{"163635":{"id":"163635","parent":"0","time":"1572342240","url":"http:\/\/newsnet.fr\/163635","source":"http:\/\/actu.fr\/normandie\/perche-en-noce_61309\/lagriculture-conservation-permet-regenerer-sols_22017537.html","category":"\u00e9cologie","title":"L'agriculture de conservation permet de r\u00e9g\u00e9n\u00e9rer les sols","catalog-images":"3\/newsnet_163635_fca139.jpg\/newsnet_163635_8e572a.jpg\/newsnet_163635_20ceb4.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_163635_20ceb4.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/l-agriculture-de-conservation-permet-de-regenerer-les-sols","admin":"newsnet","views":"371","priority":"2","length":"8885","lang":"fr","content":"\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_163635_fca139.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003EA 25 ans, Cl\u00e9ment Ambrois, agriculteur \u00e0 Perche-en-Noc\u00e9, n'a jamais labour\u00e9 (Amine El Hasnaouy\/Le Perche)\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ECl\u00e9ment Ambrois\u003C\/b\u003E a repris les parcelles de ses grands-parents \u00e0 \u003Cb\u003EPerche-en-Noc\u00e9\u003C\/b\u003E (\u003Cb\u003EOrne\u003C\/b\u003E), il y a un an et demi. Il s'est install\u00e9 en \u003Cb\u003Eagriculture de conservation\u003C\/b\u003E : une technique entre l'\u003Cb\u003Eagriculture conventionnelle\u003C\/b\u003E et l'\u003Cb\u003Eagriculture biologique\u003C\/b\u003E qui place le sol au cœur d'un syst\u00e8me qui repose qui trois piliers compl\u00e9mentaires.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'agriculture de conservation est assez r\u00e9cente. Elle consid\u00e8re le sol comme un milieu vivant et non pas comme un support de culture. Si elle se d\u00e9mocratise, elle est encore loin de faire l'unanimit\u00e9 : \u00ab Dans le monde agricole, c'est culturel de labourer, observe Cl\u00e9ment Ambrois. Changer, comme \u00e7a, cela ne se fera pas du jour au lendemain. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab A toutes les cultures \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab La pratique se d\u00e9veloppe. Mais il nous a fallu une dizaine d'ann\u00e9es pour avoir assez de recul et la mettre en place. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003EA 25 ans, Cl\u00e9ment Ambrois n'a jamais labour\u00e9. Il s'est form\u00e9 aupr\u00e8s de son p\u00e8re, \u00e0 \u003Cb\u003EThoign\u00e9\u003C\/b\u003E (\u003Cb\u003ESarthe\u003C\/b\u003E), qui a arr\u00eat\u00e9 de labourer en 1995. \u00ab Il \u00e9tait l'un des pionniers \u00bb, assure le jeune homme qui a multipli\u00e9 les recherches pour am\u00e9liorer la technique.\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab C'\u00e9tait dur. Il a fallu \u00e9tudier la question, se documenter, faire des essais. On avan\u00e7ait petit \u00e0 petit, par petites surfaces de culture. Puis, de culture en culture. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003E\u00ab En 2012, on a \u00e9tendu progressivement l'agriculture de conservation \u00e0 toutes les cultures : bl\u00e9, colza et ma\u00efs, principalement. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe \u003Cb\u003Elaur\u00e9at du prix de la dynamique agricole\u003C\/b\u003E trouve son compte dans ce proc\u00e9d\u00e9. L'agriculture est un milieu en crise. \u00ab L\u00e0, on produit autant, mieux et avec moins \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab Pour mon bl\u00e9, je ne consomme que 5 litres de fuel \u00e0 l'hectare. Classiquement : le labour et les semis demandent autour de 60 litres \u00e0 l'hectare. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab Produire autant avec moins \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EComme il ne travaille plus la terre, il change de moins en moins de mat\u00e9riels. R\u00e9sultat :\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab Je diminue mes d\u00e9penses en carburant, en mat\u00e9riels, en engrais et pesticides. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003E\u00ab Ce qui me permet de gagner en rentabilit\u00e9. Nous vendons le bl\u00e9 au m\u00eame prix que le conventionnel. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa pratique est, semble-t-il, \u00ab b\u00e9n\u00e9fique pour l'environnement \u00bb : \u00ab On diminue l'\u00e9rosion (car le sol est moins travaill\u00e9), le sol est vivant, on capte du carbone (les couverts captent le CO2 par la photosynth\u00e8se et l'int\u00e8grent dans le sol). \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab Et c'est la seule technique agricole capable de r\u00e9g\u00e9n\u00e9rer un sol en fertilit\u00e9 depuis la nuit des temps. L'existant n'est pas consomm\u00e9. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003EPour le jeune paysan, l'agriculture de conservation est \u00ab une philosophie \u00bb qu'il aimerait voir se d\u00e9velopper malgr\u00e9 les r\u00e9ticences li\u00e9es, pense-t-il, \u00e0 l'esth\u00e9tique : \u00ab La technique n'est pas tr\u00e8s vendeuse car le champ n'est pas tr\u00e8s, tr\u00e8s beau, avec des r\u00e9sidus. \u00c7a fait peur. Et aujourd'hui, on attache beaucoup trop d'importance au visuel. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab C'est compliqu\u00e9, c'est moche, c'est nouveau et \u00e7a impose une remise en question. Ce changement fait peur. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab Se rapprocher du bio \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EComment voit-il l'avenir ? \u00ab Aujourd'hui, on a du mal \u00e0 se passer des pesticides. Le but est de se rapprocher du bio avec la m\u00eame production que le conventionnel, dans le respect de l'environnement. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EA titre personnel, Cl\u00e9ment Ambrois diminue tous les intrants mais il ne se les interdit pas.