23/06/2019 reseauinternational.net  18 min #158163

Dans quel train peut encore monter Emmanuel Macron ?

Une revue des relations entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine

« (...) il doit y avoir un dialogue stratégique avec la Russie et il doit y avoir une dynamique réenclenchée. (...) C'est pourquoi dans les prochaines semaines, j'aurai à nouveau une discussion longue, nourrie, stratégique avec Vladimir Poutine à la fois en tant que Président français et en tant que Président du G7 (1) pour pouvoir réenclencher ça. » Dans l'interview donnée au média suisse RTF le 11 juin 2019, Emmanuel semble toujours aussi déterminé dans ses positions avec la Russie, comme aux premiers jours il y a deux ans à leur première rencontre à Versailles, ou encore il y a un an à Saint-Pétersbourg. Mais il est déterminé à quoi au juste, Emmanuel ? Qu'est-ce que ce « ça » recouvre ? Et puis qu'en pense Vladimir aujourd'hui ?

La France, aujourd'hui membre à part entière de l'OTAN depuis Sarkozy, participe à l'endiguement de la Russie. Il a aujourd'hui quasiment atteint ses dernières limites avant le passage à l'affrontement militaire. Avec le soutien de la « communauté internationale », Emmanuel n'accepte en aucune façon ce qu'il nomme « l'annexion de la Crimée par la Russie ». Il se plaint de souffrir des contre-sanctions commerciales russes mais peut se targuer « en même temps » de contrats très juteux avec des entreprises russes. Toujours « en même temps », il poursuit la politique de sanctions menée par Washington et Bruxelles contre la Russie, il embrasse Donald Trump et se retourne tout de suite après vers Moscou, comme pour montrer à quel point on peut s'aimer autour de l'Atlantique...

Quels sont les enjeux de cette relation ? Quelle est sa cohérence ? Reprenons le scénario.

Poutine à Versailles et Macron à Saint-Pétersbourg

La première rencontre entre les deux hommes a eu lieu à Versailles le 29 mai 2017, il y a deux ans déjà. A ce moment, notre Président est resté accroché à ses principes de « Défenseur du Monde Libre » (DML) (2) au sein de « l'Alliance Atlantique » (3) (Union Européenne et OTAN) avec « une fermeté sans failles » face à une « Russie menaçante » et a réclamé d'elle qu'elle obéisse aux positions occidentales sur des sujets divers et importants tels que l'Ukraine, la Syrie et les droits de l'homme. Vladimir Poutine, en poste depuis 2000, apprécie la France et a alors compris qu'il devrait attendre pour espérer construire avec elle une collaboration stratégique. Il n'y pas eu de réel dialogue. Dans ce cadre,on pourrait renvoyer notre cher Président et ses divers disciples à la traduction de l'article de Vladislav Sourkov publié sur Réseau International le 26/03/2019 (https// :reseauinternational.net/le-long-regne-de-poutine).

Un an après, toujours fin mai, Emmanuel s'est rendu à Saint-Pétersbourg sur invitation, toujours appelé à rester ferme sur des points centraux concernant les relations avec la Russie (toujours les mêmes avec de petites nouveautés délicieuses comme l'affaire Skripal), mais cette fois dans un esprit plus cordial. « Le métier rentrait ». Emmanuel et Vladimir ont longuement discuté. Il semble qu'il y ait eu cette fois réel dialogue pour construire de nouvelles relations franco-russes. Les médias-système français ont peu détaillé la rencontre. Ils soulignent la signature d'une cinquantaine de contrats commerciaux avec des entreprises russes et la fermeté maintenue, bien que plus agréable, d'Emmanuel dans ses relations avec Moscou.

Il faut noter le contrat signé alors entre Total du côté français et Novatek du côté russe. Total possède désormais des parts significatives dans l'exploitation de deux énormes gisements gaziers stratégiques en Arctique russe (pour la production de GNL (4)). Cette entente saborde les espoirs américains d'imposer en Europe leur propre GNL et permet à Total de compenser les pertes liées à l'arrêt de l'activité de la compagnie en Iran imposé du fait des menaces financières de l'Oncle Sam.

Discussion entre Macron et Poutine à Saint-Pétersbourglors du forum international SPIEF 2018

Qu'est-ce que nous a montré l'échange de Saint-Pétersbourg ?

