{"163539":{"id":"163539","parent":"163096","time":"1572169417","url":"http:\/\/newsnet.fr\/163539","source":"http:\/\/reseauinternational.net\/la-russie-et-lunion-europeenne-2eme-partie\/","category":"documentaires","title":"La Russie et l'Union Europ\u00e9enne (2\u00e8me partie)","catalog-images":"2\/newsnet_163539_ce8de8.jpg\/newsnet_163539_7517ef.jpg\/newsnet_163539_5728e3.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_163539_7517ef.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/la-russie-et-l-union-europeenne-2eme-partie","admin":"newsnet","views":"452","priority":"2","length":"24039","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003E\u003Cb\u003Epar Vladislav B. Sotirović.\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/reseauinternational.net\/la-russie-et-lunion-europeenne-1ere-partie\"\u003ELa Russie et l'Union Europ\u00e9enne (1\u00e8re partie)\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELa relation \u00e9nerg\u00e9tique\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa dimension pragmatique des relations entre l'UE et la F\u00e9d\u00e9ration de Russie s'inscrit dans le cadre des relations dans le domaine de l'\u00e9nergie, qui comprennent trois questions essentielles. N\u00e9anmoins, les deux partenaires ne disposent pas d'instruments juridiquement contraignants pour orienter leur relation \u00e9nerg\u00e9tique pragmatique. Les n\u00e9gociations entre ces partenaires se sont r\u00e9v\u00e9l\u00e9es extr\u00eamement difficiles compte tenu de la d\u00e9t\u00e9rioration du climat g\u00e9opolitique mondial, qui manque d'id\u00e9es constructives et d'outils pour organiser l'ar\u00e8ne mondiale de l'apr\u00e8s-guerre froide.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes trois questions centrales des relations UE-Russie dans le domaine de l'\u00e9nergie sont :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003EL'Accord de Partenariat et de Coop\u00e9ration (APC) de 1994.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ELe Trait\u00e9 sur la Charte de l'\u00c9nergie.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ELe Dialogue sur l'\u00c9nergie (le DE).|\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECes derni\u00e8res ann\u00e9es, la Russie est devenue le troisi\u00e8me partenaire commercial de l'UE apr\u00e8s les \u00c9tats-Unis et la Chine. Les relations \u00e9nerg\u00e9tiques entre la Russie et l'UE sont essentiellement des relations commerciales concernant le p\u00e9trole, mais surtout le gaz. Plus de la moiti\u00e9 du chiffre d'affaires du commerce ext\u00e9rieur russe et les deux tiers des investissements \u00e9trangers cumul\u00e9s dans l'\u00e9conomie russe sont imputables \u00e0 l'UE. L'UE est le principal importateur de ressources \u00e9nerg\u00e9tiques russes, et la Russie occupe fermement la position de premier fournisseur de gaz naturel de l'UE, satisfaisant la demande globale de gaz naturel dans les \u00c9tats membres de l'UE, et reste le deuxi\u00e8me exportateur de p\u00e9trole brut et de produits p\u00e9troliers vers l'UE[1].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes m\u00e9dias et les milieux universitaires s'interrogent beaucoup dans la mesure o\u00f9 la Russie, puissance \u00e9nerg\u00e9tique, abuse ou pourrait utiliser dans le futur son arme \u00e9nerg\u00e9tique contre l'UE ? En fait, les adh\u00e9sions \u00e0 l'UE en 2004 et 2007 des pays issus de l'ex-bloc sovi\u00e9tique ont accru la sensibilit\u00e9 \u00e0 la d\u00e9pendance excessive de l'UE \u00e0 l'\u00e9gard des sources \u00e9nerg\u00e9tiques russes. Les conflits politiques entre la Russie et d'autres ex-r\u00e9publiques sovi\u00e9tiques (en particulier la Lituanie) se poursuivent, l'\u00e9nergie \u00e9tant une carte importante entre les mains de la Russie, compte tenu du fait que le commerce du gaz relie entre eux la Russie, le Turkm\u00e9nistan, l'Ukraine et l'UE[2]. Mais le nœud du probl\u00e8me, c'est que jusqu'\u00e0 pr\u00e9sent, il n'y a pas de r\u00e9ponse satisfaisante quant \u00e0 savoir comment les infrastructures de l'\u00e9poque sovi\u00e9tique peuvent \u00eatre reconstruites et adapt\u00e9es \u00e0 une ar\u00e8ne g\u00e9opolitique totalement diff\u00e9rente apr\u00e8s la guerre froide.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes investissements r\u00e9ciproques dans le secteur de l'\u00e9nergie sont jusqu'\u00e0 pr\u00e9sent limit\u00e9s en raison m\u00eame du probl\u00e8me de la r\u00e9glementation, mais aussi en raison de mesures pr\u00e9ventives comme la \u00ab clause des pays tiers \u00bb que Bruxelles a incluse dans sa position juridique. Cette clause vise clairement le plus grand fournisseur et exportateur de gaz russe Gazprom et, par cons\u00e9quent, elle est officieusement appel\u00e9e \u00ab Gazprom Clause \u00bb. En outre, l'interconnexion \u00e9lectrique, bien qu'en cours de discussion, est inexistante \u00e0 ce jour, pour deux raisons : technique et politique. La politique \u00e9nerg\u00e9tique ext\u00e9rieure de l'UE n'en est qu'\u00e0 ses premiers balbutiements et elle gagne en importance g\u00e9n\u00e9ralement au moment d'une crise \u00e9nerg\u00e9tique. Elle rel\u00e8ve de la comp\u00e9tence des \u00c9tats membres et, naturellement, plus l'\u00c9tat membre est grand, plus il tentera d'organiser les relations avec la Russie sur une base bilat\u00e9rale (comme l'Italie, la France ou l'Allemagne) ; plus un \u00c9tat est petit, plus il tentera de s'appuyer sur les instruments de l'UE et obligera les autres \u00e0 agir en groupe comme l'exemple des \u00c9tats membres nouvellement accept\u00e9s de l'Est (depuis 2004).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_163539_ce8de8.jpg\" \/\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa coop\u00e9ration entre la Russie et l'UE se renforce progressivement en mati\u00e8re de politique \u00e9trang\u00e8re et de s\u00e9curit\u00e9, de lutte contre l'immigration clandestine, de crime organis\u00e9e et de terrorisme international. Le plein potentiel de l'interaction entre la Russie et l'UE dans ces domaines et dans d'autres n'est pas encore pleinement exploit\u00e9, mais la principale r\u00e9alisation de ces derni\u00e8res ann\u00e9es, que l'on ne saurait surestimer, est la prise de conscience croissante que le partenariat entre la Russie et l'UE est une des pierres angulaires du maintien de la stabilit\u00e9 et de la prosp\u00e9rit\u00e9 non seulement en Europe mais aussi dans le monde. La responsabilit\u00e9 commune de trouver des r\u00e9ponses aux d\u00e9fis actuels ainsi que les fondements solides et principalement positifs des relations traditionnelles, parfois s\u00e9culaires, avec les \u00c9tats membres de l'UE, les principes et id\u00e9aux communs de la civilisation europ\u00e9enne, la similitude de leur destin historique - tout cela fa\u00e7onne un caract\u00e8re v\u00e9ritablement strat\u00e9gique des relations entre l'UE et la Russie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'Accord de Partenariat et de Coop\u00e9ration (APC) a \u00e9t\u00e9 ratifi\u00e9 en 1997 et est entr\u00e9 en vigueur en 1999. Cr\u00e9\u00e9 \u00e0 l'origine pour renforcer le dialogue politique entre l'UE et la Russie, il a rapidement \u00e9t\u00e9 suivi d'accords similaires avec onze autres r\u00e9publiques de l'ex-Union Sovi\u00e9tique[3]. N\u00e9anmoins, la