09/12/2025 reseauinternational.net  3min #298481

Lutte contre la corruption, chemin vers la solution

par Amal Djebbar

Lorsqu'un pays traverse une période de doute profond, de désillusion et de lassitude envers ses institutions, une question finit toujours par s'imposer : comment croire encore au changement lorsque le cadre politique semble immobile, lorsque les décisions paraissent prises loin des préoccupations quotidiennes, lorsque la parole publique glisse sans laisser de traces ?

Beaucoup ont aujourd'hui la sensation de vivre derrière une paroi de verre, comme dans un aquarium : on voit ceux qui décident, on les entend, même beaucoup trop. Cependant, tout cela passe, car rien ne peut franchir cette montagne qui sépare la population des cercles de décision. Dans ce climat de tyrannie oligarchique, une idée ressurgit : celle de tout remettre à zéro pour retrouver un sens, une cohérence, une colonne vertébrale.

Reconstruire un pays, c'est rebâtir les fondations lorsqu'elles s'écroulent. Redonner de la clarté à un système devenu opaque. Replacer le bien commun au cœur de l'action. Car un pays n'avance que lorsque l'espérance collective dépasse les intérêts personnels. Et c'est précisément là que s'ouvre la plaie la plus sensible : la corruption.

Si la corruption n'est pas éradiquée, à quoi, ça sert les réformes, les grands discours, les solutions  ? À quoi bon rêver d'un nouveau modèle si les rouages demeurent grippés par les mêmes réseaux de copinage, de passe-droits et de privilèges qui circulent en coulisses comme une seconde administration, invisible mais toute-puissante ?

Une nation peut supporter la fatigue, la crise, le doute. Mais, elle ne peut pas supporter longtemps l'injustice organisée. La corruption est un acide lent : elle ne détruit pas d'un coup, elle ronge. Elle abîme la confiance, elle ridiculise l'effort honnête, elle renvoie chacun à l'idée amère que tout se joue ailleurs, loin des règles publiques. Elle s'infiltre dans l'économie, dans la politique, dans les liens sociaux, jusqu'à rendre suspecte la moindre décision collective.

Redresser la France commence donc par un geste simple, toutefois radical : replacer l'intégrité au-dessus des fidélités partisanes, des arrangements, des carrières. Cela exige de repenser la transparence, d'exiger des responsables publics une exemplarité qui ne soit pas un slogan, mais un impératif. Cela implique aussi de sortir d'une culture de l'impunité où l'on pardonne trop facilement parce que «c'est comme ça», parce qu'on a toujours fait ainsi.

Un pays ne se reconstruit pas seulement par de nouvelles lois, mais par un souffle moral retrouvé : la certitude que chacun, du plus modeste au plus puissant, obéit aux mêmes règles et regarde vers le même horizon - un pays où l'effort et le mérite ne sont plus écrasés par les réseaux, et où l'intérêt général redevient la règle, non l'exception. C'est ce socle moral, cette cohérence retrouvée, qui prépare le terrain à une renaissance véritable : lorsque l'éthique et la justice reprennent le pas sur les arrangements et les privilèges, alors la nation peut se redresser pleinement.

Redonner corps à la France, c'est d'abord éliminer tous ces parasites et lutter contre la corruption. Ce n'est qu'à ce moment-là que nous pourrons véritablement mettre en œuvre les solutions qui existent déjà tout autour de nous.

 Amal Djebbar

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