16/11/2020 cadtm.org  6 min #181719

[Podcast] La dette, où va-t-on ? Avec Renaud Lambert et Eric Toussaint

Le mardi 10 novembre 2020, les Amis du Monde diplomatique vous invitaient à une visioconférence suivie d'un débat sur « La Dette » avec Renaud Lambert et Éric Toussaint.

Renaud Lambert est journaliste et rédacteur en chef adjoint du Monde diplomatique, il a coordonné le numéro de Manière de Voir «  Faut-il payer la dette ? » - n°173, octobre-novembre 2020.

Éric Toussaint est historien, il est le porte-parole du CADTM (Comité pour l'Abolition des Dettes Illégitimes), il a participé en particulier aux travaux de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque.

Avec nos intervenants, nous avons vu comment les institutions financières internationales associées à la libéralisation des marchés financiers ont contribué à faire supporter par les États les charges d'un endettement qui n'est pas toujours légitime.

Dans le contexte de la crise du Covid, nous avons évoqué enfin l'apparition de « l'argent magique » et de ses conséquences à venir...

Conférence

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Questions-réponses

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Résumé des questions traitées : 

La dette, où va-t-on ?

  1. Grandes institutions financières d'après-guerre
  2. Se financer sur les marchés plutôt que par la fiscalité ou auprès de la Banque centrale
  3. De la dette du Tiers-Monde à la dette de Tout le monde
  4. Prêter, une nécessité pour les détenteurs de capitaux.
  5. Le Club de Paris
  6. Le cas de la Grèce
  7. Des cas d'annulation ou de renégociation : l'Allemagne de l'Ouest
  8. La question des audits
  9. Question des fonds vautours
  10. A la fin, c'est toujours le secteur public qui paie
  11. L'heure de l'argent magique ?

1/ Grandes institutions financières d'après-guerre
Après la crise de 1929 et la deuxième guerre mondiale, les accords de Bretton Woods en 1944 ont fixé les règles et les organisations qui aujourd'hui encore structurent la finance mondiale (FMI, Banque Mondiale) ; comment ces accords nous impactent et comment se sont-ils adaptés depuis leur création ?

Par Éric Toussaint

2/ Se financer sur les marchés plutôt que par la fiscalité ou auprès de la Banque Centrale
On peut comprendre qu'un État emprunte pour la réalisation de projets à long terme, mais il semblerait que bien souvent la dette serve à combler des déficits budgétaires créés par des allègements fiscaux. Il n'y a pas si longtemps, l'État lançait des emprunts auprès des particuliers permettant aux rentiers de confortables rendements (Ex : l'emprunt Giscard) et aujourd'hui il emprunte sur des « marchés financiers » dans des conditions fixées par des agences de notation, est-ce que cela est vraiment plus transparent et anonyme ?

Par Renaud Lambert & Éric Toussaint

3/ De la dette du Tiers-Monde à la dette de Tout le monde
En mars 1989, Claude Julien dénonçait dans le Monde diplomatique le système de la dette qui ne cessait d'augmenter pour les pays les plus endettés par le mécanisme des taux d'intérêt et en 1990 était créé le CADTM, le Comité pour l'Abolition de la Dette du Tiers-Monde. La question de la dette du Tiers Monde était entrée dans le débat public mais quelles réponses ont été données ?

Par Éric Toussaint

4/ Prêter, une nécessité pour les détenteurs de capitaux
On peut tout de même avoir des doutes sur la bonne gestion des pays qui s'endettent et la responsabilité de leurs gouvernements respectifs, si les pays endettés géraient mieux leurs affaires, est-ce que tout n'irait pas mieux ?

Par Renaud Lambert

5/ Le Club de Paris
Le club de Paris créé en 1956 semble être une entité non officielle dans laquelle les bailleurs de fonds décident de restructurer ou non les dettes de pays en difficulté. En quoi ses recommandations sont vraiment suivies d'effet ? A-t-on des exemples d'annulation de dette (write-off) ?

Par Éric Toussaint

6/ Le cas de la Grèce
Dans le cas de la dette de la Grèce, les négociations ont eu lieu avec la « troïka » constituée par le FMI, la BCE et la Commission Européenne, mais aucune dette n'a été reconnue comme illégitime et le gouvernement d'Alexis Tsipras a dû capituler. Quelle est la situation actuelle du pays ? Y avait-il une autre alternative ?

Par Éric Toussaint

7/ Des cas d'annulation ou de renégociation : l'Allemagne de l'Ouest
L'Histoire nous montre pourtant que les institutions financières savent procéder à des révisions de dette : après la première guerre mondiale, le leitmotiv « L'Allemagne paiera » a sans nul doute favorisé l'accès de Hitler au pouvoir, en revanche, après la seconde des décisions ont été prises pour annuler la dette due aux destructions de guerre causée par l'Allemagne ; que peut-on dire de ces décisions ?

Par Renaud Lambert

8/ La question des audits
Les audits citoyens réalisés sur les dettes publiques montrent qu'une part non négligeable de celles-ci pourrait être considérée comme illégitime, et même odieuse dans certains cas. Comment faire valoir ces travaux ? Auprès de quelles instances d'arbitrage ?

Par Éric Toussaint

9/ Question des fonds vautours
Certaines dettes renégociées à la baisse entre un État débiteur et son créancier sont parfois rachetées par des "fonds vautours" qui après une procédure juridique auprès de tribunaux anglo-saxons demandent à nouveau le remboursement de la valeur nominale des titres. Ce fut récemment le cas de l'Argentine du Président Macri qui a accepté de payer en endettant à nouveau son pays. Quelle parade faudrait-il avoir pour répondre à ce type de spéculation ?

Par Éric Toussaint

10/ A la fin, c'est toujours le secteur public qui paie
La crise financière de 2007 dite des "subprime" a été payée par un endettement public qui s'est lui-même traduit en politique d'austérité. Pour relancer l'activité, les banques centrales ont pour leur part injecté des sommes d'argent (quantitative easing) à des taux très bas qui ont surtout permis aux entreprises de continuer à payer des dividendes et de maintenir leur cours en Bourse. Quels risques représente cette situation ?

Par Renaud Lambert

11/ L'heure de l'argent magique ?
Avec la crise du Covid, pour faire face au chômage partiel, aux cessations d'activité, aux urgences sociales et soutenir les entreprises, "l'argent magique" semble couler à flot en Europe. Ces sommes vont-elles se transformer en dette publique auprès de la BCE ? En revanche dans les pays du Sud, l'arrêt de l'économie informelle signifie pour beaucoup une explosion de la pauvreté. Face à cela que devrait faire à votre avis le système financier international ?

Par Éric Toussaint & Renaud Lambert

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