20/12/2018 tlaxcala-int.org  5 min #149844

Le député d'Unidos Podemos Sergio Pascual accuse Borrell de faire du lobbying en faveur du Maroc

 Alfonso Lafarga

Le ministre espagnol des Affaires étrangères a déconseillé une réunion des députés sur le Sahara occidental

Podemos demande à Borrell combien de principes il est prêt à piétiner pour faire plaisir au diable marocain.

Sergio Pascual - Josep Borrell

Le député d'Unidos Podemos Sergio Pascual a accusé le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, Josep Borrell, de faire du lobbying en faveur du Maroc et lui a demandé combien de principes de notre État de droit il est prêt à piétiner pour faire plaisir au démon marocain.

Il a reproché à Josep Borrell d'avoir violé la séparation des pouvoirs en Espagne en recommandant au Bureau du Congrès des députés de ne pas tenir le 16 novembre une réunion de députés et d'eurodéputés sur " la décolonisation inachevée du Sahara occidental " car elle n'était pas souhaitable du point de vue diplomatique, réunion à laquelle le Bureau de la Chambre a opposé son veto avec les voix du PSOE et du PP.

Ces accusations ont été portées par le député d'Unidos Podemos pour Séville lors de la session de contrôle du gouvernement tenue au Congrès des députés le 19 décembre.

Sergio Pascual a dit au ministre que si son département avait expliqué au Conseil général du pouvoir judiciaire d'Espagne (l'organe constitutionnel de direction du pouvoir judiciaire) comment les magistrats devaient se comporter, "nous ferions la une de tous les journaux" et a reproché à la président du Congrès, Ana Pastor, de ne pas défendre la Chambre.

Pour le député andalou, le ministre des Affaires étrangères a violé l'article 71 de la Constitution, qui préconise que les députés puissent discuter de toute question "y compris ceux qui ne plaisent pas à leur gouvernement", et a déclaré qu'il l'a fait "pour défendre une puissance étrangère comme le Maroc", la même pour laquelle "il fait du lobbying dans l'Union européenne" en défendant un accord qui foule aux pieds un arrêt de la Cour européenne de justice établissant que les zones de pêche sahraouies n'appartiennent pas au Maroc.

Il a demandé au ministre qui paiera lorsque la Cour de justice annulera l'accord et a affirmé que ce seront "les pêcheurs espagnols et les pêcheurs andalous".

Sergio Pascual a souligné qu'au Sahara Occidental " les droits de l'homme sont constamment violés par le Maroc " et a rappelé au ministre la résolution du juge de l'Audiencia Nacional Pablo Ruz qui " qualifie ce qui se passe au Sahara Occidental de génocide ".

Il a dit au ministre qu'il y a des principes qui ne peuvent pas être emmenés au lit avec le diable, comme les droits de l'homme, qui dans le cas du Sahara occidental « sont constamment violés », et il a demandé : « Combien de principes de notre État de droit et de notre démocratie êtes-vous prêt à fouler aux pieds pour aller au lit avec le diable marocain et le satisfaire ? »

Le ministre a répondu au député d'Unidos Podemos de ne pas déraper et a affirmé que son ministère s'était limité à répondre à une question des services du Bureau du Congrès sur les effets possibles sur la politique étrangère de la réunion des députés sur le Sahara. Il a dit dans un courriel qu' « il était plutôt défavorable à ce que la réunion ait lieu à ce moment-là ».

Il a nié avoir violé le principe de la séparation des pouvoirs, son ministère ayant répondu à une question lorsque les services juridiques de la Chambre lui ont demandé son avis.

Ils ont compris que "du point de vue de la politique étrangère" et à un moment où « la première rencontre depuis de nombreuses années entre les représentants du Front Polisario, du Maroc et de l'Algérie sous les auspices des Nations Unies se préparait à Genève », "ce n'était pas souhaitable". « Point barre », a-t-il conclu.

"Est-ce que c'est une ingérence dans l'équilibre des pouvoirs, un non-respect de la volonté de la Chambre ?", a demandé le ministre, répondant: « C'est le Bureau du Congrès qui a pris la décision, nous avons répondu à une question et si elle n'avait pas été posée, nous n'aurions pas pipé mot, ce n'était pas de notre compétence ».

Courtesy of  Tlaxcala
Source:  contramutis.wordpress.com
Publication date of original article: 19/12/2018

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