{"163490":{"id":"163490","parent":"163339","time":"1572088081","url":"http:\/\/newsnet.fr\/163490","source":"http:\/\/www.legrandsoir.info\/bolivie-un-nouveau-coup-dur-pour-l-imperialisme-americain.html","category":"Latina","title":"Bolivie : un nouveau coup dur pour l'imp\u00e9rialisme am\u00e9ricain","catalog-images":"1\/newsnet_163490_41b175.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_163490_41b175.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/bolivie-un-nouveau-coup-dur-pour-l-imperialisme-americain","admin":"newsnet","views":"678","priority":"3","length":"11328","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cbr \/\u003E\nFiona EDWARDS\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe pr\u00e9sident bolivien Evo Morales, dont le gouvernement a veill\u00e9 \u00e0 l'am\u00e9lioration du niveau de vie et \u00e0 la r\u00e9duction spectaculaire de la pauvret\u00e9 pendant son mandat, a \u00e9t\u00e9 r\u00e9\u00e9lu.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est un nouveau coup dur pour la campagne am\u00e9ricaine en cours visant \u00e0 se d\u00e9barrasser des gouvernements de gauche en Am\u00e9rique latine et \u00e0 stimuler leurs opposants partisans de l'aust\u00e9rit\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EL'extr\u00eame droite frappe malgr\u00e9 \"l'absence de preuves\" d'irr\u00e9gularit\u00e9s\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAvec pr\u00e8s de 99% des voix lors de l'\u00e9lection pr\u00e9sidentielle, Morales avait obtenu pr\u00e8s de 47%, battant son plus proche rival Carlos Mesa de plus de 10% et remportant ainsi le premier tour. Mesa est un ancien pr\u00e9sident n\u00e9olib\u00e9ral qui entretient des liens \u00e9troits avec les Etats-Unis. Mesa et les Etats-Unis ont d\u00e9clar\u00e9 qu'ils ne reconna\u00eetraient pas le r\u00e9sultat.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes Etats-Unis n'ont pas perdu de temps pour tenter de d\u00e9l\u00e9gitimer les \u00e9lections, et les m\u00e9dias occidentaux dominants se sont joints \u00e0 eux. L'Organisation des Etats am\u00e9ricains (OEA), bas\u00e9e \u00e0 Washington, a fait une d\u00e9claration alors que le d\u00e9pouillement se poursuivait, exprimant sa \"pr\u00e9occupation\" face au \"changement difficile \u00e0 expliquer dans la tendance des r\u00e9sultats pr\u00e9liminaires apr\u00e8s la cl\u00f4ture du scrutin\". Cela s'explique en fait facilement par le fait que les zones rurales, o\u00f9 les niveaux de soutien \u00e0 Morales sont les plus \u00e9lev\u00e9s, prennent plus de temps pour communiquer leurs r\u00e9sultats. Mark Weisbrot, codirecteur du Center for Economic and Policy Research, a condamn\u00e9 la d\u00e9claration de l'OEA pour n'avoir \" absolument aucune preuve, aucune statistique, aucun chiffre, ni aucun fait de quelque nature que ce soit \".\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette ing\u00e9rence flagrante visait \u00e0 saper une \u00e9lection d\u00e9mocratique que de nombreux observateurs internationaux ont scrut\u00e9e et salu\u00e9e.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEntre-temps, des groupes d'opposition de droite soutenus par les Etats-Unis en Bolivie ont organis\u00e9 de violentes manifestations, y compris l'incendie de bureaux \u00e9lectoraux, dans une tentative coordonn\u00e9e de faire \u00e9chouer le processus d\u00e9mocratique. Morales a d\u00e9nonc\u00e9 cette campagne de d\u00e9stabilisation comme un complot de coup d'Etat soutenu par la communaut\u00e9 internationale. Les Etats-Unis avaient auparavant soutenu la tentative de coup d'Etat \" Media Luna \" de 2008-09 et fourni des fonds aux groupes d'opposition impliqu\u00e9s.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELa transformation \u00e9conomique et sociale de la Bolivie\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELorsque Morales a \u00e9t\u00e9 \u00e9lu pr\u00e9sident pour la premi\u00e8re fois en 2006, il s'est engag\u00e9 \u00e0 mettre fin au n\u00e9olib\u00e9ralisme, qui avait enferm\u00e9 la Bolivie dans le sous-d\u00e9veloppement et la stagnation \u00e9conomique. Et ses politiques \u00e9conomiques ont depuis lors marqu\u00e9 le d\u00e9but d'une transformation nationale. De 2006 \u00e0 2017, par exemple, son gouvernement a ramen\u00e9 le taux de pauvret\u00e9 de la Bolivie de 48,1 % \u00e0 24,7 %, sortant ainsi des millions de personnes de la pauvret\u00e9. Elle y est parvenue en \u00e9laborant un nouveau mod\u00e8le de d\u00e9veloppement qui tient compte du r\u00f4le dynamique de l'intervention de l'\u00c9tat dans l'\u00e9conomie et qui a fait passer la part du produit int\u00e9rieur brut (PIB) consacr\u00e9e aux investissements de 14,3% en 2006 \u00e0 21,4% en 2015.