{"157704":{"id":"157704","parent":"157278","time":"1560349741","url":"http:\/\/newsnet.fr\/157704","source":"http:\/\/www.tlaxcala-int.org\/article.asp?reference=26251","category":"documentaires","title":"Soudan : Awadeya, cette vendeuse de th\u00e9 devenue figure de proue de la r\u00e9volution","catalog-images":"4\/newsnet_157704_78d03a.jpg\/newsnet_157704_5ee73d.jpg\/newsnet_157704_f882a8.jpg\/newsnet_157704_b10a46.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_157704_b10a46.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/soudan-awadeya-cette-vendeuse-de-the-devenue-figure-de-proue-de-la-revolution","admin":"newsnet","views":"901","priority":"3","length":"16566","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.tlaxcala-int.org\/biographie.asp?ref_aut=6773&lg_pp=fr\"\u003EAriane Lavrilleux أريان لافريلوكس\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPORTRAIT. Awadeya Mahmoud Koko fait partie de ces milliers de Soudanais qui ont camp\u00e9 devant le QG de l'arm\u00e9e. Elle en est devenue une des ic\u00f4nes et une des chevilles ouvri\u00e8res.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans le groupe de sit-in devant le QG de l'arm\u00e9e, Awadeya est devenue une ic\u00f4ne de la lutte soudanaise. \u00a9 Ariane Lavrilleux\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EElle n'a pas son portrait affich\u00e9 sur un panneau publicitaire g\u00e9ant du sit-in \u003Ca href=\"https:\/\/www.lepoint.fr\/monde\/pour-l-icone-de-la-contestation-au-soudan-la-mobilisation-ne-doit-pas-faiblir-27-04-2019-2309755_24.php\"\u003Ecomme l'\u00e9tudiante et ic\u00f4ne r\u00e9volutionnaire Alaa Salah\u003C\/a\u003E, mais tout le monde sait o\u00f9 la trouver. \u00ab \u00c0 c\u00f4t\u00e9 de la premi\u00e8re tente sur le trottoir, juste apr\u00e8s le portique de fouilles \u00bb, pointe un jeune homme qui vend des falafels, pr\u00e8s d'un amoncellement de parpaings et barbel\u00e9s formant une barricade. Sur un bout de trottoir, quelques nattes et une b\u00e2che d\u00e9limitent le quartier g\u00e9n\u00e9ral d'Awadeya Mahmoud Koko, install\u00e9e depuis plus d'un mois, \u00e0 l'entr\u00e9e du rassemblement qui a provoqu\u00e9 la chute du dictateur \u003Ca href=\"https:\/\/www.lepoint.fr\/tags\/omar-el-bechir\"\u003EOmar el-B\u00e9chir\u003C\/a\u003E, au pouvoir depuis 1989.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003E\u00ab J'ai rencontr\u00e9 des lions d\u00e9termin\u00e9s... \u00bb\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab Le premier jour du sit-in, je n'ai pas rencontr\u00e9 des \u00eatres humains mais de v\u00e9ritables lions d\u00e9termin\u00e9s plus que jamais \u00e0 obtenir leurs droits. J'ai tout de suite su qu'ils avaient besoin de mon aide. Les onze premiers jours, je suis rest\u00e9e jour et nuit pour pr\u00e9parer du th\u00e9, du caf\u00e9 et offrir des zalabeya (boules de beignets sucr\u00e9s) parce que les r\u00e9volutionnaires n'avaient rien \u00e0 boire ni \u00e0 manger \u00bb, raconte Awadeya Mahmoud, drap\u00e9e dans sa thobe \u00e9meraude, robe traditionnelle qui s'enroule autour du corps. \u00ab D\u00e9p\u00eachez-vous ! Prenez l'autre r\u00e9cipient, celui-ci sert \u00e0 la friture ! \u00bb s'\u00e9gosille-t-elle depuis sa chaise en plastique, en tentant de recouvrir l'\u00e9cho des slogans et le vacarme des bouts de ferraille reconvertis en percussions. C'est l'heure de pointe avant la rupture du je\u00fbne du ramadan. Des milliers de Soudanais de Khartoum et ses environs se dirigent vers le centre de la capitale, \u00ab el qyada el ama \u00bb (le quartier g\u00e9n\u00e9ral) transform\u00e9 en vaste campement d'organisations politiques, syndicales et citoyennes. \u00c0 la t\u00eate de la plus grande cuisine du sit-in, Awadeya Mahmoud supervise la production de 5 000 repas d'iftar (repas de la rupture du je\u00fbne au coucher du soleil) qui seront distribu\u00e9s gratuitement sur place. Nourrir les manifestants, affaiblis par le je\u00fbne