{"163791":{"id":"163791","parent":"162568","time":"1572620105","url":"http:\/\/newsnet.fr\/163791","source":"http:\/\/www.elcorreo.eu.org\/Equateur-et-le-printemps-des-bourdons","category":"Latina","title":"\u00c9quateur et le printemps des bourdons","image":"","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/equateur-et-le-printemps-des-bourdons","admin":"newsnet","views":"661","priority":"3","length":"14285","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ELe bilan de la crise sociale que vient de traverser l'Equateur, avec de durs affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, est de huit morts et plus de mille bless\u00e9s. En cause -entre autres bien plus anciennes- la hausse des prix des carburants...\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe 16 octobre, l'ONU a c\u00e9l\u00e9br\u00e9 la journ\u00e9e mondiale de l'alimentation. Les Nations unies ont jou\u00e9 un r\u00f4le de m\u00e9diateur entre le gouvernement de Lenin Moreno et la Conf\u00e9d\u00e9ration des Nations indig\u00e8nes de l'\u00c9quateur (CONAIE), compos\u00e9e principalement de petits paysans, les premi\u00e8res victimes des ajustements du Fond mon\u00e9taire international (FMI).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab \u003Ci\u003ENous, les Indiens, nous sommes n\u00e9s de la terre, nous vivons de la terre. Que se passerait-il si nous, les 'Indiens sales', comme ils nous appellent, nous ne leur envoyions pas nos aliments ? Que mangeraient-ils ?\u003C\/i\u003E \u00bb, se demande devant une cam\u00e9ra Ana Maria Guacho, cr\u00e9atrice du Mouvement des indig\u00e8nes du Chimborazo.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette dame de 70 ans me rappelle une paysanne rencontr\u00e9e lors d'un voyage en \u00c9quateur en juin dernier. Je parcours la Sierra centrale pour admirer les merveilles de ce petit pays, situ\u00e9 au centre de la terre. Je d\u00e9couvre le march\u00e9 aux l\u00e9gumes de Zumbahua et fais le tour du crat\u00e8re du volcan \u00e9teint Quilotoa, avant d'arriver au village indien de Chugchil\u00e1n. Elle ramasse avec son mari des pommes de terres dans le brouillard. Je m'approche d'eux et leur propose de les aider. Nous passons toute l'apr\u00e8s-midi \u00e0 travailler la terre. Tous ses enfants sont partis vivre en ville, elle leur apportera sa r\u00e9colte. Ses mains sont us\u00e9es apr\u00e8s tant d'ann\u00e9es de travail. Elle vit \u00e0 Latacunga chez ses enfants, et revient sur son lopin de terre deux fois par mois. A la fin de la journ\u00e9e, nous cuisons quelques pommes de terre et un cochon d'Inde.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EJe repars le cœur lourd apr\u00e8s avoir partag\u00e9 le quotidien de cette femme. Je l'imagine battant le pav\u00e9 avec des milliers d'Indiens agriculteurs de la Sierra et d'Amazonie. Les manifestants ne protestaient pas seulement contre la hausse spectaculaire des prix du carburant due \u00e0 la suppression des subventions. Ils demandaient aussi la fin des concessions mini\u00e8res et avaient d'autres revendications comme la d\u00e9fense de l'agriculture familiale. Le d\u00e9cret 883 suspendu le 14 octobre, est la goutte d'eau qui a fait d\u00e9border le vase. \u00ab \u003Ci\u003ECette explosion sociale est li\u00e9e \u00e0 la d\u00e9flation des produits agricoles ces deux derni\u00e8res ann\u00e9es. La baisse des prix des aliments affecte les conditions de vie des communaut\u00e9s indig\u00e8nes, surtout dans la Sierra centrale, qui sont des producteurs pour le march\u00e9 interne\u003C\/i\u003E \u00bb, explique Pablo Iturralde, chercheur au Centre des droits \u00e9conomiques et sociaux (CDES).