04/01/2019 reseauinternational.net  17 min #150349

La Campagne du Président Roosevelt pour pousser à la guerre en Europe

Cet essai porte sur la campagne secrète de Roosevelt visant à provoquer la guerre en Europe avant le début des hostilités en septembre 1939. Il traite en particulier de ses efforts pour faire pression sur la Grande-Bretagne, la France et la Pologne contre l’Allemagne en 1938 et 1939. Franklin Roosevelt a non seulement illégalement entraîné les États-Unis dans une guerre qui avait déjà embrasé l’Europe, mais il porte également une lourde responsabilité dans le déclenchement même de la guerre la plus destructrice de tous les temps. Cet article s’appuie principalement sur un ensemble peu connu de documents secrets polonais qui sont tombés aux mains des Allemands lors de la prise de Varsovie en septembre 1939. Ces documents révélateurs confirment également le rôle crucial du pouvoir juif et de son influence sur la politique étrangère américaine de ces années.

De grandes cérémonies ont eu lieu en 1982 pour marquer le centième anniversaire de la naissance de Franklin Delano Roosevelt.  Washington et Lincoln mis à part, il aura été encensé et couvert d’éloges comme aucun autre président dans l’histoire des États-Unis. Même le Président conservateur Ronald Reagan s’est joint au concert d’applaudissements. Au début de 1983, les journaux et télévisions commémoraient le cinquantième anniversaire de l’accession au pouvoir de Roosevelt avec une pléthore d’hommages dithyrambiques.

Et pourtant, chaque année qui passe de nouvelles preuves apparaissent qui vont à l’encontre de l’image radieuse de Roosevelt présentée par les médias et les politiciens.

On a déjà beaucoup écrit sur les manœuvres et les campagnes mensongères de Roosevelt pour faire entrer les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale antérieurement à l’attaque japonaise sur Pearl Harbor en décembre 1941. L’aide apportée à la Grande-Bretagne et à l’Union Soviétique par Roosevelt en violation de la neutralité et du droit international, ses actes de guerre contre l’Allemagne dans l’Atlantique dans le but de provoquer une déclaration de guerre par l’Allemagne contre les États-Unis, son aval pour une grande campagne de « coups fourrés » contre des citoyens américains par les services secrets britanniques en violation de la constitution et ses provocations et ultimatum envers le Japon qui ont conduit à l’attaque sur Pearl Harbor – tout ceci est largement documenté est assez bien connu.

Ce qu’on connaît moins, c’est l’histoire de l’écrasante responsabilité de Roosevelt dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale elle-même. Le présent essai porte sur les campagnes secrètes de Roosevelt pour provoquer la guerre en Europe antérieurement au déclenchement des hostilités en septembre 1939. Il traite en particulier de ses efforts pour pousser et encourager la Grande-Bretagne, la France et la Pologne à la guerre contre l’Allemagne entre 1938 et 1939.

Franklin Roosevelt n’a pas seulement illégalement entraîné l’Amérique dans une guerre qui avait déjà submergé l’Europe. Il porte une lourde responsabilité devant l’Histoire dans le déclenchement proprement dit de la plus néfaste et destructive guerre de tous les temps.

Cet article se fonde principalement sur un ensemble peu connu de documents secrets polonais qui sont tombés aux mains des Allemands lors de la chute de Varsovie en septembre 1939. Ces documents établissent clairement le rôle crucial de Roosevelt dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Ils mettent aussi en lumière les forces derrière le Président qui ont poussé à la Guerre.

Bien que certains historiens aient déjà cité certaines phrases ou même paragraphes de ces documents, leur importance n’a pas été reconnue à sa juste valeur. Il y a trois raisons à cela, je pense. D’abord, pendant longtemps, leur authenticité n’était pas pleinement établie. Ensuite, tous les documents n’étaient pas disponibles en anglais. Enfin, les traductions en anglais dont on disposait jusqu’à présent étaient déficientes et d’une qualité inacceptable.

Quand les Allemands se sont emparés de Varsovie fin septembre 1939, ils ont mis la main sur une masse de documents du ministère polonais des affaires étrangères. Dans une lettre datée du 8 avril 1983, le Dr. Karl Otto Braun de Munich m’informa de ce que les documents étaient tombés entre les mains d’une brigade SS conduite par Freiherr Kuensberg que Braun connaissait personnellement. Une attaque surprise a permis à la brigade, en avance sur le gros des troupes, de se rendre maître du centre de Varsovie. Von Kuensberg expliqua à Braun que ses hommes ont pris le contrôle du ministère polonais des affaires étrangères au moment où les fonctionnaires du ministère s’apprêtaient à brûler les documents incriminants. Le Dr. Braun était lui-même fonctionnaire au ministère des affaires étrangères de l’Allemagne entre 1938 et 1945.

