{"159014":{"id":"159014","parent":"0","time":"1562853582","url":"http:\/\/newsnet.fr\/159014","source":"http:\/\/reporterre.net\/REP-L-agriculture-a-Baltimore-entre-travail-social-et-renovation-urbaine","category":"R\u00e9seau social","title":"\u00c0 Baltimore, les quartiers pauvres renaissent gr\u00e2ce aux fermes urbaines","catalog-images":"4\/newsnet_159014_dda393.jpg\/newsnet_159014_0a8205.jpg\/newsnet_159014_a800a2.jpg\/newsnet_159014_a418c4.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_159014_a418c4.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/a-baltimore-les-quartiers-pauvres-renaissent-grace-aux-fermes-urbaines","admin":"newsnet","views":"497","priority":"1","length":"8565","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003ELa ville du Maryland, l'une des plus pauvres et plus violentes des \u00c9tats-Unis, compte une vingtaine de fermes urbaines, qui lui permettent de se d\u00e9barrasser de ses friches industrielles tout en luttant contre la malnutrition.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003E\u003Ci\u003EBaltimore (Maryland, \u00c9tats-Unis d'Am\u00e9rique), reportage\u003C\/i\u003E|\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E22 % de la population sous le seuil de pauvret\u00e9, pour une moyenne nationale de 13 %. Un taux de 50 homicides pour 100.000 habitants, 10 fois sup\u00e9rieur aux chiffres nationaux. Bienvenue \u00e0 Baltimore, la m\u00e9tropole au titre peu enviable de ville la plus dangereuse des \u00c9tats-Unis.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPourtant, apr\u00e8s des ann\u00e9es d'abandon et de stagnation, l'agglom\u00e9ration la plus peupl\u00e9e du Maryland, environ 600.000 habitants, se rel\u00e8ve petit \u00e0 petit. Si les investisseurs privil\u00e9gient encore le port, qui a fait jadis la renomm\u00e9e de \u003Ci\u003E\u00ab Charm City \u00bb,\u003C\/i\u003E pour des projets de r\u00e9novation lucratifs, certains ont d\u00e9cid\u00e9 de s'occuper des quartiers les plus pauvres.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est le cas de la Farm Alliance of Baltimore. Cr\u00e9\u00e9 \u00e0 l'automne 2011, ce r\u00e9seau de fermes urbaines compte d\u00e9sormais 17 membres. Des exploitations toutes install\u00e9es sur d'anciennes friches industrielles, d'un demi-hectare pour la plus petite et jusqu'\u00e0 quatre hectares pour la plus grande.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab Ici, \u00e0 Homestead, les gens sont contents de voir qu'on v\u00e9g\u00e9talise la ville. C'est toujours mieux que la d\u00e9charge sauvage qu'il y avait avant \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEntre un lyc\u00e9e \u00e0 l'abandon et des entrep\u00f4ts qui ont connu des jours meilleurs, la Real Food Farm : 3,2 hectares de verdure au milieu de Clifton Park, \u00e0 cheval sur les quartiers de Homestead et de Berea. La zone, plus connue pour \u00eatre le d\u00e9cor de la s\u00e9rie \u003Ci\u003EThe Wire\u003C\/i\u003E [\u003Ci\u003ESur \u00e9coute\u003C\/i\u003E, dans la version fran\u00e7aise] que pour ses plantations de l\u00e9gumes, a d'ailleurs \u00e9t\u00e9 class\u00e9e secteur prioritaire \u00e0 restaurer en f\u00e9vrier dernier par la mairie.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_159014_dda393.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELa Real Food Farm repr\u00e9sente 3,2 hectares de verdure au milieu de Clifton Park, \u00e0 cheval sur les quartiers de Homestead et de Berea.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EOuverte en 2009, cette ferme \u00e0 but non lucratif n'a pas attendu les projets de la municipalit\u00e9 pour se mettre au travail. \u003Ci\u003E\u00ab Le voisinage aime ce qu'on fait ici \u00bb,\u003C\/i\u003E se f\u00e9licite Stuart. Le trentenaire \u00e0 la barbe hirsute et \u00e0 la chemise de flanelle est responsable de la ferme depuis quatre mois, mais travaille pour le r\u00e9seau depuis cinq ans. \u003Ci\u003E\u00ab Ici, \u00e0 Homestead, les gens sont contents de voir qu'on v\u00e9g\u00e9talise la ville. C'est toujours mieux que la d\u00e9charge sauvage qu'il y avait avant. \u00bb\u003C\/i\u003E L'initiative permet aussi de changer les mentalit\u00e9s \u00e0 propos du quartier. Beaucoup de b\u00e9n\u00e9voles occasionnels viennent des universit\u00e9s alentour, situ\u00e9es dans des quartiers plus chics. Une fa\u00e7on de les sortir de leur zone de confort.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EUne maison abandonn\u00e9e du quartier de Homestead.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EUne d\u00e9couverte qui se fait souvent plus t\u00f4t pour de nombreux petits Baltimoriens. Plusieurs fois par semaine, les exploitations de la Farm Alliance re\u00e7oivent des \u00e9l\u00e8ves d'\u00e9coles primaires et de coll\u00e8ges de la ville. \u003Ci\u003E\u00ab Un bon moyen pour les reconnecter avec ce qu'ils mangent au quotidien \u00bb,\u003C\/i\u003E d'apr\u00e8s le manager. Surtout dans un pays o\u00f9 agriculture rime plus avec champ de ma\u00efs du Midwest et Monsanto qu'avec permaculture et l\u00e9gumes bios.