{"163096":{"id":"163096","parent":"0","time":"1571287147","url":"http:\/\/newsnet.fr\/163096","source":"http:\/\/reseauinternational.net\/la-russie-et-lunion-europeenne-1ere-partie\/","category":"documentaires","title":"La Russie et l'Union Europ\u00e9enne (1\u00e8re partie)","catalog-images":"1\/newsnet_163096_ac5ebb.jpg\/newsnet_163096_0444a2.gif","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_163096_ac5ebb.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/la-russie-et-l-union-europeenne-1ere-partie","admin":"newsnet","views":"514","priority":"3","length":"25823","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003E\u003Cb\u003Epar Vladislav B. Sotirović.\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EApr\u00e8s la fin de l'URSS en 1991, la Russie, \u00e0 l'\u00e9poque affaiblie et isol\u00e9e, devenait un domaine d'investigation et d'\u00e9tudes moins populaire qu'\u00e0 l'\u00e9poque de la guerre froide. Cependant, depuis 2004, la Russie est \u00ab de retour \u00bb dans l'ar\u00e8ne politique mondiale depuis que Moscou a rejet\u00e9 le jeu de la politique europ\u00e9enne de voisinage avec l'Union Europ\u00e9enne. Ceux qui soutenaient que la Russie \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 hors de propos dans la politique mondiale depuis 2004 ont d\u00fb se rendre compte de leur erreur de jugement.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAujourd'hui, la Russie est de retour en tant que grande puissance militaire, \u00e9conomique et politique dot\u00e9e d'\u00e9normes ressources \u00e9nerg\u00e9tiques...(1). La r\u00e9cup\u00e9ration de la puissance mondiale de la Russie a, en fait, commenc\u00e9 par une politique de confiance en soi de Moscou envers l'UE et son appareil bureaucratique \u00e0 Bruxelles. N\u00e9anmoins, l'UE reste l'un des principaux partenaires strat\u00e9giques de la Russie et vice versa.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELa politique orientale de l'UE et la Russie\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'\u00e9largissement \u00e0 l'Est de l'UE en 2004 a fait entrer dans l'UE huit \u00c9tats qui, avant 1991, \u00e9taient sous l'influence du bloc sovi\u00e9tique pendant la guerre froide ou \u00e9taient des r\u00e9publiques sovi\u00e9tiques (les \u00c9tats baltes). Le futur \u00e9largissement pr\u00e9vu de l'UE peut encore augmenter ce nombre. Ces \u00c9tats veillent d\u00e9j\u00e0 \u00e0 ce que Bruxelles soit plus impliqu\u00e9e dans la politique de son flanc oriental frontalier avec la Russie qu'auparavant, comme l'a clairement d\u00e9montr\u00e9, par exemple, l'intervention flagrante de l'UE lors de l'\u00e9lection pr\u00e9sidentielle ukrainienne de 2004 et en particulier lors de la crise politique de 2014 dans ce pays.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa F\u00e9d\u00e9ration de Russie et l'UE sont des partenaires majeurs dans un certain nombre de domaines cl\u00e9s, notamment l'\u00e9conomie, l'\u00e9nergie et les aspects int\u00e9rieurs et ext\u00e9rieurs de la s\u00e9curit\u00e9. En principe, il existe un partenariat strat\u00e9gique entre l'UE et la Russie(2). En 2004, les relations de l'UE avec les \u00c9tats voisins ont \u00e9t\u00e9 rassembl\u00e9es dans le cadre de la politique europ\u00e9enne de voisinage, dont les objectifs formels \u00e9taient de partager les avantages potentiels de l'\u00e9largissement de 2004 vers l'Est avec les pays voisins sans offrir une perspective formelle de l'adh\u00e9sion \u00e0 l'UE, et de mani\u00e8re \u00e0 pr\u00e9venir l'\u00e9mergence de lignes de division marqu\u00e9es entre \u00c9tats membres et \u00c9tats tiers, et \u00e0 renforcer la s\u00e9curit\u00e9 dans la r\u00e9gion entourant l'UE en pr\u00e9venant l'influence significative de la Russie dans ces pays. Le projet couvrait \u00e0 l'origine l'Arm\u00e9nie, l'Azerba\u00efdjan, la Bi\u00e9lorussie, la G\u00e9orgie, l'Ukraine