24/08/2019 blogs.mediapart.fr  33 min #160725

170 ans de prison : les Etats-Unis annoncent 17 nouvelles inculpations contre Julian Assange

Les avocats fantômes de Julian Assange

La défense d'Assange c'est Bérézina et Hécatombe combinés à l'Arlésienne. Ça rate l'essentiel, ça disparait aussitôt qu'apparu. Ça tape dans le mou. Ce serait drôle s'il n'y avait déjà des morts sur le pavé, et sous le pavé. S'il n'y avait en jeu la vie de Julian Assange. Et si son sort n'était pas le miroir de ce qui de près ou de loin nous attend tous.

Fantômes, fantômes, nous avons dit fantômes ? On exagère, un peu. Il en est une bien réelle et même incontournable tant elle apprécie les caméras. L'australienne Jennifer Robinson occupe l'espace depuis le kidnapping d'Assange à l'ambassade d'Équateur ; enfin, la politicly correct avocate de Londres, elle, dirait plutôt "arrestation". Il faut de la tenue pour s'ouvrir grandes les portes de la NBC ou de la BBC. De la tenue, elle en a aussi face au photographe de la couturière Johanna Johnson ici en 2014, alors qu'elle défendait Julian Assange depuis trois ou quatre ans.

Quant à savoir si elle brille autant par ses faits d'armes à la barre, la réponse se révèle moins limpide. Sa marque d'avocate des droits de l'homme se construit lorsqu'elle visite en Nouvelle Guinée Occidentale l'indépendantiste papou Benny Wenda accusé d'avoir mené une rebellion sanglante. Il s'échappe de prison en 2002 et obtient en 2003 l'asile politique en Grande Bretagne. Lors de conférences, Jennifer Robinson laisse planer l'impression qu'il est le principal leader (et inoffensif) séparatiste papou luttant contre l'occupation militaire indonésienne. La réalité est que son séparatisme radical est loin d'être unanime, et que l'exilé se coupe peu à peu des réalités de son territoire. Dès 2008, le blog local  West Papua Free demande à Benny Wenda « d'arrêter de raconter des mensonges aux anglais ». Des témoignages multiples s'alarment du climat de haine que Benny Wenda exporte du fond de son exil, alors que les choses allaient s'améliorant selon différents canaux d'expression locaux. En 2013, il lance la Free West Papua Campaign en vue d'obtenir un referendum pour l'independence, campagne soutenue notamment par Andrew Smith, secrétaire d'État actif aux gouvernements de Tony Blair, connu pour son soutien à l'entrée en guerre contre l'Irak de Saddam Hussein. En 2017, il crée le United Liberation Movement for West Papua, et prétend que 1,8 millions de papous ont signé une « pétition secrête » pour l'indépendance. Une telle efficacité en milieu proclamé hostile devrait inspirer citoyens français et gilets jaunes pour le référendum ADP. Benny Wenda crée enfin la West Papua Army, financée par on ne sait qui dans cette région réputée pauvre, quoique très riche en ressources minières. La WPA est accusée par des citoyens anglais et des journaux WEB locaux d'enrôler des enfants à la guerre.

Depuis 16 ans Jennifer Robinson met en scène le gentil papou contre la méchante Indonésie. La géopolitique, c'est simple comme une entreprise médiatique.

Pour le reste, peu de traces de son argumentaire lors d'éventuels procès d'ampleur sont visibles. Un des rares compte rendus d'audience écrit dans la presse suite à l'arrestation, le 14 Juin, elle dit : « [Il est] dans un service de santé de la prison de Belmarsh en raison de sa mauvaise santé ». La pauvreté du reporting des médias et le huis clos des audiences sont un fait ; mais l'avocate donne peu de détails probants de ce qui s'est passé ou dit, et par qui, lors des audiences. Sur son compte  @suigenerisjen, l'état de santé de Julian Assange est occulté depuis juillet, alors que sa santé se dégrade. C'est pourtant le scandale du moment : imposer à marche forcée le jugement d'un homme qui a été mis hors d'état de se défendre par les instances mêmes qui le jugent. Aucun signe d'indignation n'apparait dans les rares tweets où elle s'exprime ; la défense du « journalisme » demeure sa marotte fétiche. Assange en est réduit à une abstraction désincarnée, comme lors des interventions audio-visuelles de l'avocate. Elle trouve même le moyen de relayer la contradiction par les États-Unis du diagnostic de torture psychologique fait par Niels Melzer de l'ONU.

