{"164075":{"id":"164075","parent":"163474","time":"1573228904","url":"http:\/\/newsnet.fr\/164075","source":"http:\/\/lesakerfrancophone.fr\/leurope-du-sud-est-dans-les-relations-internationales-au-tournant-du-xxe-siecle-44","category":"Histoire","title":"L'Europe du Sud-Est dans les relations internationales au tournant du Xxe si\u00e8cle 4\/4","catalog-images":"4\/newsnet_164075_47035b.jpg\/newsnet_164075_a739cc.jpg\/newsnet_164075_e7ed10.jpg\/newsnet_164075_62cc29.jpg\/newsnet_164075_b9a31d.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_164075_62cc29.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/l-europe-du-sud-est-dans-les-relations-internationales-au-tournant-du-xxe-siecle-44","admin":"newsnet","views":"529","priority":"3","length":"54715","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003EPar \u003Ca href=\"https:\/\/orientalreview.org\/author\/vs\"\u003EVladislav B. SOTIROVIĆ\u003C\/a\u003E - Le 9 mai 2019 - Source \u003Ca href=\"https:\/\/orientalreview.org\/2019\/05\/09\/south-east-europe-in-the-international-relations-at-the-turn-of-the-20th-century-iv\"\u003EOriental Review\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003EL'int\u00e9r\u00eat principal de la France dans la r\u00e9gion de l'Europe du Sud-Est n'\u00e9tait fondamentalement pas politique mais \u00e9conomique. La r\u00e9gion \u00e9tait per\u00e7ue par les responsables politiques fran\u00e7ais comme \u00e9tant essentiellement importante en raison des trois points suivants :\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cul\u003E\u003Cli\u003E\u003Cb\u003EEn tant qu'espace privil\u00e9gi\u00e9 pour l'investissement de la capitale financi\u00e8re fran\u00e7aise.\u003C\/b\u003E|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003E\u003Cb\u003EEn tant que r\u00e9gion \u00e9tant le lien routier le plus appropri\u00e9 avec l'Empire ottoman.\u003C\/b\u003E|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003E\u003Cb\u003EEn tant qu'ancrage de la domination \u00e9conomique fran\u00e7aise sur l'Est de la M\u00e9diterran\u00e9e \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-1\"\u003E1\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/b\u003E|\u003C\/li\u003E\u003C\/ul\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ELa politique fran\u00e7aise du statu quo dans les Balkans\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00c0 cet \u00e9gard, la p\u00e9n\u00e9tration \u00e9conomique fran\u00e7aise dans la r\u00e9gion, suivie d'un investissement du capital financier fran\u00e7ais dans tous les pays des Balkans, a connu un succ\u00e8s notable dans la seconde moiti\u00e9 du XIXe si\u00e8cle. C'est particuli\u00e8rement vrai pour la Serbie, la Bulgarie et la Gr\u00e8ce. Le Royaume de Serbie est devenu l'un des pays des Balkans les plus d\u00e9pendants des capitaux financiers fran\u00e7ais, surtout apr\u00e8s 1881, date \u00e0 laquelle l'entreprise fran\u00e7aise \u003Ci\u003EGeneral Union\u003C\/i\u003E a accord\u00e9 le pr\u00eat le plus \u00e9lev\u00e9 pour la construction de la premi\u00e8re ligne ferroviaire de Serbie (Belgrade-Niš). La Serbie est devenue plus d\u00e9pendante de la capitale fran\u00e7aise en 1910 lorsque la banque franco-serbe a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9e avec la pr\u00e9dominance de la capitale fran\u00e7aise. Ainsi, \u00e0 la veille des guerres des Balkans de 1912-1913, les capitaux fran\u00e7ais d'investissement dominaient en Serbie. Toutefois, les concessions \u00e9conomiques fran\u00e7aises \u00e9taient \u00e9troitement li\u00e9es \u00e0 la politique fran\u00e7aise dans la r\u00e9gion. En cons\u00e9quence, le gouvernement fran\u00e7ais contr\u00f4lait dans une large mesure la politique \u00e9trang\u00e8re de la Serbie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECependant, l'objet principal de l'assujettissement financier fran\u00e7ais dans la r\u00e9gion de l'Europe du Sud-Est \u00e9tait, en fait, l'Empire ottoman. Les financiers et hommes d'affaires fran\u00e7ais ont financ\u00e9 environ 32% de la Compagnie des chemins de fer de Bagdad, tandis que 63% du pr\u00eat de l'\u00c9tat ottoman devait \u00eatre pay\u00e9 pour la France. N\u00e9anmoins, ce qui \u00e9tait le plus important, c'\u00e9tait qu'un nombre pr\u00e9dominant d'actions de la Banque Ottomane de l'\u00c9tat appartenait \u00e0 la France. Ainsi, les entrepreneurs fran\u00e7ais ont obtenu des concessions tr\u00e8s importantes pour la construction des lignes ferroviaires ottomanes en Anatolie, en Arm\u00e9nie et en Syrie. Par la suite, les concepteurs de la politique \u00e9trang\u00e8re fran\u00e7aise en relation avec les Balkans ont d\u00fb s\u00e9rieusement prendre en consid\u00e9ration les int\u00e9r\u00eats \u00e9conomiques des financiers et des hommes d'affaires fran\u00e7ais. Les entrepreneurs fran\u00e7ais, cependant, afin de gagner de l'argent \u00e0 l'int\u00e9rieur de l'Empire ottoman, ont r\u00e9alis\u00e9 que l'Empire ottoman ne devait pas \u00eatre territorialement et politiquement d\u00e9sint\u00e9gr\u00e9 ou d\u00e9membr\u00e9. En outre, ils soutenaient l'id\u00e9e d'une r\u00e9forme ottomane \u00e9conomique, institutionnelle et politique ainsi que sur la prosp\u00e9rit\u00e9. Pour faire court, le capital financier et les investissements fran\u00e7ais ne faisaient des b\u00e9n\u00e9fices que dans un Empire ottoman r\u00e9form\u00e9 et prosp\u00e8re, mais pas dans un Empire politiquement d\u00e9sint\u00e9gr\u00e9. Le principe fondamental de cette \u00e9conomie politique est devenu la r\u00e9f\u00e9rence en mati\u00e8re de politique du statu quo fran\u00e7ais dans les Balkans \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-2\"\u003E2\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'approche fran\u00e7aise \u00e0 l'\u00e9gard de la Ligue des Balkans de la Serbie, du Mont\u00e9n\u00e9gro, de la Bulgarie et de la Gr\u00e8ce, en particulier en ce qui concerne l'accord serbo-bulgare, avait deux poids deux mesures. D'une part, Paris \u00e9tait en d\u00e9saccord avec la cr\u00e9ation d'une telle alliance si elle \u00e9tait dirig\u00e9e contre l'int\u00e9grit\u00e9 territoriale ottomane. D'un autre c\u00f4t\u00e9, Paris a soutenu l'\u00e9tablissement de l'alliance au cas o\u00f9 elle accepterait une orientation politique anti-austro-hongroise, mais pas une orientation anti-ottomane. Le gouvernement fran\u00e7ais l'a clairement fait remarquer au premier ministre bulgare, M. Geshov : les objectifs de la France \u00e0 l'Est \u00e9taient de pr\u00e9server \u00e0 la fois l'int\u00e9grit\u00e9 territoriale de l'Empire ottoman et le statu quo politique dans les Balkans.