01/06/2025 reseauinternational.net  3min #279768

Le Soudan conteste utiliser des armes chimiques

par Réseau Voltaire

Le Département d'État a publié, le 22 mai 2025, le communiqué suivant :
«Le 24 avril 2025, les États-Unis ont décidé, en vertu de la loi de 1991 sur le contrôle et la guerre d'armes chimiques et biologiques (loi sur la responsabilité civile), que le Gouvernement soudanais avait utilisé des armes chimiques en 2024.

Cette décision a été communiquée aujourd'hui au Congrès, ainsi qu'un additif au rapport sur la condition 10 C) du 15 avril 2025 sur le respect de la Convention sur les armes chimiques, qui conclut que le Gouvernement soudanais n'a pas respecté la Convention sur les armes chimiques, à laquelle il est partie. Après une période de notification de 15 jours au Congrès, les États-Unis imposeront des sanctions au Soudan, y compris des restrictions sur les exportations états-uniennes vers le Soudan et sur l'accès aux lignes de crédit du gouvernement des États-Unis.
Les sanctions prendront effet dès la publication d'un avis au Journal fédéral, prévu le 6 juin 2025 ou aux alentours de cette date.

Les États-Unis demandent au Gouvernement soudanais de mettre fin à l'utilisation de toutes les armes chimiques et de s'acquitter des obligations qui lui incombent en vertu de la Convention sur les armes chimiques.
Les États-Unis demeurent pleinement attachés à demander des comptes aux responsables de la prolifération des armes chimiques.
»

Réponse du ministère soudanais des Affaires étrangères

Le Ministère des Affaires étrangères dément catégoriquement les allégations sans fondement qui figurent dans le communiqué publié hier par le Département d'État des États-Unis d'Amérique et selon lesquelles le Gouvernement soudanais aurait utilisé des armes chimiques dans la lutte qu'il mène face à l'agression et à l'invasion que subit le pays. Le Ministère dénonce en outre les mesures que l'administration américaine a annoncé vouloir prendre contre le Soudan sur la base de ces accusations mensongères et dénuées de tout fondement.

Le Ministère exprime sa stupéfaction face à la démarche adoptée par l'administration américaine. Alors même que l'affaire a commencé il y a plusieurs mois par des fuites anonymes dans la presse américaine, les États-Unis se sont abstenus de porter la question devant l'organisme international dûment compétent en l'espèce, à savoir l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sise à La Haye, dont le Soudan et les États-Unis sont tous deux membres - le Soudan occupant par ailleurs à l'heure actuelle un siège au Conseil exécutif de l'Organisation.

La Convention sur les armes chimiques, dont les deux pays sont signataires, définit expressément la procédure à suivre en cas d'allégations ou de préoccupations de ce type. Tout en affirmant que l'emploi présumé d'armes chimiques a eu lieu l'année dernière, les États-Unis n'en ont pas informé l'OIAC, ce qui est pourtant la première chose qu'ils auraient dû faire.

Le Soudan reste déterminé à s'acquitter des obligations que lui impose la Convention, notamment celle de rendre compte régulièrement de ses engagements en la matière et de s'abstenir de produire, de stocker et d'utiliser des armes chimiques. Le Soudan condamne par conséquent toutes mesures unilatérales qui viendraient enfreindre les dispositions de la Convention, en particulier celles prises par une partie dont on sait qu'elle recourt à des allégations mensongères pour menacer la souveraineté, la sécurité et l'intégrité territoriale d'autres États.

source :  Réseau Voltaire

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