et la Moldavie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa politique europ\u00e9enne de voisinage \u00e9tait particuli\u00e8rement orient\u00e9e vers la Bi\u00e9lorussie - un pays \u00e9troitement li\u00e9 \u00e0 la F\u00e9d\u00e9ration de Russie(3). Cependant, elle ne couvrait pas la Russie, bien qu'il ait \u00e9t\u00e9 convenu entre Bruxelles et Moscou que leurs relations mutuelles seraient d\u00e9velopp\u00e9es de mani\u00e8re incoh\u00e9rente avec le projet. En d'autres termes, l'UE souhaitait impliquer la Russie depuis 2004 dans le partenariat de la politique europ\u00e9enne de voisinage(4), mais la Russie a rejet\u00e9 cette proposition car cette politique \u00e9tait clairement per\u00e7ue comme une politique anti-russe et g\u00e9opolitiquement pro-OTAN\/\u00c9tats-Unis(5).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'UE a donc commenc\u00e9 \u00e0 d\u00e9velopper un partenariat strat\u00e9gique avec la Russie conduisant \u00e0 une coop\u00e9ration dans plusieurs domaines importants en termes de s\u00e9curit\u00e9, comme le terrorisme international et la criminalit\u00e9 internationale, et \u00e0 la r\u00e9duction et la non-prolif\u00e9ration des armes de destruction massive. En d'autres termes, dans le cadre de la politique europ\u00e9enne de voisinage, un ensemble de politiques et de priorit\u00e9s a \u00e9t\u00e9 \u00e9tabli pour les \u00c9tats non membres de l'UE anciens \u00c9tats l'Union Sovi\u00e9tique de l'Ouest, ainsi que pour les \u00c9tats du bassin m\u00e9diterran\u00e9en et d'Afrique du Nord. Parall\u00e8lement, Bruxelles a continu\u00e9 \u00e0 d\u00e9velopper les relations de l'UE avec la Russie sur la base de l'accord de partenariat et de coop\u00e9ration sign\u00e9 en 2004 et entr\u00e9 en vigueur en d\u00e9cembre 1997(6). L'accord a \u00e9t\u00e9 compl\u00e9t\u00e9 par les Quatre Espaces Communs et les feuilles de route correspondantes.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa Bi\u00e9lorussie a \u00e9t\u00e9 en fait un cas tr\u00e8s ambigu dans les relations UE-Russie apr\u00e8s la fin de la guerre froide, mais surtout depuis l'\u00e9largissement de l'UE en 2004. La Bi\u00e9lorussie a d'abord \u00e9t\u00e9 identifi\u00e9e par Bruxelles comme \u00e9tant concern\u00e9e par la politique europ\u00e9enne de voisinage, mais le pays est rapidement devenu inadmissible \u00e0 participer \u00e0 ce programme en raison des objections officielles et politiques de l'UE aux droits humains et aux pratiques politiques autoritaires pr\u00e9sum\u00e9es du pr\u00e9sident bi\u00e9lorusse. En cons\u00e9quence, des sanctions \u00e9conomiques et des restrictions aux d\u00e9placements des dirigeants politiques bi\u00e9lorusses vers l'UE ont \u00e9t\u00e9 introduites et le soutien de l'UE a vis\u00e9 principalement \u00e0 provoquer une nouvelle r\u00e9volution de couleur en Bi\u00e9lorussie sous la propagande de la promotion de la soci\u00e9t\u00e9 civile et de la d\u00e9mocratie lib\u00e9rale.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EToutefois, l'annonce par l'UE en 2009 de l'inclusion de la Bi\u00e9lorussie dans le Partenariat Oriental, suivie de la lev\u00e9e des sanctions \u00e9conomiques par Bruxelles, a suscit\u00e9 de vives objections de la part de Moscou, la Russie consid\u00e9rant la Bi\u00e9lorussie comme faisant partie de sa sph\u00e8re d'influence hors de celles de l'OTAN et de l'UE.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa position officielle du gouvernement \u00e0 Minsk a mis l'accent sur la politique du pays qui consiste \u00e0 entretenir de bonnes relations politiques et \u00e9conomiques avec l'UE et la Russie(7).