screen copy, Jennifer Robinson tweet

Les soutiens d'Assange face au Mur des lamentations

Le 30 mai 2019, Julian Assange séjourne depuis six semaines à la prison de Belmarsh. Il n'est pas en état de comparaitre au tribunal de Westminster, qui le condamne à 50 semaines fermes pour avoir « violé les conditions de sa liberté provisoire » en se réfugiant à l'ambassade d'Equateur. Les articles parus laissent penser que l'avocate expérimentée Gareth Peirce est présente à l'audience. Celle qui a fait ses preuves par son efficace défense de prisonniers politiques de l'IRA, déclare que Julian Assange « n'est pas très bien ». L'avocat suédois Per Samuelson, peut-être également à l'audience, s'est entretenu avec Assange ; Samuelson est repris par BBC news : « ... il n'était pas possible de mener avec lui une conversation normale » ; la chaine relaie un « porte-parole » anonyme de WikiLeaks exprimant « de graves préoccupations » quant à la santé d'Assange. Début aout, l'eau a coulé sous les ponts depuis que l'onusien Niels Melzer a reconnu la « torture psychologique » subie par Assange. Le très engagé journaliste australien John Pilger twitte alors : « Traité pire qu'un criminel » ; il l'a « vu à Belmarsh » et suggère qu'on « ne l'oublie pas ».

Dans les tribunaux, les medias, sur twitter, se déverse une litanie de complaintes ininterrompue ; des flux parallèles qui ne se télescopent jamais, telle une pluie de larmes par une nuit sans vent. Les avocats n'engagent pas de procédure juridique sérieuse en lien avec la santé d'Assange, ils ne montent pas au créneau médiatique pour crier au scandale. Les journalistes ne s'en étonnent pas, ils n'interpellent pas les avocats ; ils pleurent Assange. John Pilger, très avare sur les détails de son entrevue avec Assange, suggère qu'on « ne l'oublie pas ». Il y a pourtant des tonnes à en dire sur l'attitude des avocats. Mais tout reste lisse, l'esprit critique est logé dans le coffre à reliques.

Mais les citoyens ont un scoop. En justice, il existe des procédures. Des recours. De la jurisprudence. Mais si, mais si, je vous jure ! Y'a même des vices de procédure ; des illégalités commises par des procureurs, des Parquets, des « Crown Prosecution Service ». Vous n'allez pas nous dire que le Daughty Street Chambers, vénérable institution experte des droits de l'homme, puits sans fond d'avocats qui a livré à Assange les Geoffrey Robertson, Jennifer Robinson, Amal Clooney, Gareth Peirce, John Jones, ne connait pas suffisamment le droit international, les droits nationaux, la jurisprudence ? Les ténors de Daughty Street Chambers ont donc oublié le dictateur, criminel et tortionnaire Augusto Pinochet, échappant à la prison pour des raisons.... d'état de santé ? Mais si, un petit un effort, ça se passait dans une ville occidentale bien connue ; dans une île séparée d'un continent par un bras de mer ; un continent qui contient la Suède. Bingo ! C'était à Londres, en l'an 2000.

20 ans à peine, une époque révolue ? Dieu que le millénaire s'en va vite.

Mais c'est une défense ? - Non, sire, c'est un spectre de mauvais augure.

Le 18 Juillet, Associated Press ou The Independant, le New York Times, ou Yahoo news qui sait, lancent un titre repris en boucle : « Assange abandonne le recours » opposé à sa condamnation à 50 semaines de prison. Kristin Hrafnsson de WikiLeaks confirme deux jours après. Ce n'est pas de son ressort, pire, c'est valider un oxymore. Comment Assange peut-il « abandonner » son appel si comme tous le répètent, sa santé mentale et physique se dégrade de jour en jour, lui interdisant de se rendre aux audiences, et si sa prison le prive des conditions nécessaires pour qu'il échange sereinement avec ses avocats et proches ? Il est incapable de décider quoi que ce soit de lui-même ou mutuellement, et sa défense laisse titrer qu'il « abandonne son appel » ? Aucun avocat n'a confirmé ou infirmé. Ils confirment donc tous par défaut une nouvelle en contradiction totale avec leurs propres déclarations. Pire : ils ne justifient ni n'expliquent la décision, d'où qu'elle vienne. Ils se défaussent. Ils ne questionnent pas l'existence de la lettre d'excuse (!!) que Julian Assange aurait adressée aux juges, ni ne mettent en cause sa validité dans les conditions de santé mentale où il se trouve, puisqu'il est incapable de « mener une conversation normale », donc de raisonner. Mais s'il s'excuse, c'est qu'il est coupable... mais de quoi ?! L'impact potentiel sur l'opinion publique est désastreux, et les avocats tambouillent leur cuisine en coulisse.