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe malaise social existe depuis longtemps. L'application des conditions du FMI a commenc\u00e9 avant la signature de l'accord. Dans un des documents de la Banque interam\u00e9ricaine du d\u00e9veloppement (BID), on pouvait lire que la r\u00e9forme fiscale et les licenciements massifs \u00e9taient les conditions du FMI pour commencer \u00e0 mettre en place les d\u00e9boursements. L'\u00c9tat s'est endett\u00e9 de plus de 11 milliards de dollars en un an et demi, d\u00e9passant la dette contract\u00e9e par l'ancien Pr\u00e9sident Rafael Correa en 9 ans. \u00ab \u003Ci\u003ETout cela a commenc\u00e9 en 2017, apr\u00e8s 16 ans de diminution continue de la pauvret\u00e9 et des in\u00e9galit\u00e9s sociales. Ce n'est pas un hasard, et ce n'est pas d\u00fb \u00e0 un choc externe. Aujourd'hui, les prix du p\u00e9trole sont au moins 40 % plus \u00e9lev\u00e9s que pendant les derniers mois du gouvernement de Correa, lorsqu'il a d\u00fb faire face \u00e0 un ralentissement \u00e9conomique\u003C\/i\u003E \u00bb, souligne l'\u00e9conomiste.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa politique d'ajustement de Lenin Moreno ne concerne pas seulement l'accord avec le FMI, mais aussi une r\u00e9forme du travail qui pr\u00e9carise la vie des travailleurs, accompagn\u00e9e de nouveaux cadeaux fiscaux pour les plus riches et les investisseurs \u00e9trangers, c'est-\u00e0-dire les transnationales qui occuperont \u00e0 nouveau le territoire, pour une extraction sans limites des ressources naturelles du pays. Le troisi\u00e8me axe de cette r\u00e9forme est un affaiblissement de l'\u00c9tat dans sa capacit\u00e9 \u00e0 contr\u00f4ler les mouvements de capitaux et r\u00e9guler le commerce ext\u00e9rieur. \u00ab Dans un pays dollaris\u00e9 comme l'Equateur, si on ne r\u00e9glemente pas les importations, la seule alternative \u00e9conomique qu'il reste, c'est de serrer la ceinture des travailleurs pour rendre plus comp\u00e9titif les co\u00fbts de production. L'argent pour financer le subventionnement de l'essence existe, il vient de l'\u00c9tat. Il suffit de combattre l'\u00e9vasion fiscale et faire payer leurs dettes aux groupes \u00e9conomiques qui doivent 4 milliard de dollars au pays, soit le montant que Lenin Moreno a demand\u00e9 au FMI. On pourrait optimiser les d\u00e9penses publiques, sans affecter les d\u00e9penses en mati\u00e8re de sant\u00e9 et d'\u00e9ducation, ni les d\u00e9penses en investissement du capital d'\u00c9tat. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003E\u00ab Nous sommes les enfants des grands soul\u00e8vements des ann\u00e9es 1990 \u00bb\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EJe continue mon voyage dans la Sierra centrale. J'arrive au march\u00e9 de Guamote, dans la r\u00e9gion de Riobamba. Un jeune homme de 20 ans m'offre des fraises \u00e0 la fin du march\u00e9. \u00ab \u003Ci\u003EVous voyez cette montagne, eh bien j'habite sur ces terres, je suis fi\u00e8re d'\u00eatre Indien et parler quechua. Mais aujourd'hui, \u00e0 l'\u00e9cole on veut privil\u00e9gier l'apprentissage de l'anglais, au d\u00e9triment des langues ancestrales\u003C\/i\u003E \u00bb. Ce gar\u00e7on est n\u00e9 un peu avant la dollarisation de l'\u00e9conomie, il n'a pas v\u00e9cu les ajustements n\u00e9olib\u00e9raux des ann\u00e9es 90. Il a grandi pendant les ann\u00e9es de croissance. J'imagine aussi ce jeune, manifestant dans les rues, comme l'avaient fait ses anc\u00eatres en 1803. 