20/02/2019 2 articles les-crises.fr  30 min #152424

[Roses-Bruns] Les méthodes douteuses de Simon Blin (1/2)

Libération a publié le 16 janvier dernier cet article qui parle et tente de dresser un portrait de moi.

Je tenais à préciser que je n'avais pas été contacté par le journaliste. Et à lui répondre - en violet dans le texte.

Nous allons analyser ici ses méthodes, dans deux billets.

Plan de l'article :

  1.  Prologue - Chez Libé, les chasseurs de faux-rouges-bruns étaient de vrais-roses-bruns  "Le « confusionnisme» est-il le nouveau rouge-brun ?" Libé
  2.  Les "portraits" à la fin de l'article de Libé
  3.  Les méthodes de Simon Blin

I. [Prologue] Chez Libé, les chasseurs de faux-rouges-bruns étaient de vrais-roses-bruns

Nous avons un peu tardé à publier cet article, car la vague de la "ligue du LOL" a déferlé, frappant de plein fouet le journal Libération et son Directeur Laurent Mouchard dit Joffrin (ou vice-versa, ça dépend des jours).

On observera, dans la suite de ce billet, à quel point cette éthique "Ligue du LOL" n'est évidemment pas limitée à la génération de journalistes "2008-2013" et qu'elle perdure (le harcèlement anti-fémniniste en moins, apparemment, les gens étant plus prudents), au moins dans certains articles du journal.

Dans  cet article du 11 février, il a tenté de faire croire qu'il n'était pas au courant de ce que le tout Paris médiatique savait à l'époque (il était déjà à ce poste) :

Pas de chance, son propre service Checknews a remarquablement osé montrer qu'il mentait  ici le 14 février :

On mesure la force de la protection hiérarchique et du sentiment d'impunité dont il faut être assuré pour tweeter ceci après une "remarque" du patron...

D'ailleurs, ils ne s'en cachaient même pas, se moquant publiquement des victimes ( lire ici par exemple) :

Et se réfugiant désormais derrière le "ah, non, tout le monde savait, mais pas moi ; et je tweete souvent des trucs sans les comprendre" :

Mais l'exemple vient d'en haut - comme toujours, le poisson pourrit par la tête :

"Juste une fois, au chalet" (référence )

Laurent Joffrin est donc officiellement le premier Directeur de journal dont un mensonge a été fact-checké par son propre journal...

Signalons que Laurent Joffrin et Erwan Cario travaillent toujours à Libération...

Enfin, notons que le 11, Laurent Joffrin terminait même ainsi son papier :

On s'étouffe quand on sait que le fonds de commerce de M. Joffrin est la désignation permanente d'ennemis, depuis des années (relire par exemple son papier du 21 décembre sur  Étienne Chouard et François Ruffin)

II. "Le « confusionnisme» est-il le nouveau rouge-brun ?" [Libé]

Source :  Libération, Simon Blin, 16-01-2019

Quand le discours critique de gauche se retrouve récupéré par l'extrême droite, les repères politiques se brouillent.

Ce sont les premiers mots de l'article. Le journaliste va donc s'intéresser à un "discours critique de gauche". Nous y reviendrons donc.

Résultat, l'émergence d'un «confusionnisme» où des revendications démocratiques légitimes alimentent un répertoire complotiste au bénéfice de l'extrême droite.

Le confusionnisme est donc la nouvelle bouillie intellectuelle des journalistes, quand ils se rendent compte qu'ils ne peuvent plus impunément et discrétionnairement accuser les gens d'antisémitisme ou de complotisme, notamment à cause des procès qui se multiplient et de la lassitude de l'opinion publique face à ce genre d'attaques spasmodiques qui, à force, ont perdu tout leur sens...

Deux signaux ont donné l'alerte. Début décembre, l'éditeur d'extrême gauche Eric Hazan déclare dans Mediapart à propos de l'extrême droite : «Les ennemis de mes ennemis ne sont pas vraiment des amis, mais un peu quand même.»

Hmmm. Et ? C'est tout ?

Mais ceci ne relèverait-il pas aussi de "l'ennemi de mon ennemi" ?

