11/09/2019 europalestine.com  4 min #161484

L'armée israélienne se veut « la plus végane du monde » !

Après le pinkwashing (Lire "le mirage gay" de Jean Stern), les dirigeants israéliens tentent de camoufler leur crimes de guerre en surfant sur la vague végane.


Soldats vegans...

Pour tenter de préserver son image auprès de la "communauté internationale", et contrer le sentiment pro-palestinien grandissant parmi l'opinion publique dans de nombreux pays, Israël mise sur le "soft power" et espère prouver son caractère "progressiste" en se positionnant sur des questions de société, et notamment l'écologie (les droits des homosexuels étant de plus en plus contestés par l'extrême-droite religieuse israélienne).

Vibe Israël et son partenaire Israël Brand Alliance, deux organisations chargées officiellement de promouvoir leur pays à l'étranger, organisent ainsi des visites guidées, les "Vibe Vegan Tours", tandis que le régime d'apartheid se vante d'avoir « l'armée la plus végane du monde ».

Ahmad Safi, le directeur de la Ligue Palestinienne pour les Animaux, s'est étranglé en lisant un récent article de la BBC sur les « soldats vegans » de l'armée israélienne. Un témoignage disait ceci : « son régime alimentaire était si important pour elle que si l'armée n'avait pas pu lui assurer qu'aucune créature vivante ne serait blessée pendant son service, elle n'aurait pas pu s'engager ».

Exit donc les Palestiniens des créatures vivantes !

Alors que le tortionnaire en chef Netanyahou déclare la cause animale « de plus en plus proche de son cœur », des organisations véganes et animalistes telles que PETA et Vegnews félicitent les forces armées, et mettent à l'honneur une parlementaire israélienne qui a demandé le remplacement de son siège... en cuir.

La mode végane sert également à l'occupant à s'approprier la cuisine palestinienne. Le gouvernement israélien comme les blogueurs végans locaux s'octroient nombre de ses spécialités, mais classées sous l'étiquette « cuisine israélienne ». Alors même que les plats en question- falafels, houmous, taboulé et baba ganoush en tête- sont préparés par les Palestiniens et dans tout le Levant depuis des siècles, et qu'Israël ne peut avoir produit une tradition culinaire que depuis soixante-dix ans.

Nombre de journalistes et blogueurs israéliens opposent, qui plus est, la
« culture du bon et du sain à l'israélienne » à celle des Musulmans, dont la pratique du sacrifice de l'agneau lors de certaines fêtes religieuses "suffirait à prouver leur incompatibilité avec les valeurs véganes, leur manque de compassion, leur violence". Ils se gardent néanmoins d'indiquer au passage que malgré sa belle propagande végane, Israël est dans le top 3 des pays les plus gros consommateurs de viande par habitant.

"Qu'on ne se laisse pas abuser, Israël utilise délibérément ce mouvement comme une façade pour masquer son programme militaire belliciste mais aussi pour s'approprier une culture et des traditions locales qui lui préexistaient depuis des centaines, voire des milliers d'années", souligne la journaliste végane Sarah Doyel pour Mondoweiss.

"La philosophie derrière le mouvement vegan prône la compassion pour tous les êtres vivants, y compris donc les humains, et milite pour la réduction des souffrances qui leur sont causées. Elle est donc incompatible avec la politique de meurtres, de destruction et de déplacements forcés de population à l'œuvre dans les territoires palestiniens occupés", fait-elle remarquer.

« Si être vegan, c'est ne pas blesser les autres créatures vivantes, alors un soldat engagé dans un combat armé contre une population civile, son véganisme est un non-sens. Non, les bottes israéliennes balancées dans le visage des Palestiniens ne font pas moins mal lorsqu'elles ne sont vegan-friendly et non en cuir...", conclut Ahmad Safi.

(Traduit par Sarah V. pour CAPJPO-EuroPalestine)

Source : Mondoweiss

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