06/12/2019 reseauinternational.net  5 min #165568

Les « prévisions chocs » de la Saxo Bank pour 2020

La banque d'investissement danoise Saxo Bank a publié ses «prévisions chocs» pour 2020. Elles portent sur des événements peu plausibles et sous-estimés, mais susceptibles de frapper les marchés financiers par une « onde de choc très puissante ».

En 2020, les experts de la banque mettent en garde contre la sortie de la Hongrie de l'UE, la perte de contrôle de la situation dans le monde par les banques centrales et les gouvernements, la nouvelle monnaie panasiatique et la défaite de Donald Trump aux prochaines élections. En revanche, la Russie en sortirait gagnante grâce à une hausse du baril jusqu'à 90 dollars et à l'intérêt mondial pour l'énergie verte.

Les analystes de la Saxo Bank soulignent à chaque fois que leurs « prévisions chocs » ne sont pas des pronostics officiels de la banque pour les investisseurs et d'autres acteurs du marché. Mais la banque n'exclut pas que les investisseurs pourraient se duper en sous-estimant la probabilité des événements en question.

« C'est une tentative d'étudier les limites du possible, même improbable. Bien évidemment, les événements les plus destructeurs (et donc chocs) sont les plus inattendus », rappelle la Saxo Bank.

Le « sapement des fondations » est le thème principal des « pronostics chocs » de la Saxo Bank pour l'année prochaine

« La situation actuelle changera inévitablement. Pas parce que nous le voulons, mais simplement parce que la continuité des tendances de la dernière décennie plongerait la société dans une guerre contre elle-même: les marchés seraient remplacés par les gouvernements, les monopoles deviendraient l'unique modèle d'affaires, et les débats publics - extrêmement polarisés, fragmentaires et complètement préconçus... », a noté l'économiste en chef de la banque Steen Jakobsen.

En parlant des banques centrales, la Saxo Bank n'exclut pas un grand tournant dans la politique de la BCE, qui renoncerait aux taux directeurs trop bas. Compte tenu de la situation difficile des banques européennes à cause des taux d'intérêt trop bas et du renforcement de la régulation selon les règles de « Bâle IV », la nouvelle présidente de la BCE Christine Lagarde annoncera dès le début de l'année que la politique monétaire s'est épuisée.

Des événements radicaux attendent également l'Europe dans le domaine politique

La Hongrie sortira de l'UE. Il sera de plus en plus difficile pour Bruxelles et Budapest de s'entendre à cause des restrictions de libertés démocratiques décrétées progressivement par le premier ministre Viktor Orban. Les subventions européennes diminueront et le forint baissera sur fond de craintes que les compagnies européennes changent leurs plans d'investissement en Hongrie.

Des événements dramatiques pourraient également se produire sur les marchés asiatiques. Une nouvelle monnaie de réserve asiatique soutenue par la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) réduira l'indice du dollar américain de 20%, et le fera chuter de 30% par rapport à l'or.

Au vu de l'aggravation de la guerre commerciale et de la vulnérabilité les Etats-Unis transformeront le dollar (et le contrôle des finances mondiales) en arme, la BAII créera un nouvel actif de réserve appelé Asian Drawing Right (ADR, droit de tirage asiatique), qui vaudra 2 dollars, faisant de lui la plus grande unité monétaire dans le monde.

Cette démarche visera manifestement à détrôner le dollar dans le commerce régional. Les économies locales signeront un accord multilatéral sur le passage intégral du commerce dans la région uniquement en ADR. Les grands exportateurs pétroliers, la Russie et l'Opep, se joindront volontiers à cet accord au vu de leur dépendance grandissante du marché asiatique.

Suite aux sondages promettant à Donald Trump une défaite aux prochaines élections le dirigeant américain perdra patience, et son administration, dans sa dernière tentative de subtiliser le thème protectionniste, introduira la taxe sous le slogan « l'Amérique avant tout ». Ainsi, le système fiscal du pays sera entièrement restructuré au profit de la production intérieure. Mais la Saxo Bank pense que cela ne suffira pas pour que Donald Trump soit réélu en 2020.

Tandis que pour la Russie les prévisions des spécialistes de la Saxo Bak sont très favorables. Ils estiment qu'en 2020, vu le ralentissement de la production du pétrole de schiste aux Etats-Unis à cause d'un bas rendement des investissements, l'Opep et la Russie renouvelleront leur accord sur une nouvelle réduction de la production. Après quoi le baril Brent remontera jusqu'à 90 dollars.

La Russie parviendra également à profiter de l'influence croissante de l'énergie verte.

source :  observateurcontinental.fr

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