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPla\u00e7ant tous les \u00c9tats europ\u00e9ens non membres de l'Union Europ\u00e9enne qui ont succ\u00e9d\u00e9 \u00e0 l'Union Sovi\u00e9tique dans le m\u00eame panier qu'un groupe d'\u00c9tats non europ\u00e9ens, la politique europ\u00e9enne de voisinage pr\u00e9sentait plusieurs caract\u00e9ristiques qui ont rendu difficile l'adh\u00e9sion de la Russie lorsqu'elle a \u00e9t\u00e9 lanc\u00e9e apr\u00e8s l'\u00e9largissement de l'UE en mai 2004, car elle laissait entendre qu'en proposant son inclusion dans cette politique, l'UE avait peut-\u00eatre mal compris l'agenda russe pour au moins trois raisons cruciales :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- L'initiative a \u00e9t\u00e9 formul\u00e9e unilat\u00e9ralement par Bruxelles et, par cons\u00e9quent, la Russie \u00e9tait l'objet de la politique plut\u00f4t que le coauteur d'une strat\u00e9gie commune visant \u00e0 stabiliser les nouvelles fronti\u00e8res orientales de l'UE.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- La nature bilat\u00e9rale de la politique europ\u00e9enne de voisinage ne sugg\u00e8re pas une approche r\u00e9gionale que la Russie contribuerait \u00e0 partager \u00e0 l'avenir.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- La Russie n'\u00e9tait pas satisfaite d'\u00eatre plac\u00e9e dans la m\u00eame cat\u00e9gorie que des \u00c9tats ayant clairement moins de pouvoir et de statut dans la r\u00e9gion.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn ce qui concerne la politique orientale de l'UE \u00e0 l'\u00e9gard des relations avec la Russie, une autre approche aurait pu \u00eatre la cr\u00e9ation d'un cadre r\u00e9gional et multilat\u00e9ral pour la stabilisation et le d\u00e9veloppement de l'Europe de l'Est non membre de l'UE, \u00e0 \u00e9laborer en consultation avec la Russie et d'autres \u00c9tats r\u00e9gionaux. Toutefois, une telle approche n'a pas \u00e9t\u00e9 s\u00e9rieusement prise en consid\u00e9ration par Bruxelles et elle aurait probablement \u00e9t\u00e9 inacceptable pour la majorit\u00e9 des nouveaux \u00c9tats membres en premi\u00e8re ligne de la fronti\u00e8re UE-Russie, surtout si l'on consid\u00e8re les \u00c9tats baltes et la Pologne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EN\u00e9anmoins, une telle proposition aurait pu \u00eatre comprise comme faisant de pays comme la Moldavie ou l'Ukraine les objets des machinations conjointes UE-Russie qui deviendraient dans ce cas les acteurs dominants et aurait pu \u00eatre consid\u00e9r\u00e9e comme le sacrifice des droits souverains de ces pays et de tous les autres pays post-sovi\u00e9tiques comme destin politique. Toutefois, une fois la politique europ\u00e9enne de voisinage annonc\u00e9e par Bruxelles, il aurait \u00e9t\u00e9 difficile de la retirer ou de la recadrer face au rejet de la Russie. En substance, les positions de la Russie et de l'UE semblaient toutes deux raisonnables et refl\u00e8tent des conceptions diff\u00e9rentes de leurs int\u00e9r\u00eats et de leurs priorit\u00e9s nationales. Il aurait pu en r\u00e9sulter une politique du jeu dit \u00ab \u00e0 somme nulle \u00bb(8) entre l'UE et la Russie dans l'espace bordant la Russie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa politique orientale de l'UE \u00e0 l'\u00e9gard de la Russie s'articule autour de quatre grands axes depuis 2004 :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- La possibilit\u00e9 d'une future adh\u00e9sion de la Russie \u00e0 l'UE n'est pas du tout prise en consid\u00e9ration car ni la politique europ\u00e9enne de voisinage ni la politique de partenariat strat\u00e9gique avec la Russie ne pr\u00e9voit une future adh\u00e9sion \u00e0 l'UE. Aucun \u00c9tat membre de l'UE ne pr\u00f4ne l'adh\u00e9sion de la Russie \u00e0 l'UE.