Au Forum International de Saint-Pétersbourg SPIEF 2018, l'équivalent russe du Davos occidental, la France et le Japon sont les invités d'honneur. Ils représentent deux pôles de la puissance occidentale qui pourraient, à terme, développer une politique souveraine, indépendante des Etats-Unis et de l'Union Européenne anglo-saxonne (l'Union actuelle, économique et commerciale et non politique, avec ou sans Brexit). Vladimir Poutine semble jouer une partie de Go, place des pions sur le Goban pour réaffirmer la souveraineté de son pays avec ses partenaires, protège son espace. Le temps n'est pas très important. La partie peut durer. La Russie est en cela l'adversaire de l'axe anglo-saxon qui continue de vouloir imposer son hégémonie au monde entier. L'axe anglo-saxon, les Etats-Unis en tête, jouerait en quelque sorte aux dadas en cherchant à dégommer leurs concurrents, la France, elle, aux échecs, Macron se voyant bien le roi d'une possible nouvelle Europe. Les différents joueurs ne sont pas sur la même longueur d'onde.

Deux différentes appréciations du monde se sont rencontrées, deux cultures différentes quand bien même il y aurait de nombreux points communs entre elles. Emmanuel Macron représente la génération de l'élite occidentale MBA/Business School pour laquelle tout est business, « seul le résultat compte ». La France ne propose pas de politique internationale cohérente. Celle-ci semble être faite de coups : les contrats en Russie, les bombardements « dans l'alliance » en Syrie, les sanctions toujours plus nombreuses... Elle donne l'impression d'un état schizophrénique des pensées. On peut faire remonter cette façon de faire très critiquable à Nicolas Sarkozy (2007-2012) suivi dans la même cuvée par François Hollande (2012-2017). Emmanuel incarne la figure du Président-entrepreneur ou, plutôt, du Président-Inspecteur des finances. Busines now is business now ! Il ne manque plus que le « No Future ! », ce qui serait révolutionnaire de sa part (The Sex Macron Pistols ? (5)). Mais voilà, le domaine politique n'est pas toujours chiffrable, il a besoin d'un projet pour avancer.

La politique internationale de la France va-t-elle évoluer ?

La politique étrangère française sous Macron semble fleurir lorsque l'été arrive. Emmanuel veut réenclencher les relations avec Moscou. Il semble de nouveau tendre la main à son homologue russe.

Il faut rappeler que le contexte de ces relations est complexe : les multiples accusations portées contre la Russie et sa condamnation avant l'obtention de preuves (le highly-likely comme fondement aux accusations), l'hégémonie des Etats-Unis remise en question (au moins financière et militaire), leur politique agressive afférente portée par des évangélistes comme Bolton ou encore Pompeo et Pence parfaitement dévoilée (cf. Iran, Venezuela, Corée du Nord, Chine, Russie...), une nouvelle crise financière globale s'annonçant bien plus forte que celle « réparée » de 2008-2009, la division de l'Union Européenne sous son format actuel.

Dans le même temps, la construction d'une Eurasie sous l'égide de la Russie et de la Chine avance, la dé-dollarisation des échanges mondiaux suit son cours, les Nouvelles Routes de la Soie (BRI : Belt and Road Initiative) se construisent depuis la Chine pour des partenariats d'égal à égal entre pays...

L'Euro-Amérique semble ancrée à son souci de puissance, reste dans la position qu'elle occupait déjà pendant la guerre froide dite idéologique. La Russie que l'on voudrait isoler appelle, propose mais on ne l'écoute pas, elle n'est que la concurrente d'une civilisation ethnocentrique qui veut être et rester maître du monde sans partage, dans laquelle le sens donné à la vie pourrait se résumer à la consommation, aux chiffres et aux comptes bancaires, à la quantité à court terme plutôt qu'à la qualité à long terme. Les appréciations du temps (qui passe) sont différentes.

Vladimir a expliqué, a répété à maintes reprises la logique de ses actions, a fait des propositions tout en restant ouvert au dialogue. Il a même de la sorte indiqué à Emmanuel de ne pas avoir peur de se départir de l'axe anglo-saxon, que la Russie protégerait de toutes les façons la France ! Ces propos tenus à la fin de leur rencontre à Saint-Pétersbourg n'ont pas été repris dans les médias français.

Emmanuel a prononcé des mots, certaines idées allant dans le sens d'une plus forte collaboration avec la Russie. « Souveraineté de la France » et « multilatéralisme » vont-ils être un jour réalité ou rester de beaux concepts théâtraux ? Collaboration politique ? Seulement commerciale ? Vladimir n'attendra pas. La caravane peut passer. Libre à nous de comprendre les trames des relations internationales et les évènements politiques dans le monde, de se positionner et de sauter dans le bon train, dans celui qui circule ou dans l'autre, immobilisé en gare depuis déjà plus d'un siècle. C'est selon ses goûts.

