Al Qahirah
AA / Le Caire
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a imputé le prolongement du conflit en Libye à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), affirmant que la Russie disposait d'une vision pour résoudre la crise.
L'intervention militaire de l'OTAN en Libye est derrière le prolongement de la crise a indiqué Lavrov faisant ainsi référence aux bombardements - menés pendant sept mois par les forces de l'OTAN sous la direction des Etats-Unis - ayant conduit à la mort de Mouammar Kadhafi et la chute de son régime en octobre 2011.
C'est ce qui ressort de l'interview du ministre russe des Affaires étrangères publiée par le quotidien égyptien al-Ahram quelques heures après son arrivée au Caire.
Lavrov est arrivé samedi en Egypte dans le cadre d'une tournée dans la région qui inclut également la Jordanie.
« La guerre civile en Libye qui s'est longuement prolongée résulte de l'intervention militaire illégitime de l'OTAN, ce qui a fait basculé le pays dans le chaos et en a fait une source d'instabilité dans la région et un terrain fertile pour le terrorisme », a déclaré Lavrov.
«Maintenant, notre mission est de tendre la main aux Libyens afin de palier les différends et parvenir à des accords solides en particulier sur les termes de la réconciliation nationales », a-t-il ajouté.
La Libye est en proie depuis 2011 à un conflit sur la légalité et le pouvoir entre le gouvernement de consensus à Tripoli (Ouest), reconnu à l'échelle internationale, et Khalifa Haftar, soutenu par le Parlement de Tobrouk (Est).
« Nous avons une vision commune en ce qui concerne les moyens adéquats pour reconstruire la Libye à travers un dialogue national global avec la participation des représentants des principales factions politiques et militaires et des composantes de la société », a-t-il souligné.
Le ministre russe des Affaires étrangères a affirmé également que « son pays appuyait les efforts de l'envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye, Ghassan Salamé, visant à mettre en application la feuille de route pour résoudre la crise en organisant des élections et en réformant de la Constitution ».
La Russie a par ailleurs déclaré vendredi qu'elle soutenait les appels du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, au cessez des hostilités entre les forces armées du gouvernement d'entente et les troupes du général Khalifa Haftar, commandant suprême des forces armées libyennes (ANL) soutenu par le Parlement de Tobrouk (Est).
Haftar a ordonné jeudi à ses troupes de marcher sur Tripoli dans le cadre d'une offensive qu'il avait baptisée « opération de libération de Tripoli ».
Depuis, des affrontements entre les deux armées ont été enregistrés vendredi au sud de la capitale où Haftar avait positionné ses troupes et aux environs de l'aéroport international de Tripoli (en arrêt depuis 2014).
Les troupes de Haftar se sont emparées de plusieurs localités au sud de la capitale mais ont essuyé une défaite dans la ville de Zawiya, dans l'ouest du pays et perdu le contrôle de l'un des postes de sécurité à 27 km de la capitale dans une défensive des forces armées du gouvernement d'entente.