Web search. Assange drops appeal

Par-dessus le marché des propos lénifiants de Jennifer Robinson sur la liberté d'expression ou des bribes de phrases d »sarticulées que les avocats laissent diluer dans la presse, le paysage de la défense est fantomatique. Outre que nous n'avons qu'une vague idée de qui est présent aux audiences juridictionnelles, de ce qui y est dit, nous ne savons tout bonnement pas quelle est l'équipe aujourd'hui active des avocats payés par WikiLeaks. Le très écouté Juan Branco a participé au conseil juridique de Julian Assange. Malheureusement, ni dans ses entretiens fleuves, ni dans son article du Monde Diplomatique, il ne s'attarde sur la composition de la « legal team » ni sur les détails qui font toute la différence ; son entretien du 23 juin au comptoir.org reste nous réserve une brève de... haut vol : « C'est maintenant aux autorités étasuniennes de s'expliquer, et au Royaume-Uni de justifier la détention du seul prisonnier politique reconnu comme tel par l'ONU au sein de l'Europe occidentale ». Toute personne ayant souvenir d'une puissance militaire type US-UK ob à « se justifier » est invité à nous contacter de toute urgence. Avant qu'il se passe quelque chose, encore faudrait-il qu'ils aient la pression des avocats cherchant le soutien population dé-désinformée.

Les avocats n'organisent aucune conférence de presse collective, montrant combien ils sont soudés, quelles directions ils prennent pour contrer l'adversité multiétatique. Rien qui permette à un citoyen inquiêt ou à un collectif de défense de leur emboiter le pas, de les seconder, de mutualiser. Non, les experts en droit n'ont pas besoin de nous. L'opinion publique, c'est bien connu, n'a jamais eu aucun impact sur une décision de justice. La justice est objective et indépendante des pouvoirs ; les pouvoirs sont au service du bien commun, indemnes de tout intérêt privé ou idéologique. C'est ce que les révélations de WikiLeaks ont démontré, non ?

Les meilleurs partent les premiers, dit le dicton. Des avocats intègres dans l'équipe il y en a peut-être. Il y en a eu, sûrement. John Jones rejoint la défense d'Assange en 2015, fort de son expérience sur les procédures d'extradition. Éprouvé par son travail auprès du tribunal de La Haye, où il traita des cas complexes issus de territoires en guerre, il est psychiquement fragile. La pression du contexte WikiLeaks ne l'arrange pas ; le psychiatre Pereira lui conseille un séjour dans sa clinique de Nightingale à Londres. John Jones se jette sous un train le 18 avril 2016, au petit matin. La magistrate expérimentée Mary Hassell refuse le qualificatif de suicide, et se montre très critique, à l'instar de la mère et de la femme de Jones, à l'égard du suivi médical et médicamenteux ; Mme Jones s'étonne spécialement du diagnostic express de « troubles bipolaires » asséné par le Dr Pereira, ainsi que du mode de prise en charge de l'établissement. Contre l'avis de Mary Hassell, l'enquête s'arrête rapidement. Est-ce en lien avec le blâme qu'elle reçoit en juin 2016 pour un prétexte moins que mineur (*) ? L'occultation de la presse mainstream sur les détails de l'affaire nous empêche d'y répondre, le seul article fouillé provenant du journal en ligne local Ham&High (il fut relayé par WikiLeaks, à lire sur  archive.is En toute logique, deux hypothèses justifiaient la poursuite des investigations : l'incompétence de l'équipe médicale ayant entrainé la mort de John Jones ou, plus grave, l'éventuelle intention de neutraliser un homme qui travaillait contre l'extradition d'Assange vers la Suède. Daughty Street Chambers publiera un hommage concis.

Document édité public, blâme du coroner Hassell

Defend.wikileaks.org pour sa part, tout comme le nom d'Anna Ardin est absent du site ( voir notre précédent article), ne mentionne ni dans sa TimeLine remontant à 2009, ni ailleurs, le nom de John Jones. Pas plus qu'ils n'informent sur la structure de défense légale actuelle ou passée, d'ailleurs.

Mais c'est une structure ? - Non, sire, c'est déstructuration.

Revenons en arrière. En septembre 2010, l'avocat suédois Leif Silbersky est congédié par Julian Assange pour son manque de disponibilité, ce que l'avocat conteste. Il avait assisté Assange lors de sa déposition du 30 aout 2010 pour contrer les affirmations d'Anna Ardin relatives aux allégations de délits sexuels ; le procès verbal montre son professionnalisme et sa pertinence. Cet avocat très combattif et réputé avait défendu et gagné des affaires très médiatisées.

Il est remplacé le 7 septembre par un autre suédois, Björn Hurtig. Son volontarisme est indéniable, mais les progrès qu'il apporte au dossier sont dus au suédois Goran Rüdling, qui dévoile des tweets qu'Anna Ardin a tenté d'effacer sans succès, messages qui discréditent gravement son récit victimaire. Parallèlement, Assange est dans l'urgence de planifier la publication de câbles US, afghans et irakiens, pour lesquels il a des réunions prévues avec l'Espresso et Der Spiegel. Björn Hurtig s'assure auprès de la procureure Marianne Ny que son client est autorisé à quitter la Suède, ce qu'il fait le 27 septembre. Björn Hurtig ne flaire pas le danger de cette autorisation précaire, et la procureure ne tarde pas à lancer un mandat d'arrêt international, Assange étant devenu temporairement injoignable.