Et maintenant, Emmanuel ?

Depuis, l'eau aura coulé. L'Elysée refoule fièrement et de manière tout à fait illégale les journalistes accrédités de Russia Today et de SputnikNews, la Malaisie ne voit aucune preuve de la culpabilité de la Russie dans l'attaque du MH17 au-dessus du Donbass en Ukraine orientale en juillet 2014 mais le camp atlantiste à travers son équipe d'enquête accuse officiellement le 19 juin 2019 des Ukrainiens russophones et l'Etat russe d'être organisateurs de l'acte, ceci sans compter avec l'affaire Skripal que la Grande-Bretagne ose encore laisser sur la table. Tout ceci à côté de toutes les élucubrations déversées concernant par exemple la Syrie et l'usage d'armes chimiques scénarisé par les Casques Blancs made in Great Britain, les pétroliers au large d'Oman minés par les gardiens de la révolution iranienne, la mise au ban de la compagnie chinoise de haute technologie Huawei, et caetera, et caetera. Sanctions et mises en scène pitoyables se suivent et se ressemblent, s'accumulent dans cette belle famille atlantique du show-business.

Le 6 juin, Emmanuel retrouve en Normandie Donald pour commémorer le débarquement des Forces alliées en 1944. Il répète alors « l'importance des liens entre la France et les Etats-Unis pour défendre la démocratie et la liberté » dans le monde. Vous vous rappelez ? La secte des DML. A quoi Trump a répondu que « ces liens (étaient) incassables entre nos deux pays ». C'est merveilleux ! La Russie n'a pas été invitée cette année à la commémoration. La France reste ancrée dans le camp atlantiste pour lequel l'ennemi principal est la Russie à côté, bien sûr, de la Chine.

Le 11 juin, Emmanuel pense de son côté réenclencher la dialogue avec la Russie. Le scénario reste le même que les années précédentes, dans sa configuration et au regard de l'agenda. Cette année, Emmanuel préside le G7 et réunit le petit groupe à Biarritz les 24-26 août. La Russie a été proscrite du « alors G8 » en 2014 lorsque la Crimée fût rattachée à la Fédération de Russie à la suite du coup d'état de Maïdan en Ukraine et du referendum populaire auprès des habitants de la Crimée ayant validé ce rattachement (ce qu'ils avaient déjà demandé dès 1992 une fois l'URSS disparue). Elle pourrait être de nouveau invitée au dialogue si, bien sûr, la Russie faisait preuve d'avancées « tangibles » dans la crise ukrainienne (6). « Je pense qu'aujourd'hui, la Russie a des efforts à faire », indique Emmanuel. Après ce que la Russie a enduré depuis 1991 et pour s'accorder avec le méga-projet atlantiste d'hégémonie libérale planétaire dictatoriale. La finesse règne à l'Elysée comme au Quai d'Orsay.

Emmanuel reste ferme dans ses positions. La Russie a encore des efforts à faire. Pour ce qui concerne les relations avec la Russie, il est évidemment conseillé. On ne passe pas de l'étude des comptes bancaires à la politique comme ça. Conseillé par le Ministère des Affaires Etrangères et, donc, par M. Le Drian qui ne se distingue pas par une profonde connaissance de la matière russe. Mais plus encore par une strate sociale apparemment suivie qui se plaît, en tant qu'experts, à répéter des propos présomptueux très peu réalistes, montrant comment nos beaux esprits scientistes restent à ce jour englués dans le conflit « idéologique » de la Guerre froide qui n'a plus rien à voir avec la réalité d'aujourd'hui. Encore une fois, que cela plaise ou non, la Russie est démocratique et libérale, évidemment à sa façon.

