{"164889":{"id":"164889","parent":"164746","time":"1574501662","url":"http:\/\/newsnet.fr\/164889","source":"http:\/\/histoireetsociete.wordpress.com\/2019\/11\/23\/the-guardian-ce-qui-sest-passe-etait-un-massacre-chagrin-et-rage-en-bolivie-apres-une-journee-de-violences-meurtrieres\/","category":"Justice","title":"The guardian : \u00abCe qui s'est pass\u00e9 \u00e9tait un massacre\u00bb: chagrin et rage en Bolivie apr\u00e8s une journ\u00e9e de violences meurtri\u00e8res","catalog-images":"1\/newsnet_164889_PYSLIa4wLmw.jpg\/newsnet_164889_f88287.jpg\/newsnet_164889_7eb9ef.jpg\/newsnet_164889_ea478c.jpg\/newsnet_164889_461cbd.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_164889_PYSLIa4wLmw.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/the-guardian-ce-qui-s-est-passe-etait-un-massacre-chagrin-et-rage-en-bolivie-apres-une-journee-de-violences-meurtrieres","admin":"newsnet","views":"369","priority":"2","length":"9892","lang":"fr","content":"\u003Cblockquote\u003EHuit jeunes Boliviens ont \u00e9t\u00e9 tu\u00e9s \u00e0 El Alto mardi, et les habitants disent que le gouvernement int\u00e9rimaire de Jeanine \u00c1\u00f1ez est \u00e0 bl\u00e2mer. Lisez ce terrible reportage et dites vous bien que le sang ne va pas arr\u00eater de couler parce que le capital pour conserver son pouvoir partout lache la meute contre ceux qui avaient si peu de col\u00e8re et ne savaient que travailler. Parce que chez nous des politiciens stupides et m\u00e9diocres croient avoir encore quelque chose \u00e0 tirer du sang qui jaillit des pierres et sont pr\u00eats \u00e0 se faire acheter pour un poste de conseiller municipal et interdisent la solidarit\u00e9 avec ceux qui meurent. Parce que des gens qui ont pris la place des communistes et leur journal interdisent que les peuples prennent la mesure de ce qui se passe et pr\u00e9f\u00e8rent nous amuser avec les affres des petits bourgeois qui tapent du pied, d\u00e9voient les luttes y compris des femmes alors qu'ici elles sont assassin\u00e9es. (note et traduction de danielle Bleitrach)\u003C\/blockquote\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/profile\/tomphillips\"\u003ETom Phillips\u003C\/a\u003E \u00e0 El Alto\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EMer 20 Nov 2019\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_164889_f88287.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003EDes personnes en deuil pleurent Juan Tenorio, tu\u00e9 lors d'affrontements entre les forces de s\u00e9curit\u00e9 et des partisans de l'ancien pr\u00e9sident Evo Morales. Photo: Natacha Pisarenko \/ AP\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELES yeux inject\u00e9es de sang de Primitivo Quisbert contemplent le visage gonfl\u00e9 et sans vie de son fils - et s'interrogent sur la raison pour laquelle la lutte d'un tiers du pays pour la supr\u00e9matie politique avait condamn\u00e9 son enfant \u00e0 une tombe pr\u00e9coce.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00abC'est si douloureux, \u003Ci\u003Ese\u00f1or\u003C\/i\u003E. C'est tr\u00e8s douloureux\u00a0\u00bb, a sanglot\u00e9 le menuisier de 61 ans. \u00ab\u00a0Regarde ce qu'ils ont fait \u00e0 mon gar\u00e7on.\u00a0\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDevant lui, sur le banc de bois d'une \u00e9glise, repose le corps de Pedro Quisbert Mamani, ouvrier d'usine et p\u00e8re de deux enfants, \u00e2g\u00e9 de 37 ans - et l'un des huit jeunes Boliviens au moins tu\u00e9s mardi lorsque la crise politique du pays a \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/world\/2019\/nov\/19\/bolivia-clashes-police-army-break-fuel-blockade\"\u003E\u00e9clat\u00e9 dans une violence meurtri\u00e8re dans la ville de El Alto\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00c0 proximit\u00e9 se trouvent cinq autres corps, les pieds recouverts par des couvertures ou des drapeaux, leurs noms et leurs \u00e2ges imprim\u00e9s sur des feuilles A4 plac\u00e9es sur les cadavres. \u00abJoel Colque Patty, 22 ans\u00bb; \u00abDevi Posto Cusi, 34 ans\u00bb; \u00abAntonio Ronald Quispe Ticona, 23 ans\u00bb; \u00abClemente Eloy Mamani Santander, 23 ans\u00bb; \"Juan Jose Tenorio Mamani, 23 ans\".