Assange atterrit en Angleterre où la situation se dégrade par à coups. L'avocat anglais Mark Stephens rentre dans le jeu. Il n'est pas du sérail, a défendu les mineurs meneurs de la grande grève de 1985, il est réputé défenseur des causes perdues. Mais au procès de février 2011à Londres, suite à la demande d'extradition en Suède par la justice suédoise, Mark Stephens est absent, et Björn Hurtig n'a pas la main. L'avocat de la défense est l'australien Geoffrey Robertson, fondateur de l'institut juridique Doughty Street Chambers à Londres (appelons le DSC), d'où est issue la baronne Helena Kennedy, présente mais peu loquace selon le compte rendu des séances. Assigné à résidence, Julian Assange s'isole peu à peu. Il s'exprime en marge de l'audience, malaisé, vêtu d'une cravate qui lui sied mal, sur le conseil des ténors de Daughty Street Chambers, peut-être ?

Il se lance (sur proposition de qui ?) dans la publication d'une autobiographie auprès d'un éditeur, sans doute avec l'idée de financer ses frais d'avocats croissants. Cela se passera mal. WikiLeaks est certes asséchée par les blocages illégaux de Visa et autre PayPal, mais la gestion financière de WikiLeaks, qui laisse son mentor fort démuni, mériterait une étude approfondie.

Courant 2011, le suédois Per Samuelson s'insère dans la défense, sans vraiment changer la donne ; il apparait aujourd'hui encore, commentant l'état de santé de son client. Quoiqu'il en soit, à partir de 2011, Daughty Street Chambers acquiert une place centrale dans la défense.

Approchée par Geoffrey Robertson, Jennifer Robinson est dès 2010 visible auprès des défenseurs d'Assange. Sa désormais célèbre amie Amal Clooney de la DSC entre dans la danse, faisant preuve d'imagination, par exemple faire nommer Assange Ministre des technologies de l'Équateur ; idée avortée qui ne sortira pas leur client de la panade. Les vices de procédure et les éléments troublants forment pourtant un boulevard pour dégonfler l'affaire suédoise ;  il suffit de lire les dépositions de 2010 pour s'en faire une idée. Pourquoi aller chercher des solutions si alambiquées ?

Suite au kidnapping d'avril 2019, elle s'efface au profit de Jennifer Robinson, nourrie de la hargne décrite ci-dessus, et  . Le site de la DSC nous apprend qu'elle représente le fondateur de WikiLeaks aux côtés de Liam Walker, « instruit » par l'avocate des militants de l'IRA Gareth Peirce, âgée de 78 ans. Walker est missionné dès le kidnapping d'Assange, puis tente de forcer le remplacement de la juge Lady Emma Arbuthnot qui préside la procédure d'extradition aux États-Unis, pour raison de conflits d'intérêts impliquant son mari. Il n'est pas entendu par la juge (et parti), et depuis avril 2019, on ne l'entend plus du tout. Pourquoi ne partage-t-il pas le micro avec Jennifer Robinson, en conférences de presse ou à la BBC, alors qu'il est supposé co-représenter Assange ? Assiste-t-il à la dernière audience ? Mystères en sus. Le 14 juin signe le top départ de la procédure d'extradition aux États-Unis, sonné par le procureur Ben Brandon listant les charges qui font encourir 175 ans de prison à Julian Assange. Aux côtés de Jennifer Robinson, surgit un avocat de Matrix Chambers, Mark Summers, qualifiant l'accusation d' « assaut scandaleux et total contre les droits des journalistes ». Mais il oublie de préciser (à lire la presse du moins) que ces chefs d'accusation sont une violation des droits fondamentaux d'un journaliste illégalement incarcéré et torturé ; est-il un avocat de plus arrivé de nulle part au détour d'une petite phrase, ou le héraut tant attendu ?

Ce rapide tour d'horizon ouvre aux constatations suivantes :

  • La DSC chapeaute la défense d'Assange, mais n'assure pas la cohésion des avocats qui d'une audience à l'autre se perdent dans une valse sans fin. Voilà un des tweets les plus virulent renvoyés par [@] Doughty Street Int'l : «.. this case is emblematic of a global push back on free speech ». « Ce cas est emblématique d'un retour en arrière global sur la liberté d'expression ». Notons la forme passive qui ne pointe du doigt rien de précis.|
  • Les avocats périphériques dérivent dans des orbites sans cesse plus lointaines, quasi anonymes, à tel point que n'importe qui peut se faire passer pour un avocat sur les fils twitters d'Assange, qui sont saturés de messages sans consistance.|
  • La stratégie de défense et de communication parait totalement inadaptée. Tout se fait comme si les médias traitaient le sujet avec honnêteté, sans pression, sans omerta, sans distorsion. Résultat, l'action des avocats vue de l'extérieur est perçue comme un brouillard opaque, une agitation brownienne inefficace.|
  • Au fur et à mesure que Julian Assange perd la maitrise, la situation empire ; osons l'euphémisme : WikiLeaks ne compense pas son absence.|

