11/11/2019 francais.rt.com  3 min #164214

Le coup d'État a été consommé en Bolivie: Evo Morales a été forcé de démissionner

«On est face à un coup d'Etat à caractère fasciste» en Bolivie, selon Maurice Lemoine

Sous pression en raison d'une vague de violences et du retournement de l'armée et de la police, le président Evo Morales a démissionné. Pour Maurice Lemoine, il s'agit d'un «coup d'Etat» dans le cadre d'une «vaste confrontation» sur le continent.

Ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, Maurice Lemoine s'est exprimé sur RT France ce 11 novembre au sujet de la  démission d'Evo Morales en Bolivie. Pour ce spécialiste de l'Amérique latine, cela ne fait aucun doute : «On est face à un coup d'Etat []... à caractère fasciste.» Précisant qu'il n'utilise pas souvent ce terme, à «manier avec précaution», le journaliste explique que, parmi les «protagonistes du coup d'Etat []... Luis Fernando Camacho [l'un des principaux leaders de l'opposition] appartient à l'extrême droite raciste».

Pour Maurice Lemoine, «on est dans un vaste rapport de force en Amérique latine entre les secteurs néolibéraux qui viennent de perdre des batailles importantes» en Argentine, où le péroniste de centre-gauche Alberto Fernandez a remporté la présidentielle dès le premier tour, avec l'élection du président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador, ou encore avec les crises en cours au Chili et en Equateur.

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«Evo Morales est une pièce importante et si on le fait tomber, on fait tomber l'un des alliés de ce que [l'ancien Conseiller à la sécurité nationale américain] John Bolton appelait la "troïka de la tyrannie", c'est-à-dire le Venezuela, Cuba et le Nicaragua», poursuit Maurice Lemoine, qui estime qu'on face à «une vaste confrontation à l'échelle du continent».

Evoquant l'avenir de la Bolivie, confrontée à une vacance du pouvoir après les démissions en cascade à la tête du pays, sous pression de l'armée et des violences qui ont éclaté depuis l'élection présidentielle du 20 octobre, qui donnait Evo Morales gagnant mais dont les résultats sont contestés par l'opposition.

«Je crains des violences. Il y a quand même 47% de Boliviens qui ont voté pour Evo Morales. Je ne pense pas que le renversement de leur président va passer comme une lettre à la poste», conclut Maurice Lemoine.

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