et les chaleurs \u00e9crasantes du mois de mai, est devenu crucial pour maintenir la mobilisation. D'autant que le conseil militaire de transition fait tra\u00eener les n\u00e9gociations avec l'opposition civile \u003Ca href=\"https:\/\/www.lepoint.fr\/monde\/soudan-reprise-attendue-des-negociations-sur-la-composition-de-l-instance-de-transition-19-05-2019-2313553_24.php#xtmc=soudan&xtnp=1&xtcr=1\"\u003Een misant sur un \u00e9puisement des forces r\u00e9volutionnaires\u003C\/a\u003E. Awadeya Mahmoud ne quitte son poste de commande que quelques heures par nuit, pour rentrer dans sa maison en terre battue, d'un quartier populaire de Khartoum. Elle a m\u00eame convaincu son mari apolitique, au d\u00e9part sceptique, de la n\u00e9cessit\u00e9 \u00ab de venir aider les manifestants par tous les moyens, m\u00eame les plus simples comme le chant \u00bb. Il s'est finalement m\u00eal\u00e9 aux groupes qui scandent en boucle \u00ab \u00c0 bas le r\u00e9gime militaire ! Il n'est pas encore tomb\u00e9 ! Qu'il tombe, un point c'est tout \u00bb. \u00c0 56 ans, Awadeya Mahmoud Koko est convaincue que son obstination reste la meilleure arme pour d\u00e9fier un des \u00c9tats policiers les plus r\u00e9pressifs du monde.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAwadeya donne des instructions pour pr\u00e9parer la coupure du je\u00fbne. \u00a9 Ariane Lavrilleux\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EEn guerre contre la \u00ab kasha \u00bb, le harc\u00e8lement policier\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EN\u00e9e dans les montagnes nubiennes, elle est enfant lorsque \u003Ca href=\"http:\/\/www.saisjournal.org\/posts\/conflict-in-south-kordofan\"\u003Ela premi\u00e8re guerre civile \u00e9clate dans sa r\u00e9gion natale du Sud-Kordofan\u003C\/a\u003E (1955-1972) et que sa famille d\u00e9cide de s'installer \u00e0 Khartoum. Les premi\u00e8res manifestations auxquelles elle participe m\u00e8nent \u00e0 la r\u00e9volution de 1985 et \u00e0 la chute du tyran de l'\u00e9poque (Gaafar Nimeiry). Apr\u00e8s ce coup d'\u00c9tat sans effusion de sang, l'\u00e9conomie du pays d\u00e9visse. Jeune mari\u00e9e, Awadeya retourne dans les rues de la capitale, mais cette fois, pour trouver de quoi nourrir sa nouvelle famille. Arm\u00e9e de tabourets, verres et th\u00e9i\u00e8re, elle commence sur les art\u00e8res de la capitale \u00ab le travail le plus simple et exigeant le moins d'investissement \u00bb. C'\u00e9tait sans compter avec les services de s\u00e9curit\u00e9 et leur obsession du contr\u00f4le de l'espace public, allant crescendo avec la prise de pouvoir d'el-B\u00e9chir en 1989. \u00ab Ils organisaient r\u00e9guli\u00e8rement des descentes et saisissaient mes ustensiles. Quand j'essayais de les r\u00e9cup\u00e9rer, ils me faisaient payer des amendes \u00bb, d\u00e9taille calmement Awadeya. \u00ab La kasha \u00e9tait notre probl\u00e8me principal \u00bb, ajoute-t-elle pour d\u00e9finir cette oppression polici\u00e8re, en reprenant le mot qui d\u00e9signait dans son enfance les campagnes de rapatriements forc\u00e9s des Soudanais vers leurs zones rurales d'origine, sur fond de pr\u00e9jug\u00e9s racistes*.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00c0 mesure que les prix et la pauvret\u00e9 montent en fl\u00e8che, l'expression \u00ab set el chey \u00bb (litt\u00e9ralement \u00ab femme au th\u00e9 \u00bb en arabe) se banalise tout en prenant une connotation d\u00e9valorisante aux yeux de la majorit\u00e9 conservatrice des Soudanais. Victimes d'humiliations publiques et de tabassages par la police, leur sort suscite peu d'\u00e9moi. \u00ab Aucun des syndicats de travailleurs ne les d\u00e9fendait, car ils s'int\u00e9ressaient plus \u00e0 travailler avec le gouvernement qu'\u00e0 porter la voix du peuple ; donc, j'ai d\u00e9cid\u00e9 de m'en charger \u00bb, raconte Awadeya Mahmoud. Ainsi est n\u00e9e la premi\u00e8re coop\u00e9rative de Femmes vendeuses de nourriture et de th\u00e9, \u00e0 Khartoum. En plus du soutien l\u00e9gal offert \u00e0 ses membres, elle n'h\u00e9site pas \u00e0 s'inviter dans les bureaux des autorit\u00e9s locales pour r\u00e9cup\u00e9rer leurs outils de travail : \u00ab Quand ils me voyaient d\u00e9barquer en tant que pr\u00e9sidente de l'Union des femmes, j'obtenais gain de cause \u00bb, assure-t-elle.