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- La politique europ\u00e9enne de voisinage inclut directement la notion de conditionnalit\u00e9, alors que le partenariat strat\u00e9gique avec Moscou \u00e9vite la question. La Russie a clairement rejet\u00e9 la politique de conditionnalit\u00e9 de Bruxelles comme ne convenant pas \u00e0 une grande puissance comme la Russie. N\u00e9anmoins, Bruxelles n'a pas abandonn\u00e9 la conditionnalit\u00e9 dans ses relations avec la Russie mais, au contraire, a impos\u00e9 depuis 2014 des sanctions non fonctionnelles contre la Russie en raison de la crise ukrainienne et de la question de la Crim\u00e9e, Bruxelles ayant soutenu le r\u00e9gime n\u00e9o-nazi-fasciste anti-russe \u00e0 Kiev (comme en Croatie dans les ann\u00e9es 90).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- La politique europ\u00e9enne de voisinage, d'une part, affiche explicitement l'appropriation conjointe de la politique avec les pays cibles, d'autre part, implique en fait une relation de pouvoir clairement asym\u00e9trique bas\u00e9e sur le fait que l'UE d\u00e9finit le cadre des partenariats et fournit en m\u00eame temps des fonds aux \u00c9tats dans le cadre du programme de la politique europ\u00e9enne de voisinage. Toutefois, les relations entre la Russie et l'UE reposent sur l'hypoth\u00e8se d'une \u00e9galit\u00e9 de pouvoir qui est fortement renforc\u00e9e par la d\u00e9pendance \u00e9nerg\u00e9tique de nombreux pays de l'UE vis-\u00e0-vis de la Russie. Pour la Russie, accepter la convergence sur certaines questions peut \u00eatre possible sous certaines conditions dans la mesure o\u00f9 les termes du partenariat font l'objet de n\u00e9gociations.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E- La politique europ\u00e9enne de voisinage vise explicitement \u00e0 \u00ab europ\u00e9aniser \u00bb les \u00c9tats membres de l'Est et les autres pays partenaires, ce qui signifie concr\u00e8tement imposer \u00e0 ces pays les valeurs, normes, r\u00e9glementations et int\u00e9r\u00eats de l'Europe occidentale d\u00e9fendus par Bruxelles. Cependant, dans ses relations avec l'UE, Moscou accentue clairement l'importance primordiale de l'int\u00e9r\u00eat national russe, une position accept\u00e9e par l'\u00e9crasante majorit\u00e9 de la population russe(9).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes implications de la confiance en soi de la Russie dans le rejet de la politique europ\u00e9enne de voisinage en 2004 ont \u00e9t\u00e9 durables et profondes et fond\u00e9es principalement sur les pr\u00e9f\u00e9rences de Moscou, compte tenu de l'int\u00e9r\u00eat national de la Russie. L'une des t\u00e2ches centrales de la politique russe \u00e0 l'\u00e9gard de la politique europ\u00e9enne de voisinage parrain\u00e9e par l'UE est d'emp\u00eacher Berlin de sortir de sa tradition imp\u00e9riale et de soutenir les \u00c9tats d'Europe centrale et orientale du point de vue politique et \u00e9conomique en transformant cette partie de l'Europe en la nouvelle Mitteleuropa qui sera domin\u00e9e par Berlin et le nouveau (quatri\u00e8me) Reich allemand sous la forme de l'UE(10).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl est \u00e9vident que les relations strat\u00e9giques de l'UE avec la Russie ne peuvent pas suivre la pratique de la politique europ\u00e9enne de voisinage, du moins pour la raison fondamentale que Moscou s'est oppos\u00e9e \u00e0 ces deux principes et \u00e0 leur application pratique. Par cons\u00e9quent, Bruxelles est contrainte de trouver un nouveau mod\u00e8le de modus vivendi dans sa politique \u00e0 l'\u00e9gard de la Russie, \u00e9tant incapable de s'inspirer efficacement de l'exp\u00e9rience des relations avec les autres pays d'Europe de l'Est. Le fait que la Russie soit un cas totalement diff\u00e9rent de tous les autres cas montre clairement que Bruxelles a des accords de partenariat strat\u00e9gique avec des pays tiers (Br\u00e9sil, Canada, Chine, Japon, Mexique, \u00c9tats-Unis ou R\u00e9publique d'Afrique du Sud), mais aucun n'est similaire \u00e0 la relation avec la Russie qui est le seul partenaire strat\u00e9gique qui borde les \u00c9tats membres de l'UE.