10 000 Indiens de Guamote et Columbe s'\u00e9tait r\u00e9volt\u00e9s contre le syst\u00e8me d'imposition de la royaut\u00e9, en criant \u00ab \u003Ci\u003Esoulevons-nous, r\u00e9cup\u00e9rons notre terre et notre dignit\u00e9\u003C\/i\u003E \u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'Histoire lointaine des luttes pour l'Ind\u00e9pendance et l'Histoire imm\u00e9diate se rejoignent. Eduardo Meneses, politologue et militant de l'organisation \u00ab Universit\u00e9 populaire \u00bb, \u00e9tait enfant le 12 octobre 1992, lors de la c\u00e9l\u00e9bration des 500 ans de l'invasion espagnole. \u00ab Depuis plusieurs ann\u00e9es, les analystes politiques et les partis de droite avait sign\u00e9 la mort du mouvement indig\u00e8ne. Cette gr\u00e8ve a permis de renouveler les structures traditionnelles des mouvements sociaux, qu'il s'agisse des syndicats, des Indiens ou des partis politiques. Dans les assembl\u00e9es populaires du mouvement indig\u00e8ne, on entendait dire : \u00ab nous sommes les enfants des grands soul\u00e8vements des ann\u00e9es 1990 \u00bb. Cette nouvelle g\u00e9n\u00e9ration de dirigeants rompt avec certaines pratiques qui avaient affaibli le mouvement indig\u00e8ne, centr\u00e9 sur des figures individuelles. On observe la naissance d'un leadership collectif bien plus local que national. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EA la diff\u00e9rence des r\u00e9voltes des ann\u00e9es 1990, la p\u00e9riode actuelle est marqu\u00e9e par la dollarisation de l'\u00e9conomie. Les mesures du FMI sont d'autant plus douloureuses pour l'ensemble de la population qu'elles sont ressenties de mani\u00e8re imm\u00e9diate. Il existe aussi un \u00e9l\u00e9ment politique, selon Pablo Iturralde : \u00ab A cette \u00e9poque, il y avait un bloc de pouvoir fractionn\u00e9, ce qui g\u00e9n\u00e9rait de la d\u00e9stabilisation politique. Aujourd'hui le facteur \u00ab Rafael Correa \u00bb fait que la classe politique essaie par tous les moyens de maintenir l'unit\u00e9. Dans le gouvernement de Lenin Moreno, il existe des fractions avec des int\u00e9r\u00eats distincts. Au moment o\u00f9 le pouvoir vacille, il reste soud\u00e9 contre les mouvements sociaux mobilis\u00e9s et le \u00ab correisme \u00bb parce que les ministres craignent bien plus Correa et le peuple que de devoir faire des concessions entre eux. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELors de la grande mobilisation du 12 octobre, renomm\u00e9e par Hugo Chavez en 2004 \u00ab Journ\u00e9e de la R\u00e9sistance Indig\u00e8ne \u00bb, les habitants des quartiers populaires de Quito ont \u00e0 nouveau march\u00e9, pour exiger la suspension du d\u00e9cret 883. L'\u00c9tat d'urgence d\u00e9cr\u00e9t\u00e9 le premier jour avait pour objectif d'effrayer les gens afin qu'ils ne sortent pas de chez eux. Une interdiction brav\u00e9e pendant 12 jours par les manifestants qui se retrouvaient dans le parc de l'Arbolito, lieu de confrontation avec la police. Le pouvoir a finalement militaris\u00e9 la capitale le samedi, avant de c\u00e9der le lendemain. Les casseroles qui retentissaient dans Quito ont laiss\u00e9 la place aux cris de victoire. Le gouvernement a eu recours \u00e0 plusieurs tactiques vaines pour tenter de dissoudre le mouvement, en r\u00e9primant tr\u00e8s violemment les protestations d\u00e8s le d\u00e9but. Il a parall\u00e8lement essay\u00e9 de diviser les gens, en affirmant que le parti de la R\u00e9volution citoyenne de Rafael Correa voulait les r\u00e9cup\u00e9rer, allant jusqu'\u00e0 affirmer que la gu\u00e9rilla des FARC \u00e9tait infiltr\u00e9e parmi les manifestants.