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl faut dire que la politique fran\u00e7aise de bonnes et tr\u00e8s amicales relations avec l'Empire ottoman remonte d\u00e9j\u00e0 \u00e0 1535, lorsque le gouvernement fran\u00e7ais a conclu le premier accord bilat\u00e9ral avec le sultan ottoman et la Sublime Porte (le gouvernement) \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-3\"\u003E3\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Lors des pr\u00e9paratifs des guerres des Balkans de 1912-1913, le premier ministre fran\u00e7ais Raymond Poincar\u00e9 rendit visite \u00e0 l'empereur russe \u00e0 Saint-P\u00e9tersbourg en ao\u00fbt 1912, et il fit remarquer que la Ligue des Balkans de la Bulgarie, la Serbie, le Mont\u00e9n\u00e9gro et la Gr\u00e8ce n'\u00e9tait pas la bienvenue en France car elle \u00e9tait con\u00e7ue comme la coalition militaire et politique anti-ottomane \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-4\"\u003E4\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_164075_a739cc.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003EUne affiche pour la \u00ab Journ\u00e9e serbe \u00bb organis\u00e9e en France le 25 juin 1916, montrant des soldats fran\u00e7ais et serbes c\u00f4te \u00e0 c\u00f4te.\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELa principale raison de l'animosit\u00e9 fran\u00e7aise \u00e0 l'\u00e9gard de la Ligue des Balkans \u00e9tait l'\u00e9valuation fran\u00e7aise qu'un tel bloc politico-militaire serait sous le contr\u00f4le politique russe et finalement utilis\u00e9 contre les int\u00e9r\u00eats \u00e9conomiques et politiques fran\u00e7ais dans les Balkans. L'article du contrat de 1912 entre la Serbie et la Bulgarie sur le r\u00f4le d'arbitre de l'empereur russe Nicolas II dans la controverse serbo-bulgare sur la division de la Mac\u00e9doine a rendu Paris soup\u00e7onneux quant \u00e0 la conception de toute forme de coop\u00e9ration des pays des Balkans. En d'autres termes, la Ligue des Balkans de 1912 \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9e par la France comme une alliance militaro-politique sous le patronage de la Russie, qui serait utilis\u00e9e par l'empereur russe pour aider la Russie \u00e0 gagner le d\u00e9troit et Constantinople. L'administration fran\u00e7aise n'a donc pas accord\u00e9 de pr\u00eat d'\u00c9tat \u00e0 la Bulgarie \u00e0 l'automne 1912, craignant que ce pr\u00eat (180 millions de francs) ne soit utilis\u00e9 pour changer le statu quo balkanique, c'est-\u00e0-dire pour la guerre contre l'Empire ottoman \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-5\"\u003E5\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E, comme le soulignent les m\u00e9moires politico-diplomatiques de Raymond Poincar\u00e9 \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-6\"\u003E6\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. La presse fran\u00e7aise, comme le journal parisien le Figaro, partageait son opinion. Cependant, lorsque les pays des Balkans eurent d\u00e9j\u00e0 vaincu l'Empire ottoman au printemps 1913, la diplomatie fran\u00e7aise tenta de coop\u00e9rer avec la Russie afin de transformer l'alliance en bloc militaire contre la double monarchie d'Autriche-Hongrie \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-7\"\u003E7\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ELa politique britannique de l'\u00e9quilibre des pouvoirs en Europe et dans les Balkans\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa politique britannique dans les Balkans, de m\u00eame que la politique fran\u00e7aise, a suivi essentiellement ses propres int\u00e9r\u00eats \u00e9conomiques dans la r\u00e9gion. Les capitaux financiers du Royaume-Uni \u00e9taient pr\u00e9sents dans chacun des pays des Balkans, mais ont surtout exerc\u00e9 une influence dans l'Empire ottoman. Au d\u00e9but du XXe si\u00e8cle, les marchands britanniques contr\u00f4laient la plus grande partie du commerce ottoman d'import-export \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-8\"\u003E8\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Par exemple, 35 % des importations ottomanes totales provenaient du Royaume-Uni. Les entrepreneurs britanniques se sont montr\u00e9s particuli\u00e8rement int\u00e9ress\u00e9s par l'exploitation des champs p\u00e9trolif\u00e8res ottomans au Moyen-Orient. Autre exemple, la compagnie anglo-persane avec la compagnie Shell avait environ 75% des investissements dans la Compagnie P\u00e9troli\u00e8re Turque qui avait le monopole de l'exploitation du p\u00e9trole dans l'Empire ottoman. La situation \u00e9tait similaire en ce qui concerne le commerce ottoman du coton, qui \u00e9tait principalement entre les mains des Britanniques. D\u00e9sormais, le golfe Persique \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9 par les hommes d'affaires britanniques comme le terrain de la premi\u00e8re priorit\u00e9 de la strat\u00e9gie \u00e9conomique et politique