Je me permets de fournir ci-après le lien vers deux articles portant sur la Russie et les relations à mener avec (ou contre) elle. Ces travaux ne sont que deux exemples qui relatent la température des contenus produits par nos médias mainstream : partialité aveugle,prétention, absence de sens, fausseté, hors-sujet, allez, disons-le, poussant quelquefois jusque la bêtise. Ils anéantissent toute possibilité de réel dialogue se devant d'être un minimum intelligent avec la Russie. Ces travaux sont facilement repérables et récurrents dans le paysage médiatique français. Je ne parle même pas de l'éthique qui a pu être un jour un fondement primordial de l'activité journalistique.

 www.lepoint.fr/editos-dupoint/nicolas-baverez-vladimir-encore-un-effort-24-03-2019-2303451_32.php

 www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/la-diplomatie-a-lenversde-vladimir-poutine-1018173

En remarque, que les autres médias mainstream ne soient pas jaloux car le panorama est complet avec Le Monde, Libération, TF1, France 2 et... allez, passons le reste, ce serait trop long à énumérer. Sans évoquer les médias anglo-saxons dans lesquels on ressent une certaine fin de l'époque de l'homme humain.

Dans tous les cas, Emmanuel se veut bon élève et suit ses conseillés. Il reste ferme et intransigeant. Yes ! Bon d'accord, on participe à l'encerclement de la Russie, mais bon, on peut quand même faire du business ensemble quoi ! Ben oui quoi,en même temps, la diplomatie transgenre, tu connais ?

Et toi, Volodia (7), que penses-tu de tout cela ?

La rencontre de Saint-Pétersbourg au SPIEF 2018 avait été, après Versailles, une nouvelle tentative de Vladimir pour essayer d'engager des relations porteuses et stratégiques pour les deux parties, comme le souhaiterait Emmanuel a priori. Le résultat est pour le moment nul.

Au SPIEF 2019 qui vient de se tenir du 6 au 8 juin, toujours à Saint-Pétersbourg, l'invité d'honneur était cette fois Xi Xinping, le Président de la République Populaire de Chine. Dans les différents débats et discours, il a été clairement annoncé l'alliance entre la Russie et la Chine à plusieurs niveaux, en partie économique et militaire (avec toute la prudence que cela peut impliquer). Cela signifie qu'un pôle mondial, et pas des moindres, est créé, face au méga-projet atlantiste d'hégémonie mondiale. On compare la,portée des annonces de Vladimir et de Xi à celles du discours prononcé par Volodia à Munich en 2007 dans lequel il prévenait les partenaires atlantistes que la Russie prendrait des mesures si ces derniers n'abandonnaient pas, au moins en partie, leur politique dictatoriale libérale.

La Russie n'a pas été conviée aux commémorations du débarquement allié de juin 1944 en Normandie. Vladimir n'a pas été particulièrement touché de ne pas avoir été invité. Comme il l'a dit, son emploi du temps est particulièrement très rempli et il ne peut trouver un espace pour des représentations d'opérette. Notons que ce débarquement, s'il a aidé alors à en finir avec le nazisme en Europe, était pour nos Atlantistes-DML d'abord une réaction contrainte devant la possible avancée des troupes soviétiques en Europe occidentale. Jusque-là, l'Allemagne nazie était pour le clan DML un espoir. On faisait déjà dans le transgenre.

En effet, jusqu'à juin, la secte atlantique supportait les nazis contre la Russie mais l'Union Soviétique avait, depuis 1943, commencé à anéantir le principal des forces nazies allemandes sur le continent européen, ce qui d'ailleurs lui a coûté plus de 17 millions de morts. Pas mal non ? Qu'en pensez-vous ? Aïe ! L'Allemagne ne pouvait plus anéantir la Russie ! Il fallait aller au turbin avant que le rideau ne se ferme et bloquer l'avancée russe. Churchill ne pouvait être plus clair lorsqu'il divisa l'Europe avec Staline. Est-ce qu'à ce moment-là Winston se déshydratait plutôt à la vodka ou plutôt au whisky, je n'en ai pas la moindre idée.

Le G7 à Biarritz ? Vladimir a indiqué déjà à plusieurs reprises que ce G7 ne représentait pas ou plus le nouvel état des forces et des relations internationales, que le G20 était plus approprié et plus propice à des rencontres constructives. La Russie ne ressent d'ailleurs pas le désir d'entrer de nouveau dans cette cahute que Eltsine avait intégrée avec grande et ivre fierté. Le prochain sommet du G20 se tient à Osaka au Japon les 28et 29 juin et est à suivre.