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPuis, il a assur\u00e9 que les dirigeants indig\u00e8nes n\u00e9gociaient dans le dos de la CONAIE. \u00ab Cela a \u00e9t\u00e9 imm\u00e9diatement d\u00e9menti par la conf\u00e9d\u00e9ration. Il y a peut-\u00eatre eu certaines figures indig\u00e8nes qui ont essay\u00e9 de le faire. Elles n'ont rien \u00e0 voir avec la conf\u00e9d\u00e9ration, qui a maintenu un effort d'union avec les bases \u00bb, rappelle Eduardo Meneses. La ministre de l'Int\u00e9rieur, qui a reconnu, lors d'une conf\u00e9rence de presse, le chiffre de 8 morts, 1330 d\u00e9tenus et 1507 bless\u00e9s, a aussi affirm\u00e9 que la couverture des manifestations les plus massives depuis 15 ans en \u00c9quateur, par RT en espagnol, attirait son attention. \u00ab Nous allons devoir faire la lumi\u00e8re sur beaucoup de choses \u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 Maria Paula Romo. En revanche, la diffusion de dessins anim\u00e9s pendant les manifestations par les cha\u00eenes de t\u00e9l\u00e9visions nationales, ne l'a semble-t-il pas perturb\u00e9e.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EDes \u00e9lections anticip\u00e9es pour une sortie de crise ?\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELenin Moreno pr\u00e9pare la r\u00e9daction d'un nouveau d\u00e9cret, \u00e9vitant ainsi le sc\u00e9nario imm\u00e9diat de la d\u00e9mission mais tiendra-t-il jusqu'aux \u00e9lections de 2021, apr\u00e8s cette perte de l\u00e9gitimit\u00e9 d\u00e9mocratique ? Son adversaire politique, Rafael Correa, est exil\u00e9 en Belgique et fait l'objet d'un \u00ab lawfare \u00bb, un processus de judiciarisation de la politique. Il ne peut revenir en \u00c9quateur sous peine d'\u00eatre emprisonn\u00e9. Il appelle \u00e0 mettre en place \u00ab la muerte cruzada \u00bb, terme juridico-politique utilis\u00e9 en Equateur qui consiste en la facult\u00e9 du pouvoir ex\u00e9cutif de dissoudre le pouvoir l\u00e9gislatif, avec l'obligation de l'Assembl\u00e9e nationale de convoquer des \u00e9lections pour renouveler les deux pouvoirs. Le pr\u00e9sident pouvant participer \u00e0 cette \u00e9lection, cette loi peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9e comme un r\u00e9f\u00e9rendum r\u00e9vocatoire. \u00ab Nous avons v\u00e9cu plusieurs renversements de pr\u00e9sidents, et cela n'a pas toujours signifi\u00e9 freiner la politique n\u00e9olib\u00e9rale, se souvient Eduardo Meneses. L'Assembl\u00e9e nationale est compos\u00e9e de d\u00e9put\u00e9s de la droite traditionnelle et de la droite du gouvernement n\u00e9olib\u00e9ral qui n'est malheureusement pas capable de r\u00e9pondre au m\u00e9contentement du peuple. Et le mouvement populaire ne parle pas de sortie \u00e9lectorale de la crise car il se m\u00e9fie des politiques et des partis en ce moment. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab Les gouvernements n\u00e9olib\u00e9raux incendient \u00e0 nouveau la r\u00e9gion \u00bb, \u00e9crit Aram Arahonian, journaliste uruguayen. Une m\u00e9taphore qui rappelle les incendies provoqu\u00e9s par les grands propri\u00e9taires terriens en Amazonie, soutenus par le pr\u00e9sident Jair Bolsonaro. \u00ab Est-ce l'heure du retour des gouvernements progressistes ? \u00bb se demande le journaliste uruguayen, alors que la gauche pourrait bient\u00f4t revenir au pouvoir en