de la Grande Bretagne envers l'Empire ottoman. Cependant, la Russie avait un int\u00e9r\u00eat similaire sur le Golfe alors qu'elle \u00e9tait un alli\u00e9 militaro-politique du Royaume-Uni. Les comp\u00e9titions russo-britanniques sur les champs p\u00e9trolif\u00e8res persans et ottomans et d'autres richesses naturelles ont \u00e9t\u00e9 temporairement r\u00e9gl\u00e9es par l'accord sur les zones d'influence entre Saint-P\u00e9tersbourg et Londres en 1907. Selon cet accord, le territoire persan \u00e9tait divis\u00e9 sur les sph\u00e8res d'influence \u00e9conomique et politique du nord de la Russie et du sud-est de la Grande-Bretagne. N\u00e9anmoins, le territoire principal (partie centrale de la Perse), pomme de discorde entre la Russie et le Royaume-Uni, est rest\u00e9 indivis\u00e9. La ligne d'influence russe s'\u00e9tendait de la rivi\u00e8re Heri-Rud \u00e0 l'est jusqu'\u00e0 la ville de J\u00e4sd au sud et finalement au sud du Kurdistan \u00e0 l'ouest. La bande de d\u00e9marcation britannique de la sph\u00e8re d'influence en Perse va de la ville de Burudsch\u00e4nd au nord-est \u00e0 la ville de Kirman \u00e0 l'ouest et se termine dans le port de B\u00e4nd\u00e4r Abbas au sud\u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-9\"\u003E9\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_164075_e7ed10.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003EFaisal bin Hussein bin Ali al-Hashemi (au centre) avec des d\u00e9l\u00e9gu\u00e9s dont Lawrence d'Arabie (le troisi\u00e8me \u00e0 droite, avec la coiffe) \u00e0 Versailles pendant la conf\u00e9rence de paix de Paris en 1919.\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EPour le Royaume-Uni, le golfe Persique avait un autre point d'importance car, dans cette r\u00e9gion, la ligne ferroviaire Bagdad-Basra devait \u00eatre termin\u00e9e. Ainsi, afin d'\u00e9largir son propre territoire du protectorat dans la r\u00e9gion du golfe Persique, la politique \u00e9trang\u00e8re britannique s'est efforc\u00e9e d'arracher les terres du Kowe\u00eft \u00e0 l'Empire ottoman et de cr\u00e9er un \u00c9tat kowe\u00eftien semi-ind\u00e9pendant sous le patronage britannique. La premi\u00e8re phase de ce plan a \u00e9t\u00e9 achev\u00e9e avec succ\u00e8s en 1899, tandis que la seconde a \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9e en 1913, c'est-\u00e0-dire pendant les guerres des Balkans \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-10\"\u003E10\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDes sources historiques indiquent que l'Empire ottoman a \u00e9t\u00e9 forc\u00e9 de c\u00e9der le territoire du Kowe\u00eft en 1913 au protectorat de la Grande Bretagne afin d'obtenir le soutien britannique sur la question de l'Albanie - une province de l'Empire ottoman qui \u00e9tait alors sous l'occupation militaire de la Serbie et de la Gr\u00e8ce. La strat\u00e9gie diplomatique britannique consid\u00e9rait son influence dans le golfe Persique comme un contrepoids \u00e0 l'influence austro-italienne en Albanie et dans le d\u00e9troit d'Otrante. Ce n'est pas par amour de la v\u00e9rit\u00e9 que l'establishment britannique au pouvoir a exig\u00e9, lors de la Conf\u00e9rence de Londres des ambassadeurs sur l'Albanie, d'obtenir le protectorat britannique sur le Kowe\u00eft en \u00e9change du protectorat austro-hongrois et italien sur l'\u00c9tat ind\u00e9pendant albanais \u003Ci\u003Ede jure\u003C\/i\u003E qui devrait \u00eatre reconnu apr\u00e8s les guerres des Balkans de 1912-1913 \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-11\"\u003E11\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'influence politique de la diplomatie britannique dans l'Empire ottoman a \u00e9t\u00e9 maintenue par de nombreux officiers et repr\u00e9sentants britanniques qui ont travaill\u00e9 dans diff\u00e9rents secteurs des bureaux et organisations de l'\u00c9tat ottoman. Les Britanniques sont devenus en premier lieu influents dans les minist\u00e8res ottomans en tant que conseillers employ\u00e9s dans les diff\u00e9rents secteurs du gouvernement.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa capitale financi\u00e8re britannique a progressivement \u00e9t\u00e9 de plus en plus pr\u00e9sente dans la vie \u00e9conomique de la Serbie pendant et apr\u00e8s la \u003Ci\u003E\u00ab guerre douani\u00e8re \u00bb\u003C\/i\u003E serbo-austro-hongroise de 1906-1911. Les financiers britanniques \u00e9taient int\u00e9ress\u00e9s par le projet de construction d'une ligne de chemin de fer Adriatique pour relier Belgrade \u00e0 la mer Adriatique. Selon le projet de construction, l'une de ses branches traverserait la Serbie jusqu'au Danube et \u00e0 la mer Noire, tandis qu'une autre relierait l'Albanie \u00e0 Salonique et Istanbul. La partie cruciale du commerce britannique avec l'Albanie, la Gr\u00e8ce, la Serbie et le Mont\u00e9n\u00e9gro \u00e9tait d\u00e9tenue par le Comit\u00e9 des Balkans des fr\u00e8res Begston. Cependant, la politique du Comit\u00e9 des Balkans \u00e9tait d'obtenir un statut autonome pour la Mac\u00e9doine et l'Albanie au sein de l'Empire ottoman afin de fournir de meilleures conditions pour l'investissement de ses capitaux dans cette r\u00e9gion \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-12\"\u003E12\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa politique \u00e9trang\u00e8re britannique \u00e0 l'\u00e9gard de l'Empire ottoman et de l'Europe du Sud-Est \u00e9tait int\u00e9gr\u00e9e \u00e0 la politique g\u00e9n\u00e9rale britannique \u00e0 l'\u00e9gard des affaires europ\u00e9ennes. Cette politique soutenait l'id\u00e9e de maintenir \u003Ci\u003E\u00ab l'\u00e9quilibre europ\u00e9en des pouvoirs \u00bb\u003C\/i\u003E. En raison de cette politique, l'Empire ottoman a prot\u00e9g\u00e9 sa propre int\u00e9grit\u00e9 