10/11/2019 ism-france.org  6 min #164159

Mada : 107 violations des libertés des médias en Palestine en octobre

Par PNN
Le Centre palestinien pour le développement et la liberté des médias (Palestinian Center for Development and Media Freedoms -  MADA) a documenté un total de 107 attaques contre les libertés des médias en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, commises par les autorités israéliennes et palestiniennes, en plus de l'administration de Facebook, en octobre, contre un total de 53 en septembre.

Cette augmentation est principalement attribuée à la décision de fermer des dizaines de sites Web et de pages Facebook, ainsi qu'aux violations continuelles perpétrées par la société Facebook, qui ont entraîné la fermeture d'un plus grand nombre de pages palestiniennes affirmant qu'elles violaient "les standards communautaires Facebook", sans parler de l'augmentation du nombre de violations israéliennes ce mois-ci.

Les violations israéliennes

Le nombre de violations israéliennes a considérablement augmenté au cours du mois d'octobre, totalisant 27 attaques, contre un total de 14 attaques israéliennes en septembre.

Comme d'habitude, la plupart des violations israéliennes s'inscrivent dans le cadre des graves attaques contre la vie des journalistes palestiniens et la liberté des médias. Au total, 12 agressions ont été perpétrées, allant de coups et blessures physiques dus aux balles en caoutchouc des forces d'occupation israéliennes à des bombes à gaz visant des journalistes palestiniens, hommes et femmes, qui couvraient divers événements en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ainsi que dans la ville occupée de Jérusalem. Ceci s'ajoute à 5 cas d'arrestations et de détentions.

A déplorer également l'agression des journalistes, hommes et femmes, suivants :
- le cameraman et journaliste, Rami Mahfouth Al-Khateeb, a été agressé et empêché de couvrir l'événement.
- Ameer Mohammad Abed Rabu, cameraman de la télévision palestinienne, a été convoqué, interrogé et son matériel confisqué.
- Mohammad Radi, cameraman de Palestine TV à Ramallah, a été blessé par une balle en caoutchouc dans le genou alors qu'il couvrait un raid de l'armée à Ramallah.
- Mutasem Saqf Alhait, il a été blessé par une balle en caoutchouc dans le flanc alors qu'il couvrait une incursion militaire à Naplouse. Il a également été agressé alors qu'il couvrait une marche contre la colonisation à Turmus 'Ayya, une ville palestinienne située à Ramallah, lors d'un autre événement distinct.
- Sondos Abdelrahman Owais, journaliste d'Al Jazeera-Mubasher, a été convoqué.
- Maysaa Abu Ghazala, journaliste de l'agence de presse MAAN, a également été convoquée.
- Osaid Mohammad Sbaih, journaliste de Palestine TV, a été empêché de faire un reportage et menacé de se faire tirer dessus avec des bombes à gaz.
- Najeeb Hussein Sharawneh, collaborateur de Sbaih, cameraman de Palestine TV, a été agressé et a souffert de suffocation.
- Mohammad Dahlan a été blessé par une balle en caoutchouc qui a touché et brisé sa caméra.

Ont été arrêtés alors qu'ils couvraient une manifestation pacifique contre les colonies dans les vallées au nord de Tubas, et leur matériel saisi :
- Hazem Nasser, caméraman d'Al-Ghad TV, et son collègue Khaled Budair, journaliste, ont été arrêtés.
- Ameer Shaheen, reporter à Palestine TV,
- Zaher Abu Hussein, cameraman de la Commission Résistance à la colonisation et au mur,
- Mahmoud Fawzi, journaliste indépendant.

En outre, six journalistes palestiniens ont été agressés et battus par les forces d'occupation israéliennes alors qu'ils couvraient un sit-in en solidarité avec les prisonniers en grève de la faim, organisé à Jérusalem, notamment :
- Diyala Talab Jwehan, cameraman du journal Al Hayat Al Jadida,
- Nawal Imad Ibrahim Hijazi, reporter à la télévision Al Kufiyya à Jérusalem
- Nawal Imad Ibrahim Hjazi, son collègue,
- Ghassan Mohammad Khader Abu Eid, cameraman.

Egalement,
- Mahmoud Elayan, cameraman du journal Al Quds,
- Ahmad Gharablah cameraman de l'agence française AFP,
- Fayez Hamza Fayez Abu Irmailah, cameraman de Anatolia News Agency.
- Fatima Mohammad Hassouna, journaliste indépendante, a suffoqué, s'est évanouie et a vomi à cause des bombes lacrymogènes.
- Hassan Al Wahwah, cameraman de l'agence de presse WAFA, a été agressé et empêché de couvrir l'événement.

Les violations palestiniennes

Octobre 2019 a vu une augmentation significative du nombre de violations palestiniennes, principalement due à la décision de bloquer des dizaines de sites Web d'information et de pages sur Facebook, sur la base de la loi sur la cybercriminalité. Le nombre total de violations palestiniennes au cours de ce mois a atteint 61 attaques, dont 49 ont été le résultat de la décision de bloquer les sites Web et les pages des médias. Cette décision a été considérée comme un recul du gouvernement palestinien qui, depuis son investiture en avril dernier, a promis de s'engager à protéger la liberté des médias.

Les 12 autres violations palestiniennes documentées en plus des pratiques de blocage des sites Web comprenaient la détention et l'interdiction d'exercer du journaliste de la radio libanaise Sawt Al-Shaab, Mahmoud Omar Allouh, par des policiers du Hamas à Gaza. En outre, le journaliste Izz Al-Deen Yasser Abu Aisha a été convoqué quatre fois de suite pendant plusieurs heures et agressé par les services de sécurité intérieure.

Les services de sécurité préventive [Autorité palestinienne, ndt] ont incarcéré le journaliste Mahmoud Abu Hassan à Tubas pendant 15 jours avant d'être libéré sous caution. Par ailleurs, les mêmes services de sécurité préventive à Naplouse ont emprisonné le journaliste Radwan Abdelqader Qatanani pendant sept jours avant de le libérer sous caution et de le convoquer deux fois après sa libération. Outre l'arrestation du journaliste Bassam Mohammad Muhaisen par la sécurité intérieure du gouvernement du Hamas (il est toujours arrêté le 31 octobre 2019), Ziad Awad, qui a été convoqué et détenu pendant 10 heures.

Les violations de Facebook

Au cours du mois d'octobre, Facebook a continué de fermer davantage de compte web de journalistes et de médias palestiniens, affirmant qu'ils violaient les "normes de la communauté Facebook", comme indiqué dans certains avis reçus.

Les pratiques de blocage ou d'interdiction de diffusion en direct de commentaires à différents intervalles comprenaient un total de 19 comptes pour les journalistes palestiniens hommes/femmes et les sites Web des médias suivis par des milliers de personnes. Cela s'ajoute au blocage et à l'interdiction d'un autre nombre de comptes appartenant à d'autres citoyens palestiniens (non journalistes). Au cours du mois de septembre, Facebook a bloqué (totalement ou partiellement) 34 sites Web palestiniens de journalistes hommes/femmes et sites Web de médias.

Source :  Palestinian News Network

Traduction : MR pour ISM

 ism-france.org

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