16/01/2020  6 min #167563

170 ans de prison : les Etats-Unis annoncent 17 nouvelles inculpations contre Julian Assange

Contre toute attente j'ai pu assister à l'audience du 13 janvier au Tribunal d'Injustice Cosmique à Londres

Contre toute attente j'ai pu assister à l'audience du 13 janvier au Tribunal d'Injustice Cosmique à Londres, dans la bataille du bien contre le mal, symbolisée par le procès, complètement illégal, d'extradition de Julian Assange, représentant de Dieu et le gouvernement Américain représentant du Diable. Les gardiens m'ont dit que la juge avait été informée que le fauteur de troubles d' il y a trois semaines avait eu l'audace de revenir tenter encore une fois sa chance mais elle leur a dit que je pourrais entrer si je promettais d'être sage. Ravi de pouvoir voir Julian Assange en chair et en os pour la première fois, j'ai accepté, avec soulagement, plaisir et pas mal d'incompréhension. C'est la même personne, cette madame Baraitser, que j'ai vu trois fois jouer cruellement avec des avocats de "défense" tel un chat avec une souris blessée. Incroyable! Peut-être pas! Ses ordres ne concernent qu'une seule personne: celui qui doit disparaitre, tourmenté jusqu'à la mort! Elle aurait pu me souhaiter "bon anniversaire" mais elle n'a pas saisi cette opportunité en or. Elle n'aura pas une deuxième chance. Tant pis et tant mieux!

Mais avant l'arrivée glorieuse d'un Julian revitalisé, j'ai eu l' occasion de passer 10 ou 15 minutes à observer la scène dans la salle d'audience: une salle plus spacieuse et digne d'un procès globalement important, accordé par Dieu sait qui, Dieu sait quand, pour accueillir la grande foule attendue de citoyens et de journalistes intéressés. Je promène mon regard qui finit par se poser sur une jeune femme blonde assise à l'arrière de la salle d'audience principale, tournant le dos au public, qui tortille ses cheveux avec les doigts de sa main gauche tout en étant occupée par quelque chose sur l'écran de son ordinateur portable. J'étais fasciné. Il était clair qu'il s'agissait d'un comportement obsessionnel : enrouler, dérouler ses cheveux, les tortiller de façon répétée mèche par mèche. Une mauvaise habitude adolescente. Un tic nerveux! Une fille de 15 ans rêvassant en faisant semblant de faire ses devoirs? Dans un tribunal? Puis elle tourne la tête en réaction à un mouvement près de la porte et je reconnais l'avocate/super mannequin Jennifer Robinson!!! Ai-je glissé par inadvertance sur le tournage d'une version surréaliste de " I'm A Celebrity Get Me Out Of Here"? Assange et Robinson dans une performance impie. Quel honneur!

Julian allait beaucoup mieux que la dernière fois. Il était beau et son aspect charismatique était de nouveau visible. On ne peut pas dire qu'il était heureux mais il était là avec nous, attentif et animé. Il a discrètement salué le public en entrant et bien que ce n'était pas tout a fait le cadeau que j'attendais, j'étais content de le voir et pour la première fois depuis longtemps mon niveau d'anxiété a atteint un seuil tolérable. Le procès prend sa forme habituelle. Mme Peirce perd beaucoup trop de temps dans des suppliques vaines et chaque fois réitérées lors des audiences : elle ne parvient pas à voir son client, la situation est intenable et il sera impossible de préparer sa défense dans ces conditions. Les autorités de la prison de Belmarsh ne sont pas gentils. Pas du tout, du tout! La juge est hostile et inflexible. L'avocate ne voit pas son client. Suppliques presque inaudibles, la juge fait semblant d'être concernée mais la sempiternelle réponse est plus ou moins identique, peut-être, mais enfin, non! Comme si c'était tout à fait normal. A aucun moment Mme Peirce ne proclame que ce qui se passe n'est rien d'autre qu'une complicité de persécution contre son client. Tout le monde le sait, même le chien le sait ! Mme Baraitser, toute son équipe et toute les personnes dans la salle principale y compris les employés de sécurités et bien sur les supporteurs de Julian dans le public le savent. On est tous d'accord. Et notre silence est complice. J'avais honte. J'ai honte! Comment j'ai pu rester dans mon fauteuil? Les grand maitres spirituels Hindoux sont - à l'unisson- d'accord pour dire que tout n'est que drame dans ce monde. Qu'il ne faut pas le prendre trop au sérieux en s'y identifiant. Il me reste beaucoup à apprendre de cet art de vivre! Beaucoup!