Deux semaines plus tard à peine, le député insoumis François Ruffin fait sursauter jusque dans ses propres rangs lors de sa défense d'une proposition de loi visant à instaurer le référendum d'initiative citoyenne, le fameux RIC, en citant Étienne Chouard, professeur d'économie et de droit en lycée à Marseille et blogueur militant controversé pour ses liens avec la fachosphère, notamment l'idéologue antisémite Alain Soral et le complotiste Thierry Meyssan. En pleine crise des gilets jaunes, de telles occurrences de la droite extrême chez deux des personnalités influentes de la gauche radicale interrogent. Comment deux théories fondamentalement incompatibles se sont-elles mises soudainement à coopérer ?

Donc pour M. Blin, Étienne Chouard est « d'estrèmedroite ». On parle bien du blogueur qui dénonce le pouvoir oligarchique, veut une constitution écrite par les citoyens pour supprimer toute forme de tyrannie, veut que les citoyens contrôlent de près le gouvernement, et puissent révoquer les élus qui ne respecteraient pas leur parole ? Un ambassadeur du RIC et de la démocratie directe qui parcourt les ronds-points depuis des semaines pour parler aux plus démunis, qui, par ailleurs, apportent un soutien inconditionnel à ce dernier ?

Monsieur Blin, pouvez-vous nous donner une définition précise de l'extrême-droite, avec des critères clairs et précis ?

En fait, ce qui est problématique avec les journalistes comme Simon Blin, c'est qu'en désignant des personnes « d'estrèmedroite » qui ne le sont pas et ont des propositions intéressantes et censées, ils participent à faire sauter les digues contre la vraie extrême-droite. De fait, les gens se mettent à adhérer à de bonnes idées d'individus présentés comme infréquentables, et donc, se retrouvent à rejeter en bloc la dangerosité même de ce qu'implique l'extrême-droite. Le vrai confusionnisme se situe ici.

Cette étrange alliance des contraires est symptomatique de «l'extension du confusionnisme idéologique», selon le politologue Philippe Corcuff, qui définit la notion en «des passages rhétoriques stabilisés entre l'extrême droite et l'extrême gauche».

Mais M. Blin, qu'appelez-vous donc "alliance" en l'espèce ?

Eh bien il est sûr qu'elle est étrange - vu qu'elle n'existe que dans sa tête...

La formation de cet improbable arc idéologique peut expliquer le brouillage des lignes politiques ces dernières années, sur fond de montée en puissance du nationalisme identitaire.

C'est vrai que l'écriture automatique, ça soulage parfois.

En revanche, on peut se demander si la conversion totale de la "gauche sociale-démocrate" au plus dur des libéralismes n'aurait pas, elle, joué un rôle majeur dans le "brouillage des lignes politiques"...

Aux dépens de la gauche radicale libertaire qui, depuis une vingtaine d'années, se fait grignoter son patrimoine idéologique par la droite. «Les néoconservateurs volent à la gauche en général et à la gauche radicale en particulier une bonne part de leurs postures et de leurs mots», analyse Corcuff.

Critique des banques, de la mondialisation et des médias, reprise des mots «peuple» et «social» sont autant de rapts sémantiques grâce auxquels l'ultradroite dans son ensemble crée des zones d'«intersections confusionnistes».

C'est bô.

On dirait du Didier Barbelivien.

En France, cette anomalie idéologique a été précipitée par l'échec du communisme, les déceptions de la social-démocratie, la libération publique d'une xénophobie sécuritaire sous l'ère sarkozyste et l'entreprise de dédiabolisation de l'extrême droite lepéniste.

Pendant ce temps-là, que devient la gauche radicale de l'après-1995 ? Sa dénonciation du néolibéralisme s'avère trop sommaire pour en faire une ligne de conduite. Pire, comme le fait remarquer Corcuff, sa tradition critique est aujourd'hui réutilisée par les Zemmour, Soral et Le Pen, mais «déconnectée d'un horizon émancipateur». Partout dans le monde, la droite néoconservatrice a préempté le discours critique de la gauche.

Y a-t-il plus pourfendeur que Donald Trump lui-même envers l'establishment ?