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_157704_f882a8.jpg\" \/\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00a9 Ariane Lavrilleux\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EQuatre ans de prison\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAlors que sa coop\u00e9rative s'agrandit, ses affaires en revanche tournent mal. Lourdement endett\u00e9e apr\u00e8s avoir voulu diversifier ses activit\u00e9s en investissant dans des tuk-tuk, elle est condamn\u00e9e \u00e0 quatre ans de prison en 2007. Le Code p\u00e9nal soudanais (en partie h\u00e9rit\u00e9 du code colonial mis en place par l'ancien occupant britannique) pr\u00e9voit dans son article 243 que les personnes endett\u00e9es peuvent \u00eatre emprisonn\u00e9es si elles ne parviennent pas \u00e0 rembourser leur cr\u00e9diteur. La prison ne freine en rien ses ardeurs d'activiste. Derri\u00e8re les barreaux, elle ouvre un magasin autant pour aider ses cod\u00e9tenues que pour tuer le temps.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELib\u00e9r\u00e9e mais contrainte de vendre sa maison pour payer ses dettes, elle revient sur le devant de la sc\u00e8ne. En 2013, elle devient la pr\u00e9sidente de l'Union polyvalente des coop\u00e9ratives pour femmes de l'\u00c9tat de Khartoum (Multi-purpose Cooperative Union for Women in Khartoum State). Trois centres sont cr\u00e9\u00e9s dans la capitale ainsi que ses deux villes voisines Omdurman et Bahri. Cette nouvelle union qui regroupait 13 associations au d\u00e9part en rassemble aujourd'hui 20, comptant pr\u00e8s de 27 000 membres selon les statistiques d'Awadeya Mahmoud. Au-del\u00e0 du soutien sororal, ces centres offrent des cours de cuisine, de fabrication de fromage ou encore de m\u00e9canique automobile. \u00ab Nous voulons que les femmes acqui\u00e8rent d'autres comp\u00e9tences que le service du th\u00e9 ; nous avons des enfants qui ont \u00e9tudi\u00e9 \u00e0 l'universit\u00e9, peuvent nous transmettre leurs connaissances et ainsi d\u00e9velopper le pays, \u00e0 la diff\u00e9rence d'Omar el-B\u00e9chir qui a laiss\u00e9 le pays stagner pendant trois d\u00e9cennies \u00bb, explique Fa\u00efza Abdallah, 45 ans, une des premi\u00e8res membres de l'Union et soutien d'Awadeya Mahmoud. Sa r\u00e9ussite remonte jusqu'aux oreilles du secr\u00e9taire d'\u00c9tat am\u00e9ricain de \u003Ca href=\"https:\/\/www.lepoint.fr\/tags\/barack-obama\"\u003EBarack Obama\u003C\/a\u003E, \u003Ca href=\"https:\/\/www.lepoint.fr\/tags\/john-kerry\"\u003EJohn Kerry\u003C\/a\u003E, qui lui remet en 2016 \u003Ca href=\"https:\/\/www.emirates247.com\/lifestyle\/tea-lady-s-journey-from-sudan-to-white-house-2016-04-29-1.628730\"\u003Ele prix de la \u00ab Femme de Courage \u00bb\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00a9 Ariane Lavrilleux\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003E\u00ab Ils m'appellent la m\u00e8re de la r\u00e9volution \u00bb\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab C'est ma m\u00e8re ! Je l'admire, car elle vient m\u00eame malade pour aider notre R\u00e9volution \u00bb, lance Nesr el Din Terab, jeune travailleur journalier qui a travers\u00e9 la ville et le Nil pour prendre son tour d'agent de s\u00e9curit\u00e9 \u00e0 l'entr\u00e9e. Les fils biologiques d'Awadeya Mahmoud creusent les mines loin de Khartoum, mais ici \u00ab tout le monde m'appelle la m\u00e8re de la r\u00e9volution, ou parfois la m\u00e8re des Kandakat \u00bb en r\u00e9f\u00e9rence au surnom des Reines nubiennes du Royaume de Kush. Cette m\u00e8re de quatre enfants, qui a d\u00fb renoncer \u00e0 l'achat de m\u00e9dicaments hors de prix pour elle, a r\u00e9ussi en quelques jours \u00e0 r\u00e9colter pr\u00e8s de 14 000 livres soudanaises (280 dollars) \u00e0 travers son Union de femmes. Une somme presque dix fois \u00e9quivalente au salaire d'un employ\u00e9 qui va alimenter la caisse du sit-in g\u00e9r\u00e9e par l'Association des professionnels soudanais (SPA), \u00e0 la pointe de la contestation depuis d\u00e9cembre 2018.