12/06/2019 tlaxcala-int.org  6 min #157705

Les agendas du ministre des Affaires stratégiques Erdan révèlent que le Mossad est impliqué dans les activités contre le boycott d'Israël

 Noa Landau נועה לנדאו نوا لانداو

Les agendas du ministre des Affaires stratégiques montrent qu'il a rencontré le chef de l'agence d'espionnage ■ Les agendas indiquent également plusieurs réunions consacrées à la création d'une entreprise pour faire avancer les « activités de sensibilisation de masse ».

Gilad Erdan lance la campagne 4IL, destinée à lutter contre le BDS, lors du "Celebrate Israel Festival" à New York, juin 2017

Les agendas du ministre des Affaires stratégiques Gilad Erdan pour 2018 révèlent qu'il a coopéré avec le Mossad dans la lutte contre le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions.

Les agendas, qui ont été publiés en réponse à une demande d'accès à l'information, montrent qu'Erdan a rencontré Yossi Cohen, chef du Mossad, au sujet de "la lutte contre le boycott". La demande a été faite par le mouvement Hatzlaha, une organisation promouvant une société et une économie équitables, à tous les ministres, vice-ministres et directeurs généraux de ministères.

Les fonctionnaires du ministère des Affaires stratégiques sont fiers de leur travail avec les agences de sécurité de l'Etat, mais cachent le contenu et la portée de ces activités au motif que si elles étaient révélées, cela minerait les efforts secrets déployés contre le BDS et ses dirigeants. Les responsables du bureau d'Erdan ont dit que la réunion avec Cohen n'était qu'une "revue", mais des sources familières avec les activités du ministère ont dit à Haaretz que le ministère coopère effectivement avec le Mossad.

Les agendas d'Erdan indiquent également des réunions avec le chef du Conseil de sécurité nationale et le chef de la branche du renseignement du CSN, ainsi que des réunions avec des représentants de nombreuses organisations juives, y compris le Comité juif américain, le B'nai B'rith, le Congrès juif américain, le CRIF français, le mouvement réformé juif US et autres. Il y a également des mentions des diverses réunions et des appels téléphoniques que le chef de cabinet d'Erdan a eus avec des dirigeants étrangers et des diplomates, ainsi que des réunions avec les dirigeants des colons, y compris les dirigeants du Conseil régional de Samarie et du Conseil régional des collines de Hébron.

De nombreuses réunions d'Erdan en 2018 ont été consacrées à la création d'une société d'utilité publique qui s'appelait d'abord Kella Shlomo, mais dont le nom a ensuite été changé en Concert. Son but était de faire avancer clandestinement les "activités de sensibilisation de masse" dans le cadre de "la lutte contre la campagne pour délégitimer" Israël au niveau mondial. Cette société, qui a reçu 128 millions de shekels (environ 31 millions d'Euros) de fonds publics et devait collecter 128 autres millions de shekels de contributeurs privés, n'est pas soumise à la loi sur la liberté d'information.

Début 2018,  Haaretz a publié la liste des actionnaires et des directeurs de l'entreprise, dont Yossi Kuperwasser, ancien directeur général du ministère des Affaires stratégiques, Dore Gold, ancien ambassadeur de l'ONU et ancien conseiller du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Ron Prosor, ancien ambassadeur de l'ONU, Micah Avni, homme d'affaires dont le père, Richard Lakin, a été tué dans une attaque terroriste en 2015 à Jérusalem ; Amos Yadlin, qui dirige l'Institut d'études sur la sécurité nationale de l'Université de Tel-Aviv ; Miri Eisin, qui a été conseillère du Premier ministre pour la presse étrangère pendant la Seconde Guerre du Liban ; Yaakov Amidror, ancien chef du Conseil national de sécurité ; et Sagi Balasha, ancien PDG du Conseil israélo-américain.

Des militantes du "Boycott d'Israël" lors d'une manifestation à Paris, le 9 décembre 2017. Photo Kamil Zihnioglu/ AP

Selon une résolution gouvernementale, le financement a été accordé pour mettre en œuvre une partie des activités du ministère liées à la lutte contre la délégitimation et les boycotts contre l'État d'Israël. Elle affirme que l'entreprise réunirait la partie privée de son financement pour l'initiative auprès de sources philanthropiques ou d'organisations pro-israéliennes. Un comité directeur devait être nommé pour que l'initiative comprenne des représentants du gouvernement et des autres partenaires financiers.

Selon un document du ministère révélé par le site Internet The Seventh Eye, l'organisation devait mener des activités de sensibilisation de masse et s'efforcer d' « exploiter la sagesse des foules », « en rendant les nouvelles idées accessibles aux décideurs et aux donateurs du monde juif et en développant de nouveaux outils pour combattre la délégitimation d'Israël ».

Elad Mann, le conseiller juridique de Hatzlacha, a déclaré : « La révélation des agendas des hauts fonctionnaires et des élus est cruciale pour comprendre le fonctionnement du système gouvernemental et elle a une grande valeur combinée à d'autres détails de l'information. C'est ainsi que l'on surveille le gouvernement et ses priorités ou les mesures qu'il prend avec plus d'efficacité et de transparence ».

Le bureau d'Erdan a déclaré qu'il a « rencontré au cours du dernier mandat les chefs des échelons de sécurité pour leur donner un aperçu des activités du ministère dans la lutte contre la délégitimation et le boycott d'Israël ».

Josh Breiner a contribué à cet article.

Courtesy of  Tlaxcala
Source:  haaretz.com
Publication date of original article: 12/06/2019

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