Le ministère des affaires étrangères de l’Allemagne désigna Hans Adolf Moltke, auparavant ambassadeur du Reich à Varsovie, pour diriger une commission spéciale chargée d’examiner les archives et de déterminer quels documents pourraient être rendu public. Fin mars 1940, 16 d’entre eux furent publiés sous la forme d’un livre sous le titre de Polnische Dokumente zur Vorgeschichte des Krieges (« Documents polonnais sur l’histoire de l’avant-guerre »). L’édition du Foreign Office portait le sous-titre « German White Book N°.3. » Le livre a aussitôt été traduit dans différentes langues à Berlin et dans d’autres capitales européennes. En Amérique, l’ouvrage a été édité à New York par Howell, Soskin and Company avec le titre The German White Paper. L’historien C.Hartley Grattan a rédigé un avant-propos remarquablement prudent et réservé.

La traduction du document dans le White Paper edition des USA était inexploitable. Il manquait des phrases entières ou des morceaux de phrases, des passages étaient grossièrement rendus. H. Keith Thomson m’a expliqué pourquoi lors d’une conversion que j’ai eue avec lui le 22 mars 1983 et par une lettre du 13 mai 1983. Un premier mauvais brouillon de traduction en anglais avait été préparé à Berlin et envoyé en Amérique. Il a été transmis à George Sylvester Viereck, un publiciste pro-Allemand très en vue et conseiller en littérature à la « German Library » à New York. Thomson était étroitement lié à Viereck et était son aide en chef pour la correction des textes. Viereck avait rapidement reformulé la traduction de Berlin pour la rendre plus lisible mais sans possibilités de la comparer au texte original en polonais (qu’il ne parlait pas de toute façon) ni même à la version officielle en allemand. En apportant des changements stylistiques pour des raisons de lisibilité, le sens des documents originaux s’en est trouvé involontairement altéré.

La question a également été abordée lors d’un petit dîner pour Lawrence Dennis organisé par Thomson à l’appartement de Viereck à l’hôtel Belleclaire à New York en 1956. Viereck expliquait qu’il avait été un consultant en littérature grassement payé du gouvernement Allemand pour faire passer au mieux la propagande au travers des publications et non en tant que traducteur, un travail de base normalement effectué par des employés. Même la plus scrupuleuse traduction d’un document compliqué est susceptible de s’éloigner du sens original, a fortiori une version littéraire déclara Viereck. Thomson partageait ce point de vue.

En préparant le texte en anglais de cet essai, j’ai attentivement examiné la traduction officielle allemande et diverses autres traductions et comparé avec des fac-similés du document original polonais.

Sensation médiatique

Le gouvernement allemand considérait que les documents polonais récupérés étaient d’une énorme importance. Le vendredi 29 mars, le ministère de la propagande du Reich a confidentiellement communiqué à la presse quotidienne les raisons de rendre public ces documents :

Ces documents extraordinaires, qui pourraient être publiés à partir de la première édition du samedi, vont créer une sensation politique de premier ordre puisqu’ils prouvent en fait le degré de responsabilité de l’Amérique dans le déclenchement du présent conflit. La responsabilité de l’Amérique ne doit bien sûr pas être soulignée dans les commentaires : il faut laisser parler les documents et ils sont suffisamment éloquents par eux-mêmes. 

Le ministère de la propagande demande expressément qu’un espace suffisant soit réservé pour la publication de ces documents, il en va du plus haut intérêt du Reich et des Allemands.

Nous vous informons à titre confidentiel que le but de ces publications est de renforcer la position des isolationnistes américains et de placer Roosevelt dans une position intenable, surtout compte tenu du fait qu’il se présente pour être réélu. Il n’est néanmoins pas du tout nécessaire pour nous de souligner la responsabilité de Roosevelt : ses ennemis en Amérique vont s’en charger.

Le ministère des affaires étrangères allemand rendit les documents publics le vendredi 29 mars 1940. À Berlin les journalistes du monde entier, y compris des États-Unis, ont reçu des copies fac-similées des documents originaux polonais et des traductions en allemand. Les journalistes ont été autorisés à examiner les orignaux par eux-mêmes ainsi qu’une énorme pile d’autres documents émanant du ministère des affaires étrangères de Pologne.