territoriale pendant des d\u00e9cennies. La Grande Bretagne pr\u00e9f\u00e8re, de m\u00eame que la France, maintenir en vie l'\u003Ci\u003E\u00ab homme malade sur le Bosphore \u00bb\u003C\/i\u003E pour la simple raison de ne pas permettre \u00e0 la Russie de profiter de la d\u00e9sint\u00e9gration de l'Empire ottoman et d'\u00e9tablir son protectorat sur les chr\u00e9tiens orthodoxes des Balkans \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-13\"\u003E13\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. En fait, le Royaume-Uni est le principal adversaire \u00e0 la conception russe de cr\u00e9er un grand \u00c9tat slave uni des Balkans sous son \u00e9gide. Cependant, apr\u00e8s la R\u00e9volution des jeunes turques pro-allemande de 1908 \u00e0 Istanbul \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-14\"\u003E14\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E et, \u00e0 partir de la m\u00eame ann\u00e9e, l'annexion austro-hongroise de la Bosnie-Herz\u00e9govine \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-15\"\u003E15\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E, les Britanniques ont commenc\u00e9 \u00e0 coop\u00e9rer plus \u00e9troitement avec la Russie et la France dans les Balkans. L'objectif de ce partenariat \u00e9tait d'emp\u00eacher la p\u00e9n\u00e9tration de la \u003Ci\u003E\u00ab Marche vers l'Est \u00bb\u003C\/i\u003E germanique en Europe du Sud-Est et au Proche-Orient. Le ministre britannique des Affaires \u00e9trang\u00e8res Edward Grey a lanc\u00e9 l'id\u00e9e d'une coalition balkanique dans les ann\u00e9es qui ont suivi comme une barri\u00e8re \u00e0 la p\u00e9n\u00e9tration plus profonde des Habsbourg dans les Balkans \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-16\"\u003E16\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. La diplomatie britannique a travaill\u00e9 pour inclure la Gr\u00e8ce dans la coalition afin d'exercer sa propre influence sur la Ligue des Balkans. Dans le m\u00eame temps, la Gr\u00e8ce ferait une alliance qui ne serait pas en mesure de se soumettre \u00e0 la politique russe dans les Balkans \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-17\"\u003E17\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ELa Russie avance vers le d\u00e9troit\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'influence financi\u00e8re de la Russie dans les \u00e9conomies des pays des Balkans au d\u00e9but du XXe si\u00e8cle \u00e9tait nettement moindre que celle de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie, de l'Italie, de la Grande-Bretagne et de la France. En outre, l'influence financi\u00e8re russe dans la vie \u00e9conomique ottomane \u00e9tait presque inexistante. Les \u00e9changes commerciaux entre la Russie et l'Empire ottoman \u00e9taient sous-d\u00e9velopp\u00e9s. De plus, contrairement aux autres membres des grandes puissances europ\u00e9ennes, la Russie n'avait pas une seule concession pour la construction d'une ligne ferroviaire dans l'Empire ottoman. Cependant, la pr\u00e9sence des capitaux russe s'est progressivement accrue en Bulgarie et en Serbie apr\u00e8s le Congr\u00e8s de Berlin de 1878. Les entrepreneurs russes n'ont toutefois pas r\u00e9ussi \u00e0 obtenir des concessions de construction ferroviaire tr\u00e8s importantes pour les lignes Sophia-Ruse et du Danube vers la mer Adriatique. C'\u00e9tait jusqu'\u00e0 pr\u00e9sent l'indicateur le plus pertinent que la Russie perdait ses positions politico-\u00e9conomiques en Europe du Sud-Est, principalement pour le compte de la double monarchie d'Autriche-Hongrie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa capitale russe mit les pieds en Serbie en 1867 lorsque le gouvernement serbe du prince Mihailo (Michael) Obrenović obtint le premier pr\u00eat de l'\u00c9tat russe. Le pr\u00eat \u00e9tait allou\u00e9 \u00e0 la pr\u00e9paration militaire de la Serbie \u00e0 la guerre contre l'Empire ottoman. La nature principale de ce pr\u00eat \u00e9tait d'ordre politique, mais non \u00e9conomique. Ce cas avec le pr\u00eat russe indique que la Principaut\u00e9 de Serbie de l'\u00e9poque avait l'intention de lier son destin politique aux \u00e9v\u00e9nements \u00e0 venir avec la Russie \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-18\"\u003E18\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Il montre clairement deux missions diplomatiques des diplomates serbes Jovan Marinović et Milan Petronijević \u00e0 Moscou et \u00e0 Saint-P\u00e9tersbourg respectivement \u00e0 l'automne 1866 et au printemps 1867 \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-19\"\u003E19\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Durant sa visite \u00e0 Moscou en novembre 1866, J. Marinović promit au gouvernement russe que l'Empereur russe serait inform\u00e9 sur chaque action diplomatique de la Serbie en Europe du Sud Est. En fait, l'obligation de la Serbie \u00e9tait la premi\u00e8re condition sous laquelle le gouvernement imp\u00e9rial russe \u00e9tait dispos\u00e9 \u00e0 soutenir la Serbie et sa politique \u00e9trang\u00e8re \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-20\"\u003E20\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Le deuxi\u00e8me pr\u00eat de la Russie \u00e0 la Serbie fut pris en 1876 \u00e0 nouveau pour pr\u00e9parer la guerre contre l'Empire ottoman (au moment de la grande crise orientale de 1875-1878). Ce lien politico-\u00e9conomique serbe avec la Russie a conduit le gouvernement serbe \u00e0 conclure le premier contrat commercial avec la Russie en 1892.