Afin de l'aider à sortir de son état de « psychopathie du virtuel », de l'état du Pokemon ou schizophrénique, de sa représentation qu'il se fait de lui-même de sa « toute-puissance-planétaire », Vladimir a informé la toute puissance atlantiste en mars de cette année des nouvelles armes russes produites ou en passe d'être produites qui ne connaissent et ne connaîtront pas pas de réelle concurrence au moins pendant 10-20 ans. Les assaillants-DML peuvent être anéantis, qui plus en l'espace de quelques minutes. Ben oui quoi ! L'hypersonique manœuvrable. Il fallait y penser. Alors là, ce n'est vraiment pas de chance. La Russie, pays pourtant d'alcooliques, gêne toujours autant. Comment se fait-ce ? On n'arrive pas à asseoir sur la planète entière la dictature de l'individu consommateur esclave de son porte monnaie qui se donne un temps pour réfléchir lorsqu'il s'assied sur la cuvette confortable de ses toilettes, quotidiennement s'il est en bonne santé.

Pouvons-nous encore rêver ? Cela devient psychiquement dangereux. D'ailleurs, il est clair que Vladimir restera poli mais qu'il n'espère plus rien des politiciens et des administrateurs en place à Paris, encore moins à Bruxelles.

La méchante Russie se lie à l'horrible Chine pour étudier et mettre en pratique de nouveaux paradigmes gagnant-gagnant parallèlement à un monde libéral-capitaliste en perte de souffle. Les progressistes occidentaux ne peuvent modifier leurs aspirations qui datent au moins du XIXème siècle. La méchante Russie reste néanmoins toujours prête au dialogue avec le clan atlantiste, pour peu qu'il y ait une certaine prise de conscience, soudaine... Posmotrim ! (« Nous verrons » en russe).

Il est dorénavant clair qu'Emmanuel doit choisir son camp. Cela pourrait par exemple donner lieu à la sortie de la France du commandement intégré de l'OTAN meurtrier sur le modèle du soi-disant tant vénéré Général De Gaulle qui avait forgé sa décision sur le bon sens dans les relations internationales, lorsque l'important est de vivre et de respecter la vie, notamment de l'Autre.

Où allons-nous sur le Goban

En attendant, Emmanuel est en marche mais titube clairement en politique étrangère. Il est apparemment difficile de compter et de penser en même temps. Vladimir peut l'aider à ne pas s'affaisser. Vladimir apprécie la France.

En souhaitant à tout le monde une bonne pensée.

Marc Barnovi

----------- Traducteur littéraire, spécialiste des relations internationales et de la Russie-Eurasie.

(1) : le G7 : groupe de discussions et de partenariat économique de sept pays réputés être les plus grandes puissances du monde. Il rassemble l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis d'Amérique, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni. Il existe depuis 1976.

(2) : Les « Défenseurs du Monde Libre » ou DLM : nouvel étiquetage caractérisant la secte formée par certains dictateurs de la démocratie libérale

(3) : « Alliance atlantique » : terme repris par de nombreux médias et hommes politiques aujourd'hui en France pour désigner l'alliance militaire défensive créée en 1949, principalement face au danger communiste. Les membres étaient ; les Etats-Unis d'Amérique et le Canada pour l'Amérique et la Belgique, le Danemark, la France, l'Italie, l'Islande, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-bas, le Portugal et le Royaume-Uni pour l'Europe occidentale.

(4) : GNL : Gaz naturel liquéfié

(5) : Référence au fameux groupe de punk rock britannique de la fin des années 1970, The Sex Pistols

(6) : Pour régler le conflit intra-ukrainien entre le pouvoir kiévien et la région du Donbass a été créé le format des accords de Minsk défendu par les républiques du Donbass, Kiev, la France, l'Allemagne et la Russie. Le différent entre Kiev et le Donbass ne peut se régler que sur cette base. Les accords de Minsk ne sont absolument pas respectés par Kiev, que ce soit avec Poroshenko ou bien maintenant Zelenski. La France et l'Allemagne ne suivent pas leurs engagements et détériorent les accords en ne prenant pas en compte le fait que la Russie n'intervient pas directement dans le conflit mais qu'elle aide à ce que la population ukrainienne russophone, principalement du Donbass, ne subisse la politique génocidaire de Kiev. Le protocole Minsk-1 a été suivi de la signature le 12 février 2015 de l'accord Minsk-2 avec les mêmes signataires. Au jour d'aujourd'hui, à la fin juin 2019, Kiev viole quotidiennement ces accords de paix, notamment par des bombardements de secteurs civils comme à Donetsk. La France et l'Allemagne ne semblent pas s'en offusquer. Ce sont les Autres après tout, c'est pas nous !

(7) : Volodia : diminutif affectif en russe de Vladimir

------ envoyé par Bertrand Hedouin

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