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELes tensions UE-Russie\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes v\u00e9ritables tensions politiques entre l'UE et la Russie sont apparues au moment du conflit g\u00e9orgien en ao\u00fbt 2008, lorsque l'UE, en tant qu'organisation cliente des \u00c9tats-Unis, a suivi la politique et le discours anti-russes dict\u00e9 par Washington. Les tensions se sont aggrav\u00e9es avec les diff\u00e9rends gaziers russo-ukrainiens en d\u00e9cembre 2008 et janvier 2009. Dans les deux cas, l'UE a jou\u00e9 un r\u00f4le extr\u00eamement important en alimentant les tensions entre ces \u00c9tats, ce qui a finalement ouvert les yeux de Moscou sur la v\u00e9ritable nature de l'UE dans les relations internationales(11).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECe sentiment de non-confiance de la Russie envers l'UE s'est renforc\u00e9 du fait que Bruxelles a ouvertement aliment\u00e9 la pr\u00e9occupation croissante de plusieurs \u00c9tats d'Europe Centrale et de l'Est concernant le regain de confiance en soi de la Russie. La Pologne, la R\u00e9publique tch\u00e8que et la Roumanie ont particip\u00e9 au bouclier antimissile parrain\u00e9 et financ\u00e9 par les \u00c9tats-Unis, qui est officiellement con\u00e7u pour prot\u00e9ger cette partie de l'Europe contre d'\u00e9ventuelles frappes nucl\u00e9aires de la Cor\u00e9e du Nord et de l'Iran, mais, en fait, le programme est dirig\u00e9 contre la Russie qui s'est mise en col\u00e8re devant la politique US de d\u00e9ploiement de missiles d'interception pr\u00e8s de la fronti\u00e8re russe, qui peuvent facilement atteindre le territoire russe.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'adh\u00e9sion \u00e0 l'OTAN de pays d'Europe Centrale et du Sud-Est ou l'\u00e9largissement \u00e0 l'Est de l'OTAN est un autre probl\u00e8me de tensions entre les cr\u00e9ations occidentales de l'UE et de l'OTAN. Le soutien respectif de Washington aux intentions de la G\u00e9orgie et de l'Ukraine d'adh\u00e9rer \u00e0 l'OTAN a cr\u00e9\u00e9 une s\u00e9rie de tensions suppl\u00e9mentaires avec la Russie et, par cons\u00e9quent, l'arrangement du Partenariat pour la paix en tant que forum pour int\u00e9grer la Russie dans le cadre europ\u00e9en de s\u00e9curit\u00e9 et de coop\u00e9ration a \u00e9chou\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'UE a fait part de ses pr\u00e9occupations au sujet de la r\u00e9gion russe de Kaliningrad, qui est devenue pendant un certain temps un sujet de controverse dans les relations entre la Russie et l'UE, mais les a sans aucun doute d\u00e9t\u00e9rior\u00e9es(12). N\u00e9anmoins, le point culminant de la d\u00e9t\u00e9rioration des relations bilat\u00e9rales entre l'UE et la Russie est arriv\u00e9 en 2014 avec le soutien ouvert de Bruxelles au renversement politique du pr\u00e9sident l\u00e9gal par la foule de manifestants dans le pays qui est \u00ab \u003Ci\u003Ele berceau de la foi et de la civilisation orthodoxes russes\u003C\/i\u003E\u00ab, comme le pr\u00e9sident russe Vladimir Poutine l'a clairement soulign\u00e9 dans son discours public prononc\u00e9 le 18 mars 2014(13) apr\u00e8s le retour de la Crim\u00e9e dans sa m\u00e8re patrie russe.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_163096_0444a2.gif\" \/\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EJusqu'\u00e0 aujourd'hui, la question du gaz est le segment \u00e9conomique le plus sensible du partenariat strat\u00e9gique entre l'UE et la Russie. L'UE approfondit ses liens avec la Russie en termes d'approvisionnement \u00e9nerg\u00e9tique - une politique qui a d\u00e9j\u00e0 cr\u00e9\u00e9 une certaine d\u00e9pendance de l'UE vis-\u00e0-vis du p\u00e9trole et de la Russie. Au fur et \u00e0 mesure que la Russie abordera ses propres questions de r\u00e9formes \u00e9conomiques et sociales suivies de probl\u00e8mes de politique \u00e9trang\u00e8re, elle pourrait chercher \u00e0 d\u00e9velopper ses relations avec l'UE en tant qu'alternative potentielle aux \u00c9tats-Unis dans le futur.