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECe nouveau mod\u00e8le \u00e9conomique a permis \u00e0 l'\u00e9conomie bolivienne de cro\u00eetre en moyenne de 3,2 % par habitant entre 2006 et 2018. L'an dernier, la Bolivie \u00e9tait en t\u00eate de l'Am\u00e9rique latine avec l'un des taux de croissance \u00e9conomique les plus \u00e9lev\u00e9s de la r\u00e9gion, soit 4,7 %. Il s'agit d'une croissance \u00e9conomique exceptionnellement \u00e9lev\u00e9e \u00e0 soutenir dans le contexte de la crise financi\u00e8re de 2008 et de l'effondrement des prix des produits de base en 2014, qui ont provoqu\u00e9 de graves crises \u00e9conomiques et un ralentissement \u00e9conomique ailleurs en Am\u00e9rique latine. Elle contraste aussi fortement avec les approches des gouvernements de droite en Argentine, au Br\u00e9sil et en Equateur, qui ont adopt\u00e9 l'aust\u00e9rit\u00e9 avec des cons\u00e9quences d\u00e9sastreuses.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'augmentation de l'investissement de l'Etat qui a stimul\u00e9 le d\u00e9veloppement \u00e9conomique de la Bolivie et la r\u00e9duction de la pauvret\u00e9 a \u00e9t\u00e9 possible gr\u00e2ce \u00e0 la nationalisation de secteurs strat\u00e9giques de l'\u00e9conomie et au financement de la Banque centrale, qui coordonne l'investissement direct avec le gouvernement bolivien. En particulier, Morales a augment\u00e9 les ressources disponibles pour les programmes sociaux et les investissements en nationalisant l'industrie p\u00e9troli\u00e8re et gazi\u00e8re. Au cours des huit premi\u00e8res ann\u00e9es de son administration, \"les recettes publiques provenant des hydrocarbures ont presque septupl\u00e9, passant de 731 millions \u00e0 4,95 milliards de dollars\".\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECes revenus suppl\u00e9mentaires permettent d'investir dans des industries durables, dans le cadre du plan bolivien de diversification de l'\u00e9conomie et de r\u00e9duction de la d\u00e9pendance aux mati\u00e8res premi\u00e8res et aux exportations de combustibles fossiles. Le 1er octobre 2019, la premi\u00e8re voiture \u00e9lectrique fabriqu\u00e9e en Bolivie a \u00e9t\u00e9 d\u00e9voil\u00e9e. Le pays poss\u00e8de l'une des plus grandes r\u00e9serves connues de lithium au monde, un composant crucial pour la production de voitures \u00e9lectriques. Plut\u00f4t que de se contenter d'exporter cette mati\u00e8re premi\u00e8re non transform\u00e9e, la Bolivie investit dans la cr\u00e9ation d'industries et d'emplois de qualit\u00e9, notamment dans la construction d'une usine publique de production de batteries pour voitures \u00e9lectriques.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EMorales a \u00e9galement d'autres ambitions pour d\u00e9velopper la Bolivie, avec pour objectif d'\u00e9liminer la pauvret\u00e9 et d'atteindre la souverainet\u00e9 alimentaire d'ici 2025.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELes Etats-Unis tentent d'inverser la tendance en Bolivie\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EWashington, cependant, intervient en Bolivie dans l'espoir d'installer un gouvernement de droite pour privatiser les ressources naturelles et les industries du pays. La derni\u00e8re fois que la Bolivie a eu un pr\u00e9sident soutenu par les \u00c9tats-Unis, c'\u00e9tait en 2005, lorsque Carlos Mesa \u00e9tait au pouvoir. Le n\u00e9olib\u00e9ralisme n'a pas r\u00e9ussi \u00e0 d\u00e9velopper l'\u00e9conomie bolivienne, le PIB par habitant ayant stagn\u00e9 pendant un quart de si\u00e8cle.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELorsque Mesa a d\u00e9missionn\u00e9 en 2005, la moiti\u00e9 de la population bolivienne languissait dans la pauvret\u00e9 et les affaires \u00e9conomiques de la Bolivie \u00e9taient dirig\u00e9es par les Etats-Unis. Le fait que les bureaux du Fonds mon\u00e9taire international (FMI), un organisme controvers\u00e9, se trouvaient \u00e0 l'int\u00e9rieur du b\u00e2timent o\u00f9 se trouvait \u00e9galement la Banque centrale de Bolivie, en est un bon exemple. Dans son discours de d\u00e9mission, Mesa a rejet\u00e9 l'id\u00e9e de nationaliser le gaz naturel bolivien comme \"non viable\" parce que les Etats-Unis et la Banque mondiale \"nous l'ont dit\".\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour comprendre ce qui arriverait \u00e0 la Bolivie si les Etats-Unis r\u00e9ussissaient \u00e0 d\u00e9mettre Morales de ses fonctions et \u00e0 installer un larbin de droite, il suffit de regarder ce qui se passe au Br\u00e9sil. Depuis que Jair Bolsonaro, soutenu par les Etats-Unis, est devenu pr\u00e9sident br\u00e9silien en janvier 2019, il a lanc\u00e9 une offensive n\u00e9olib\u00e9rale radicale, y compris une privatisation agressive.