 24, à Katowice.

Prise de vue : Justin K. Davey, UNFCCC

Depuis 25 ans, d'innombrables personnes ont pris la parole devant les conférences des Nations Unies sur le climat pour demander aux dirigeants de nos pays de mettre fin aux émissions. Mais, de toute évidence, cela n'a pas marché puisque les émissions continuent d'augmenter.

Je ne leur demanderai donc rien.

Je demanderai plutôt aux médias de commencer à traiter la crise comme une crise.

Je demanderai plutôt aux gens du monde entier de se rendre compte que nos dirigeants politiques nous ont laissé tomber.

Parce que nous sommes confrontés à une menace existentielle et que nous n'avons pas le temps de continuer cette course folle.

Les pays riches comme la Suède doivent commencer à réduire leurs émissions d'au moins 15 % par an pour atteindre l'objectif de réchauffement de 2 degrés. On pourrait penser que les médias et tous nos dirigeants ne parleraient que de cela, mais personne n'en parle jamais.

Personne ne dit non plus que nous sommes au beau milieu de la sixième extinction massive, avec jusqu'à 200 espèces qui disparaissent chaque jour.

De plus, personne ne parle jamais de l'aspect d'équité clairement énoncé partout dans l'Accord de Paris, ce qui est absolument nécessaire pour le faire fonctionner à l'échelle mondiale. Cela signifie que les pays riches comme le mien doivent réduire leurs émissions à zéro d'ici 6 à 12 ans, à la vitesse actuelle, afin que les habitants des pays pauvres puissent améliorer leur niveau de vie en construisant certaines des infrastructures que nous avons déjà construites. Comme les hôpitaux, l'électricité et l'eau potable.

Car comment pouvons-nous espérer que des pays comme l'Inde, la Colombie ou le Nigeria se préoccupent de la crise climatique si nous, qui avons déjà tout ce qu'il faut, ne nous soucions même pas une seconde de nos engagements réels envers l'accord de Paris ?

Lorsque l'école a commencé en août de cette année, je me suis donc assise par terre devant le parlement suédois. J'ai fait la grève de l'école pour le climat

Certains disent que je devrais aller à l'école à la place. Certains disent que je devrais étudier pour devenir un climatologue afin de "résoudre la crise climatique". Mais la crise climatique est déjà résolue. Nous avons déjà tous les faits et toutes les solutions.

Et pourquoi devrais-je étudier pour un avenir qui pourrait bientôt ne plus exister, alors que personne ne fait rien pour sauver cet avenir ? Et quel est l'intérêt d'apprendre des faits quand les faits les plus importants ne signifient clairement rien pour notre société ?

Aujourd'hui, nous utilisons 100 millions de barils de pétrole chaque jour. Il n'y a pas de politique pour changer cela. Il n'y a pas de règles pour laisser ce pétrole dans le sol.

Donc on ne peut pas sauver le monde en respectant les règles. Parce qu'il faut changer les règles.

Nous ne sommes donc pas venus ici pour supplier les dirigeants du monde de prendre soin de notre avenir. Ils nous ont ignorés dans le passé et ils continueront à nous ignorer.

Nous sommes venus ici pour leur faire savoir que le changement arrive, qu'ils le veuillent ou non. Le peuple relèvera le défi. Et puisque nos dirigeants se comportent comme des enfants, nous devrons prendre la responsabilité qu'ils auraient dû prendre il y a longtemps.

Courtesy of  Tlaxcala
Source:  dn.se
Publication date of original article: 03/12/2018

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