30/10/2019 histoireetsociete.wordpress.com  4 min #163681

Chili : l'état d'urgence après des manifestations violemment réprimées

C'est au Chili... que le libéral-libertaire anti-totalitarisme est né sous la plus sanglante des répressions

Cette page est dédié à Maurice Ulrich, journaliste de l'équipe de direction de l'Humanité qui a déclaré avant-hier sur le plateau de LCI, il n'y a jamais eu de communisme au XX ème siècle que des formes de totalitarisme... cette idéologie du totalitarisme et de l'équivalence entre le nazisme et le stalinisme ou tout autre forme de communisme puisque Staline meurt en 1953 et que l'union soviétique disparait en 1991, que la Chine, Cuba et le Vietnam lui survivent mais qu'à partir de 1973 le libéralisme se présente comme la liberté de l'individu consommateur contre le collectivisme et l'Etat. Ce sont ces gens-là qui ont en charge depuis vingt ans la presse du PCF et qui plus généralement imposent au PCF un véritable décérébrage idéologique (note de Danielle Bleitrach).

« C'est au Chili que les disciples de Friedman, apprirent pour la première fois à exploiter un choc ou une crise de grande ampleur. Les chantres officiels du néolibéralisme, ses promoteurs, ne parlent jamais du Chili. Ils commencent l'histoire avec Thatcher et Reagan. C'est plus flatteur...Dans les années cinquante et soixante, les politiques progressistes de développement misent en œuvre au Chili, étaient un exemple pour tous ses voisins. Les sociétés Américaines commencèrent à s'inquiéter pour leurs investissements. La réaction du département d'état Américain, fut de financer les études des jeunes Chiliens et sud-américains, afin qu'ils puissent venir à Chicago étudier l'économie de marché auprès de...Milton Friedman. Ces étudiants retournèrent au Chili pour y enseigner au sein de l'université catholique de Santiago, dont le département « économie » devint un « mini-Chicago ». En 1973, avec l'aide très active de la CIA et de l'administration Nixon, Pinochet s'empara du pouvoir. Mettant fin à plus de quarante années de démocratie au Chili...Les Chicago-boys de l'université de Santiago, remirent alors à Pinochet, un programme économique de 500 pages appelé « La brique ». Cette politique économique fut immédiatement imposée à une population meurtrie et sous le choc. Fin du contrôle des prix. Privatisation des entreprises publiques. Suppression des taxes à l'importation. Coupes franches dans les dépenses publiques. Ce fût un échec. Un an plus tard l'inflation s'élevait à 375 % par an !! C'était la plus forte au monde. Alors en 1975, Milton Friedman s'envola pour Santiago...Il préconisa ce qu'il appela lui-même « un traitement de choc ». Pinochet fût séduit par cette idée, mais effrayé aussi par le chômage provisoire qui résulterait d'un tel traitement. Il devint très vite évident que la politique économique de Friedman, bénéficiait aux riches au détriment des pauvres. Une famille moyenne devait consacrer 74% de ses revenus à l'achat du pain !...Pinochet supprima la distribution gratuite de lait dans les écoles. Mesure qui faisait écho à celle d'une jeune ministre de l'éducation en Grande-Bretagne...Margaret Thatcher qui deviendra plus tard son amie. Pour mettre en œuvre cette politique économique, il fallait un ennemi à craindre. Le communisme joua opportunément ce rôle. L'année même où Orlando Letelier, ancien ministre d'Allende, fût assassiné à Washington par les services Chiliens, Milton Friedman reçu le prix Nobel d'économie alors qu'il était en grande partie responsable du marasme économique de ce pays. D'ailleurs, à la remise de son prix, un jeune militant se fît bruyamment entendre... »

Naomi Klein, « La stratégie du choc ».

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