14/02/2019 reseauinternational.net  7 min #152174

Venezuela: L'opposant Guaido se proclame président et obtient la reconnaissance de Trump

Guerre civile d'intervention

par Felipe Cuevas Méndez

Selon les définitions, les guerres civiles sont des affrontements armés entre deux ou plusieurs axes politiques opposés ; cependant, ce concept a commencé à subir des modifications en raison de l’utilisation de la guerre civile comme instrument d’agression par des tiers impliqués. Dans les antécédents classiques, le profil de la confrontation interne entre deux parties dans un pays était maintenu, bien que l’ombre d’une ou plusieurs puissances étrangères apparaisse toujours.

La version moderne profite de cette manière d’encourager les conflits potentiels de l’extérieur des pays, en les dirigeant vers l’agression armée de groupes terroristes ou de segments des forces armées, dans le but de démanteler des États, gouvernements ou tendances opposés aux visées impérialistes, et créer des protectorats avec des États fantômes.

De telle sorte que la formule de la guerre civile est aujourd’hui une question de géopolitique impériale, c’est une politique particulièrement assumée par l’impérialisme européen et surtout par l’hégémon Yankee pour promouvoir des offensives qui masquent son siège général et son intervention militaire contre nos peuples, dans sa doctrine de guerres de quatrième génération pour les ressources et le basculement des États vers l’extrême droite. Ce sont des interventions avec le renforcement instrumentalisé de la guerre civile.

Au Venezuela, un malaise économique et social a d’abord été créé artificiellement pour que la droite puisse pérenniser son vieux mensonge de « l’aide arrive ». Car le fait est que les transnationales, la bourgeoisie, leurs politiciens et leurs partisans ont longtemps parlé de situations inexistantes (massacres !, quelle situation !, « Ils nous affament », « Nous ne pouvons pas amener les enfants à Mc Donald », etc.) parce que c’était leur façon traditionnelle d’opérer, et c’est pourquoi leurs maîtres yankees ont insisté pour promouvoir une régression économique qui, entre autres choses, rendrait crédible et durable la vieille façon bourgeoise de penser durement malmenée par les batailles politiques, sociales et culturelles du peuple chaviste dans sa visualisation historique.

D’un autre côté, comment l’aide impérialiste peut-elle venir d’un agresseur qui a brisé l’économie d’un pays, quelle est cette aide qui vous promet 20 millions de dollars alors qu’elle t’a pillé plus de 20 milliards de dollars ? Humanitaire ? Et qui menace donc d’intervenir et applaudit la guerre civile ? Pour ensuite parler de liquider des populations ou d’essayer d’envoyer le Chavisme à Guantanamo, une prison illégale de l’impérialisme, un centre avéré de violation des droits de l’homme, un territoire occupé pris au peuple cubain.

C’est juste une mauvaise histoire, une question d’autonomisation des positions pro-yankees, de manœuvres politiques, de chantage à la reddition, et certainement une grave menace d’intervenir sur le territoire si on ne leur donne pas ce que les Yankees croient être leur propriété exclusive, la clé énergétique et le référent politique de la lutte pour la grande patrie.

Comme on le sait, les guerres modernes ont changé leur physionomie, nous vivons des moments de tension mondiale. Dans ces moments-là se déroulent des guerres avec des plans différents, une guerre d’hégémonie mondiale qui accuse les processus industriels, économiques, diplomatiques, de course aux armements, de réédition de la guerre froide, de confrontations vives à l’échelle « contrôlée » entre les différents pouvoirs.

Une grande guerre psychologique se déroule contre nos peuples dans la couverture médiatique des tentatives de guerre civile et d’intervention. Cette guerre occupe tous les fronts où la conscience a la possibilité d’avancer, ce que les impérialistes yankees reconnaissent comme « la conquête des esprits » ou guerre de cinquième génération. Cette bataille est centrée non seulement sur la division, mais aussi sur l’adhésion aux positions du capitalisme et l’annulation de nos capacités d’action. Ce que l’on cherche, c’est à placer de nouveaux leviers du colonialisme sur le plan de l’endoctrinement afin de redonner à la pensée populaire la volonté de l’impérialisme.

Ces guerres sont soutenues par l’assimilation des classes bourgeoises et des classes moyennes aisées, afin de canaliser immédiatement leurs efforts vers le contrôle mental des peuples dans l’annulation de toute résistance des critères, l’obtention de l’obéissance par la terreur ou la coercition dans les relations de domination, et l’action contraire à leurs intérêts. Pour accepter alors tout le fardeau de la nécro-politique impérialiste et médiatique sans s’arrêter aux conséquences, pratiquant par d’autres moyens et à grande échelle l’expérience de 1963 avec l’électrochoc de Milgram pour l’obéissance à l’autorité impériale.

C’est l’idéologie bourgeoise en action pour le besoin urgent du capital de pervertir et corrompre toute conscience possible. Les désastres du néolibéralisme sont aberrants à en croire la raison des peuples, bien qu’il s’avère maintenant que la raison des peuples considère comme une pathologie de s’occuper « humanitairement des forces » avec l’intention de faire de bons citoyens serviles.

La voix de l’impérialisme consiste à faire taire les peuples, tout ce que Trump et consort disent est un discours de refoulement des autres. Chacune de ses paroles est chargée de haine et d’agression contre les peuples, quel que soit le pays auquel il s’adresse; dans son arrogance, il libère ses mauvaises vibrations, incitant guerres civiles et affrontements de toutes sortes pour gagner des territoires, des ressources, des états et des marchés. Selon la norme populaire, il faut toujours douter de leurs paroles, ou de leurs gouvernements satellites. La confrontation historiquement nécessaire est contre le capitalisme et l’impérialisme.

Les impérialistes cherchent à acheter des adeptes, et ils continueront sûrement à les avoir, il ne manque jamais de traîtres aux peuples quels qu’en soient les motifs. Mais la résistance d’un peuple qui veut se défendre va avec tout, de ces domaines de conscience à l’extension maximale de sa capacité d’action et de sa volonté de pouvoir populaire face à l’engagement devant cette menace. Les peuples du monde seront affectés d’une manière ou d’une autre, parce que l’impérialisme essaie de réécrire au Venezuela un nouveau code d’ingérence dans la politique internationale.

Source :  Guerra civil de intervención

traduit par Pascal, revu par Martha pour  Réseau International

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