Oui, évidemment. Bernie Sanders, Elisabeth Warren, Jill Stein, Tulsi Gabbard, Alexandria Ocasio-Cortez. C'est sûr que ça change des clowns faisandés de gauche-de-droite à la Hillary Clinton que nous vent Libé à longueur d'année.

Passerelle

Difficile de dire où et quand a été employé pour la première fois le mot de «confusionnime».

Dans un drôle de cerveau, à l'évidence.

Probablement dans des blogs antifascistes au début des années 2010 en réaction au relatif succès de Chouard après sa campagne pour le «non» au Traité constitutionnel européen (TCE). Le penseur activiste autodidacte de 62 ans est un personnage incontournable de la sphère confusionniste, ancien électeur socialiste fréquentant aujourd'hui les réseaux de la fachosphère. A ses côtés, l'économiste «hétérodoxe» Jacques Sapir, 64 ans, tente aussi de monter des passerelles idéologiques. Figure bien connue à gauche, il avait jeté un pavé dans la marre en 2015 en appelant une alliance de tous les partis anti-euro, jusqu'au Front national.

Sapir partage sa fibre russophile souverainiste avec Olivier Berruyer, son cadet de vingt ans aux petites lunettes carrées, proche de La France insoumise (LFI) et qui s'est fait remarquer pour son blog d'analyses «les Crises».

L'un et l'autre interviennent régulièrement dans des émissions de débat sur la chaîne pro-Poutine RT France et se relaient par tweets interposés.

Pfiou c'est vrai que j'ai bien dû passer 2 ou 3 fois au journal de RT en 1 an, avec dans les 20 à 30 minutes de temps de parole cumulé.

Sinon, j'y pense le fait que je sois passé 30 ou 40 fois plus longtemps sur BFM Business et France 24, ça ne compte pour rien ?

Sinon, si on retweete Jacques Sapir, on est donc pointé du doigt par Libération ? C'est interdit ? On risque des sévices corporels ?

Je me permets de rappeler à Simon Blin que Jacques Sapir n'est quand même pas tout à fait Pol Pot... Il n'est en tout cas pas du genre à harceler des féministes et des homosexuels - comme certains journalistes de Libération, protégés par leur hiérarchie.

Avec eux autour de la table, la place du patriarche est dévolue au philosophe et essayiste Alain de Benoist qui, depuis les années 70, théorise la «Nouvelle Droite».

PARDON ??????????????????????

Quelle table ? Je n'ai jamais rencontré ce personnage, ni jamais publié rien de lui bien entendu !

Mais, dites, faire des associations très douteuses, est-ce que ce n'est justement pas ça le prétendu "confusionnisme" ?

Chacun appréciera.

Je rappelle qu'on est parti de "Quand le discours critique de gauche etc." Il a un discours critique de gauche Alain de Benoist ??? Indice :

Ce dernier, qui jouit d'une plus grande reconnaissance intellectuelle et académique que ses partenaires de la confusion, contribue peut-être de la façon la plus invisible à flouter le paysage idéologique français à travers sa revue d'idées Eléments. Homme de «valeurs de droite», qualifié d'extrême droite par d'autres mais aux «idées de gauche» pour Causeur, il estime nécessaire pour l'extrême droite de mener la bataille des idées pour se lancer à la reconquête de l'hégémonie culturelle de la gauche.

«Transfuge»

Reste que dans la petite famille, Chouard se situe comme l'élément clé du confusionnisme actuel, pour toute l'ambiguïté qui plane autour de sa personne. «Transfuge qui veille à maintenir une façade» pour Antoine Bevort, sociologue et  blogueur attentif au sujet, il est décrit par le politologue Joël Gombin dans son livre le Front national (Eyrolles, 2016) comme l'un des «leaders d'opinion qui participent à brouiller les lignes politiques, tant sur la topographie générale du champ politique, que sur la comptabilité des thèmes tels que la critique de la démocratie représentative ou des thèses conspirationnistes voire antisémites avec un affichage progressiste». Des éléments qui dessinent les contours d'un «espace hétérogène aux marges du Front national, avec lesquelles ce parti entretient des relations ambivalentes», écrit-il.

Là est le cœur du confusionnisme : avec le référendum d'initiative citoyenne (RIC), Chouard prétend fournir un outil pour favoriser l'émancipation sociale mais participe simultanément à un phénomène antagoniste qui conduit à un glissement stratégique vers l'extrême droite confinant à la théorie du complot.

