19/02/2019 reseauinternational.net  7 min #152371

Trois explosions frappent Donetsk sur fond d'escalade des bombardements

Ce matin, 18 février 2019, un peu avant neuf heures, trois explosions ont retenti dans le centre de Donetsk. Ces explosions ont eu lieu tout près de plusieurs bâtiments administratifs et de l’hôtel où résident les observateurs de l’OSCE.

Ces trois explosions ont eu lieu alors que la périphérie de la capitale de la République Populaire de Donetsk (RPD) est de nouveau régulièrement bombardée par l’armée ukrainienne. Le 17 février, l’armée ukrainienne a ainsi violé le cessez-le-feu à 33 reprises, tirant 263 munitions, dont 101 obus de mortier et deux obus de char d’assaut, principalement sur la périphérie de Donetsk et sur les villages du sud de la RPD.

Sur les 67 obus de mortier de 120 mm et 82 mm tirés sur la périphérie de la capitale, plusieurs ont touché des zones purement résidentielles, comme dans le district de Kouïbychevski et dans celui de Troudovski, où ils ont endommagé cinq maisons, mais n’ont heureusement pas fait de victimes civiles.

La direction des tirs notée par le CCCC, indique clairement que ces derniers venaient des positions de l’armée ukrainienne situées près de l’aéroport de Donetsk.

Et dès 7 h 35 ce matin, l’armée ukrainienne a repris ses bombardements intensifs sur le sud de la RPD, la zone du Centre Volovo (près de l’aéroport de Donetsk) et le village de Spartak, toujours à coup d’obus de mortier. Depuis ce matin, 11 violations du cessez-le-feu et 76 obus de mortier de 120 mm et 82 mm ont été tirés par l’armée ukrainienne contre le territoire de la RPD.

Alors un peu avant 9 h, lorsque ces trois explosions retentissent, il y a d’abord la crainte qu’il s’agisse d’un bombardement du centre-ville par les Forces Armées Ukrainiennes (FAU).

Puis l’hypothèse d’explosifs largués par des drones a été émise, mais a été infirmée par les autorités de la RPD. Cette hypothèse semblait peu probable au vu de la distance des endroits touchés par rapport au front et à la portée habituelle des drones utilisés par l’armée ukrainienne.

D’après le Centre Conjoint de Contrôle et de Coordination du cessez-le-feu (CCCC), qui s’est rendu sur place, ainsi que les observateurs de l’OSCE et les experts scientifiques des forces de l’ordre de la République, il s’agirait de trois engins explosifs artisanaux qui auraient été déposés là.

Des fragments de détonateurs ont été retrouvés sur place à proximité des cratères laissés par les explosions. Ces dernières n’ont fait aucune victime ni dégât important, malgré le fait qu’une des explosions ait eu lieu juste à côté d’une station de gaz. Cette dernière n’a été que légèrement touchée et fonctionne de manière normale. Un immeuble d’habitation a aussi subi quelques dégâts sur un de ses murs de façade et quelques vitres ont été soufflées.

Du fait de la proximité des zones visées par rapport à l’hôtel où ils vivent, les observateurs de l’OSCE semblent avoir été la cible principale de ces attentats. Non pour les tuer, mais pour leur faire peur, afin de justifier l’envoi d’une mission armée (de l’ONU ou de l’OSCE) dans le Donbass.

Devant le risque d’autres actes terroristes, les démineurs du Ministère des Situations d’urgence ont été déployés dans le centre-ville à la recherche d’autres engins explosifs laissés par des groupes de saboteurs ukrainiens.

Voir le reportage vidéo :

Depuis quelques jours l’aggravation de la situation sur la ligne de front est palpable. En moins de 48 h nous en sommes à 12 habitations endommagées et une civile blessée. Et la situation ne risque pas de se calmer lorsqu’on écoute les discours et qu’on regarde les actes des officiels ukrainiens.

Ainsi à la conférence de sécurité de Munich,  Petro Porochenko a déclaré que l’Ukraine ne cessera pas de bombarder le Donbass, parce que « si l’Ukraine cesse de tirer, alors il n’y aura plus d’Ukraine » !

Vous avez parfaitement lu. Le président ukrainien admet publiquement que son armée viole les accords que Kiev a signés, parce que si la guerre s’arrête, alors le pays disparaîtra. Porochenko avoue ainsi en une phrase ce que plusieurs analystes, dont moi-même, disent depuis des mois, à savoir que le régime actuel ne tient que grâce à la guerre, et que le pays est au bord de l’implosion voire de la disparition pure et simple.

Cette phrase montre aussi à quel point l’Ukraine bénéficie d’une complaisance coupable de l’Occident qui ferme les yeux tant sur les crimes de guerre de l’armée ukrainienne que sur ces aveux publics de ces mêmes crimes.

Des crimes de guerre encouragés par le fait que le commandement ukrainien donne des médailles aux soldats qui tirent délibérément sur les civils.

Ainsi, avant-hier, le  commandant en chef de l’opération des forces interarmées dans le Donbass, Nayev, a décoré pour « mérites exceptionnels » les soldats de la 93 e brigade pour la précision de leurs tirs de missiles anti-chars (qui ont été effectués sur des infrastructures civiles).

Pour rappel, ces soldats ukrainiens sont responsables de tirs sur un camion et deux voitures de la société « Eau du Donbass » en janvier 2019 (blessant trois employés), sur un camion BelAz d’une usine de Dokoutchayevsk le 28 août 2018 (tuant le chauffeur), et de deux ambulances en janvier et août 2018 (tuant 7 soldats) !!!

C’est vrai que c’est une prouesse extraordinaire de tirer de manière aussi précise sur des civils désarmés et des ambulances, et de commettre ainsi ouvertement des crimes de guerre !!! Ça valait bien une médaille pour récompenser une telle abjection et les encourager à recommencer !

Alors que la campagne électorale pour les élections présidentielles bat son plein en Ukraine, et que les bataillons néo-nazis comme Azov et Secteur Droit ont été renvoyés sur le front, il faut s’attendre à une grave escalade de la situation. Porochenko a besoin de gagner des votes, et tout est bon pour ça, y compris relancer la guerre dans le Donbass.

 Christelle Néant

source: donbass-insider.com

 reseauinternational.net

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