La nature de la défense

Si l'on exclut les avocats satellisés, morts, ou bien bâillonnés par la presse (celle que Jennifer Robinson voudrait « libre »), aux profils non conventionnels, combatifs, et susceptibles de faire écho à l'esprit intériorisé d'Assange, accaparé par les lignes de crypto-codes et les idéaux plus que le faste et les oripeaux, restent les femmes et hommes de l'orbite Daughty Street Chambers. Son fondateur Geoffrey Robertson est un fervent défenseur des journalistes indépendants des pays du Sud, via l'ONG Media Legal Defence Initiative, financée notamment par l'Open Society Institute du milliardaire George Soros ; nous y reviendrons, fatalement. Il est aussi membre du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) de la Banque Mondiale, une position qui pose son homme. Helena Kennedy est membre du Conseil consultatif externe de l'Institut de la Banque Mondiale, fut journaliste à ses heures perdues, et s'investit notamment pour la cause des femmes. La pratique de Jennifer Robinson s'inscrit « largement dans la défense des médias », prodiguant ses services au New York Times, CNN, Associated Press et à Bloomberg News, excusez du peu.

Tous ces spécialistes des droits de l'homme sont bien sûr impliqués dans une myriade d'organisations charitables si variées qu'on se demande où ils trouvent le temps de vivre, ou de se faire photographier. Jennifer Robinson par exemple, s'engage en 2011 dans la fondation Bertha, où elle dirige l'assistance juridique. La branche hongroise de Bertha est la TASZ ; hongroise est une des nationalités du milliardaire George Soros, qui finance à grands frais Tasz et Bertha. Le mantra de Bertha est la « justice sociale » prônée par la fondation dans les pays africains ou latinos. Sans doute compte-t-elle de sincères activistes. La question qui se pose est, à l'instar des fondations Bill Gates ou Clinton, dans quelle mesure elle œuvre pour la justice, et dans quelle mesure elle est un cheval de Troie du modèle occidentalo-managérial dans des pays qui ont encore une chance de s'en prémunir.

Bien. En se distanciant du mythe de la compétence es droits de l'homme, quelle évidence saute aux yeux ? Que Julian Assange a face à lui et non avec lui, une logique fondue dans la jungle des institutions dont il a combattu toute sa vie les effets les plus délétères. Daughty Street Chambers a beau représenter une face présentable de la nébuleuse occidentale, elle y reste profondément engluée. Le tissu de relations noués de longue date avec les medias « libres » bien en vue les oblige, les fait vivre ; c'est humain, trop humain. Avec eux le combat est perdu d'avance. Seul l'affrontement direct avec l'Institution et ses vecteurs que sont les médias détenus par les grands financeurs permet de développer la puissance d'une défense portée par les réalités flagrantes que l'homme a contribué à révéler. Dans les conditions sus-citées, la "défense" ne peut que se fourvoyer dans l'abstraction ; et mimer le Don Quichotte de la légalité se battant contre des moulins à vent au nom d'une « liberté de la presse » d'une presse qui depuis belle lurette travestit les réalités gênantes. Derrière le symbole de liberté brandi en étendard, pourtant, git un homme. Les avocats l'ont-il oublié, eux qui ne déclenchent aucune procédure légale pour que décemment les soins dont cet être humain a besoin lui soient prodigués. De manière transparente.

Tous les chemins mènent à Soros

Fin 2010 déjà, le politiste et historien allemand Alex Benesch publiait ce titre : « George Soros, le mondialiste derrière WikiLeaks ? ». Presque au même moment, Julian Assange était assigné à résidence avec bracelet de surveillance dans le manoir de Vaughn Lockhart Smith, un ami aristocrate et journaliste qui avait travaillé en immersion avec les troupes de l'OTAN, et avait fondé le Frontline Club, soutenu par un certain George Soros via son Open Society Institute.

Alex Benesch relate l'expérience de John Young, initiateur depuis 1996 du site cryptome.org, similaire à WikiLeaks et encore actif : « Lorsqu'il a critiqué le projet [de WikiLeaks] de collecter 5 millions de dollars de dons en une seule année, il a rapidement été supprimé de la liste de diffusion... ». Il s'arrête alors de communiquer avec WikiLeaks, ce qui ne l'empêche pas de publier des mails de WikiLeaks, dont celui-ci : « Nous sommes surpris par l'intérêt très précoce de la presse, ce dont nous aurions été heureux plus tard, mais maintenant cela nous rend les choses difficiles, car cela interfère avec nos négociations délicates avec l'Open Society Institute et d'autres donateurs. »