t\u00e2che premi\u00e8re de cet accord \u00e9tait de promouvoir la d\u00e9mocratie, le commerce et la convergence : la question \u00e9nerg\u00e9tique ne concerne que l'article 65, et l'article 12 mentionne indirectement la libert\u00e9 du transit. De nouvelles n\u00e9gociations ont eu lieu en juillet 2008 mais ont \u00e9t\u00e9 suspendues pendant plusieurs mois le mois suivant par Bruxelles en raison de la guerre G\u00e9orgie-Russie (reprises en 2009). Les principaux enjeux des n\u00e9gociations \u00e9taient : la quantit\u00e9 et les conditions d'achat, d'exp\u00e9dition et de commercialisation du gaz naturel, du p\u00e9trole et de l'\u00e9lectricit\u00e9. Cependant, en r\u00e9alit\u00e9, la d\u00e9t\u00e9rioration des relations diplomatiques et politiques, suivie d'un manque de confiance bilat\u00e9rale et de concepts oppos\u00e9s \u00e0 des arrangements tels que la Charte de l'\u00c9nergie, continuent aujourd'hui encore d'entraver les n\u00e9gociations.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe Trait\u00e9 sur la Charte de l'\u00c9nergie (le trait\u00e9 TCE) transf\u00e8re les questions li\u00e9es \u00e0 l'\u00e9nergie entre l'UE et la Russie dans le cadre juridique de l'APC. Au cours des 15 derni\u00e8res ann\u00e9es, plusieurs tentatives ont \u00e9t\u00e9 faites afin de trouver une solution \u00e0 l'absence de cadre juridique UE-Russie. Le TCE a \u00e9t\u00e9 con\u00e7u comme un cadre pour le dialogue et la coop\u00e9ration entre l'UE et la Russie dans le domaine de l'\u00e9nergie. Il vise \u00e0 am\u00e9liorer la s\u00e9curit\u00e9 des investissements pour les producteurs et la s\u00e9curit\u00e9 d'approvisionnement pour les consommateurs. Cependant, sa faiblesse r\u00e9side dans le fait m\u00eame que les pays producteurs, la Russie et la Norv\u00e8ge, ne l'ont jamais ratifi\u00e9, alors que les pays qui ont ratifi\u00e9 la Charte, comme l'Ukraine par exemple, n'ont pas respect\u00e9 les r\u00e8gles de l'accord[4]. Par cons\u00e9quent, le TCE n'a jamais fonctionn\u00e9 correctement du fait qu'il n'a pas \u00e9t\u00e9 ratifi\u00e9 par deux producteurs et fournisseurs principaux d'\u00e9nergie, la Russie et la Norv\u00e8ge. Essentiellement, la d\u00e9finition des r\u00e8gles du jeu \u00e9nerg\u00e9tique de l'interd\u00e9pendance est une exigence cruciale dans les relations \u00e9nerg\u00e9tiques entre l'UE et la Russie[5].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe Dialogue sur l'\u00c9nergie UE-Russie (le DE) a \u00e9t\u00e9 adopt\u00e9 en 2000 et a \u00e9t\u00e9 mis en place pour compenser l'absence de coop\u00e9ration au sein du TCE. Le TCE n'est pas juridiquement contraignant, mais il constitue plut\u00f4t un m\u00e9canisme consultatif permanent. Quatre questions d'int\u00e9r\u00eat bilat\u00e9ral commun ont \u00e9t\u00e9 inscrites \u00e0 l'ordre du jour :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003ES\u00e9curit\u00e9 de l'approvisionnement.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EInvestissement dans le secteur \u00e9nerg\u00e9tique russe.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EChangement climatique.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EL'\u00e9nergie nucl\u00e9aire[6].|\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn ce qui concerne la l\u00e9gislation de l'UE et de la Russie, il y a deux \u00e9volutions importantes :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003EPour l'UE : L'adoption du troisi\u00e8me paquet et du Trait\u00e9 de Lisbonne, notamment un paragraphe sur l'\u00e9nergie.