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa politique russe sur le protocole de Kyoto et sur l'\u00e9nergie nucl\u00e9aire et la technologie des armes iraniennes a montr\u00e9 les possibilit\u00e9s r\u00e9elles d'aller dans cette direction. Lorsque la Russie a interrompu l'approvisionnement en gaz en janvier 2009 en raison de la politique de l'Ukraine en mati\u00e8re de banditisme du gaz, de nombreux pays d'Europe Centrale et des Balkans occidentaux n'ont pas pu obtenir de gaz \u00e0 des temp\u00e9ratures inf\u00e9rieures au point de cong\u00e9lation. \u00c0 l'\u00e9poque, l'UE a tenu \u00e0 souligner l'importance d'\u00eatre un partenaire fiable et de s'acquitter de ses obligations contractuelles, le diff\u00e9rend gazier entre l'Ukraine et la Russie ayant \u00e9t\u00e9 r\u00e9solu par le Groupe de Coordination pour le Gaz, parrain\u00e9 par l'UE et cr\u00e9\u00e9 en 2006 pour traiter ces probl\u00e8mes.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn cons\u00e9quence, le Groupe de Coordination pour le Gaz surveillera le transfert de gaz de la Russie vers l'Europe via l'Ukraine(14). Les relations entre l'UE et la Russie vont \u00eatre importantes pour Bruxelles en termes de politique int\u00e9rieure, proche (\u00e0 l'Est) et mondiale. Cependant, la question cruciale dans cette affaire est : Les relations avec les \u00c9tats-Unis et\/ou la Russie obligeront-elles l'UE \u00e0 renforcer ses capacit\u00e9s en mati\u00e8re de politique \u00e9trang\u00e8re et de s\u00e9curit\u00e9 ? (15).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELa question de la minorit\u00e9 ethnique russe\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa position de la minorit\u00e9 ethnique russe dans les trois \u00c9tats baltes de l'UE, \u00e0 savoir l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, est une autre question probl\u00e9matique dans les relations entre Bruxelles et Moscou. En fait, la grande majorit\u00e9 des populations d'Europe Centrale, de l'Est et du Sud-Est poursuivent la politique d'assimilation de leurs minorit\u00e9s ethnoculturelles, mais dans leur lutte pour devenir des \u00c9tats membres de l'UE, ces pays \u00e9taient et sont oblig\u00e9s de respecter un ensemble requis de crit\u00e8res li\u00e9s aux droits de l'homme et \u00e0 la protection des minorit\u00e9s(16).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECependant, les probl\u00e8mes les plus nombreux demeurent dans les \u00c9tats baltes, surtout en Estonie et Lettonie, qui comptent les grandes minorit\u00e9s russes et, partant, il existe r\u00e9guli\u00e8rement avec la Russie des tensions sur les populations russophones. En Lettonie et en Estonie en particulier, le probl\u00e8me crucial \u00e9tait la question sensible de la politique officielle de citoyennet\u00e9 qui est consid\u00e9r\u00e9e comme non d\u00e9mocratique par de nombreux chercheurs \u00e9trangers et observateurs des ONG.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans le cas des trois \u00c9tats baltes, la plupart des partis de la coalition sont de droite et d\u00e9finis contre la minorit\u00e9 russe et la Russie en g\u00e9n\u00e9ral (dans le cas de la Lituanie en plus de la minorit\u00e9 polonaise \u00e9galement). Du c\u00f4t\u00e9 gauche de l'ar\u00e8ne politique des \u00c9tats baltes, il y a plusieurs partis ou mouvements politiques qui repr\u00e9sentent les russophones, mais, cependant, ils sont par des techniques diff\u00e9rentes mis en marge du syst\u00e8me politique ou, en d'autres termes, ils sont en dehors de la politique g\u00e9n\u00e9rale(17). En fait, l'UE prot\u00e8ge une politique des minorit\u00e9s qui complique davantage ses relations avec la Russie, un point essentiel.