\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ETrois coupes jetables avaient \u00e9t\u00e9 plac\u00e9es sur le sol carrel\u00e9 sous le cadavre de Mamani pour attraper les gouttes de sang qui continuaient \u00e0 couler d'une blessure par balle \u00e0 l'arri\u00e8re de la t\u00eate.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00abC'\u00e9tait un coup dans la nuque - regardez comment il saigne\u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 son p\u00e8re alors que des m\u00e9decins l\u00e9gistes portaient un costume blanc et un masque facial et se pr\u00e9paraient \u00e0 pratiquer des autopsies sur les corps, juste devant l'autel.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_164889_7eb9ef.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003EUn homme montre des cartouches apr\u00e8s des affrontements \u00e0 El Alto, dans la banlieue de La Paz. Photographie: David Mercado \/ Reuters\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003E\u00abJ'ai \u00e9lev\u00e9 mon fils avec tellement d'amour - et maintenant je dois l'enterrer. Savez-vous \u00e0 quoi \u00e7a ressemble pour moi?\u00a0\u00bbDemanda Quisbert. \u00ab\u00c9lever, \u00e9duquer - puis enterrer?\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEvo Morales - \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/world\/2019\/nov\/15\/evo-morales-indigenous-leader-who-changed-bolivia-but-stayed-too-long\"\u003El'ex-pr\u00e9sident exil\u00e9 du pays\u003C\/a\u003E - a qualifi\u00e9 les \u00e9v\u00e9nements d'El Alto de \u00ab\u00a0massacre\u00a0\u00bb.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab\u00a0En \u003Ca href=\"https:\/\/www.theguardian.com\/world\/bolivia\"\u003EBolivie\u003C\/a\u003E, ils tuent mes fr\u00e8res et mes soeurs\u00a0\u00bb, a-t-il d\u00e9clar\u00e9 \u00e0 la presse mercredi \u00e0 Mexico. \u00ab\u00a0C'est le genre de chose que faisaient les anciennes dictatures militaires.\u00a0\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe gouvernement int\u00e9rimaire de droite qui a pris le pouvoir apr\u00e8s le renversement de Morales le 10 novembre a rejet\u00e9 les affirmations selon lesquelles l'arm\u00e9e \u00e9tait \u00e0 l'origine des assassinats de mardi, survenus lors d'affrontements entre les troupes et les loyalistes de Morales devant un d\u00e9p\u00f4t de carburant, bloqu\u00e9s par cette derni\u00e8re.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe ministre bolivien de la D\u00e9fense, Fernando L\u00f3pez, a d\u00e9clar\u00e9 \u00e0 la presse que \u00ab\u00a0pas une seule balle\u00a0\u00bb n'avait \u00e9t\u00e9 tir\u00e9e par ses forces et qualifiait les manifestants de \u003Ca href=\"http:\/\/youtube.com\/watch?v=PYSLIa4wLmw\" target=\"_blank\"\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-chain\"\u003E\u003C\/span\u003E \u00ab\u00a0terroristes\u00a0\u00bb\u003C\/a\u003E agissant sous les ordres de Morales.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EMais \u00e0 El Alto - \u003Ca href=\"https:\/\/www.americasquarterly.org\/content\/thanks-goodbye-why-evo-morales-former-supporters-want-him-gone\"\u003Eune ville de haute altitude fourmillante\u003C\/a\u003E pr\u00e8s de La Paz longtemps consid\u00e9r\u00e9e comme une forteresse de Morales - les habitants sont cat\u00e9goriques: le gouvernement est responsable du massacre de ce qu'ils appellent un massacre de travailleurs innocents.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00abNous ne pouvons pas leur permettre de nous massacrer de la sorte\u00bb, a cri\u00e9 Joana Quispe, 40 ans, parmi des milliers de manifestants pour la plupart indig\u00e8nes qui avaient envahi les rues autour de l'\u00e9glise Saint-Fran\u00e7ois d'Assise mercredi pour d\u00e9noncer les meurtres.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn dehors de la simple \u00e9glise en brique rouge, l'ambiance \u00e9tait \u00e0 la fureur et au d\u00e9fi alors que les locaux attaquaient la pr\u00e9sidente par int\u00e9rim de la Bolivie, Jeanine \u00c1\u00f1ez, et sa coalition de droite.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_164889_ea478c.