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EPour la Russie : Les deux lois f\u00e9d\u00e9rales de la F\u00e9d\u00e9ration de Russie d'avril 2008 modifiant le r\u00e9gime des investissements \u00e9trangers dans le secteur strat\u00e9gique de l'\u00e9conomie russe, dont l'\u00e9nergie[7].|\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDe toute \u00e9vidence, toutes ces mesures refl\u00e8tent un degr\u00e9 \u00e9lev\u00e9 de m\u00e9fiance bilat\u00e9rale et constituent des obstacles suppl\u00e9mentaires aux investissements mutuels et \u00e0 la coop\u00e9ration dans le secteur de l'\u00e9nergie. L'UE est clairement un acteur faible dans ce domaine en ce qui concerne le partenariat avec la Russie[8].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EFormats de coop\u00e9ration\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'histoire des relations officielles entre Moscou et Bruxelles est vieille de 30 ans. Le tout premier document r\u00e9gissant les relations entre l'Union Sovi\u00e9tique, puis la Russie en tant qu'\u00c9tat successeur, et l'Union Europ\u00e9enne a \u00e9t\u00e9 l'Accord de Commerce et de Coop\u00e9ration \u00c9conomique entre l'URSS, d'une part, et la Communaut\u00e9 Europ\u00e9enne (depuis 1993 l'Union Europ\u00e9enne), d'autre part, sign\u00e9 le 18 d\u00e9cembre 1989. \u00c0 l'\u00e9poque, il ne s'agissait que d'\u00e9tablir une coop\u00e9ration. L'Accord de Partenariat et de Coop\u00e9ration, sign\u00e9 quatre ans et demi plus tard, le 24 juin 1994, a \u00e9t\u00e9 un grand pas en avant car il a jet\u00e9 les bases du d\u00e9veloppement de relations renforc\u00e9es dans les domaines politique, commercial et \u00e9conomique, juridique et humanitaire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'\u00e9tape suivante dans les relations de la Russie avec l'UE a \u00e9t\u00e9 l'adoption, lors du sommet de Saint-P\u00e9tersbourg en mai 2003, du concept des quatre espaces communs : Espace \u00c9conomique Commun, Espace Commun de Libert\u00e9, S\u00e9curit\u00e9 et Justice, Espace Commun de S\u00e9curit\u00e9 Ext\u00e9rieure et Espace Commun de Recherche et d'\u00c9ducation, notamment les aspects culturels. La mise en œuvre des feuilles de route pour ces espaces communs, adopt\u00e9es lors du sommet de Moscou en mai 2005, reste un \u00e9l\u00e9ment cl\u00e9 de l'interaction entre la Russie et l'UE[9].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELors de leur sommet de Londres en octobre 2005, la Russie et l'UE ont d\u00e9clar\u00e9 la n\u00e9cessit\u00e9 de renouveler la base juridique, qui ne correspondait plus \u00e0 l'ambition de cr\u00e9er les quatre espaces communs et ne correspondait g\u00e9n\u00e9ralement plus au niveau de coop\u00e9ration atteint. Lors du sommet suivant, qui s'est tenu \u00e0 Sotchi en mai 2006, les parties sont parvenues \u00e0 un accord politique pour commencer \u00e0 travailler sur un nouveau document de base visant \u00e0 donner un contenu sp\u00e9cifique suppl\u00e9mentaire \u00e0 l'id\u00e9e m\u00eame du partenariat strat\u00e9gique et \u00e0 \u00e9tablir des m\u00e9canismes efficaces pour sa mise en œuvre. Les n\u00e9gociations sur le futur accord ont commenc\u00e9 en 2008 et se sont poursuivies.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_163539_7517ef.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003ELes dirigeants de l'Union Europ\u00e9enne Emmanuel Macron (France) et Angela Merkel (Allemagne) et le pr\u00e9sident russe Vladimir Poutine se rencontrent \u00e0 Hambourg (Allemagne) en juillet 2017\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELes relations entre la Russie et l'UE s'appuient sur une architecture institutionnelle bien \u00e9tablie qui permet aux deux parties de discuter \u00e0 diff\u00e9rents niveaux de pratiquement tous les probl\u00e8mes du monde actuel. Les formats existants de la coop\u00e9ration entre la Russie et l'UE sont les suivants :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003ELes sommets avec la participation du pr\u00e9sident de la F\u00e9d\u00e9ration de Russie, d'une part, et des pr\u00e9sidents du Conseil Europ\u00e9en et de la Commission Europ\u00e9enne, d'autre part.