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Volodymyr Zelensky.
L'administration Trump ferait pression sur Zelensky pour qu'il accepte son plan de paix, jugé plus dur par Kiev, notamment concernant la cession de territoires et la centrale de Zaporojié.
L'administration du président américain Donald Trump exerce une pression croissante sur Volodymyr Zelensky afin qu'il accepte les termes du plan de paix élaboré à Washington pour mettre fin au conflit en Ukraine, selon plusieurs responsables ukrainiens, cités par Axios. D'après eux, la Maison Blanche cherche à isoler Zelensky de ses partenaires européens, estimant que cela faciliterait l'obtention de concessions rapides.
Les mêmes sources soulignent un décalage notable entre les positions américaines et européennes. Alors que Washington pousse Kiev à agir sans délai, les capitales européennes encouragent la « prudence » et une approche graduelle. Cette divergence irrite certains membres de l'équipe américaine, pour qui l'Europe constitue désormais l'obstacle principal à la conclusion d'un accord.
Un responsable ukrainien ayant eu accès aux propositions récentes précise que la nouvelle version américaine serait plus exigeante que les précédentes, notamment sur les questions territoriales et le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporojié. Quant aux garanties de sécurité pour l'Ukraine, elles ne seraient pas définies dans le document transmis.
Ce plan discuté depuis la mi-novembre a été au cœur des entretiens menés à Moscou le 2 décembre par l'envoyé spécial du président américain, Steve Witkoff, et le gendre de Trump, Jared Kushner, avec le président russe Vladimir Poutine. La rencontre a duré plusieurs heures.
Après les discussions menées à Moscou, Steve Witkoff et Jared Kushner ont rencontré une délégation ukrainienne conduite par Roustem Oumérov, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense. Ce dernier a indiqué, le 8 décembre, qu'il transmettrait à Volodymyr Zelensky les informations issues de ces échanges.
De son côté, Zelensky avait déjà eu, le 6 décembre, un entretien téléphonique avec Kushner et Witkoff, qu'il a décrit comme « substantiel », tandis qu'Axios l'a défini comme « difficile ». Selon les responsables ukrainiens et américains, cités par ce même média, il a expliqué, lors de cet appel, qu'il n'avait reçu la proposition américaine qu'une heure plus tôt et qu'il n'avait pas encore eu le temps de la lire.
Un responsable américain a jugé cette situation étrange, assurant que Washington avait envoyé la version révisée la veille. Par ailleurs, un responsable ukrainien a précisé que seule une partie des documents avait été transmise dans ce délai, tandis que le reste n'était parvenu à Kiev que peu avant la conversation téléphonique.
Dans la nuit du 8 décembre, Trump a reproché publiquement à Zelensky de ne pas avoir étudié le plan, exprimant sa déception. Face à ces tensions, le représentant permanent des États-Unis auprès de l'OTAN, Matthew Whitaker, a évoqué la possibilité que Trump renonce à poursuivre ses efforts diplomatiques s'il juge la conclusion d'un accord irréalisable.
Paradoxalement, au lieu de parler d'un plan de paix existant, Zelensky a déclaré le 8 décembre que l'Ukraine prépare, en coordination avec les Européens, « sa propre version » d'un plan de paix. Kiev prévoit de présenter à Washington une proposition en 20 points, expurgée des éléments jugés « inacceptables ».