Des rumeurs courent depuis un bail quant à l'instrumentalisation de WikiLeaks par Georges Soros. Des révélations concernant le domaine économique, sur la banque Suisse Julius Baer par exemple, auraient sélectivement atteint les concurrents de George Soros. Si l'hypothèse se confirme, la question demeure de savoir quelle conscience pouvait en avoir Julian Assange, et s'il a ou a pu résister à d'éventuelles manœuvres dans ce domaine.  Dans un article publié le 14 aout, l'éditeur Aymeric Monville rapporte que « Joseph Farell, qualifié d'ambassadeur de Wikileaks, ...a reçu le soutien de l'Open Society ainsi que la Fondation Ford », et que « Renata Ávila, porte-parole de la défense de Julian Assange » [on en découvre tous les jours], est directrice d'une fondation financée par l'Open Society de Georges Soros. Il cite en outre notre article précédent dédié à WikiLeaks, et précise qu'ils « ont pu en recouper les informations » ; c'est peu dire que nous l'en remercions, étant donné le "soutien" que les medias français nous ont apporté jusqu'ici.

En suivant Soros, nous remontons également à une vieille connaissance, la plaignante suédoise Anna Ardin. Elle a récemment érigé la jeune activiste climatique Greta Thunberg au rang de « prophète de notre ère », portant un message qui « vient de Dieu ». Or, Greta Thunberg est coachée par Luisa-Marie Neubauer, membre de la fondation One, laquelle est financée par les époux Gates ainsi que l'Open Society de George Soros. Mais encore : comment les avocats d'Assange n'ont-ils pas attaqué et discrédité la femme la moins crédible du monde, capable de propos aussi ridicules, impliquée dans pléthore d'activités qui jettent un doute monstrueux quant à son impartialité envers le soi-disant agresseur Assange ?

Cachez ces conflits d'intérêts que le peuple ne saurait voir

Chères lectrices et lecteurs, excusez le coupable sérieux de nos propos. « Le monde se divise en deux catégories », ironise Clint Eastwood dans le bon, la brute et le truand ; il y a ceux qui exercent leur libre arbitre, tant bien que mal, et au prix que ça coûte. Et ceux qui en font des confettis, qui rapportent rubis sur ongle. À ranger dans la deuxième catégorie, bon nombre de juges et de procureurs. Ce qui nous oblige à saluer bien bas celles et ceux qui, comme la procureure suédoise Éva Finné, ont opté pour la première.

Comme le monde n'est pas manichéen, nous accordons simplement à la procureure Marianne Ny et à la « Chief Magistrate » Emma Arbuthnot le lot des petits arrangements entre amis. Marianne Ny a opéré dans le cadre d'une famille idéologique que nous dirons féministe ou ultra-féministe, formée avec l'élu du Parti Démocrate suédois Claës Bogström, au sein du comité chargé de renforcer les lois en matière d'infractions sexuelles. Au moment où Claës Bogström lui demande en tant qu'avocat (donc illégalement) de relancer l'enquête préliminaire visant Julian Assange, elle pousse pour que soit légalisée l'arrestation préventive des protagonistes masculins, quelle que soit la nature de la plainte. Ça tombe bien. Membre de la branche chrétienne du Parti Démocrate, la plaignante Anna Ardin connait Claës Bogström. Est-ce Anna Ardin qui demande à Bogström de demander à la procureure de réactiver l'enquête, ou est-ce l'idée de Bogström ou d'un autre, nous ne le savons pas. Nous savons par contre qu'Anna Ardin est l'ancienne petite amie d'Irmeli Krans, l'officier de police qui prendra la déposition de Sophia Wilén et de Anna Ardin, toutes deux élues du Parti Démocrate. N'en jetez plus. Les convergences d'intérêt dans ce microcosme cimenté d'auto-persuasion sautent aux yeux. L'amoncellement d'irrégularités qui s'ensuit au sein du commissariat ou en lien avec la procureure Marianne Ny, les incohérences du dossier, chaque élément reprend sa place dans le story-telling de l'agression. La pression des autorités politiques fera le reste.

Avec son mari conservateur, un "tory" disent les anglais, la juge Emma Arbuthnot mixe l'idéologique et le familial, dans l'entente la plus cordiale. Son mari est anobli en 2015 par James Cameron, et gagne le titre de Baron James Norwich Arbuthnot of Edrom. Avocat de formation, la période thatcherienne lui ouvre la voie à une grande carrière: parlementaire, secrétaire d'État au Commerce et à l'Industrie, Ministre de la Défense, il siège de 2005 à 2014 au Comité Restreint de la Défense, ainsi qu'au conseil consultatif de Thalès UK, et dirigea la société privée SC Security, de laquelle il demeure consultant selon  The Canary.