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa politique de la Russie \u00e0 l'\u00e9gard de l'Empire ottoman \u00e9tait totalement diff\u00e9rente des politiques britannique et fran\u00e7aise \u00e0 l'\u00e9gard du m\u00eame pays. Alors que Londres et Paris avaient l'intention de prolonger l'existence territoriale de l'Empire ottoman dans les Balkans, les politiciens de Saint-P\u00e9tersbourg visaient \u00e0 cr\u00e9er un nouvel ordre balkanique mais sans la pr\u00e9sence ottomane dans la r\u00e9gion. En d'autres termes, selon la conception russe de la r\u00e9solution de la question balkanique, l'Empire ottoman devait perdre toutes ses possessions europ\u00e9ennes avec la capitale Istanbul et le d\u00e9troit \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-21\"\u003E21\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Le Bosphore, la mer de Marmara et les Dardanelles, toutes parties du territoire de l'Empire ottoman, \u00e9taient pour le commerce et la marine russes d'une importance capitale. Par cons\u00e9quent, le premier objectif de la politique \u00e9trang\u00e8re russe \u00e9tait d'obtenir le contr\u00f4le sur ces trois objets d'int\u00e9r\u00eat g\u00e9ostrat\u00e9giques. Les Russes croyaient que cette id\u00e9e ne pourrait se r\u00e9aliser que dans le cas o\u00f9 Istanbul (Constantinople) serait sous administration russe directe ou au moins sous protectorat. Bient\u00f4t, selon le concept russe de r\u00e9organisation des affaires balkaniques, la place de l'Empire ottoman n'\u00e9tait r\u00e9serv\u00e9e qu'\u00e0 l'Asie Mineure, mais pas au Sud-Est de l'Europe \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-22\"\u003E22\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Le contr\u00f4le du d\u00e9troit avec Constantinople est devenu un v\u00e9ritable mythe historique russe \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-23\"\u003E23\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Les Russes avaient particuli\u00e8rement peur que l'Allemagne occupe le d\u00e9troit dans le cas de la d\u00e9sint\u00e9gration territoriale ottomane. Selon l'opinion russe, dans ce cas, c'est toute la vie \u00e9conomique du sud de la Russie qui serait encadr\u00e9e par l'Allemagne \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-24\"\u003E24\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Les d\u00e9troits \u00e9taient importants pour l'\u00e9conomie russe car ils reliaient le commerce de la mer Noire russe aux march\u00e9s de la M\u00e9diterran\u00e9e et de l'Extr\u00eame-Orient. En outre, le d\u00e9troit \u00e9tait le principal lien outre-mer entre les possessions de la mer Baltique russe et les terres du sud de l'Empire russe. L'exportation par la Russie de ma\u00efs du territoire de l'Ukraine actuelle et de p\u00e9trole russe du Caucase d\u00e9pendait fortement du libre passage dans le d\u00e9troit et la mer de Marmara \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-25\"\u003E25\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa diplomatie russe a constat\u00e9 que le meilleur moyen d'obtenir le protectorat de la Russie sur le d\u00e9troit et la mer de Marmara \u00e9tait de soutenir le mouvement de lib\u00e9ration des Slaves orthodoxes des Balkans contre l'autorit\u00e9 ottomane. Enfin, la Serbie, le Mont\u00e9n\u00e9gro et la Bulgarie ind\u00e9pendants mais sous protectorat russe, devraient fournir \u00e0 la Russie un d\u00e9bouch\u00e9 sur la M\u00e9diterran\u00e9e \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-26\"\u003E26\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Cette t\u00e2che politique \u00e9tait cach\u00e9e dans la politique de solidarit\u00e9 pan-slave, comme l'a soulign\u00e9 le ministre russe des Affaires \u00e9trang\u00e8res, Sazonov, en 1914 \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-27\"\u003E27\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. En raison du caract\u00e8re significatif du d\u00e9troit pour la strat\u00e9gie \u00e9conomique et politique russe, les Balkans avaient la premi\u00e8re importance dans la politique \u00e9trang\u00e8re russe. Cette r\u00e9gion \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9e comme plus importante que le reste de l'Europe, le Moyen-Orient et l'Extr\u00eame-Orient. De plus, la Constantinople byzantine (l'Istanbul ottomane) \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9e par les empereurs russes depuis l'\u00e9poque d'Ivan le Terrible (au pouvoir de 1533 \u00e0 1584) \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-28\"\u003E28\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E comme un centre spirituel de la culture et de la civilisation russe et orthodoxe (comme la troisi\u00e8me Rome) \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-29\"\u003E29\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Le Bosphore et les Dardanelles avaient la m\u00eame importance en Russie que l'Albanie pour l'Italie ou le Golfe Persique au Royaume-Uni.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_164075_62cc29.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003ELe pont du Bosphore, Istanbul, Turquie (aujourd'hui)\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELe principal adversaire russe dans les Balkans \u00e9tait la monarchie des Habsbourg (la double monarchie d'Autriche-Hongrie \u00e0 partir de 1867) depuis la premi\u00e8re guerre Russo-Ottomane en 1677-1681. La lutte entre ces deux grandes puissances europ\u00e9ennes sur les sph\u00e8res d'influence en Europe du Sud-Est n'a \u00e9t\u00e9 que temporairement r\u00e9gl\u00e9e en 1782 lorsque l'imp\u00e9ratrice russe Catherine la Grande et l'empereur autrichien Joseph II ont divis\u00e9 les Balkans en sph\u00e8res d'influence russe et habsbourgeoise. La ligne de division, en l'occurrence, allait de Belgrade \u00e0 la mer Adriatique. Les territoires situ\u00e9s \u00e0 l'est de cette ligne appartenaient \u00e0 la zone russe du protectorat, tandis que les terres situ\u00e9es \u00e0 l'ouest de la ligne revenaient \u00e0 