Entrée des Allemands à Varsovie

La publication a causé une sensation médiatique internationale. Le sujet a fait la une des journaux américains qui ont publié de larges extraits des documents. Mais l’effet fut nettement moins fort que ce qu’avait escompté le gouvernement allemand.

Les autorités américaines ne perdirent pas de temps pour réagir en contestant formellement l’authenticité des documents. Le secrétaire d’État Cordell Hull déclara : « Je tiens à souligner avec force que ni moi ni aucun de mes collaborateurs du département d’État n’avons jamais entendu parler de conversations comme celles dont il est fait état ni ne leur accordons la moindre crédibilité. Les déclarations avancées n’ont à aucun moment représenté la pensée ou la politique du gouvernement américain. » William Bullit, l’ambassadeur des États-Unis à Paris qui était particulièrement incriminé par les documents annonça : « Je n’ai jamais fait à qui que ce soit les déclarations qui me sont m’attribuées. » Et le comte Jerzy Potocki, l’ambassadeur de Pologne à Washington dont le rapport confidentiel à Varsovie était des plus révélateurs déclara : « Je réfute les allégations attribuées à mon rapport. Je n’ai jamais eu de conversation avec l’ambassadeur Bullitt à propos d’une participation de l’Amérique à la guerre. »

Ces dénégations publiques catégoriques des plus hauts responsables ont eu pour effet de saper presque complètement l’impact des documents. Il faut se rappeler que c’était plusieurs décennies avant les expériences du Vietnam et du Watergate qui ont depuis appris aux nouvelles générations d’Américains à être très circonspect vis-à-vis de tels démentis officiels. En 1940, la grande majorité des Américains faisaient confiance à leurs dirigeants et croyaient qu’ils leur disaient la vérité.

Après tout, si les documents révélés au monde par les Allemands étaient, en fait, authentiques, cela aurait signifié que le grand leader de la démocratie américaine était un homme qui mentait à son propre peuple et enfreignait les lois de son pays tandis que le gouvernement Allemand disait la vérité. D’accepter cela, serait trop en attendre de n’importe quel peuple mais surtout du public confiant des États-Unis.

Les réactions du Capitole ont généralement fait écho à la position officielle du gouvernement. Le sénateur Key Pittman, le président de la commission des relations étrangères qualifia les documents de « mensonges caractérisés destinés à créer des dissensions aux États-Unis. » Le sénateur Démocrate de Floride Claude Peper déclara : « C’est de la propagande allemande et cela ne doit en rien affecter notre politique. » Seuls quelques-uns ne se laissèrent pas impressionner par les dénégations officielles. Le représentant Hamilton Fish de New York, membre Républicain de la commission des affaires étrangères réclama une enquête du Congrès et déclara à la radio :  » si ces accusations sont vraies, cela constituerait un acte de trahison. Si le Président Roosevelt a conclu des ententes secrètes ou s’est engagé vis-à-vis de gouvernements étrangers à nous impliquer dans la guerre, il doit être destitué. »

Ces démentis à haut niveau furent soulignés par les journaux lors de la publication des documents. Le New York Times titrait « LES USA QUALIFIENT DE FAUX LES DOCUMENTS NAZIS NOUS ACCUSANT D’AVOIR SOUTENU LA GUERRE EN EUROPE ET PROMIS DE NOUS JOINDRE AUX ALLIES SI NECESSAIRE. En titre du Baltimore Sun on trouvait : LES DOCUMENTS NAZIS REJETANT LE BLAME SUR LES USA POUR LA GUERRE MIS EN CAUSE A WASHINGTON.

Bien que le recueil des documents polonais ait pour titre « première série », aucun autre volume n’est jamais paru. De temps à autre, les Allemands ont rendu public d’autres documents des archives polonaises. Ils firent l’objet d’une publication sous forme d’un recueil paru en 1943 contenant de nombreux autres documents saisis par les Allemands au Quai d’Orsay ou dans d’autres capitales européennes sous le titre Roosevelts Weg in den Krieg: Geheimdokumente zur Kriegspolitik des Praesidenten der Vereinigten Staaten (Roosevelt sur le sentier de la guerre, documents secrets sur la politique de guerre du président des États-Unis.

