04/02/2019 voltairenet.org  4 min #151690

En se retirant de l'Inf, les États-Unis ont décidé de préparer la guerre avec la Russie

Fin du traité Fni : Les États-Unis et la Russie affûtent leurs missiles chacun de son côté

par Valentin Vasilescu

Prévoyant de se retirer du Traité FNI, le Pentagone a lancé, il y a quatre mois, la conception de nouveaux missiles de croisière, jusqu'ici interdits. La Russie a bien entendu fait de même, non sans utiliser la dernière technologie états-unienne capturée sur le champ de bataille syrien.

Réseau Voltaire | Bucarest (Roumanie) | 4 février 2019

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En septembre 2018, alors que la décision de retrait des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) semblait déjà prise, Lockheed Martin a reçu du Pentagone un contrat portant sur la conception d'une version du missile de croisière AGM-158 dont le rayon d'action serait étendu à 1 900 km. Il est prévu qu'il aura une masse de 2 300 kg, sera lancé à partir du sol, et qu'il sera prêt en 2023. Le missile de croisière états-unien AGM-158B JASSM-ER (Joint Air-to-Surface Standoff Missile-Extended Range) est lancé à partir d'avions ; il a un rayon d'action de 925 km et est très difficilement détectable sur le radar. Après le raid US en Syrie du 13 avril 2018, l'armée syrienne a découvert deux missiles AGM-158B qui n'avaient pas explosé. Le 18 avril, ces missiles ont été envoyés en Russie pour analyse.

Le ministre russe de la Défense, le général Sergei Shoigu, a proposé au président deux mesures immédiates en réponse au retrait du traité FNI. Le premier concerne la création d'une version terrestre du dispositif de lancement existant sur les navires disposant des missiles de croisière Kalibr. Plus de 200 missiles Kalibr testés en Syrie se sont révélés fiables et extrêmement précis. Le président Vladimir Poutine a attiré l'attention sur le fait que la Fédération de Russie n'en ferait pas des armes de première frappe, mais qui agiraient en miroir des initiatives états-uniennes.

Le missile russe Kalibr a une portée de 1 500 à 2 500 km et est doté d'un équipement de navigation passive (inertie et positionnement par satellite Glonass) et dispose de capteurs de localisation optique des cibles. Ce qui réduit la probabilité de se faire détecter par l'ennemi en capturant les émissions électromagnétiques.

Pour devenir un puissant vecteur de dissuasion nucléaire, la fusée Kalibr au sol doit être modifiée pour refléter un écho radar beaucoup plus faible. C'est-à-dire être détecté sur de petites distances ou pas du tout. Cette exigence est obtenue soit par la reconception par ordinateur de la forme de la fusée, soit par le remplacement des panneaux de revêtement en métal par ceux qui sont en matériaux composites radar-absorbant.

C'est à dire, comme le missile états-unien AGM-158B.

 Valentin Vasilescu

Traduction
 Avic
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