Soudain une nouvelle surprise: une pause... afin de reprendre plus tard dans l'après midi. Dans le couloir, fin de la première mi- temps, une femme que je venais de rencontrer en sortant de la salle d'audience me regarde d'un air désespéré. Elle secoue la tête. Ce qu'elle a vu n'a pas de sens. C'est parfaitement impossible! Son incompréhension est insupportable et elle se met à pleurer. Trois mois de galère et de frustration sont autant de raison de se mettre à pleurer, la propension aux larmes en est que plus justifiée et je me mets, moi aussi, à pleurer. Les larmes coulent, les regards se croisent, cet homme cache son visage derrière ses mains puis le temps passe. Oh pas beaucoup de temps! Pas même une minute! Je reprends le contrôle de mes émotions et je vois que les deux membres de Wikileaks, fraichement sortis de la salle juste après nous échangent une blague entre eux. Ils ne pleurent pas. Ils rient. Bon OK chacun son truc! Ca sert à quoi de pleurer?

Deuxième mi temps. Entre temps nouveau changement : à la place de Mme Baraitser apparait un homme: un juge inconnu ! Les deux membres de Wikileaks n'y sont plus, pas même remplacés; même chose pour Mme Robinson. Et le jeu recommence. Julian arrive et nous essayons dans la salle de lui faire comprendre que c'est pour lui que l'on se lève, pas pour le juge. Il nous salue de nouveau mais nous ne sommes pas certains qu'il ait compris notre geste. Il s'assied dans sa cage vitrée et le baratin juridique reprend. C'est alors que nous comprenons que l'audience à été déplacée d'un jour pour que l'avocat de Julian, (il y en a tellement mais je parle ici de Gareth Peirce, celle de la première mi temps) puisse passer du temps avec son client afin de pouvoir apprendre à se connaitre avant la crucifixion prévue pour la fin du mois de février au Centre de Torture Officiel de Belmarsh. Quelle bonté! Malheureusement il y a un tout petit problème, inattendu bien sur, qui a fait que cette opportunité en or s'est transformée en crottes de chien: d'après ce que j'ai pu comprendre des tas de gens arrêtés la précédente nuit, attendaient de voir un juge au sous sol et naturellement plus aucune place dans les salles de conférence où Julian Assange devait s'entretenir avec son avocate. Tant pis. Ce n'est pas grave! La vie d'un être humain ne vaut pas grand chose.... Et surtout pas la vie de CET être humain. Le monde est trop occupé à se salir les mains pour s'intéresser à lui.

Je n'ai plus d'illusion sur le sort de ce monde. Il ne s'agit pas de si mais de quand ça s'écroule. Je n'ai qu'un espoir: que Julian Assange soit libre avant!

Paul Verlaine à touché le fond pendant son séjour en prison.
Pourrait-il qu'il ait composé ce poeme autant pour Julian que pour lui-meme.....?

Un grand sommeil noir
Tombe sur ma vie
Dormez, tout espoir
Dormez, toute envie!

Je ne vois plus rien
Je perds la mémoire
Du mal et du bien
Ô la triste histoire

Je suis un berceau
Qu'une main balance
Au creux d'un caveau
Silence! Silence!

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