07/08/2020 venesol.org  4 min #177748

Elliott Abrams désavoué par le Congrès américain

Elliott Abrams, désigné par le gouvernement américain comme « envoyé spécial » pour le Venezuela, a été auditionné mardi par la commission des affaires étrangères du Sénat au Congrès américain à Washington, où il a été sévèrement critiqué par les parlementaires des deux partis américains parce que ses stratégies n'ont pas conduit au départ du président légitime du Venezuela, Nicolás Maduro. 
Jorge Arreaza, ministre des affaires étrangères du Venezuela, a déclaré que les « aveux » faits lors de cette audience publique « constituent autant de preuves irréfutables pour le procès que nous intentons devant la Cour pénale internationale », où le Venezuela dénonce les effets de l'intervention américaine.

Le sénateur démocrate américain Chris Murphy. Photo : EFE.

Le sénateur républicain Mitt Rummy, ainsi que les élus démocrates du Congrès, n'ont pas caché leur malaise face au fait que la stratégie employée à l'égard du Venezuela par l'administration Donald Trump a placé les États-Unis dans une situation diplomatique et politique sans précédent dans le pays.

« Il est clair que notre politique à l'égard du Venezuela a été un désastre absolu au cours des 18 derniers mois et que si nous ne sommes pas honnêtes à ce sujet, nous ne pouvons rien corriger », a déclaré le sénateur démocrate Chris Murphy. « Nous avons abattu toutes nos cartes d'un seul coup et cela n'a pas fonctionné. Ensuite nous avons commis une succession d'erreurs absolument honteuses ».

Murphy a ensuite interpellé Abrams, « Nous avons d'abord pensé que reconnaître Guaidó comme président suffirait pour se débarrasser du régime, ensuite nous avons pensé qu'il suffirait d'apporter de l'aide à la frontière, puis nous avons essayé de monter une sorte de coup d'État en avril de l'année dernière qui nous a pété à la figure ».

« Tous les généraux qui étaient censés rompre leur relation avec Maduro ont finalement décidé de rester avec lui », a-t-il ajouté.

El comité de asuntos exteriores del Senado de los Estados Unidos interpeló esta mañana a Elliot Abrams sobre #Venezuela. El senador Chris Murphy lo reprendió por no haber sido exitoso en el objetivo del cambio de gobierno. Admitió también que intentaron un golpe de estado en 2019

La commission des relations étrangères du Sénat américain a interrogé ce matin Elliot Abrams sur le #Venezuela. Le sénateur Chris Murphy l'a blâmé pour n'avoir pas réussi à atteindre l'objectif du changement de gouvernement. Il a également admis qu'ils avaient tenté un coup d'État en 2019 pic.twitter.com/AZ0fTkHUYP

- Érika Ortega Sanoja (ErikaOSanoja) 5 août 2020

« Et maintenant, après avoir perdu tout ce temps, des élections sont sur le point d'avoir lieu, auxquelles Guaidó et l'opposition refusent de participer, et ils nous ont mis dans une position où nous reconnaissons comme dirigeant du Venezuela quelqu'un qui ne contrôle ni le gouvernement, ni les forces armées, et qui n'est même pas en fonction. Nous ne faisons pas cela dans d'autres pays », explique le sénateur.

Il a qualifié la reconnaissance de Juan Guaidó comme un coup raté : « Notre grande manœuvre, a-t-il ajouté, de reconnaître le Guaidó dès le début et d'imposer rapidement des sanctions n'a pas fonctionné. La seule chose que cela a provoqué, c'est de renforcer le jeu de Cuba et de la Russie au Venezuela et cela a permis à Maduro de présenter Guaidó comme un bouc émissaire des Etats-Unis ».

Cette critique sévère du législatif contre Abrams est intervenue après qu'il ait insisté sur la nécessité de poursuivre la politique de « pression » contre le Venezuela et de « soutien à Guaidó », qui, selon lui, sera reconnu comme « président en charge » indépendamment des résultats des élections législatives qui constitutionnellement doivent avoir lieu cette année et qui se dérouleront le 6 décembre.

En réponse à une question du républicain Ted Cruz, Abrams a réaffirmé son espoir d'une chute prochaine de Maduro. « Nous espérons évidemment qu'il ne survivra pas cette année et nous travaillons dur pour que cela arrive », a déclaré M. Abrams.

Jorge Arreaza, ministre vénézuélien des affaires étrangères, a tweeté à ce sujet : « Les porte-parole des États-Unis continuent de reconnaître ouvertement leurs crimes et leurs agressions illégales contre le peuple vénézuélien. Avec le livre de John Bolton, ces aveux constituent autant de preuves irréfutables pour le procès que nous intentons devant la Cour pénale internationale ».

Últimas Noticias et Alba Ciudad

Source :  albaciudad.org

Traduction : Venesol

 venesol.org

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