la zone de favoritisme autrichienne. En fait, les terres serbes \u00e9taient partag\u00e9es entre la Russie et l'Autriche tandis que l'Albanie actuelle \u00e9tait donn\u00e9e \u00e0 la Russie. C'est le premier et le seul exemple de l'Autriche renon\u00e7ant \u00e0 sa revendication sur le territoire de l'Albanie, la c\u00e9dant \u00e0 la Russie. La marine imp\u00e9riale russe commen\u00e7a \u00e0 appliquer cet accord par l'occupation des \u00eeles ioniennes en 1799. Cette action militaire fut con\u00e7ue comme une ouverture pour la p\u00e9n\u00e9tration plus profonde ult\u00e9rieure de la Russie dans les Balkans de l'Est exactement via le territoire de l'Albanie \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-30\"\u003E30\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Cependant, pendant tout le XIXe si\u00e8cle, le territoire de l'Albanie \u00e9tait sous la sph\u00e8re d'int\u00e9r\u00eat de l'Autriche, non de la Russie. De plus, la diplomatie russe signa deux accords avec la double monarchie d'Autriche-Hongrie sur le statu quo balkanique en 1897 et 1903. En cons\u00e9quence, le territoire de l'Albanie actuelle avec la Mac\u00e9doine occidentale et le Kosovo-et-M\u00e9tochie \u00e9tait reconnu comme une zone sous influence austro-hongroise \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-31\"\u003E31\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'importance de l'Albanie pour la politique \u00e9trang\u00e8re russe est r\u00e9apparue pendant l'occupation militaire serbo-grecque du territoire actuel de l'Albanie en 1912-1913, terre de l'Empire ottoman. \u00c0 l'\u00e9poque, seule la Russie soutenait la Serbie et la Gr\u00e8ce dans leur politique contre l'ind\u00e9pendance de l'Albanie, tandis que tous les autres membres des grandes puissances europ\u00e9ennes s'opposaient au projet russe de diviser l'Albanie en deux parties. En m\u00eame temps, pendant la crise albanaise, un nombre important d'habitants musulmans d'Albanie ont exprim\u00e9 leur loyaut\u00e9 envers l'Empire ottoman. L'intention russe de diviser l'Albanie entre la Serbie et la Gr\u00e8ce en 1913 \u00e9tait, en fait, la compensation \u00e0 Belgrade et Ath\u00e8nes pour le projet de la Russie de donner \u00e0 la Bulgarie de grandes concessions territoriales en Mac\u00e9doine et en Thrace. De plus, la diplomatie russe eu l'id\u00e9e en 1914-1915 d'unir la Serbie avec le Mont\u00e9n\u00e9gro, le Kosovo-et-Metochie, la Dalmatie, l'Albanie du Nord et la Bosnie-Herz\u00e9govine en un seul Etat f\u00e9d\u00e9ral de la nation serbe \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-32\"\u003E32\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Cette id\u00e9e \u00e9tait vivante lors de la cr\u00e9ation de la Ligue des Balkans en 1912 et son principal protagoniste est devenu l'ambassadeur de Russie en Serbie, N. Hartvig \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-33\"\u003E33\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E. Cependant, pendant les guerres des Balkans de 1912-1913, l'ultime cession russe de l'Albanie \u00e0 l'Autriche-Hongrie et \u00e0 l'Italie en 1913 s'est produite avec la conviction profonde de l'Empereur que la question albanaise provoquerait la troisi\u00e8me guerre des Balkans, ce pour quoi la Russie n'\u00e9tait pas pr\u00e9par\u00e9e \u00e0 ce moment l\u00e0. L'Albanie \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9e dans la conception de la politique \u00e9trang\u00e8re russe dans les Balkans comme le territoire qui devait contrecarrer la p\u00e9n\u00e9tration des Italiens et des Habsbourg en direction du d\u00e9troit \u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-34\"\u003E34\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E, et Constantinople o\u00f9 \u003Ci\u003E\u00ab les cl\u00e9s de la maison russe avaient \u00e9t\u00e9 \u00bb\u003C\/i\u003E\u003Csup\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/lesakerfrancophone.fr\/#fn-84032-35\"\u003E35\u003C\/a\u003E\u003C\/sup\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/orientalreview.org\/author\/vs\"\u003EVladislav B. SOTIROVIĆ\u003C\/a\u003E\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETraduit par Fabio, relu par Kira pour le Saker Francophone\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cb\u003ENotes\u003C\/b\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Col\u003E\u003Cli\u003EDocuments diplomatiques fran\u00e7ais 1871−1914, Vol. VI−VII, Paris, 1933|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ESur cette question, voir dans Georgeon F., \u003Ci\u003EL' \u00e9conomie politique selon Ahmed Midhat,\u003C\/i\u003E Edhem E. (ed.), Premi\u00e8re rencontre internationale sur l'Empire ottoman et la Turque moderne, Istanbul, 1991, 464−479; Inalcik H., Quataert D. (eds.), An Economic and Social History of the Ottoman Empire, 1300−1914, Cambridge, 1994; Kunelarp S., \u003Ci\u003E\"Les Ottomans \u00e0 la d\u00e9couverte de l'Europe: R\u00e9cits de voyageurs de la fin de l'Empire\"\u003C\/i\u003E, Etudes turques et ottomans: Documents de travail, theme issue on \u003Ci\u003E\"Voyageurs et diplomates ottomans,\"\u003C\/i\u003E № 4, December 1995, 51−58|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EПоповић В., Источно питање, Беогрaд, 1928, 56|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ERenuvin P., Evropska kriza i prvi svetski rat, Zagreb, 1965, 144. Voir aussi August T., \u003Ci\u003EThe Selling of the Empire: British and French Imperialist Propaganda\u003C\/i\u003E, 1890−1940, Westport, 1985|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EБалканската война или pуската оранжева книга, София, doc. № 11, 8 (Documents diplomatiques du minist\u00e8re russe des Affaires \u00e9trang\u00e8res sur les Balkans d'ao\u00fbt 1912 \u00e0 juillet 