14/04/2019 reseauinternational.net  4 min #154754

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika démissionne

Algérie : les changements intervenus à la tête des services secrets prennent de court les pays voulant exploiter la crise politique algérienne à leur profit

Les changements subits intervenus à la tête des services de renseignement algériens ont totalement désarçonné les services spéciaux des pays voulant intervenir en sous-main dans la crise politique en cours en Algérie.

La DGSE française, le MI6 britannique et le MIT (Milli Istikhbarat Taçkilati) turc se plaignent de l’opacité croissante entourant les services secrets algériens dont on ne connaît ni les acronymes réels, ni les organigrammes et encore moins les responsables.

Officiellement la DSS (Direction des Services de Sécurité) a remplacé l’ancienne DRS ou Direction du Renseignement et de la Sécurité. Cependant, ces informations font partie d’une opération de camouflage.

La DGSE qui dispose de son plus grand réseau d’espionnage en Algérie, dont au sein des cercles dirigeants la fausse opposition inféodée au régime et les milieux d’affaires, n’arrive plus à discerner qui est qui (who’s who ?) et qui fait quoi, après avoir conclu que ses interlocuteurs et agents traditionnels au sein des services secrets Algériens n’ont pas le pouvoir qu’on leur prête.

Officiellement, le président Abdelaziz Bouteflika a démissionné sous la pression populaire et du haut commandement militaire, représenté par le Chef d’état-major des Armées, le général major Ahmed Gaid Salah.

Officiellement aussi, le « coordinateur » des services de renseignement, le général Tartag a soit démissionné (option la plus probable) ou été limogé (peu vraisemblable) et la coordination des services secrets confié au Ministère de la défense après avoir été rattachée à la présidence de la République.

La population refuse le président intérimaire, le chef du gouvernement et le président du conseil constitutionnel, perçus comme des agents subalternes d’un régime rejeté par la majorité absolue du peuple et une partie du commandement militaire mais leur maintien voulu par le Chef d’état-major vise avant tout au respect des formes et la Constitution du pays afin de ne pas être assimilée à un coup d’État militaire comme au Soudan, pays qui est secoué par des événements similaires.

L’Algérie et le Soudan connaissent des événements similaires et cette simultanéité est perçue comme le signe d’un plan pré-établi par le commandement de l’armée algérienne, même si les revendications et le ras-le-bol général des populations sont légitimes.

Tout repose désormais sur les épaules du général major Gaid Salah, un vieux baroudeur de la vieille école, qui n’hésitera nullement à frapper s’il se sent acculé. Un trait de caractère connu et redouté par Paris, qui fait le dos rond à ses accusations directes à l’égard de l’implication directe de la France en Algérie et son soutien à ces relais traditionnels, fort nombreux dans ce pays pivot de la Méditerranée.

source: strategika51.org

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