Les mots en vert permettent donc à Simon Blin de gagner le "Bingo du Chien de Garde" de janvier 2019.

Je suis preneur en tout cas de propos antisémites d'Étienne Chouard, que je rapporterai ici, si Simon Blin daigne me les donner.

Dans ce cas, le confusionnisme serait, en quelque sorte, un conspirationnisme amélioré.

C'est beau de théoriser sur du néant sémantique comme ça

Quand dans le conspirationnisme pur tout ou presque est inventé pour satisfaire la vision d'un monde fantasmé, le confusionnisme colle aux revendications démocratiques ultralégitimes et incontestables, citant à l'occasion les grands noms de la pensée.

Relisez la phrase, c'est savoureux.

Ainsi, sur son blog Chouard idéalise abusivement le tirage au sort en politique. Surtout, il mélange des références intellectuelles comme Castoriadis, Kant, Marx, Tocqueville ou Montesquieu à la promotion de la démocratie athénienne. Un bricolage idéologico-politique paranoïde plus ou moins sophistiqué dans lequel chacun met ce qu'il veut, et qui fait aisément dialoguer Rousseau avec l'idéologue d'extrême droite Soral dans un théâtre de la Grèce antique.

Autre marqueur du confusionnisme : son «anticonformisme» face au «politiquement correct». Une vidéo d'une quinzaine de minutes disponible sur YouTube donne à voir un bel exemple de ce type de renversement de focale. On y voit Chouard affirmer que Soral est un «résistant», «antitotalitaire», «plus à gauche que les fascistes qui nous dirigent». Dans ce genre de raisonnement, l'observation du réel n'assure plus la vérité d'une thèse. Il suffit de penser à contre-courant de ce qui est présenté comme politiquement policé pour s'opposer à «l'ordre établi». «Dans ce conformisme de l'anticonformisme, les significations sont renversées, puisque le stéréotype devient "levée des tabous", le brouillage confus des repères, "vérité"», analyse Corcuff.

Au-delà de la doublette Chouard-Soral, le goût du politiquement incorrect est caractéristique de la mouvance néoconservatrice, d'Eric Zemmour à Elisabeth Lévy.

Éric Zemmour néoconservateur ?! Donc en fait, il y une passerelle entre les antisémites et Zemmour puis Lévy ? Même combat ? Ca va certainement intéresser Causeur ça.

Tous considèrent que l'antiracisme classique serait trop convenu et que l'esprit critique réclamerait de s'y opposer. Quitte à oublier les combats contre le racisme et l'antisémitisme.

C'est sûr que traiter Chouard d'antisémite, c'est un excellent moyen de lutter contre l'antisémitisme...

Il flotte dans l'air un parfum des années 30, dit-on.

Dans la presse, surtout.

Toutes proportions gardées, l'histoire ne se répétant pas, les positions confusionnistes sont caractéristiques de cette autre époque de crise. L'historien du XXe siècle Pascal Ory, qui réfute une idéologie «proprement confusionniste» (lire page 23), rappelle que si le XIXe siècle a connu la fusion entre certains éléments empruntés à la fois à la gauche et la droite, «le cas Chouard s'apparente à une radicalité qui refuse de se laisser enfermer dans la taxinomie droite-gauche classique. Au reste, le mot essentiel n'est ni droite ni gauche : c'est extrême.»

C'est d'une clarté tout ce jus de chaussette...

Croyances collectives

Jamais contexte n'a semblé plus favorable à la propagation du confusionnisme. Avec l'explosion des réseaux sociaux, où chaque point de vue a la même valeur, des acteurs hétérodoxes du marché de l'information, des gens qui n'ont pas voix au chapitre dans l'immédiat, s'allient entre eux quand bien même ils ont des divergences idéologiques.

Merci de laisser Simon Blin continuer à croire que son point de vue à la même valeur que celui de Todd ou Onfray...

