08/08/2019 tlaxcala-int.org  5 min #160138

Candidat au poste de chancelier, le Vert Habeck se dit favorable à une participation allemande à une mission militaire « pour protéger les routes commerciales » dans le golfe Arabo-Persique

 Ulrich Gellermann

Toujours plus vert ! Depuis des mois, les Verts allemands ne font que monter dans les sondages électoraux. Et ce ne sont pas seulement les médias allemands qui posent la question du chancelier. Les machines à sonder titillent aussi les électeurs avec la question K (pour Kanzler, chancelier).

Intentions de vote au Bundestag début août 2019

Il n'est pas surprenant que le « Deutschlandtrend » ("tendance allemande"), produit par Infratest Dimap pour le compte des « Thèmes du jour de l'ARD et la Welt, arrive à une éventuelle coalition CDU-Verts : en cas d' élections au Bundestag, les deux partis pourraient compter chacun sur 26 % des voix. Il en résulterait une solide majorité qui n'aurait même pas à s'appuyer sur le SPD en déclin au Bundestag. Si les électeurs fédéraux pouvaient élire directement leur chancelier, rapporte le "Baromètre de tendance" de RTL/n-tv, 27 % des personnes interrogées voteraient pour Robert Habeck, le candidat vert. La candidate chrétienne-démocrate Annegret Kramp-Karrenbauer n'obtiendrait que 17 %. Les stratèges des partis bricolent depuis longtemps leurs campagnes électorales selon les sondages. Cela inclut le candidat le plus prometteur au poste de chancelier.

Indice de satisfaction vis-àvis des politicien·nes

Bien sûr, les Verts savent aussi que les sondages ne sont pas des résultats électoraux. Et ils savent aussi qu'un chancelier allemand doit faire tamponner sa carte d'accès au poste par l'OTAN et les USA. Même le Vert Herr Fischer n'avait pu devenir ministre des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne qu'après avoir prouvé sa loyauté envers les valeurs occidentales en tant que partisan allemand de la guerre contre la Yougoslavie. Ce qu' était alors la guerre en Yougoslavie est maintenant la guerre possible des USA contre l'Iran. La "Passauer Neue Presse" a donc assumé le rôle de goûteur politique et a demandé à Habeck le Vert : « En tant que nation économiquement leader, l'Allemagne ne devrait-elle pas également assumer la responsabilité de la protection des routes commerciales et participer à une mission dans le Golfe Persique ? Eh bien, lorsqu'il s'agit du commerce allemand, le candidat chancelier vert peut déjà imaginer : « Mais si tous les moyens diplomatiques sont épuisés, on peut imaginer que l'Allemagne participe à une mission européenne ». Mission, euphémisme pour guerre, bien sûr.

Les Grünen (Verts) deviennt les Krünen à cause de la question K
RABE, juin 2019

Bien qu'aucune guerre avec la Russie ne soit aux portes de l'Allemagne et que le secrétaire général de l'OTAN, M. Stoltenberg, déclare même : "Nous ne voulons pas d'une nouvelle course aux armements", il menace en même temps la Russie : elle devra modifier son comportement si elle veut empêcher cette course. Il blâme ainsi l'ennemi préféré de l'OTAN pour la nouvelle course aux armements. Le chancelier vert commente la fin du traité de désarmement FNI, la résiliation unilatérale de l'accord par les USA : « L'Europe ne peut plus compter sur les autres pour représenter ses intérêts. Elle doit devenir capable de faire une politique mondiale ». Comme d'habitude chez les Verts, Habeck affirme que l'UE est "l'Europe". Habeck considère cette revendication territoriale impériale face à la Russie et à un certain nombre d'autres États de l'ex-Union soviétique comme une "politique mondiale". C'est le seul moyen pour lui d'obtenir l' O.K. pour ses ambitions du chancelier.

"Le Traité FNI, autrefois signé par le président US Ronald Reagan et le chef de l'Etat soviétique Mikhaïl Gorbatchev, a marqué une étape importante dans les efforts de désarmement de la phase finale de la guerre froide », rapporte même la "Tagesschau" [JT]. Le fait que la nouvelle guerre froide a commencé depuis longtemps est quelque chose que ni le programme d'information de l'ARD ni la tête de console des Verts ne veulent savoir. De quelle sorte de "responsabilité" vient son silence ? Que le Traité FNI était une importante garantie de sécurité pour l'Europe ? Qu'il y a une génération, des millions de personnes avaient manifesté pour cela ? Que les Verts sont nés dans ces actions ? Circulez, il n'y a rien à voir, dit notre Vert.

Angela Merkel cherche désespérément une stratégie de survie pour elle-même et sa CDU. Des gens comme Habeck offrent à la chancelière survivante un radeau de sauvetage vert. L'attitude antihistorique des Verts et leur russophobie encroûtée donnent de l'espoir à la classe politique au pouvoir en Allemagne : l'espoir d'une nouvelle tournée de " responsabilité mondiale " avec « missions » à la clé contre les États qui mettent des bâtons dans les roues dans le leadership occidental. Alors, sur la terre brûlée, ça sera moins vert.

Courtesy of  Tlaxcala
Source:  rationalgalerie.de
Publication date of original article: 05/08/2019

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