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECet amoureux du grand air se r\u00e9approprie la nature. \u00ab En France, un agriculteur, en moyenne, passe trois heures sur son tracteur \u00e0 l'hectare. Nous, en conservation, nous passons : une heure sur le tracteur, une heure en formation et une heure en observation. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ETrois piliers compl\u00e9mentaires\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'agriculture de conservation est un syst\u00e8me qui repose sur trois piliers compl\u00e9mentaires : les semis sans travail du sol ; la couverture permanente du sol ; la diversit\u00e9 et rotation des cultures.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab Le but est d'avoir un sol le plus vivant possible \u00bb, pr\u00e9cise Cl\u00e9ment Ambrois. Ainsi, dans sa parcelle \u00e0 Perche-en-Noc\u00e9 o\u00f9 le colza doit pousser, le jeune agriculteur s\u00e8me plusieurs esp\u00e8ces : du tr\u00e8fle blanc, du violet, du lin, du sarrasin, de la f\u00e9verole... Pour n'en r\u00e9colter qu'une seule au final.\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab Le m\u00e9lange est r\u00e9fl\u00e9chi de fa\u00e7on \u00e0 \u00eatre le plus complet possible. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003ECouvert en permanence pour \u00eatre prot\u00e9g\u00e9, le sol est travaill\u00e9 par les racines, \u00e0 plus d'un m\u00e8tre de profondeur, ce qui permet aux plantes de capter l'azote de l'air pour le restituer dans le sol. Cela r\u00e9duit les fertilisants.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EDans le respect des \u00eatres vivants\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EObservateur de la terre, Cl\u00e9ment Ambrois a appris \u00e0 conna\u00eetre les animaux vivants dans le sol. L\u00e0, on voit un carabe, une limace.\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab La limace a une m\u00e9moire gustative, explique-t-il. Elle ne mangera en priorit\u00e9 que ce qu'elle est habitu\u00e9e \u00e0 manger. Ici, du tr\u00e8fle. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003E\u00ab Quand je s\u00e8me mon bl\u00e9, je ne d\u00e9truis pas le tr\u00e8fle pour que la limace continue de se nourrir sans toucher \u00e0 ce bl\u00e9. Quelque part, on la dupe. La limace, si elle est l\u00e0, c'est qu'elle sert \u00e0 quelque chose, elle a son utilit\u00e9. Son r\u00f4le principal est de v\u00e9hiculer les spores de champignons. Plus le sol est travaill\u00e9 et plus l'\u00e9quilibre naturel du sol est d\u00e9r\u00e9gl\u00e9. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab Le carabe est un petit insecte. C'est le pr\u00e9dateur de la limace. Quand on empoisonne la limace, on empoisonne le carabe. La cha\u00eene alimentaire est perturb\u00e9e et la limace n'a plus de pr\u00e9dateur. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ES'il ne trouve pas d'alternative, le jeune agriculteur ne s'interdit pas d'utiliser des insecticides.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EInsecticide naturel\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe m\u00e9lange de plantes trouble l'altise, l'un des principaux ravageurs du colza. Le couvert associ\u00e9 au colza joue un r\u00f4le dans la perturbation de l'insecte au niveau de son odorat et de sa vision.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_163635_8e572a.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003ELe bl\u00e9 et le tr\u00e8fle repoussent. (\u00a9Le Perche)\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EEn survolant les parcelles, le pr\u00e9dateur confond les esp\u00e8ces et il est repouss\u00e9 par l'odeur de certaines plantes.\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab L'an dernier, les agriculteurs ont utilis\u00e9 en moyenne entre trois \u00e0 six insecticides pour lutter contre les altises. Alors que dans l'agriculture de conservation, l'association de plantes m'a permis d'\u00e9viter l'utilisation de ces insecticides cette ann\u00e9e-l\u00e0. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003ECertaines plantes r\u00e9pulsives repoussent les insectes n'aiment pas leur odeur.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EVers de terre, signe de richesse\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EApr\u00e8s la moisson, le couvert de tr\u00e8fle en place depuis le semis du colza prot\u00e8ge le sol et sa biodiversit\u00e9 des rayons du soleil. Il produit de l'\u00e9nergie par la photosynth\u00e8se pour fertiliser le sol.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_163635_20ceb4.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003ELa terre est a\u00e9r\u00e9e, elle respire. (\u00a9Amine El Hasnaouy\/Le Perche)\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab J'ai eu l'opportunit\u00e9 de faire une deuxi\u00e8me r\u00e9colte (en foin de tr\u00e8fle), un mois apr\u00e8s la moisson du colza. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003EUne troisi\u00e8me r\u00e9colte aurait \u00e9t\u00e9 possible mais Cl\u00e9ment Ambrois a pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 laisser le tr\u00e8fle sur sa parcelle pour nourrir les vers de terre tout en formant un paillage. Celui-ci couvre et prot\u00e8ge durablement le sol, ce qui permet de diminuer l'utilisation d'herbicides.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab En moyenne, en conventionnel, on tourne entre 600 et 900 kg \u00e0 l'hectare. En agriculture de conservation : on trouve de 3 \u00e0 5 tonnes de vers de terre \u00e0 l'hectare ! \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cblockquote\u003E\u00ab Pour qu'ils se d\u00e9veloppent, il faut les nourrir et arr\u00eater de les emb\u00eater avec le travail du sol. \u00bb\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003ECe paillage permet \u00ab de diminuer par deux les herbicides \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/actu.fr\/normandie\/perche-en-noce_61309\/lagriculture-conservation-permet-regenerer-sols_22017537.html\"\u003Eactu.fr\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}