A rebours du schéma opposant les syndicats aux Gilets jaunes, ceux-ci appellent à rejoindre la grève interprofessionnelle qui débute le 5 décembre. Les auteurs de l'appel n'entendent pas soutenir les directions syndicales mais «se joindre à la base».
«Se mobiliser le 5 décembre et les jours d'après», «ce n'est pas un appel à soutenir les directions syndicales, mais à se joindre à la base», «nous ne lâcherons rien»... Dans la nuit du 3 au 4 décembre, le Breton Maxime Nicolle a publié sur sa chaîne YouTube l'appel commun de plusieurs Gilets jaunes, dont certaines figures médiatiques du mouvement citoyen, à se joindre à la grève interprofessionnelle qui débutera le 5 décembre.
A la veille du lancement d'un mouvement social qui s'annonce massif, l'appel est ainsi intitulé «Rendez-vous avec l'Histoire». Ironie du sort : les protagonistes de la vidéo encouragent les Français à participer à une mobilisation nationale pour l'heure largement plébiscitée par les directions des principaux syndicats du pays. Pied de nez à ces dernières qui s'étaient montrées beaucoup moins disposées à soutenir le mouvement des Gilets jaunes en amont du 17 novembre 2018...
Un appel qui n'est pas sans rappeler la déclaration symbolique du 13 décembre 2018 des Gilets jaunes Priscillia Ludosky et Maxime Nicolle, qui avaient alors fait «le serment de ne pas se séparer avant d'avoir obtenu la présentation devant le peuple français du référendum d'initiative citoyenne (RIC), du recul des privilèges d'Etat et de la baisse des prélèvements obligatoires». Le discours commun des deux Gilets jaunes avait été prononcé depuis la salle du jeu de Paume de Versailles, lieu historique où, le 20 juin 1789, 300 députés du tiers état, auxquels s'associèrent certains députés du clergé et de la noblesse prirent l'engagement solennel de ne pas se séparer avant l'élaboration d'une Constitution.
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