23/02/2021 les-crises.fr  3 min #185973

Anticor menacée : « Sans agrément, nous ne pourrons plus obtenir d'instruction indépendante »

Source :  L'Humanité, Julia Hamlaoui, 15-02-2021

Rencontre avec Eric Alt, vice-président de l'association de lutte contre la corruption, Anticor qui ne cache pas son inquiétude. L'agrément qui lui permet de saisir la justice arrive à échéance le 15 février. Jean Castex qui doit prendre la décision de son renouvellement l'a déjà repoussée à plusieurs reprises et reste pour l'heure silencieux. ENTRETIEN

Votre agrément doit être renouvelé au plus tard le 15 février, quelles seraient les conséquences s'il ne l'était pas ?

ERIC ALT : Nous ne pourrions nous constituer partie civile. En général, si nous intervenons c'est que les affaires sont sensibles, délicates. Si nous perdons notre agrément, dans ces dossiers où le parquet soit est prudent soit a classé l'affaire, nous ne pourrons plus intervenir pour saisir un juge afin d'obtenir une instruction indépendante.

Dans deux affaires relativement célèbres, les affaires Alexis Kohler (le secrétaire général de l'Élysée soupçonné de conflits d'intérêts, NDLR) et Richard Ferrand (le président de l'Assemblée nationale accusé de prises illégales d'intérêts, NDLR), le parquet avait classé le dossier. L'instruction a suivi son cours grâce à l'action d'Anticor. Ce ne sera plus possible.

De la même façon, nous ne pourrions intervenir à l'audience pour porter une parole citoyenne, à côté de celle du parquet. Par exemple, dans l'affaire des achats de votes de Corbeil-Essonnes, il existe un intérêt général qui s'attache à la régularité des élections mais aussi une voie à faire entendre en raison des effets délétères sur le terrain de la corruption.

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« On nous cherche des poux » : Anticor toujours dans l'attente du renouvellement de son agrément

Source :  France Inter, Lorélie Carrive, Charlotte Piret, 12-02-2021

L'agrément qui permet à l'association de saisir la justice n'a toujours pas été renouvelé, plusieurs mois après le dépôt de sa demande. Partie civile dans de nombreux dossiers médiatiques, Anticor craint ne plus pouvoir poursuivre sa lutte contre la corruption.

Fer de lance de la lutte contre la corruption des élus et des hauts fonctionnaires en tout genre, Anticor retient son souffle. L'agrément qui lui permet de saisir la justice expire le 15 février. Et alors que la demande a été déposée il y a plusieurs mois, le gouvernement n'a, jusqu'ici, pas accepté son renouvellement, jugeant insuffisantes les réponses apportées par l'association sur son fonctionnement. « On nous cherche des poux, c'est une évidence », estime la présidente d'Anticor, Elise Van Beneden.

Dossiers politiquement sensibles

Fondée en 2002 dans le but de « réhabiliter le rapport de confiance qui doit exister entre les citoyens et leurs représentants », Anticor s'implique dans des affaires judiciaires en signalant au parquet des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale. À son actif, de  nombreux dossiers impliquant, pêle-mêle, Alstom, le Grand Paris, Mathieu Gallet ou encore Dassault. Récemment, l'association a obtenu la mise en examen de Richard Ferrand, l'ouverture d'une information judiciaire sur un possible conflit d'intérêt d'Alexis Kohler, secrétaire général de l'Élysée. C'est également à la suite de sa plainte que l'actuel garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti est visé par une information judiciaire pour « prises illégales d'intérêt ».

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