1913)|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EPoincar\u00e9 R., \u003Ci\u003ELes Balkans en feu\u003C\/i\u003E, Paris, 1923, 33. Sur le m\u00eame probl\u00e8me, voir plus dans Becker J. J., \u003Ci\u003EThe Great War and the French People\u003C\/i\u003E, Leamington Spa, 1985|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EDocuments diplomatiques fran\u00e7ais, Vol. VI, doc. № 229. Sur cette question, voir dans(Jelavich B., \u003Ci\u003EA Century of Russian Foreign Policy\u003C\/i\u003E, 1814−1914, Philadelphia, 1964; Thaden E., \u003Ci\u003ERussia and the Balkan Alliance of 1912\u003C\/i\u003E, University Park Pennsylvania, 1965; Jelavich B., \u003Ci\u003ERussia's Balkan Entanglement\u003C\/i\u003E, 1806−1914, Cambridge, 1991; Геллер М., История Российской империи, Vol. III, Москва, 1997|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ETaylor A. J. P., \u003Ci\u003EThe Struggle for Mastery in Europe 1849−1918, Oxford\u003C\/i\u003E, 1954, 504|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EWestermann Gro\u00dfer Atlas zur Weltgeschichte, Braunschweig, 1985, 134|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EPalmowski J., \u003Ci\u003EA Dictionary of Contemporary World History from 1900 to the Present Day\u003C\/i\u003E, Oxford−New York: Oxford University Press, 2004, 358|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EArchives du Minist\u00e8re des Affaires Etrang\u00e8res, Correspondance politique, Turquie, Guerres balkaniques, Conf\u00e9rence de Londres; Decision of the Ambassadors' Conference, Nov. 9, 1921, Simmonard A., \u003Ci\u003EEssai sur l'independence Albanaise\u003C\/i\u003E, Paris, 1942; Commission Internationale de d\u00e9limitation des fronti\u00e8res de l'Albanie. Fronti\u00e8re Serbo-Croato-Slovene-Albanese. Protocole de d\u00e9limitation, Florence, 1926. Cette question a fait l'objet d'un traitement plus approfondi, dans Puto A., \u003Ci\u003EAlbanian Independence and the Diplomacy of the Great Powers 1912−1914\u003C\/i\u003E, Tirana, 1978; Puto A., \u003Ci\u003EThe Albanian Question in the International Acts of the Period of Imperialism\u003C\/i\u003E, 1912−1918, Vol. I−II, Tirana, 1987|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EБалканската война или pуската оранжева книга, София, doc. № 11, 18−21 (Documents diplomatiques du minist\u00e8re russe des Affaires \u00e9trang\u00e8res sur les Balkans d'ao\u00fbt 1912 \u00e0 juillet 1913)|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ETaylor A. J. P., \u003Ci\u003EThe Struggle for Mastery in Europe 1849−1918\u003C\/i\u003E, Oxford, 1954, 504−506; Janković B., \u003Ci\u003EThe Balkans in International Relations\u003C\/i\u003E, Hong Kong, 1988, 89−119. Sur la m\u00eame question, voir Rossos A., \u003Ci\u003ERussia and the Balkans: Inter-Balkan Rivalries and Russian Foreign Policy\u003C\/i\u003E, 1908−1914, Toronto, 1981|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ESur la R\u00e9volution des jeunes Turcs de 1908, voir L\u00e9vt-Aksu N., Georgeon F., (eds.), \u003Ci\u003EThe Young Turk Revolution and the Ottoman Empire: The Aftermath of 1908\u003C\/i\u003E, London−New York: I.B.Tauras, 2017|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ESur les perspectives britanniques concernant la crise de l'annexion de 1908-1909, voir Demirci S., \u003Ci\u003EBritish Public Opinion Towards the Ottoman Empire During the Two Crisis\u003C\/i\u003E: Bosnia-Herzegovina (1908−1909) et \u003Ci\u003EThe Balkan Wars\u003C\/i\u003E (1912−1913), Gorgias Pr Llc, 2010|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EThaden E., \u003Ci\u003ERussia and the Balkan Alliance of 1912\u003C\/i\u003E, University Park Pennsylvania, 1965, 120. Sur la m\u00eame question, voir Taylor A. J. P., \u003Ci\u003EThe Habsburg Monarchy 1809−1918\u003C\/i\u003E. \u003Ci\u003EA History of the Austrian Empire and Austria-Hungary, London\u003C\/i\u003E, 1990, 276−302, Seton-Watson R. W., \u003Ci\u003EBritain in Europe 1789−1914\u003C\/i\u003E|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EBritish documents on the Origins of the War, 1899−1914, Vol. IX, doc. № 461; Drosos D., \u003Ci\u003ELa Fondation de l' Alliance Balkanique\u003C\/i\u003E, Ath\u00e8nes, 1929|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EМиљковић Д., Прилози расветљавању привредних односа Србије и Русије у XIX веку, Београд, 1956, 11−16 (documents)|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EДипломатски архив, Београд, Архива Илије Гарашанина, Letter from Schtackelberg to Ignatiev, Wien, November 27, 1866. ans cette lettre, il y a un concept concernant la conversation entre Marinović et Gorchakov.; Ibid., Писмо Гарашанина Ристићу, Београд, 11. децембар, 1866; Ibid., Мариновић J., \"Питање о градовима\"; Haus-Hof und Staats-Archiv, Wien, Letter from Beist to Prokresch, Vienna, December 20, 1866; Ibid., Marinović's papers, Letter from Prince Mihailo to Bismarck, Belgrade, October 24, 1866; Дипломатски архив, Београд, Архива Јована Ристића, Писмо Гарашанина Ристићу, Београд, фебруар 1867; Ibid., Писмо Гарашанина Ристићу, Београд, 11. мај 1867; Дипломатски архив, Београд, Архива Илије Гарашанина, Писмо Гарашанина Ристићу, Београд, 11. мај 1867, концепт; Ibid., Писмо Гарашанина Петронијевићу, Београд, 20. мај, 1867, концепт; Дипломатски архив, Београд, Записник седница од 31. маја 1867; Ристић Ј., Последња година спољашње политике кнеза Михаила, Београд, 1895, (memoires), 15, 45; Ловчевић С. (уредник), Писма Илије Гарашанина Јовану Мариновићу, Зборник САНУ, том II, № XXII, Београд, 1931|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EДипломатски архив, Београд, Политички односи, Писмо Мариновића Горчакову, Београд, 17. фебруар, 1867, концепт; Ibid., Letter from Stremoukov to Marinović, St. Petersburg, February 9, 1867; Дипломатски