Ensemble, ils créent les conditions de rapprochements intellectuels improbables. Ces derniers, dont Chouard est l'archétype, contribuent à la formation d'un espace «non euclidien», métaphore socio-géométrique employée par le sociologue spécialiste des croyances collective Gérald Bronner, qui veut que deux parallèles parviennent à se croiser à un moment donné. Au croisement des deux droites, Chouard, désormais ostracisé par les grands médias, fonctionne comme «un lobby à l'extérieur de son réseau, utilisant l'anonymat, explique Bevort.

Si vous comprenez cette phrase,de grâce, ne prenez pas la route dans cet état.

Ses fans, baptisés les "Gentils Virus", sont en mission pour diffuser sa parole, "le Message", dans les mouvements balayant le spectre politique». En quelques années, le blogueur militant s'est invité dans des conférences et débats un peu partout, sur un échiquier politique allant du Front de gauche à Nouvelle Donne, dans des mouvements écolo-citoyens comme les Colibris de Pierre Rabhi ou Alternatiba, aussi bien que dans la droite souverainiste et anti-Europe comme l'UPR d'Asselineau.

Dans ces circonstances, pas étonnant que les gilets jaunes dont la première revendication est le RIC, porté sur le web par Chouard depuis plus de dix ans, défient toutes les grilles d'analyses de la mobilisation sociale. «Ce mouvement est une continuation d'Internet dans le monde physique», écrit Bronner dans Philosophie magazine, selon qui les gilets jaunes révèlent sur le terrain «une homologie structurelle manifeste» avec la Toile.

Simon Blin remporte haut la main ce Kamoulox !

Susr le Net, ce confusionnisme ambiant n'est ni une doctrine ni une théorie. C'est un «projet d'extrême droite», insiste Bevort, dont la performance est de laisser présager la formation d'un arc idéologique rouge-brun, davantage national identitaire que révolutionnaire et social.

Quelqu'un a de l'aspirine ?

Dans les Origines du totalitarisme, Hannah Arendt a qualifié ce rôle trouble de «compagnonnage intellectuel» : «Les organisations de compagnons de route entourent les mouvements totalitaires d'un brouillard de normalité et de respectabilité qui trompe les adhérents sur le vrai caractère du monde extérieur, et le monde extérieur sur le vrai caractère du mouvement.»

Elle a aussi dit : « Le résultat d'une substitution cohérente et totale de mensonges à la vérité de fait n'est pas que les mensonges seront maintenant acceptés comme vérité, ni que la vérité sera diffamée comme mensonge, mais que le sens par lequel nous nous orientons dans le monde réel - et la catégorie de la vérité relativement à la fausseté compte parmi les moyens mentaux de cette fin - se trouve détruit. » [Hannah Arendt ., « Vérité et politique », dans  La crise de la culture, folio poche p. 327-328]

Source :  Libération, Simon Blin, 16-01-2019


Ainsi, Simon Blin a réussi l'exploit de faire un article sur le "confusionnisme", sans parler :

  • d'Emmanuel Macron, et de sa destruction de la frontière entre la gauche et la droite :

  • de Marine Le Pen, et de ses soutiens à Manuel Valls puis à la Majorité Présidentielle sur certaines lois importantes : déchéance de nationalité, immigration, islamophobie...

Mais c'est sûr, à l'évidence, Étienne Chouard, c'est bien plus grave...

III. Les "portraits" à la fin de l'article de Libé

En fait, l'article de Simon Blin ne s'arrête pas seulement au papier que nous avons longuement commenté.

Il se termine par une "Galerie de Portraits", méthode assez typique des Roses-Bruns, agglomérant tout et n'importe quoi, du moment que "ça tache" (je ne commenterai que le mien). Voici d'ailleurs la mise en page du journal papier, que je vous laisse apprécier :

On note d'ailleurs qu'a été introduit en titre le terme "confusionnisme", qui n'a guère de sens, mais qui permet de salir, sans trop de risques ni efforts. (suggestion, pour l'étape suivante, inventer et employer le mot choucroutisme).

Voici en tout cas la version Internet à la fin de l'article " Le « confusionnisme» est-il le nouveau rouge-brun ?"