Argentine. \u00ab Il est ind\u00e9niable qu'il y a eu des politiques de redistribution des richesses envers le peuple ces derni\u00e8res ann\u00e9es, r\u00e9pond Eduardo Meneses. Mais ces gouvernements n'ont pas r\u00e9solu les contradictions qui ont permis le retour de la droite au pouvoir. Si nous voulons arriver \u00e0 un nouveau cycle, nous devons questionner la R\u00e9volution citoyenne, qui n'a pas r\u00e9ussi \u00e0 inclure le mouvement indig\u00e8ne, comme un acteur central, en m\u00e9connaissant la particularit\u00e9 de l'identit\u00e9 des Indiens. L'ancien gouvernement n'est pas parvenu non plus \u00e0 remettre en cause la propri\u00e9t\u00e9 de la terre. Nous avons besoin de nouvelles alliances politiques pour comprendre le processus de transition qui peut nous permettre de sortir de l'extractivisme. Cela signifie des ann\u00e9es de planification \u00e9conomique, ce que la R\u00e9volution citoyenne n'a pas pu faire, car elle avait en son sein des repr\u00e9sentants de l'oligarchie, des exportateurs. La signature des accords de libre-\u00e9change avec l'Europe est un exemple de ces contradictions. \u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ENous vivons dans une soci\u00e9t\u00e9 d\u00e9pendante du p\u00e9trole, \u00e0 une \u00e9poque o\u00f9 l'extraction du brut co\u00fbte de plus en plus cher. Que l'on porte des gilets jaunes ou des \u003Ci\u003Eponchos\u003C\/i\u003E multicolores, nous sommes tous victimes de la \u00ab mal\u00e9diction du p\u00e9trole \u00bb. Soutenir ou \u00e9liminer la d\u00e9pendance \u00e0 l'or noir demandera beaucoup d'efforts. Apr\u00e8s la r\u00e9volution des bourdons, \u00ab la revoluci\u00f3n de los z\u00e1nganos \u00bb, le soleil reviendra-t-il en \u00c9quateur ? \u00ab Nous allons cesser de bourdonner \u00bb, avait d\u00e9clarer Lenin Moreno pour justifier la fin d'une politique de subvention du p\u00e9trole et de l'essence qui b\u00e9n\u00e9ficiait aux classes populaires depuis quarante ans. Z\u00e1nganos - qui signifie \u00ab bourdon \u00bb, mais aussi \u00ab paresseux \u00bb - est un terme utilis\u00e9 par les franges les plus ais\u00e9es de la population pour d\u00e9signer les travailleurs, et sugg\u00e9rer leur manque d'\u00e9ducation. Le peuple a intelligemment retourn\u00e9 l'insulte contre le pr\u00e9sident, en d\u00e9signant leur mouvement comme \u00e9tant la \u00ab r\u00e9volution des bourdons \u00bb. Les Z\u00e1nganos de la CONAIE ont fait c\u00e9der la reine, qui \u00e9crira un nouveau d\u00e9cret avec les abeilles ouvri\u00e8res, rempla\u00e7ant celui impos\u00e9 par le FMI.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EAng\u00e8le Savino\u003C\/b\u003E, 22 oct. 2019\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003E*Ang\u00e8le Savino\u003C\/b\u003E, journaliste et r\u00e9alisatrice fran\u00e7aise de documentaires, a v\u00e9cu 13 ans au Venezuela. Elle travaille depuis longtemps avec les paysans et les peuples indig\u00e8nes d'Am\u00e9rique Latine.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.elcorreo.eu.org\/Equateur-et-le-printemps-des-bourdons\"\u003Eelcorreo.eu.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":{"parent_art":[{"title":"Explosion en \u00c9quateur: le pr\u00e9sident d\u00e9clare l'\u00e9tat de si\u00e8ge et des manifestations se d\u00e9roulent dans tout le pays","url":"http:\/\/newsnet.fr\/apicom\/id:162568,json:1"}],"related_art":[{"title":"\u00c9quateur et Chili : l'\u00e9chec du discours de la r\u00e9ussite","url":"http:\/\/newsnet.fr\/apicom\/id:163429,json:1"}]}}}