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EL'offensive am\u00e9ricaine s'intensifie\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'\u00e9lection pr\u00e9sidentielle bolivienne de cette ann\u00e9e s'est d\u00e9roul\u00e9e dans le contexte de la grande offensive de Donald Trump contre les gouvernements du centre gauche en Am\u00e9rique latine.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes Etats-Unis ont coordonn\u00e9 une campagne qui a tent\u00e9 d'accuser Evo Morales des incendies d'Amazonie au lieu du v\u00e9ritable coupable, Jair Bolsonaro. Un article du Guardian affirmait que Morales \u00e9tait un \"meurtrier de la nature\". Les incendies qui ont touch\u00e9 la r\u00e9gion de Chiquitan\u00eda en Bolivie se sont rapidement \u00e9teints apr\u00e8s que Morales a mobilis\u00e9 toutes les ressources de l'Etat. La Bolivie a ensuite lanc\u00e9 une initiative pour reboiser les zones touch\u00e9es. Les manifestations de l'opposition de droite en Bolivie \u00e0 la veille des \u00e9lections ont \u00e9t\u00e9 pr\u00e9sent\u00e9es sur des sites de m\u00e9dias sociaux comme des mobilisations contre le bilan environnemental de Morales, alors qu'elles r\u00e9clamaient en fait une plus grande autonomie r\u00e9gionale et \u00e9taient men\u00e9es par des forces sociales repr\u00e9sentant le secteur agroalimentaire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl est absurde de penser que M. Morales n'est rien de moins qu'un chef de file mondial dans la lutte contre l'effondrement du climat. En 2016, la Bolivie a d\u00e9pens\u00e9 plus que tout autre pays du monde en \u00e9nergies renouvelables en pourcentage de son PIB. La Bolivie est \u00e9galement d\u00e9termin\u00e9e \u00e0 respecter l'engagement qu'elle a pris dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat d'augmenter \" la part des \u00e9nergies renouvelables \u00e0 79 % d'ici 2030, contre 39 % en 2010 \". La Bolivie est l'un des pays les moins responsables du chaos climatique d'aujourd'hui et a appel\u00e9 \u00e0 l'adoption d'un budget carbone mondial qui r\u00e9partirait \u00e9quitablement le budget carbone restant, dont 89 % iraient au monde en d\u00e9veloppement.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELa victoire de la Bolivie donne un coup de fouet aux progressistes d'Am\u00e9rique latine\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'offensive am\u00e9ricaine contre Morales a eu un impact, puisque le r\u00e9sultat encore sain d'environ 47% est une baisse par rapport aux trois pr\u00e9c\u00e9dentes \u00e9lections de Morales - o\u00f9 il avait gagn\u00e9 avec environ 54% en 2005, 64% en 2009 et 61% en 2014.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa derni\u00e8re r\u00e9\u00e9lection de Morales n'est pas seulement une victoire de la gauche bolivienne, c'est aussi un coup de pouce pour toutes les forces progressistes d'Am\u00e9rique latine qui luttent pour un avenir meilleur et contre les ing\u00e9rences am\u00e9ricaines. Mais Trump n'abandonnera pas, et son administration est maintenant susceptible d'intensifier son intervention contre Morales. Le succ\u00e8s de la gauche en Bolivie, cependant, est un autre signe que 2019 pourrait \u00eatre l'ann\u00e9e o\u00f9 les choses se retourneront en faveur de la gauche latino-am\u00e9ricaine.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EFiona EDWARDS\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003ETraduction Bernard Tornare\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESource en anglais : \u003Ca href=\"https:\/\/www.thecanary.co\/global\/world-analysis\/2019\/10\/24\/new-blow-for-us-imperialism-as-bolivia-re-elects-evo-morales\"\u003Ethecanary.co\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETitre original : New blow for US imperialism as Bolivia re-elects Evo Morales\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EFiona Edwards est \u00e9ditrice du site Eyes on Latin America.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/b-tornare.overblog.com\/2019\/08\/election-presidentielle-en-argentine-en-2019-est-ce-l-annee-ou-la-gauche-latino-americaine-lance-une-contre-offensive.html\"\u003Eb-tornare.overblog.com\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.legrandsoir.info\/bolivie-un-nouveau-coup-dur-pour-l-imperialisme-americain.html\"\u003Elegrandsoir.info\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E"}}