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'exclusion des russophones qui n'ont pas appris l'estonien ou le letton a provoqu\u00e9 d'importantes tensions sociales et politiques dans ces deux pays baltes(18). N\u00e9anmoins, la Lituanie a adopt\u00e9 une politique de citoyennet\u00e9 diff\u00e9rente pour la seule raison que la minorit\u00e9 russe du pays est peu nombreuse (6,3%)(19). Ces tensions continuent depuis presque trente ans \u00e0 d\u00e9terminer la situation politique dans ces deux pays et les relations avec la F\u00e9d\u00e9ration russe voisine.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa Lituanie a choisi une approche plus tol\u00e9rante, mais malgr\u00e9 cela, les tensions avec la Russie ont continu\u00e9 de fa\u00e7onner les relations bilat\u00e9rales, en particulier en ce qui concerne la rh\u00e9torique russophobe extr\u00eamement \u00e9lev\u00e9e des responsables lituaniens. N\u00e9anmoins, la Constitution lituanienne bloque en fait la possibilit\u00e9 d'\u00e9lire des Lituaniens non ethniques au poste de pr\u00e9sident (article 78)(20).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn Lettonie et en Estonie, les syst\u00e8mes de partis sont centr\u00e9s \u00e0 droite, la plupart des partis de gauche \u00e9tant domin\u00e9s par les grands groupes russophones (25% dans chacun). En g\u00e9n\u00e9ral, il existe une ligne de clivage nette entre les partis et mouvements politiques de gauche et de droite, qui co\u00efncide avec la division ethnique entre les russophones et les populations lettone et estonienne des camps oppos\u00e9s. La plupart des partis politiques estoniens et lettons soutiennent une politique linguistique tr\u00e8s stricte de leur gouvernement \u00e0 l'\u00e9gard des Russes qui ne parlent pas les langues officielles (ou les langues d'usage public)(21).\u003C\/p\u003E\u003Chr \/\u003E1) Eric Shiraev, Russian Government and Politics: Comparative Government and Politics, 23.\u003Cp\u003E2) Jos\u00e9 M. Magone, Contemporary European Politics: A Comparative Introduction, London‒New York: Routledge, 2011, 578‒579.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E3) Michelle Cini, European Union Politics, Oxford, UK‒New York, NY: Oxford University Press, 2007, 438.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E4) Ian Bache, Stephen George, Politics in the European Union, Oxford-New York, Oxford University Press, 2006, 500-501. Pour en savoir plus, voir (Ainius Lašas, European Union and NATO Expansion: Central and Eastern Europe, New York, NY: Palgrave Macmillan, 2010).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E5) Voir plus de d\u00e9tails dans (Michael E. Smith, Europe's Foreign and Security Policy: The Institutionalization of Cooperation, Cambridge: Cambridge University Press, 2004).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E6) Roger E. Kanet (ed.), Russian Foreign Policy in the 21st Century, New York, USA: Palgrave Macmillan, 2011, 246.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E7) Commentaire de Sergei Martynev, chef du minist\u00e8re des Affaires \u00e9trang\u00e8res de la Bi\u00e9lorussie dans \u00ab Vozmozhnost otoiti ot Rossii \u00bb, de Iurii Shpakov,Vremia novostei, n\u00b0 25, 2009-02-13.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E8) Le jeu \u00ab Somme Nulle \u00bb est une situation de conflit pur dans laquelle le gain d'un acteur politique est \u00e9gal \u00e0 la perte d'un autre (Richard W. Mansbach, Kirsten L. Taylor, Introduction to Global Politics, Londres, Royaume-Uni-New York, \u00c9tats-Unis : Routledge, 2012, 586).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E9) Joan DeBardeleben (ed.), The Boundaries of EU Enlargement: Finding a Place for Neighbours, Houndmills−Basingstoke: Palgrave Macmillan, 2008, 70−91.