15/10/2020 reseauinternational.net  6 min #180412

Une loi anti-blocus au Venezuela

Face à la stratégie de siège, de harcèlement et de changement de régime mise en place par les États-Unis, le chef de l'État vénézuélien Nicolas Maduro a présenté une loi anti-blocus, un outil qui selon lui représente « l'espoir de nouvelles alliances, pour protéger le salaire, l'emploi et la vie du peuple ».

Cette loi est une réponse à la cruauté des sanctions unilatérales américaines promues par « des politiciens malveillants et corrompus » et vise à garantir le droit des Vénézuéliens à leur souveraineté, ainsi qu'à favoriser le développement économique de la nation sud-américaine.

Selon les chiffres officiels, le blocus économique, commercial et financier et les mesures coercitives imposés par les administrations Obama et Trump ont fait subir au Venezuela la perte de 99% de ses recettes en devises entre 2014 et 2020, passant de 50 milliards de dollars à environ 400 millions de dollars par an. Le pays a largement été privé du financement nécessaire à l'acquisition de la nourriture, des médicaments, des intrants et des matières premières indispensables au développement de l'activité économique. En outre, 30 milliards de dollars sont gelés dans les banques internationales suite aux mesures coercitives et unilatérales criminelles imposées par la Maison Blanche.

La Vice-Présidente de la République Bolivarienne du Venezuela, Delcy Rodríguez a déclaré : « Depuis 2015, nous sommes confrontés à des sanctions et maintenant à ce blocus inhumain. Les États-Unis veulent étouffer le Venezuela ».

Elle a rappelé qu'en décembre 2014, le Congrès américain a adopté l'infâme Loi sur la Défense des Droits de l'Homme et de la Société Civile au Venezuela qui est devenue la base juridique permettant à l'ancien président Barack Obama et à son successeur Donald Trump de signer des décrets pour asphyxier le peuple vénézuélien. Une mesure qui précipite le pays chaque jour un peu plus dans une situation économique désastreuse.

« Le blocus est la cause fondamentale de chacune des calamités et tragédies que nous vivons, du point de vue social et économique, et aussi le principal obstacle qui empêche le pays de poursuivre son développement », a déclaré le constitutionnaliste et économiste Jesús Faría dans un discours à l'Assemblée Nationale Constituante (ANC).

Loi anti-blocus

Le 8 octobre, l'ANC a approuvé en session extraordinaire le projet de la loi anti-blocus, qui accordera au gouvernement des mécanismes pour faire face au siège économico-commercial et financier américain contre la nation sud-américaine. Nicolas Maduro a expliqué qu'il s'agit d'une stratégie visant à faire entrer dans le pays des capitaux nationaux, internationaux, privés et publics, ainsi que tous ceux qui souhaitent investir dans la nation bolivarienne « dans ce qu'ils veulent et où ils veulent, afin de générer des investissements qui permettent la croissance du PIB, de l'économie réelle, de générer des richesses et de surmonter la situation et les sanctions pénales contre le Venezuela ».

L'Assemblée Nationale Constituante du Venezuela approuve la loi anti-blocus

La loi anti-blocus prévoit également d'orienter les revenus vers le recouvrement progressif des salaires des travailleurs, de renforcer les programmes de protection sociale et d'améliorer les services publics (eau, électricité, gaz, télécommunications, transports, entre autres). Elle permettra à l'État de protéger ses actifs internes et externes contre la menace de confiscation, de vol et de pillage par des gouvernements étrangers et des entreprises alignées sur le blocus. La loi favorisera la mobilisation de ressources par le biais d'investissements étrangers et un mécanisme de confidentialité sera mis en place, afin d'éviter que des entreprises ne subissent les représailles du camp impérialiste.

Le Président Maduro précise que la loi anti-blocus sera le principal instrument de relancement économique productif, générant la richesse dont l'appareil économique a besoin, et étant en mesure de corriger les problèmes des facteurs macroéconomiques qui sont utilisés comme instruments de guerre dans la tentative américaine de changement de régime. Les dernières déclarations du Secrétaire d'État Mike Pompeo en visite au Brésil et en Colombie ne laissent aucune place au doute quant à la volonté des États-Unis d'anéantir la Révolution Bolivarienne et le Chavisme par tous les moyens, cette loi revêt donc un caractère indispensable pour la préservation de la souveraineté du Venezuela.

Un Centre International pour l'Investissement

Dans le cadre de la loi anti-blocus, le chef de l'État a décrété la création du Centre International pour l'Investissement, qui sera « le grand centre pour les nouveaux projets d'investissement et la croissance économique au Venezuela à la lumière de la loi anti-blocus ». Il dépendra de la Vice-Présidente Delcy Rodriguez, et l'avocat vénézuélien, Dr. Héctor José Silva Hernandez, qui a été Président de la Banco de Comercio Exterior (Bancoex), a été nommé pour le diriger.

Ce mardi, lors d'une vidéoconférence depuis la salle Simón Bolívar du palais de Miraflores, Delcy Rodriguez a présenté les détails du Centre qui déterminera la viabilité des projets et protègera les investissements étrangers productifs à grande échelle. La Vice-Présidente du pays a assuré que le Centre fonctionnera « sous de nouvelles formes d'association, et des formes spéciales de protection de l'information pour protéger ceux qui viennent investir au Venezuela ».

Le centre accueillera des projets d'investissement dans les principaux secteurs de l'économie vénézuélienne tels que le pétrole, les mines, le gaz, l'agriculture, le tourisme et d'autres secteurs à fort potentiel dans la nation sud-américaine. Il disposera également d'un Institut de la Marque du Pays, pour la défense et la promotion des produits vénézuéliens et de l'identité du peuple.

« Le Centre International disposera d'un observatoire des mesures coercitives unilatérales où le pays connaîtra chaque sanction illicite émise par les États-Unis et son impact », a-t-elle déclaré. Les Vénézuéliens pourront ainsi clairement évaluer les conséquences des méthodes américaines pour apporter la « démocratie » aux pays récalcitrants.

Pour sa part, le Ministre des Affaires Étrangères, Jorge Arreaza, a assuré que la loi anti-blocus sera d'une grande utilité pour les relations commerciales entre le Venezuela et le reste du monde, et a souligné l'importance de faire connaître à la communauté internationale les possibilités qu'offre le Centre « pour promouvoir les investissements au Venezuela, pour garantir la sécurité juridique et de l'information aux investisseurs d'autres pays ».

« Cette législation nous permet de faire face à l'agression continue des États-Unis contre notre pays, en particulier au cours des cinq dernières années », a-t-il ajouté.

source :  reseauinternational.net

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