15/10/2019 europalestine.com  3 min #163029

L'université de Cergy s'excuse après la publication d'une liste de «signaux de radicalisation»

Islamophobie : un projet hallucinant de fichage à l'Université de Cergy Pontoise

Le tableau Excel que vous allez découvrir ci-dessous illustre la gravité extrême des menaces qui pèsent aujourd'hui en France sur les populations musulmanes, notamment après l'appel de Macron à l'avènement d'une société dite « de vigilance ».

Le tableau en question est l'œuvre d'un individu censément responsable de la « sécurité » de l'Université de CargyPontoise, agissant en qualité auto-proclamée de « référent radicalisation », indique le journal Libération.

Tous les personnels de l'établissement l'ont reçu lundi par voie de mail, dans lequel ils sont invités à signaler « des événements qui pourraient avoir des conséquences graves ».

Quels « événements » ? Les fameux « signaux faibles » du jargon policier, qui prêteraient à sourire s'ils ne donnaient la nausée.

Citons, pêle-mêle, « le port de la barbe sans moustache », évidemment le voile, chez la femme, mais aussi, pour l'homme, « le pantalon dont les jambes s'arrêtent à mi-mollets », « la consommation récente de produits halal », « l'arrêt de consommation de boissons alcoolisées », « l'intérêt soudain pour l'actualité nationale et internationale » sans oublier bien entendu « la religion ». Alerte rouge, aussi en cas de « critique du programme ou du contenu des enseignements », l'Université moderne ayant pour vocation, n'est-ce-pas, de revenir aux cours magistraux à apprendre par cœur et à régurgiter sans broncher.

Mais attention, prévient doctement le rédacteur du tableau gestapiste. Un suspect peut ne présenter aucun des « signaux faibles » du catalogue. On est peut-être alors en présence de quelqu'un d'encore plus dangereux, car assez pervers pour « dissimuler » lesdits signaux !

Contacté par Libération, le ministère de l'Enseignement supérieur a dit n'avoir rien à voir avec l'initiative, quand bien même ce vaste fourre-tout ressemble étrangement à une liste « d'indices » de risque terroriste balancée publiquement la semaine dernière par Christophe Castaner devant l'Assemblée Nationale.

Quant à l'université, devant les protestations qui ont fusé, elle a rapidement fait marche arrière et annoncé le retrait pur et simple du document. Mais le journaliste de Libération qui a mené l'enquête n'a pas réussi à savoir s'il s'agissait d'une initiative isolée du « directeur de la sécurité », ni si celui-ci allait être sanctionné comme il devrait l'être.

Source :  liberation.fr

CAPJPO-EuroPalestine

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