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ELes r\u00e9unions entre le gouvernement russe et la Commission Europ\u00e9enne.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ELes sessions du Conseil Permanent de Partenariat au niveau des ministres des affaires \u00e9trang\u00e8res et dans d'autres formations sectorielles sp\u00e9cifiques (notamment justice et affaires int\u00e9rieures, \u00e9nergie, transports, sciences et technologies, etc.)|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ELes r\u00e9unions au niveau des directeurs politiques.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ELes r\u00e9unions r\u00e9guli\u00e8res entre le repr\u00e9sentant permanent de la Russie aupr\u00e8s de l'UE et le pr\u00e9sident du Comit\u00e9 politique et de s\u00e9curit\u00e9 de l'UE.|\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'interaction s'est intensifi\u00e9e sous la forme de dialogues sectoriels (notamment dans des domaines tels que l'\u00e9nergie, les transports, la politique industrielle, la soci\u00e9t\u00e9 de l'information, l'espace) et de consultations d'experts sur des questions de politique \u00e9trang\u00e8re (plus de 20 r\u00e9unions par an). Des r\u00e9unions entre les membres de l'Assembl\u00e9e F\u00e9d\u00e9rale de la F\u00e9d\u00e9ration de Russie et le Parlement Europ\u00e9en ont eu lieu r\u00e9guli\u00e8rement. Les t\u00e2ches sp\u00e9cifiques \u00e0 accomplir dans un avenir proche en vue de renforcer le partenariat strat\u00e9gique entre la Russie et l'UE sont d\u00e9termin\u00e9es par la logique m\u00eame du d\u00e9veloppement des relations avec l'UE. Il s'agit notamment de la transition vers un r\u00e9gime sans visa, de l'\u00e9tablissement d'une interaction plus efficace et ax\u00e9e sur les r\u00e9sultats dans le domaine de la politique \u00e9trang\u00e8re, de la gestion des crises et du lancement d'un dialogue sur le \u00ab couplage \u00bb des concepts du d\u00e9veloppement \u00e9conomique et social en Russie et dans l'UE jusqu'en 2020.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans le contexte de la lutte contre l'impact n\u00e9gatif de la crise financi\u00e8re et \u00e9conomique mondiale qui a d\u00e9but\u00e9 en 2008, l'initiative, approuv\u00e9e lors du 25\u00e8me sommet Russie-UE \u00e0 Rostov-on-Don les 31 mai et 1er juin 2010, \u00e9tablir un partenariat Russie-UE pour la modernisation a pris une importance particuli\u00e8re. Ce partenariat a \u00e9t\u00e9 con\u00e7u pour servir de cadre souple pour promouvoir les r\u00e9formes, renforcer la croissance et accro\u00eetre la comp\u00e9titivit\u00e9 en Russie et dans l'UE. Ses domaines prioritaires comprennent l'\u00e9largissement des possibilit\u00e9s d'investissement dans l'innovation, l'am\u00e9lioration et l'approfondissement des relations commerciales et \u00e9conomiques bilat\u00e9rales, la promotion de l'alignement des r\u00e9glementations et des normes techniques, la promotion d'une \u00e9conomie durable \u00e0 faible \u00e9mission de carbone et de l'efficacit\u00e9 \u00e9nerg\u00e9tique, le renforcement de la coop\u00e9ration dans l'innovation et la recherche, la promotion des liens interpersonnels et le renforcement du dialogue avec la soci\u00e9t\u00e9 civile et le milieu des affaires. Lors du 26\u00e8me sommet Russie-UE qui s'est tenu \u00e0 Bruxelles le 7 d\u00e9cembre 2010, les deux parties ont lanc\u00e9 un plan d'action glissant pour les activit\u00e9s du partenariat pour la modernisation.