"À lire aussi :

Etienne Chouard, l'autodidacte du RIC

Diplômé en droit et professeur en lycée à Marseille, Etienne Chouard, 62 ans, s'est fait connaître en faisant campagne en ligne pour le non à la Constitution européenne, en 2005, avant de retomber dans les méandres du Web, ostracisé pour son rapprochement avec l'extrême droite soralienne. Il connaît un revival inattendu à la faveur des gilets jaunes. Le mouvement demande le référendum d'initiative citoyenne (RIC), principale obsession de cet ancien électeur socialiste. Proposant des assemblées constituantes, il prône le tirage au sort des dirigeants. Sur son blog, «Plan C», qui vise à «instituer une vraie démocratie par une Constitution d'origine citoyenne», il affirme n'appartenir à «aucun parti ou syndicat».

Alain de Benoist, le théoricien de la «Nouvelle Droite»

A 75 ans, Alain de Benoist est le véritable ancêtre du «confusionnisme politique». Penseur, philosophe et sociologue, il fonde dans les années 70 la Nouvelle Droite, courant de pensée également connu sous l'acronyme Grece (Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne), destiné à diffuser les idées identitaires et nationalistes. Celui qui se sent proche de Jean-Claude Michéa, ennemi du libéralisme économique et culturel, tente de faire sauter les digues entre penseurs de tous bords via son magazine d'idées Eléments fondé en 1968. Le bimestriel y accueille des intellectuels de gauche et de droite en semant sur son passage la plus grande confusion intellectuelle.

Jacques Sapir, Le pont entre les extrêmes

De l'extrême gauche au Rassemblement national (RN). Le parcours intellectuel et politique de l'économiste, âgé de 64 ans, directeur d'études à l'EHESS et directeur du Centre d'études des modes d'industrialisation (Cemi), incarne à lui tout seul la possible jonction des extrêmes, passant direct du Front de gauche au FN. Pendant des années, cet «hétérodoxe», spécialiste des questions monétaires, a été une référence pour la gauche française, des communistes aux socialistes. Thuriféraire de la Russie poutinienne et combattant acharné de l'Europe, il prône une sortie de l'euro, comme lors de l'université d'été du FN à Fréjus en septembre 2016 ou au côté de Nicolas Dupont-Aignan lors de congrès du parti souverainiste Debout la France.

Olivier Berruyer, le blogueur russophile

Diplômé en finances et actuaire de profession, c'est en «simple citoyen» autodidacte, de 43 ans, qu'il fonde en 2011 le blog «les Crises» pour partager des analyses et réflexions sur l'économie et la géopolitique. Ses billets portent un regard souvent critique contre ce qu'il qualifie de «propagande» des médias occidentaux, (face à la Russie). Celui qui s'inspire de la pensée de Chomsky, Orwell ou Snowden est régulièrement accusé de relayer des propos conspirationnistes et non sourcés sur son site. Depuis, le Monde estime que «des centaines d'articles ont été mis hors ligne du site sans explication». S'autoclassant à gauche, il a participé au débat «Faut-il dégager les médias ?» pendant l'université d'été de La France insoumise en 2017.

Je me permets donc de commenter ce formidable "portrait" - réalisé sans me contacter

Olivier Berruyer, le blogueur russophile

J'ai du mal à comprendre. Déjà russophile, c'est une insulte ? Il faut être "Russophobe" pour complaire à Libération ? Mais ce n'est pas légal normalement...

Je suis autant russophile, qu'américanophile, ou anglophile, ou sinophile, car, humaniste, j'aime tous les peuples et respecte toutes les cultures. J'appelle en revanche TOUS les peuples à se méfier de TOUS les gouvernements, et d'exiger d'eux systématiquement la preuve de ce qu'ils avancent. À commencer par le gouvernement russe, évidemment, que je ne soutiens en rien.

Diplômé en finances et actuaire de profession, c'est en «simple citoyen» autodidacte, de 43 ans, qu'il fonde en 2011 le blog «les Crises» pour partager des analyses et réflexions sur l'économie et la géopolitique.

Alors je ne sais pas ce que veut dire "«simple citoyen» autodidacte", car primo, je ne savais pas qu'il y avait des formations de "simple citoyen", et secondo je suis diplomé d'une école d'ingénieur (avec option complémentaire en Droit) et d'une école de commerce, il y a donc plus "autodidacte" que moi...

