09/11/2019 reseauinternational.net  4 min #164099

Des drones de fabrication Us et britannique servant de cibles aux missiles Buk-M2 lors d'exercices conjoints russo-égyptiens près du Caire

Lors de l'exercice conjoint russo-égyptiens « Arrow of Friendship » ou « Flèche de l'Amitié », des équipages russes et égyptiens devaient abattre avec des missiles SAM de fabrication russe (Buk M2 et Tor M2) des drones de fabrication US et britanniques en utilisant la règle de un missile, un but.

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L'Égypte est un allié des États-Unis au Moyen-Orient depuis 1977. Cependant, après la chute de l'ex-Reïs Hosni Mubarak dans le cadre d'une révolution hybride menée par des activistes de Google et de Facebook, les Frères Musulmans accèdent au pouvoir pour la première fois de leur histoire. Un coup d'état sanglant s'ensuit et c'est le maréchal Abdelfattah Al-Sissi qui prend le pouvoir et instaure un régime à poigne en se brouillant avec la Turquie et se rapprochant avec l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis.

La relation privilégiée avec Washington est maintenue mais une réduction de l'aide US et surtout une tentative de révolution colorée pilotée par la NED ou la National Endowment for Democracy, une ONG à la réputation sulfureuse financée par le philanthrope international d'origine hongroise George Soros contraint Le Caire à diversifier ses achats d'armements auprès de pays comme la France (condition de financement par Ryad et Abou Dhabi) et de prospecter à nouveau du côté de Moscou.


La Russie, héritière de l'ex-Union Soviétique, laquelle entretenait des rapports militaires étroits avec l'Égypte de Nasser dans les années 60 et 70, y a vu une immense opportunité pour peser dans la région MENA ou Moyen-Orient et Afrique du Nord et surtout y évincer l'influence de Washington.

L'Égypte est impliquée dans la guerre en Libye où elle apporte un soutien militaire direct aux forces du Maréchal Haftar et au gouvernement non reconnu de Tobrouk contre le gouvernement de Tripoli. Les Russes soutiennent également Haftar mais pour des raisons n'ayant rien à voir avec les motivations égyptiennes. Pour Moscou, il s'agit de maintenir Haftar sous la coupe et priver partiellement Washington de l'utiliser. Pour Le Caire, le soutien apporté à Haftar s'inscrit dans la politique égyptienne de prédominance du Machrek contre le Maghreb et cela explique en partie les raisons ayant poussé l'Algérie à soutenir, très timidement certes, le gouvernement de Tripoli.

Al-Sissi peut-il être un allié fiable de la Russie ? Rien n'est moins certain mais dans le Grand Jeu, tous les coups sont permis.

source: strategika51.org

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