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EApr\u00e8s la reprise politique et \u00e9conomique pr\u00e9sid\u00e9e par Poutine et administr\u00e9e par Medvedev, la Russie a jou\u00e9 le r\u00f4le de transmetteur de normes, d\u00e9fiant non seulement les \u00c9tats-Unis mais aussi l'UE dans leur mission autoproclam\u00e9e de promotion de la valeur de la d\u00e9mocratie et des droits humains dans le monde entier. Dans le cadre de ce que l'on a appel\u00e9 la Grande Europe, il y a un malaise, d\u00e9clench\u00e9 en partie par la crise de la zone euro, quant au r\u00f4le futur dans les affaires mondiales et, ironiquement, en Europe m\u00eame. Il n'est plus \u00e9vident que l'UE soit le centre moral, \u00e9conomique et politique de l'Europe ; elle est de plus en plus contest\u00e9e dans ce r\u00f4le par la Russie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes normes promues par la Russie sont diff\u00e9rentes de celles propag\u00e9es par l'UE, telles que la d\u00e9mocratie, les droits de l'homme et l'\u00c9tat de droit. La norme russe est centr\u00e9e sur une interpr\u00e9tation solide et r\u00e9solue de la souverainet\u00e9, de l'autod\u00e9termination nationale et de la lutte de l'\u00c9tat contre le terrorisme international (en Syrie, par exemple). Si l'UE est en g\u00e9n\u00e9ral en d\u00e9clin, on peut en dire autant des \u00c9tats-Unis, qui ne sont plus une superpuissance mondiale incontest\u00e9e. Compte tenu de leurs difficult\u00e9s \u00e9conomiques chroniques et de l'absence manifeste d'initiatives politiques pour r\u00e9soudre la crise qui a caract\u00e9ris\u00e9 les administrations des pr\u00e9sidents Barack Obama et Donald Trump, les \u00c9tats-Unis ont perdu du terrain par rapport \u00e0 la Russie et \u00e0 la Chine.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ED'apr\u00e8s ce que nous savons de la construction de l'image de la Russie au fil du temps, il ne fait aucun doute que les perceptions du d\u00e9clin des \u00c9tats-Unis et de l'UE diminueront la place centrale des images des \u00c9tats-Unis et de l'UE dans la construction de l'identit\u00e9 nationale russe. Il semble que l'on parvienne \u00e0 la conclusion que, tout comme l'attention, au cours du XXe si\u00e8cle, s'est d\u00e9plac\u00e9e de l'Europe vers les \u00c9tats-Unis, la Chine remplacera probablement dans un avenir proche les \u00c9tats-Unis comme crit\u00e8re de mesure \u00e0 l'aune duquel la Russie va se mesurer. Depuis Pierre le Grand, les dirigeants de Russie ont pris soin d'affirmer l'appartenance de la Russie \u00e0 l'Europe. Sur cette seule base, le changement d'orientation de l'Europe vers l'Asie-Pacifique repr\u00e9sente un d\u00e9fi majeur pour les futures constructions de l'int\u00e9r\u00eat national et le r\u00f4le de la Russie dans la politique mondiale.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELes relations UE-Russie : Centres d'int\u00e9r\u00eat\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes int\u00e9r\u00eats principaux de l'UE dans les relations avec la Russie sont :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003E\u00c9tablir un approvisionnement fiable en gaz et en p\u00e9trole en provenance de Russie.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003E\u00c9tablir des r\u00e9gimes de transit pour le gaz et le p\u00e9trole en provenance de Russie.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EFixer des prix avantageux du gaz et du p\u00e9trole en provenance de Russie.