Ses billets portent un regard souvent critique contre ce qu'il qualifie de «propagande» des médias occidentaux, (face à la Russie).

C'est vrai que j'abuse un peu...

Et non, la propagande des médias occidentaux ne porte pas que sur la Russie ; elle concerne également TOUS les pays que n'aime pas notre Gouvernement (Russie, Venezuela, Cuba, Syrie, etc. Bientôt la Chine). Mais c'est une règle qui vaut dans tous les pays ; en Russie la propagande des grands médias ne portera pas sur la Syrie mais sur les États-Unis.

Celui qui s'inspire de la pensée de Chomsky, Orwell ou Snowden

Alors ça, bravo, c'est vrai.

Maintenant, bon courage pour faire un lien entre eux et Alain de Benoist...

est régulièrement accusé de relayer des propos conspirationnistes et non sourcés sur son site.

Euh, on peut avoir des SOURCES sur le non-sourçage ? Et les seuls accusés, ce sont les diffamateurs contre qui j'ai porté plaine - dont Libération.

Depuis, le Monde estime que «des centaines d'articles ont été mis hors ligne du site sans explication».

Propos délirants  démontés ici, et qui valent à leurs auteurs une plainte en diffamation.

S'autoclassant à gauche,

Je serais VRAIMENT preneur d'une SOURCE de ceci. M. Blin peut-il la fournir ?

il a participé au débat «Faut-il dégager les médias ?» pendant l'université d'été de La France insoumise en 2017.

Gné. Et alors ?

Bref, tout ceci n'est que du travail de sous-propagande.

Si Simon Blin m'avait interrogé, j'aurais précisé avec plaisir que je m'efforce d'être un citoyen honorable, et que je viens même d'une famille honorable, et je ne serais évidemment jamais parti en vacances avec Jean-Marie Le Pen à 25 ans, occupé que j'étais à cet âge à lutter contre ses idées. Une attitude contraire de ma part n'aurait d'ailleurs pu que mériter de vraies accusations de "confusionnisme" :

Laurent Joffrin luttant torse-nu contre "le retour de la bête immonde des heures les plus sombres de l'Histoire"

Laurent Joffrin en infiltration vacancière auprès de "la bête immonde des heures les plus sombres de l'Histoire" pour mieux la combattre (mais il finit d'abord avec la ligue du Lol, merci de patienter 10 ans)

IV. Les méthodes de Simon Blin

Dernier point, important, pour juger du travail du journaliste.

Dans l'édition papier, le portrait est à la fin de l'article.

Dans l'édition web, il est aussi à la fin de l'article  Le «confusionnisme» est-il le nouveau rouge-brun ?. OK.

MAIS

Dans l'édition web, Simon Blin a volontairement créé une page dédiée à chacun des portraits, qui se retrouvent donc DEUX FOIS à l'identique - la seconde ayant pour conséquence d'être facilement indexée par Google quand on tapera mon nom... :

Il aura peut-être fallu le rajouter une 5e fois, non ?

De plus, pour quelqu'un qui ose m'accuser de ne pas sourcer mes articles, on observe qu'il n'y a aucune source me concernant, à part la fake news du Monde.

Je sais également que beaucoup d'entre vous se demandent "Quelle importance cet article dans un journal moribond" ?

En soi, bien sûr, un tel niveau d'incompétence et de malhonnêteté intellectuelle prête à rire.

Mais le problème est qu'évidemment, de "bonnes âmes" se précipitent pour salir un peu plus ma page Wikipédia (encyclopédie dans laquelle je ne souhaite pas apparaitre car je n'ai rien à y faire). Et 4 fois en plus, sachant qu'il refusent toute référence à ce site, donc je ne peux jamais répondre :

Avec même des informations centrales, de niveau Encyclopédie Universalis :

Enfin, vous noterez les mots clés indiqués dans le code source de la page par Libération pour permettre à Google d'y voir "plus clair" - ou pas :

Pourrait-on m'expliquer pourquoi Libération a associé mon nom en Mot-clé à "Théorie du complot", alors que cette expression ne figure même pas dans l'article ?

Beaucoup de questions restent à ce stade sans réponse. Mais le billet de demain éclairera tout ceci...

 les-crises.fr

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