10/02/2020 reseauinternational.net  5 min #168796

L'armée syrienne poursuit la reconquête d'Idleb malgré les menaces de la Turquie

Les Forces Syriennes à 4 km de la base aérienne stratégique de Taftanaz dans la province rebelle d'Idlib, pertes russes et turques...

La mort de dizaines de militaires syriens, russes et turcs dans la bataille en cours à Idlib, dernière enclave rebelle de Syrie a fait sauter un verrou psychologique : désormais les Russes et les Turcs ne s'embarrassent plus des pertes humaines et matérielles. Pour sa part, l'Armée syrienne dont les unités avaient subi de lourdes pertes les semaines précédentes, avancent rapidement vers une base aérienne stratégique, provoquant la réactivation des relais médiatiques mondiaux soutenant les groupes rebelles et fort probablement, d'éventuelles nouvelles frappes aériennes et balistiques israéliennes dans le Sud de la Syrie à des fins de diversion.

Communiqué officiel du commandement militaire syrien confirmant l'avancée des troupes syriennes sur l'axe Alep-Est d'Idlib et la capture d'un territoire d'une superficie de 600 km carrés. Source : Al-Ikhbarya Surya


Les forces armées syriennes approchent rapidement de la base aérienne stratégique de Taftanaz dans le nord de la province rebelle d'Idlib après de durs combats durant lesquels des militaires russes et turcs ont péri. L'Armée syrienne a néanmoins réussi à investir des dizaines de localités dans sa poussée vers Taftanaz.
La base aérienne de Taftanaz, près de la ville d'Idlib est actuellement une installation militaire turque et donc de l'Otan

Les unités de la 25ème Brigade des forces des opérations spéciales, connue jusqu'à l'année dernière sous le nom de la Force Tigre seraient à moins de 4 kilomètres (2,4 miles) de la base aérienne de Taftanaz après la prise de la localité de Sarakeb tandis que d'autres unités tentent d'atteindre la périphérie Sud de Taftanaz en provenance du Gouvernorat d'Alep et se retrouvent confrontées à une très violente résistance opposée par l'ensemble des milices rebelles. Une action énergique russe à permis l'effondrement d'un point du dispositif défensif rebelle et rendu possible une percée syrienne vers Taftanaz où sont positionnées des forces turques et donc de l'Otan.

Jamais les forces syriennes ne se sont retrouvées aussi rapprochées de la capitale provinciale d'Idlib. Une prise d'assaut de la capitale provinciale semble impossible sans la destruction du bastion rebelle de Sarmin où se concentrent le gros des unités d'élite de Hay'ar Tahrir Al-Sham ou HTS (Instance de Libération du Levant) et leurs alliés parmi les groupes rebelles locaux.

La Turquie a affirmé qu'elle ne permettra jamais la prise de la capitale provinciale d'Idlib et les principaux pays occidentaux et Arabes soutenant la rébellion auront certainement la même posture. Des renforts militaires turcs sont arrivés à Idlib et des capitales occidentales commencent à s'agiter et à évoquer ce qu'elles qualifient de « menace imminente contre la jeune démocratie d'Idlib ». Sur le terrain les combats des deux dernières semaines furent meurtriers pour l'armée syrienne dont certaines unités furent confrontées au feu des forces armées turques. Moscou a confirmé par la voix de son Chef de la diplomatie que des spécialistes russes et turcs ont été tués à Idlib. Or ces pertes sont assez conséquentes et dans tous les cas aussi importantes que celles de la confrontation ayant opposée les forces US et les combattants du Groupe PMC Wagner dans le désert d'al-Tanaf près de la frontière irakienne. D'autres sources évoquent des contacts directs entre forces spéciales russes, les fameux Spetsnaz et les forces spéciales turques parmi lesquelles se cachent souvent des commandos des forces spéciales US et notamment les bérets verts de la CIA (Central Intelligence Agency) et dans une occurrence, une unité des Navy Seals ayant tenté une exfiltration lors de la bataille de Sarakeb.

L'avancée des troupes syriennes vers le Chef-lieu d'Idleb se heurte à l'équilibre géostratégique précaire entretenu par les puissances régionales et internationales autour de la guerre en Syrie. Outre les menaces d'utilisation et de manipulation de fausses attaques à l'arme chimique (le fameux argument chloré) pour justifier une intervention militaire étrangère massive sous le prétexte de protéger les populations civiles confrontées à l'usage d'une arme de destruction massive, scénario que les médias syriens et russes semblent avoir anticipé non sans marquer des points, la chute du dernier bastion d'Idlib mettra face à face les forces armées syriennes soutenues par les forces aérospatiales russes et les forces armées turques et donc l'ensemble des Armées de l'Otan avec une éventuelle invocation de l'article 5 portant défense collective des membres de l'alliance.

La situation est explosive. Damas semble déterminé à récupérer son territoire et à recouvrer l'ensemble de sa souveraineté telle qu'elle est reconnue par le Droit international et l'organisation des Nations Unies. Moscou soutient la démarche syrienne et ne manque aucune occasion pour rappeler à Ankara et à Washington que leurs forces militaires présentes à Idlib n'ont jamais été invitées en Syrie. De l'autre côté, le président turc Tayep Reçep Erdogan semble faire une fixation sur Idlib, laquelle est de facto sous protectorat turc tandis que Washington continue à livrer des armes aux rebelles et qu'Israël continuera à tester de nouvelles techniques dangereuses en matière de raids aériens visant Damas utilisant des avions de l'aviation civile soit comme bouclier ou comme diversion car le seul intérêt d'Israël dans la guerre en Syrie est son prolongement jusqu'à l'épuisement total des ressources syriennes à défaut d'un changement de régime.

source :  strategika51.org

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