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003EUne femme proteste devant le personnel de s\u00e9curit\u00e9 contre le gouvernement int\u00e9rimaire de Jeanine \u00c1nez. Photographie: Rodrigo Sura \/ EPA\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003E\u00abNotre gouvernement est raciste\u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 Ricardo Benito Mamani, 56 ans, \u00abIls pi\u00e9tinent notre d\u00e9mocratie. Cette pr\u00e9sidente doit partir.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes barrages routiers constitu\u00e9s de dalles de b\u00e9ton, de panneaux de signalisation, de pneus en feu et de pi\u00e8ces de voiture - ainsi que de la pr\u00e9sence de forces de s\u00e9curit\u00e9 boliviennes lourdement arm\u00e9es - ont donn\u00e9 \u00e0 cette \u00e9tonnante communaut\u00e9 encercl\u00e9e de montagnes l'air d'une zone de guerre.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00c0 l'int\u00e9rieur de l'\u00e9glise, il y avait aussi de la rage.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab\u00a0Le monde doit conna\u00eetre la v\u00e9rit\u00e9\u00a0\u00bb, a insist\u00e9 Aurelio Miranda, 54 ans.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00abCe qui est arriv\u00e9 est un massacre... Ils ont utilis\u00e9 des armes comme vous le faites pendant une guerre. Ils n'ont pas pens\u00e9 aux cons\u00e9quences. C'est pourquoi tant sont morts.\u00a0\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00abJe ressens tellement de douleur en tant que Bolivien que des Boliviens massacrent leurs propres fr\u00e8res\u00bb, a ajout\u00e9 Miranda.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe Primitivo Quisbert semblait encore trop abasourdi par sa perte pour pointer du doigt.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAlors que des cris de \u00abjustice! Justice! Justice!\u00a0\u00bbremplissaient l'\u00e9glise, il a racont\u00e9 comment sa famille s'\u00e9tait pr\u00e9par\u00e9e \u00e0 une nouvelle arriv\u00e9e, pas \u00e0 des fun\u00e9railles. La femme de son fils d\u00e9c\u00e9d\u00e9 \u00e9tait enceinte de huit mois d'un enfant qui ne rencontrera plus jamais son p\u00e8re.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00abNous ne sommes membres d'aucun parti. Cela ne nous int\u00e9resse pas. Nous sommes des personnes humbles qui savons seulement comment travailler\u00a0\u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 Quisbert. \u00ab\u00a0Comment peuvent-ils juste te tuer comme si il \u00e9tait un chien?\u00a0\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cimg src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_164889_461cbd.jpg\" \/\u003E\u003Cfigcaption\u003ELes gens r\u00e9clament justice pour les d\u00e9funts \u00e0 l'\u00e9glise San Antonio de Asis. Photo: Getty Images\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ESur le mur au-dessus du p\u00e8re en deuil et de la morgue improvis\u00e9e \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de l'autel, d'\u00e9l\u00e9gantes lettres m\u00e9talliques soulignaient la pri\u00e8re de saint Fran\u00e7ois.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00ab\u00a0Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix\u003Cbr \/\u003E\nL\u00e0 o\u00f9 il y a la haine, laissez - moi semer l' amour\u003Cbr \/\u003E\nL\u00e0 o\u00f9 il y a des blessures, le pardon En\u003Cbr \/\u003E\ncas de doute, la foi\u003Cbr \/\u003E\nL\u00e0 o\u00f9 il y a le d\u00e9sespoir, l' espoir\u003Cbr \/\u003E\no\u00f9 il y a les t\u00e9n\u00e8bres, la lumi\u00e8re\u003Cbr \/\u003E\net o\u00f9 il y a la tristesse, la joie.\u00a0\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u00abJe suis rest\u00e9 toute la nuit ici avec mon fils, a d\u00e9clar\u00e9 Quisbert. \u00ab\u00a0Je ne peux pas le laisser partir.\u00a0\u00bb\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/histoireetsociete.wordpress.com\/2019\/11\/23\/the-guardian-ce-qui-sest-passe-etait-un-massacre-chagrin-et-rage-en-bolivie-apres-une-journee-de-violences-meurtrieres\/\"\u003Ehistoireetsociete.wordpress.com\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E"}}