архив, Београд, Хартије Јована Мариновића, Letter from Shishkin to Marinović, Belgrade, March 1867|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EA ce sujet, voir l'entretien entre le repr\u00e9sentant du minist\u00e8re fran\u00e7ais des Affaires \u00e9trang\u00e8res, Maurice Pal\u00e9ologue, et l'ambassadeur de Russie en France, Izvolsky, \u00e0 l'adresse suivante Taylor A. J. P., \u003Ci\u003EThe Struggle for Mastery in Europe 1849−1918\u003C\/i\u003E, Oxford, 1954, 505; Pal\u00e9ologue M., \u003Ci\u003EAn Ambassador's Memoirs\u003C\/i\u003E, London, 1923|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EA ce sujet, voir Taylor A. J. P., \u003Ci\u003E\"The War Aims of the Allies in the First World War\"\u003C\/i\u003E, Pares R., Taylor A. J. P. (eds.), Essays Presented to Sir Lewis Namier, London, 1956; Balsover G. H., \u003Ci\u003E\"Aspects of Russian Foreign Policy, 1815−1914\"\u003C\/i\u003E, Pares R., Taylor A. J. P. (eds.), Essays Presented to Sir Lewis Namier, London, 1956|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EАдамов Е. А., Константинополь и проливы по секретным документам б. Министерства иностранных дел, Москва, 1926|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ERapport du ministre russe des Affaires \u00e9trang\u00e8res, Sazonov, \u00e0 l'empereur russe Nicolas II, d\u00e9cembre 1913|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EL'\u00e9conomie russe a \u00e9norm\u00e9ment souffert lorsque, pendant la guerre italo-ottomane de 1911-1912, les autorit\u00e9s ottomanes n'ont ferm\u00e9 le d\u00e9troit que pendant deux semaines en avril 1912|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EGottlieb W. W., \u003Ci\u003EStudies in Secret Diplomacy During the First World War\u003C\/i\u003E, London, 1957, 148−162. Sur cette question, voir plus dans Дякин В. С., Русская буржуазия и царизм в годы первой мировой войны (1914−1917), Ленинград, 1967; Покровский М. Н., Царская Россия и война, Москва, 1924; \u003Ci\u003E\"Die Internationalen Beziehungen im Zeitalter des Imperialismus\"\u003C\/i\u003E, II, 7 II, № 493. Winston Churchill a d\u00e9clar\u00e9 au cours des premiers mois de la Premi\u00e8re Guerre mondiale que les soldats russes ne combattront bravement que si le d\u00e9troit est la t\u00e2che de leur victoire|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ESazonov S., \u003Ci\u003ELes ann\u00e9es fatales\u003C\/i\u003E, Paris, 1927|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ESur le r\u00e8gne d'Ivan le Terrible, voir Anisimov J., \u003Ci\u003ERusijos istorija nuo Riuriko iki Putino\u003C\/i\u003E: Žmonės. Įvykiai. Datos, Vilnius: Mokslo ir enciklopedijų leidybos centras, 2014, 131−146|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ESur cette question, voir Mango C., \u003Ci\u003EByzantium and its Image, London\u003C\/i\u003E, 1984; Mango C., \u003Ci\u003EByzantium The Empire of New Rome\u003C\/i\u003E, New York, 1982; Shevchenko I., Ideology, \u003Ci\u003ELetters and Culture in the Byzantine World\u003C\/i\u003E, especially \u003Ci\u003E\"Constantinople viewed from the eastern provinces\"\u003C\/i\u003E and \u003Ci\u003E\"Byzantium and the eastern Slavs after 1453\"\u003C\/i\u003E, London, 1972; Johnson R. M., \u003Ci\u003EThe Third Rome: Holy Russia, Tsarism and Orthodoxy\u003C\/i\u003E, The Foundation for Economic Liberty, Inc., 2004|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EPour en savoir plus sur la question orientale au XVIIIe si\u00e8cle, voir Sorel A., \u003Ci\u003ELa question d'orient au XVIIIe si\u00e8cle\u003C\/i\u003E, Paris, 1889; Driault E., \u003Ci\u003ELa question depuis ses origines jusqu'\u00e0 nos jours\u003C\/i\u003E, Paris, 1898. A propos du caract\u00e8re g\u00e9opolitique de la question orientale et de la Russie, voir dans Перишић С., Нова геополитика Русије, Београд: Медија центар Одбрана, 2015, 56−60|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EХвостов В. М., История дипломатии, II, Москва, 1963, 345−351; Динев А., Илинденската епопеја, II, Скопје, 1949, 5−10|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EДипломатски архив, Београд, Извештај министарства спољних послова Србије војној врховној команди, телеграф послат из Ваљева 3. октобра 1914. г., документ бр. 5714; Архив Југославије, Београд, Фонд Јоце Јовановића Пижона, Дневници Ј. Ј. Пижона, кутија бр. 54, документ бр. 247. On the Russian diplomacy during the First World War, voir Трубецки Н. Г., Рат на Балкану 1914−1917. и руска дипломатија, Београд: Просвета, 1994 (memoires)|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EМеждународние отношения в епоху империализма. Документы из архивов царского и временого правителъства 1878−1917, том XX, Москва, 1938, Report by the Russian representative in Belgrade from September 20, 1912; Балканската война или pуската оранжева книга, Софиа, doc. № 36, 19−20 (les documents diplomatiques du minist\u00e8re russe des Affaires \u00e9trang\u00e8res sur les Balkans d'ao\u00fbt 1912 \u00e0 juillet 1913)|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ESur ce probl\u00e8me, voir Проект захвата Босфора в 1896 г., Красный Архив, том IV−V, (XLVII-XLVIII), Москва−Ленинград, 1931; Хвостов В. М., История дипломатии, том II, Москва, 1963|\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EПокровский М. Н., Царская Россия и война, Москва, 1924|\u003C\/li\u003E\u003C\/ol\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/lesakerfrancophone.fr\/leurope-du-sud-est-dans-les-relations-internationales-au-tournant-du-xxe-siecle-44\"\u003Elesakerfrancophone.fr\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":{"parent_art":[{"title":"L'Europe du Sud-Est dans les relations internationales au tournant du Xxe si\u00e8cle 2\/4","url":"http:\/\/newsnet.fr\/apicom\/id:163474,json:1"}]}}}