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EAtteindre un acc\u00e8s ind\u00e9pendant aux march\u00e9s d'Asie Centrale sans \u00eatre oblig\u00e9 d'utiliser le transit par la Russie.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003E\u00c9tablir une diversification du bouquet \u00e9nerg\u00e9tique, en particulier des nouveaux \u00c9tats membres d'Europe Centrale, afin d'\u00e9viter une crise d'approvisionnement comme cela s'est produit, par exemple, \u00e0 l'hiver 2009.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EConsolider l'efficacit\u00e9 \u00e9nerg\u00e9tique dans les pays producteurs.|\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes int\u00e9r\u00eats de la Russie dans les relations avec l'UE sont :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003EDemeurer le principal acteur sur l'important march\u00e9 du gaz et du p\u00e9trole de l'UE.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EDisposer d'itin\u00e9raires de transit fiables et \u00e9conomiquement avantageux ou d'infrastructures directes pour l'exportation du gaz et du p\u00e9trole sur le march\u00e9 de l'UE.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EAvoir la s\u00e9curit\u00e9 de la demande de gaz et de p\u00e9trole dans les d\u00e9cennies \u00e0 venir, afin d'engager des investissements.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EAugmenter l'efficacit\u00e9 \u00e9nerg\u00e9tique comme le transport.|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003E\u00c9viter les conflits, notamment avec les nouveaux \u00c9tats membres de l'Est de l'UE (entr\u00e9s dans l'UE en 2004, 2007 et 2013), mais aussi avec les autres anciennes r\u00e9publiques de l'URSS[10].|\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ERemarques finales\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAu cours de la premi\u00e8re d\u00e9cennie qui a suivi la guerre froide, avant que la Russie ne renouvelle sa r\u00e9putation internationale et r\u00e9gionale et son affirmation de soi sous le pr\u00e9sident Vladimir Poutine, de nombreux principes contenus ult\u00e9rieurement dans la politique europ\u00e9enne de voisinage de l'UE ont \u00e9t\u00e9 appliqu\u00e9s en r\u00e9alit\u00e9 par Bruxelles \u00e0 la Russie, alors dirig\u00e9e par Boris Eltsine et ses gouvernements lib\u00e9raux pro-occidentaux. Les relations UE-Russie dans les ann\u00e9es 1990 \u00e9taient tr\u00e8s asym\u00e9triques et impliquaient des tentatives de conditionnalit\u00e9 de la part de Bruxelles, suivies d'un effort \u00ab d'europ\u00e9anisation \u00bb de la Russie et d'exportation des normes et valeurs d'Europe occidentale vers ce pays. Cependant, avec son rejet de la politique europ\u00e9enne de voisinage par l'UE, la Russie de Poutine a exig\u00e9 un tournant dans les relations avec Bruxelles, o\u00f9 la Russie allait \u00eatre respect\u00e9e en tant que partenaire \u00e0 part enti\u00e8re mais pas en tant que client subordonn\u00e9 comme c'est le cas avec tous les \u00c9tats d'Europe Centrale et de l'Est dans leurs relations avec l'UE. N\u00e9anmoins, les relations de l'UE avec la Russie n'ont pas de trajectoire claire, en particulier si l'on tient compte de nombreux irritants politiques susceptibles d'entraver les progr\u00e8s.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe foss\u00e9 qui s'est creus\u00e9 entre la Russie et l'UE, en particulier avec un discours russophobe particuli\u00e8rement fort dans certains nouveaux \u00c9tats membres, a r\u00e9duit la confiance qui pourrait \u00eatre essentielle pour l'inclusion de la Russie dans l'espace de dialogue et d'interaction de compromis que l'UE essaie formellement d'\u00e9tablir. Beaucoup d\u00e9pendra principalement de l'\u00e9volution de la situation int\u00e9rieure en Russie due au fait que, depuis le d\u00e9but du nouveau mill\u00e9naire, la politique de l'Occident est marqu\u00e9e par des tendances patriotiques d\u00e9fensives.