Une question importante reste sans réponse : où sont les documents originaux polonais aujourd’hui ? À moins qu’ils n’aient été détruits dans l’embrasement de la guerre, ils sont vraisemblablement tombés entre les mains soit des Américains soit des Soviétiques en 1945. Compte tenu de la récente politique américaine en matière d’archives, il est très peu probable qu’ils seraient encore secrets aujourd’hui s’ils étaient en possession des USA. Je dirais que, si ces documents ne sont pas détruits, ils se trouvent maintenant soit à Moscou soit en Allemagne de l’Est dans les archives de l’État central à Potsdam.

Il importe de bien avoir présent à l’esprit que ces rapports secrets étaient rédigés par des ambassadeurs polonais de haut niveau, c’est-à-dire par des hommes qui certes n’étaient pas du tout des amis de l’Allemagne mais qui néanmoins comprenaient les réalités de la politique européenne bien mieux que ceux qui faisaient la politique étrangère aux États-Unis.

Par exemple, les ambassadeurs polonais comprenaient parfaitement que derrière toute leur rhétorique autour de la démocratie et des droits de l’homme et les professions d’amour pour les États-Unis, les Juifs qui faisaient campagne pour une guerre contre l’Allemagne ne faisaient en réalité rien d’autre que de défendre avec acharnement les intérêts de leur communauté. Des siècles de cohabitation avec les Juifs avaient appris aux Polonais à connaître le caractère très spécial de ce peuple.

Les Polonais voyaient les accords de Munich de 1938 très différemment de Roosevelt et de son entourage. Le Président critiqua amèrement ces accords qui accordaient l’autonomie à trois millions et demi d’Allemands de Tchécoslovaquie et réglaient une crise européenne majeure : pour lui c’était une capitulation honteuse et humiliante au chantage de l’Allemagne. Bien que se méfiant de la puissance de l’Allemagne, le gouvernement Polonais a soutenu ces accords en partie parce qu’une une petite portion de territoire qui avait fait partie de la Tchécoslovaquie – contre le désir de ses habitants – se trouvait rattachée à la Pologne.

Les émissaires polonais tenaient les responsables de la politique étrangère américaine en piètre estime. Le Président Roosevelt était considéré comme un artiste politique qui savait comment modeler l’opinion publique américaine, mais qui n’avait aucune idée de l’état réel des affaires en Europe. Comme l’ambassadeur de Pologne à Washington le soulignait dans son rapport à Varsovie, Roosevelt poussait l’Amérique à la guerre dans le but de détourner l’attention de ses échecs en politique intérieure.

Il n’entre pas dans le cadre de cet article d’évoquer la complexité des relations germano-polonaises entre 1933 et 1939 et des raisons de l’attaque allemande contre la Pologne à l’aube du premier jour de septembre 1939. Mais on doit au moins noter que la Pologne a refusé ne serait-ce que de négocier l’autonomie des Allemands de Dantzig et de la minorité allemande du corridor. Hitler s’est vu contraint de recourir aux armes en raison d’une campagne de terreur et de spoliation qui allait en s’intensifiant de la part des Polonais contre le million et demi d’Allemands qui étaient sous leur contrôle. À mon sens, si jamais une intervention militaire a été justifiée, c’est bien la campagne allemande contre la Pologne en 1939.

Le refus obstiné de la Pologne de négocier a été rendu possible du fait d’un fatidique chèque en blanc qui garantissait un soutien militaire de la Grande-Bretagne – une garantie qui s’est révélée complètement sans valeur pour les malheureux polonais. Quand on voit la rapidité éclaire de la campagne victorieuse de l’Allemagne, il est difficile aujourd’hui de comprendre pourquoi le gouvernement polonais n’a pas eu peur de la guerre. Les dirigeants polonais avaient considéré de manière insensée que la puissance allemande n’était qu’une illusion. Ils étaient convaincus que leurs propres troupes occuperaient en quelques semaines Berlin même et qu’ils ajouteraient quelques territoires allemands pour agrandir la Pologne. Il faut aussi bien comprendre que ce conflit à l’origine purement local entre l’Allemagne et la Pologne n’a été généralisé à l’Europe entière que par les déclarations de guerre de l’Angleterre et de la France contre l’Allemagne.

Après la guerre, les juges nommés par les Alliés au Tribunal Militaire International de Nuremberg ont refusé d’admettre les documents polonais comme preuve pour la défense des Allemands. Si ces pièces avaient été admises, l’entreprise de Nuremberg aurait moins ressemblé à un procès-spectacle des vainqueurs et plus à une cour de justice internationale réellement impartiale.

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