En 2018, la magistrate de haut rang Emma Arbuthnot, sa femme, accorde à la société Über le prolongement de sa concession londonienne. Or, il s'avère qu'un client qatari de SC Security a investi 1,2 milliard de livres dans la société Über. Un conflit d'intérêt patent qui ne remet pas en cause la concession, mais qui pousse la magistrate à se dessaisir du jugement, la fois prochaine. Son rôle dans le processus d'extradition de Julian Assange remonte aux années de confinement dans l'ambassade d'Équateur. Là, le conflit d'intérêt se loge plus profondément dans les activités et les relations de son baron de mari. Les comités de Défense et l'industrie de l'armement, chacun le sait, fleurissent de ramifications aux parfums de services secrets. C'est donc sans surprise que le collègue du baron Arbuthnot, Lord Carlile, affirme en 2013 que les fuites d'Edward Snowden sur la surveillance de masse, « équivaut à un acte criminel ». Quand à l'autre collègue de SC Security et ex-directeur du MI6, Sir John Scarlett, il participa en 2003 à la compilation du dossier mensonger sur les armes de destruction massives en Irak, lequel justifia l'entrée en guerre des États-Unis avec la Grande Bretagne. Ces subtils conflits d'intérêts font à peine glisser Emma Arbuthnot de son siège de juge dédié à la procédure d'extradition d'un homme qui avec WikiLeaks, publia les documents subtilisés par Edward Snowden, et bien d'autres, tortures d'Abu Graib comprises.

Cette situation de biais idéologico-financiaro-familial résume à lui seul l'histoire Assange, qui repose intégralement sur l'intégrité de ses protagonistes agissant au sein d'un système. Car la procédure légale complexe qui mène un juge à s'auto-dessaisir d'un dossier sur fond de conflits d'intérêts, est irréductiblement à cheval entre le légal et le légitime. Une personne intègre et honnête s'auto-dessaisit bien avant qu'on lui demande. Dans le cas contraire, elle s'appuie sur les carences du légal, et pour peu qu'elle ait le soutien des autorités politiques bien placées, tout roule. Mais dans ce cas précis, Lady Arbuthnot a Zéro légitimité à conserver son rôle d'arbitre. Et la légitimité, pour acquérir un pouvoir de décision face à un blocage institutionnel, ne peut reposer que sur l'assentiment populaire. Sur l'opinion publique. Et nous retombons sur le problème des médias, que les avocats s'obstinent à frôler, éluder, caresser dans le sens du poil. Aporie.

Nous n'avons livré ici qu'un centième des informations publiques qui sont à la disposition de la machine de défense juridique. Il y a matière à faire sortir Julian Assange cent fois de prison. Pour cela, il est indispensable d'ouvrir le carcan des institutions judiciaires vérolées, contrôlées, politisées dans le pire des sens du terme. Il est nécessaire de faire sortir au grand jour ce scandale sans nom.

Mais une machine peut-elle stopper d'elle-même sa trop bien huilée course ?

Dans cette histoire sans fin, les Annexes sont plus que centrales. Que serait l'atome d'hydrogène sans l'électron qui "gravite autour" du noyau ?

ANNEXE 1 : Le compte twitter de Christine Assange, mère de Julian.

Le compte  @AssangeMrs est très actif, 15 à 50 messages par jour, avec des informations de faits ou analyses politiques, de rendez-vous de soutien, relayant Unity4J, Courage Foundation... ; le site defendwikileaks.org remonte régulièrement, façon mode d'emploi ou « Pack de combat » : Live blog, Initiative... Les adresses MEDIA à suivre sont listées, de journalistes ou de sites Medias. Une certaine structuration, un référencement sur lequel les citoyens peuvent se reposer est nécessaire. C'est un travail d'intendance qui cadre avec les qualités d' « activiste et artiste » dont Christine Assange se prévaut lors de ses interviews ou interventions publiques.

Dans  son entretien de 2012 au Daily Dot, elle dit s'être mise à Twitter « car les media mainstream ne disaient pas la vérité », contredisant les rumeurs, corrigeant les erreurs, elle « trouve son usage gratifiant » car elle y a « une connection directe avec les personnes ». Visiblement donc, elle gère seule son compte twitter, ce qui est une grosse responsabilité, surtout quand il s'agit de donner des jalons fiables. D'expérience, nous savons que même au sein de nos collectifs citoyens de défense d'Assange, la confiance s'acquiert. Le tâche de Christine Assange est donc rude.

Une chose étonne : elle ne fournit aucun élément sensible de la vie de son fils ; ni sur twitter, ni dans ses interviews et témoignages radio, qui ne déparent pas d'un langage descriptif. Des détails de comportement, des souvenirs de sa manière d'être par exemple, de sa manière de penser ou d'aborder les choses, des mots remémorés, auraient pourtant été précieux pour contredire la version suédoise de l'agresseur des femmes.  Dans une interview radio fin 2018, elle envisage le pire dès lors que l'ambassadeur d'Équateur devient hostile à son hôte et que « l'accès aux soins » devient difficile, à tel point que selon elle déjà, « il est en train d'être lentement assassiné ». Après une analyse politique pertinente, elle fait donc le plaidoyer de son fils : « Julian est un homme bon », « il a toujours été un homme bon », « il a fait du hacking quand il était enfant mais il n'a jamais causé aucun dommage », « lui aussi est un être humain »... Puis : « Si ils font cela à Julian, on va retourner des années en arrière » (we're gonna look back years ago) ; envisageant la mort de son fils, l'activiste Christine Assange semble encore s'exprimer avant la mère. Cette singularité ne perturbe nullement les avocats de Julian Assange, qui nous l'avons vu, s'intéressent de loin à l'homme Assange ; c'est normal. En 2016, le meurtre du démocrate américain Seth Rich donna lieu à une conférence de presse où les parents accompagnés de leur avocat, communiquent des éléments sensibles importants pour l'enquête.