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E10) A propos du concept imp\u00e9rial allemand de Mitteleuropa, voir dans (Peter J. Katzenstein (ed.), Mitteleuropa Between Europe and Germany, Providence, USA-Oxford, UK : Berghahn Books, 1997). Sur l'histoire de l'Europe centrale et orientale, voir dans (Robert Bideleux, Ian Jeffries, A History of Eastern Europe : Crisis and Change, Londres-New York : Routledge, Andrew C. Janos, East Central Europe in the Modern World : The Politics of the Borderlands from Pre- to Post Communism, Stanford, California, USA : Stanford University Press, 2000).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E11) Sur l'UE dans les relations internationales, voir dans (C. Piening, Global Europe: The European Union and World Affairs, Boulder: Lynne Rienner, 1997 ; Christopher Hill, The International relations of the European Union, Oxford : Oxford University Press, 2005 ; Steve Marsh, Hans Mackenstein, The International relations of the European Union, Harlow : Pearson-Longman, 2005 ; Charlotte Bretherton, John Vogler, The European Union as a Global Actor, Londres : Routledge, 2005 ; Knud Erik J\u00f8rgensen, Mark A. Pollack, Ben Rosamond (\u00e9d.), Handbook of European Union Politics, London-Thousand Oaks-New Delhi : SAGE Publications, 2007, 505-576).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E12) Michelle Cini, European Union Politics, Oxford, Royaume-Uni-New York, NY : Oxford University Press, 2007, 450.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E13) Bogdan J. G\u00f3ralczyk (ed.), European Union on the Global Scene: United or Irrelevant?, Warsaw: Centre for Europe, University of Warsaw, 2015, 245.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E14) Commission europ\u00e9enne, IP 09\/24, 2009-01-09.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E15) Michelle Cini, European Union Politics, Oxford, Royaume-Uni-New York, NY : Oxford University Press, 2007, 450.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E16) Voir plus de d\u00e9tails dans (Yvonne Goldammer (ed.), The Long Road of Smaller Countries into the Enlarged European Union, Vilnius : Eugrimas, 2006 ; Peter Van Elsuwege, From Soviet Republics to EU Member States : A Legal and Political Assessment of the Baltic States' Accession to the EU, I-II, Leiden-Boston : Martinus Nijhoff Publishers, 2008).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E17) Jos\u00e9 M. Magone, Contemporary European Politics: A Comparative Introduction, London‒New York: Routledge, 2011, 197, 468.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E18) Sur la question de la population russophone en Estonie, voir (Jean-Jacques Subrenat (ed.), Estonia: Identity and Independence, Amsterdam‒New York, NY: Rodopi, 2004, 269‒280).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E19) Giedrė Jankevičiūtė, Lituanie. Guide, Vilnius : R. Paknio leidykla, 2016.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E20) La Constitution de la R\u00e9publique de Lituanie : \u003Ca href=\"https:\/\/www.lrkt.lt\/en\/about-the-court\/legal-information\/the-constitution\/192\"\u003Elrkt.lt\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E21) Voir aussi (Marko Lehti, David J. Smith (\u00e9d.), Post-Cold War Identity Politics : Northern and Baltic Experiences, Londres-Portland, OR : Frank Cass, 2003).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003Esource : \u003Ca href=\"https:\/\/orientalreview.org\/2019\/10\/15\/russia-and-the-european-union-i\"\u003ERussia And The European Union (I)\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003Etraduction \u003Ca href=\"https:\/\/reseauinternational.net\"\u003ER\u00e9seau International\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/reseauinternational.net\/la-russie-et-lunion-europeenne-1ere-partie\/\"\u003Ereseauinternational.net\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":{"child_arts":[{"title":"La Russie et l'Union Europ\u00e9enne (2\u00e8me partie)","url":"http:\/\/newsnet.fr\/apicom\/id:163539,json:1"}]}}}