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EPlaider la cause des travailleuses\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00c9galement membre \u00e0 part enti\u00e8re de la SPA, Awadeya Mahmoud entend plaider la cause des travailleuses de rue au sein m\u00eame des futures instances du r\u00e9gime : \u00ab Je veux un si\u00e8ge soit dans le gouvernement civil, soit au parlement, afin d'\u00eatre au plus proche des lieux de prise de d\u00e9cision et m'assurer que les femmes obtiennent leurs droits. \u00bb Sa premi\u00e8re mesure sera de supprimer le fameux article 243 qui l'avait jet\u00e9e en prison aux c\u00f4t\u00e9s de milliers d'autres femmes. La liste des futures nominations est toujours l'objet d'intenses tractations \u00e0 huis clos. Un cadre de la SPA confie n\u00e9anmoins qu'une premi\u00e8re liste n'incluait \u00ab que 40 % de femmes ministres, ce qui refl\u00e8te tristement un manque de volont\u00e9 politique \u00bb. Alors que les Soudanaises \u00e9taient en premi\u00e8re ligne, parfois m\u00eame majoritaires dans les manifestations de ces cinq derniers mois, leur participation politique ne semble pas acquise pour tous. \u00ab Je suis optimiste, car \u00e0 la diff\u00e9rence de la r\u00e9volution de 1985, tout le \u003Ca href=\"https:\/\/www.lepoint.fr\/tags\/soudan\"\u003ESoudan\u003C\/a\u003E est mobilis\u00e9 cette fois. Le futur pr\u00e9sident n'aura pas d'autre choix que d'\u00eatre juste avec les femmes et les hommes \u00bb, veut croire Awadeya Mahmoud en rejetant un pan de son voile derri\u00e8re ses \u00e9paules. Sur le sit-in, les attaques meurtri\u00e8res de manifestants le 13 mai dernier par des forces de s\u00e9curit\u00e9 ont mis \u00e0 mal \u003Ca href=\"https:\/\/www.lepoint.fr\/afrique\/soudan-hemetti-ce-general-criminel-qui-voudrait-profiter-de-la-revolution-14-05-2019-2312514_3826.php#xtmc=soudan&xtnp=1&xtcr=3\"\u003Eles espoirs d'une transition totalement pacifique et rapide\u003C\/a\u003E. Avec deux r\u00e9volutions \u00e0 son actif, Awadeya veut rassurer les pessimistes. Pour elle, il y a un signe qui ne trompe pas : la fameuse \u00ab kasha \u00bb polici\u00e8re, qui a surv\u00e9cu \u00e0 travers les r\u00e9gimes, a disparu des rues de Khartoum depuis le d\u00e9but de la r\u00e9volution. Le signe d'une nouvelle \u00e8re sans retour en arri\u00e8re possible.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E* Jok Madut Jok dans son livre \u003Ca href=\"https:\/\/books.google.com.eg\/books?id=_umFCgAAQBAJ&pg=PT16&lpg=PT16&dq=sudanese+word+kasha&source=bl&ots=zSnycj0Xhk&sig=ACfU3U1tq_29wslCD5FwRdYlraz5URiOGg&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwjZopPmz5_iAhVjMewKHc6vA94Q6AEwB3oECAkQAQ#v=onepage&q=kasha&f=false\"\u003E\u00ab Sudan. Race, religion and violence \u00bb\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECourtesy of \u003Ca href=\"https:\/\/www.lepoint.fr\"\u003ELe Point\u003C\/a\u003E\u003Cbr \/\u003E\nSource: \u003Ca href=\"https:\/\/www.lepoint.fr\/afrique\/soudan-awadeya-cette-vendeuse-de-the-devenue-figure-de-proue-de-la-revolution-22-05-2019-2314275_3826.php\"\u003Elepoint.fr\u003C\/a\u003E\u003Cbr \/\u003E\nPublication date of original article: 22\/05\/2019\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.tlaxcala-int.org\/article.asp?reference=26251\"\u003Etlaxcala-int.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":{"parent_art":[{"title":"Soudan : le dirigeant Madani Abbas touch\u00e9 lors de la dispersion du sit-in","url":"http:\/\/newsnet.fr\/apicom\/id:157278,json:1"}]}}}