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn fait, depuis 2004, la Russie est \u00e0 nouveau un acteur majeur de la politique mondiale et des affaires internationales et son \u00e9lite politique n'acceptera certainement pas que la Russie soit trait\u00e9e comme une sorte de partenaire subordonn\u00e9 ou junior, comme l'avait envisag\u00e9 Bruxelles (et Washington) dans la premi\u00e8re d\u00e9cennie de l'apr\u00e8s-guerre froide[11].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E------------ Notes :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[1] Roger E. Kanet (\u00e9d.), Russian Foreign Policy in the 21st Century, New York, USA : Palgrave Macmillan, 2011, 266.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[2] Voir plus d'informations dans [Simon Pirani (\u00e9d.), Russian and CIS Gas Markets and Their Impact on Europe, Oxford : Oxford University Press, 2009].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[3] Voir \u003Ca href=\"http:\/\/europa.eu\"\u003Eeuropa.eu\u003C\/a\u003E sur les accords de partenariat et de coop\u00e9ration, 2009.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[4] Sergei Selivestov, Energy Security of Russia and the EU: Current Legal Problems, Note de l'lfri : Paris, 2009.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[5] Roger E. Kanet (\u00e9d.), Russian Foreign Policy in the 21st Century, New York, USA : Palgrave Macmillan, 2011, 274.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[6] \u00ab Dialogue \u00e9nerg\u00e9tique UE-Russie \u00bb, EurActiv, 2006-10-22.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[7] Sergei Selivestov, Energy Security of Russia and the EU: Current Legal Problems, Note de l'lfri : Paris, 2009, 16.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[8] Sur la question de la g\u00e9opolitique russe des ressources \u00e9nerg\u00e9tiques, voir dans [Срђан Перишић, Нова геополитика Русије, Београд : Медија центар \u00ab Одбрана \u00bb, 2015, 165-182].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[9] Voir [Commission des Communaut\u00e9s europ\u00e9ennes, \u00ab Espace commun UE-Russie, Rapport d'avancement 2009 \u00bb, 2010].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[10] Bertil Nygren, The Rebuilding of Greater Russia : Poutine's Foreign Policy Toward the CIS Countries, Abingdon, Royaume-Uni : Routledge, 2007 ; Simon Pirani (\u00e9d.), Russian and CIS Gas Markets and Their Impact on Europe, Oxford, Royaume-Uni : Oxford University Press, 2009.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[11] Timothy Garton Ash, Free World : America, Europe, and the Surprising Future of the West, New York : Random House, 2004.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003Esource : \u003Ca href=\"https:\/\/orientalreview.org\/2019\/10\/22\/russia-and-the-european-union-ii\"\u003ERussia And The European Union (II)\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003Etraduction \u003Ca href=\"https:\/\/reseauinternational.net\"\u003ER\u00e9seau International\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/reseauinternational.net\/la-russie-et-lunion-europeenne-2eme-partie\/\"\u003Ereseauinternational.net\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":{"parent_art":[{"title":"La Russie et l'Union Europ\u00e9enne (1\u00e8re partie)","url":"http:\/\/newsnet.fr\/apicom\/id:163096,json:1"}]}}}