12/01/2021 francesoir.fr  2 min #184103

Un étudiant se défenestre à Lyon, le président de son université appelle à une prise de conscience nationale

Un drame s'est noué samedi dernier à Lyon : à 2 heures du matin, un étudiant en master de Droit s'est jeté par la fenêtre du logement qu'il occupait, au 4e étage d'une résidence universitaire.

Le jeune homme est toujours entre la vie et la mort. Son geste désespéré est une alerte de plus sur la situation de nombreux étudiants en France.

Autant comme un cri du cœur que comme un cri d'alarme, Romain, un autre étudiant de Lyon 3 a mis des mots le jour même sur cette situation.

« Comme tout étudiant, nous sommes en isolement social. Nous n'allons plus à la fac puisque nous sommes en distanciel. Nous n'allons plus au cinéma, café, musée, lieux sociaux où jadis nous pouvions
échanger. Nous restons 24h/24, 7 jr/7 dans nos chambres universitaires mesurant les mêmes dimensions qu'une cellule de prison. Cependant avec le wifi ».

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L'urgence de cellules psychologiques

Lundi, le président de cette même université de Lyon 3 est allé dans le sens de ses étudiants. Interrogé par France Info, Eric Carpano appelle à « une prise de conscience nationale quant à l'urgence de la détresse psychologique des étudiants ».

Angoisse, isolement, précarité, pour lui la priorité absolue est de « mettre en place des cellules d'accompagnement psychologique ».

« Il faut bien comprendre qu'il y a une remise en cause du lien social qui fondait l'université. (...) Il y a une déshumanisation totale de l'université »

Eric Carpano rappelle que la France est largement « en deçà de la moyenne internationale quant à l'accompagnement psychologique par nombre d'étudiants au sein de l'université ».

A l'heure où l'incertitude pèse sur un retour en présentiel initialement annoncé pour le 20 janvier, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche affirme être parfaitement consciente de la détresse des étudiants. Elle annonce le doublement du nombre de psychologues au sein des établissements.

Il est grand temps, tant le post de Romain, parmi d'autres, sonne comme un avertissement :

« Nous sacrifions actuellement notre scolarité, notre santé mentale, notre motivation. Mais pensez bien que vous sacrifiez la prochaine génération »

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