Depuis deux mois, l'inquiétude quant à la santé de Julian Assange va crescendo. Son inquiétude s'exprime sur twitter, rebondissant sur les messages notamment de John Pilger ou Niels Melzer, par témoignage interposé. Lorsque des comptes twitter se demandent s'il est encore vivant, elle les contredit, excédée : « je CONFIRME que mon fils Julin Assange n'est pas mort ! ».

Mettez-vous à la place de la mère ou du père d'un enfant persécuté dont vous pressentez depuis des mois que tout va être mis en œuvre pour le faire taire. Arrive le moment où tous les indices concordent pour vous donner raison. Vous escrimeriez-vous sur Twitter pour assurer qu'il est vivant, ou bien :

Partiriez-vous à l'assaut pour demander des comptes aux médecins sensés le suivre, voir votre fils et témoigner de son état en le faisant savoir avec force détails, cherchant à contacter tout journaliste indépendant (nous, nous sommes dispos et l'avons fait savoir) susceptible de rendre public vos propos avec exactitude ? Voir les avocats enfin, et faire une déclaration solennelle à leur côtés ? Et si vous n'êtiez pas en capacité de le faire, envoyeriez-vous un proche de confiance agir comme décrit ci-dessus, en afficahnt publiquement la mission que vous lui avez confié ?

ANNEXE 2 : Complément sur notre édition collective

L'éditeur Aymeric Monville écrit dans son article lié ci-dessus que le notre, daté du 9 aout, est « hélas non signé », ce à quoi nous pouvons difficlement ne pas répondre. D'autant que ses propres références nous sont bien utiles pour légitimer nos propos. Dans cette relative non-signature, se logent une affirmation et une protection. L'affirmation tient au fait que le travail est collectif, citoyen, bénévole, et en l'occurrence non assujetti à des impératifs pécuniers, donc sans pression extérieure, ni intérêt autre que celui d'informer et de défendre nos propres droits de citoyens en pratiquant ce que nous estimons être notre devoir. En outre, des journaux bien en vue comme le britannique hebdo the Economist, ne signent pas leurs articles, de même que les éditos du Monde. Ce qui est problématique par contre, dès lors que des intérêts obscurs y sont potentiellement défendus à travers ses propriétaires. Le rédacteur d'un journal indépendant local Le Postillon nous a enseigné qu'au XVIIIème siècle, c'était affaire courante que les petits canards ne signent pas leurs articles, pour des raisons proches des notres. Nous perpétuons cette tradition. Et ajoutons qu'il est bien dommage que Mediapart, lorsqu'il tient des débats à Grenoble, ou quand les politiciens grenoblois attaquent Le Postillon en justice, ne soutienne pas ce journal aux faibles moyens.

L'édition collective Libérez Assange Ethiques & Medias, grâcieusement hébergée (et formellement autorisée) par Mediapart, comporte deux noms explicites et BasicBlog (dont les intiales civiles sont M.B.), rédacteur (et surtout compilateur d'informations collectivement glânées) de cet article. Les autorités n'ont aucun mal à se procurer ses références civiles, si besoin, si ce n'est déjà fait. Nous essayons d'obtenir l'accord de tous sur le contenu de nos articles avant publication, ce qui n'est pas toujours facile étant donnée l'urgence de la situation et le peu de disponibilité et de moyens dont nous disposons. De nombreux contributeurs non visibles contribuent à sa rédaction et le valident. Ils font partie de différents collectifs et individus investis dans la défense de Julian Assange. Ce qui nous amène au volet « protection », peu anodin en la circonstance. À savoir que les informations et analyses écrites ici (et bien plus encore, non écrites), dont certaines sont dûment consignées pour preuve d'antériorité si besoin, ainsi que nos capacités d'initiative, sont partagées par des citoyens de différents pays européens, et dans une moindre mesure, extra-européens. Et que donc, nous sommes solidaires et interchangeables.

Nous vous invitons à signer le manifeste du collectif le plus étoffé (nom, prénom, profession), WikiJustice, ou simplement à leur fournir des informations ou entrer en contact, en écrivant à l'adresse suivante :

wikijusticejulianassangegmail.com

 blogs.mediapart.fr

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