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab C'est rare de voir des noirs et des blancs ensemble par ici et c'est vraiment bien \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESi l'initiative plait et essaye tant bien que mal d'associer les habitants du quartier, cela n'a pas toujours \u00e9t\u00e9 le cas, d'apr\u00e8s Kaitlyn Harper. La jeune femme de 28 ans est doctorante en sant\u00e9 publique et nutrition \u00e0 l'universit\u00e9 Johns-Hopkins de Baltimore. \u003Ci\u003E\u00ab Au d\u00e9but, ces lieux fonctionnaient en vases clos, sans tenir compte de l'avis des habitants ni les int\u00e9grer au projet \u00bb,\u003C\/i\u003E explique la chercheuse. Mais depuis 2011 et la cr\u00e9ation du r\u00e9seau Farm Alliance, la logique a chang\u00e9. \u003Ci\u003E\u00ab C'est devenu un vrai travail de justice sociale. D\u00e9sormais, les fermes emploient des jeunes adultes et des adolescents d'ici \u00bb,\u003C\/i\u003E se f\u00e9licite celle qui est aussi b\u00e9n\u00e9vole de l'exploitation de Clifton Park.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECharlie est l'un de ces jeunes. \u00c0 21 ans, il passait ses journ\u00e9es \u00e0 errer dans l'attente de jours meilleurs. \u003Ci\u003E\u00ab Je suis l\u00e0 depuis quatre mois en service civique\u003C\/i\u003E, confie le jeune homme. \u003Ci\u003ECe qu'ils font ici aide vraiment la communaut\u00e9. Pour une fois, tout le monde travaille ensemble, c'est rare de voir des noirs et des blancs ensemble par ici et c'est vraiment bien. \u00bb\u003C\/i\u003E Depuis qu'il a commenc\u00e9, de plus en plus de ses amis se renseignent pour venir le rejoindre au travail.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_159014_0a8205.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003E\u00c0 la Real Food Farm.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EAlors ce r\u00e9seau, unique organe d'int\u00e9gration et de r\u00e9novation urbaine ? Pas du tout, assure Justin, un autre jeune de Baltimore qui travaille aussi \u00e0 la ferme. \u003Ci\u003E\u00ab Une partie de ce qu'on r\u00e9colte va \u00e0 des associations caritatives et le reste est vendu \u00e0 bas prix dans des quartiers o\u00f9 les gens n'ont pas forc\u00e9ment acc\u00e8s \u00e0 ce type de produits. \u00bb\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est l'autre gros objectif de la Farm Alliance. Rendre accessible des produits bios de qualit\u00e9 au plus grand nombre. 23 % des Baltimoriens et Baltimoriennes souffrent d'ins\u00e9curit\u00e9 alimentaire et un quart des habitants de la ville habite dans un d\u00e9sert alimentaire. C'est-\u00e0-dire, d\u00e9pourvus d'acc\u00e8s \u00e0 des supermarch\u00e9s proposant des produits sains et abordables. Sans autre choix, ils se tournent souvent vers les options bon march\u00e9 \u00e0 proximit\u00e9, les \u003Ci\u003Efast food,\u003C\/i\u003E d'apr\u00e8s l'\u00e9tude de l'association Saint-Vincent de Paul Baltimore.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab C'est le march\u00e9 le plus pr\u00e8s et le seul endroit dans le quartier o\u00f9 on peut acheter des l\u00e9gumes dignes de ce nom \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour distribuer les l\u00e9gumes, tous les mercredis, Taylor et Charlie chargent le camion de la Real Food Farm de laitue, m\u00fbres, betteraves et autres produits frais. Direction le Farmer's Market de Govanstown. Un autre quartier difficile. Malgr\u00e9 la chaleur \u00e9touffante qui r\u00e8gne l'\u00e9t\u00e9 dans le Maryland, l'op\u00e9ration est un succ\u00e8s garanti \u00e0 chaque fois et le camion revient toujours \u00e0 vide.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_159014_a800a2.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELe camion de la Real Food Farm.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003E\u00ab Je viens ici toutes les semaines. C'est le march\u00e9 le plus pr\u00e8s et le seul endroit dans le quartier o\u00f9 on peut acheter des l\u00e9gumes dignes de ce nom \u00bb,\u003C\/i\u003E confie Ashley, la trentaine juste pass\u00e9e, en repartant avec du chou fris\u00e9 et des m\u00fbres sous le bras, cadeau de la maison. \u003Ci\u003E\u00ab Gr\u00e2ce aux jetons du march\u00e9, ce n'est vraiment pas cher \u00bb,\u003C\/i\u003E ench\u00e9rit la cliente.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_159014_a418c4.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003EAshley.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELes jetons, c'est l'autre initiative de la Farm Alliance, qui a mis en place d\u00e8s 2012, le programme \u003Ci\u003E\u00ab double dollars \u00bb\u003C\/i\u003E. Les gens peuvent \u00e9changer leurs coupons alimentaires contre les jetons avec un taux de change imbattable. Pour 10 $ de coupons, 20 $ de jetons du march\u00e9. D'apr\u00e8s l'\u00c9tat du Maryland, presque 26 % des foyers de Baltimore re\u00e7oivent des coupons alimentaires.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELes jetons.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EEn plus des 17 fermes urbaines, la ville compte plus de 75 jardins communautaires, une progression constante depuis dix ans.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/reporterre.net\/REP-L-agriculture-a-Baltimore-entre-travail-social-et-renovation-urbaine\"\u003Ereporterre.net\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}