{"166216":{"id":"166216","parent":"163152","time":"1576661761","url":"http:\/\/newsnet.fr\/166216","source":"http:\/\/reseauinternational.net\/liban-les-dessous-de-la-crise-bancaire-du-siecle\/","category":"Banqueroute","title":"Liban : les dessous de la crise bancaire du si\u00e8cle","catalog-images":"4\/\/2\/newsnet_166216_806cac.jpg\/newsnet_166216_e0037f.jpg\/newsnet_166216_3ff755.jpg","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_166216_e0037f.jpg","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/liban-les-dessous-de-la-crise-bancaire-du-siecle","admin":"newsnet","views":"566","priority":"3","length":"18330","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003EL'effondrement de la Banque centrale du Liban \u00e0 la suite d'une vaste escroquerie d'\u00c9tat a plong\u00e9 le pays dans une crise \u00e9conomique et financi\u00e8re sans \u00e9quivalent. Le pays paye aujourd'hui ses 76 ans de d\u00e9pendance politique et ses 8 ans de vacance politique compl\u00e8te. La r\u00e9alit\u00e9 de sa situation est tr\u00e8s diff\u00e9rente de la perception qu'en ont ses citoyens.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003E\u003Cb\u003ELes trois pr\u00e9sidents. Au centre le g\u00e9n\u00e9ral Michel Aoun, pr\u00e9sident chr\u00e9tien de la R\u00e9publique, \u00e0 gauche le pr\u00e9sident chiite du parlement Nabih Berri, \u00e0 droite le pr\u00e9sident sunnite du gouvernement int\u00e9rimaire Saad Hariri. Le Liban n'est pas une d\u00e9mocratie fond\u00e9e sur l'\u00e9quilibre des pouvoirs entre l'Ex\u00e9cutif, le L\u00e9gislatif et le Judiciaire, mais un syst\u00e8me confessionnel fond\u00e9 sur 17 communaut\u00e9s religieuses. L'extr\u00eame complexit\u00e9 de ce syst\u00e8me assure la p\u00e9rennit\u00e9 des chefs de guerre et de l'influence \u00e9trang\u00e8re. Ainsi Michel Aoun \u00e9tait le principal chef chr\u00e9tien durant la guerre civile, Nabih Berri celui d'Amal, et Saad Hariri succ\u00e8de \u00e0 son p\u00e8re Rafic Hariri qui r\u00e9gna sans partage sur le Liban au nom de l'Arabie saoudite et de la France apr\u00e8s la guerre civile.\u003C\/b\u003E\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELa Banque centrale du Liban a autoris\u00e9 \u00e0 nouveau les banques priv\u00e9es \u00e0 d\u00e9livrer librement des livres libanaises, mais toujours pas de dollars.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECe contr\u00f4le des changes est ill\u00e9gal en droit car il n'a pas \u00e9t\u00e9 valid\u00e9 par le Parlement. Plusieurs grandes entreprises ont d\u00e9j\u00e0 port\u00e9 plainte en r\u00e9f\u00e9r\u00e9 devant les tribunaux. Les secteurs de l'importation du bl\u00e9, du p\u00e9trole et des m\u00e9dicaments sont \u00e0 l'arr\u00eat, tous les autres sont en r\u00e9cession.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa dette publique atteint 154 % du PIB. La livre libanaise a \u00e9t\u00e9 d\u00e9pr\u00e9ci\u00e9e en trois mois de la moiti\u00e9 de sa valeur, emportant dans sa chute la livre syrienne, d\u00e9j\u00e0 malmen\u00e9e durant la guerre par la fausse monnaie saoudienne et qatarie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ECauses de la crise\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECette crise financi\u00e8re a conduit le Parlement \u00e0 adopter une nouvelle taxe qui a provoqu\u00e9 les manifestations qui paralysent le pays depuis le 17 octobre 2019. Selon toute vraisemblance, elle trouve son origine dans une gigantesque escroquerie mise en place par les dirigeants politiques du pays au moyen de la Banque centrale.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUn rappel historique est ici n\u00e9cessaire :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans les faits, le Liban n'a jamais \u00e9t\u00e9 un \u00c9tat ind\u00e9pendant depuis sa cr\u00e9ation pendant la Seconde Guerre mondiale (1943). La France y a install\u00e9 un syst\u00e8me confessionnel qui lui a permis de pr\u00e9server son influence apr\u00e8s la d\u00e9colonisation en privant les Libanais de toute vie politique nationale. La tentative du secr\u00e9taire d'\u00c9tat US, Henry Kissinger, de r\u00e9gler la question isra\u00e9lienne en faisant du Liban la patrie des Arabes palestiniens a provoqu\u00e9 une guerre civile (1975-1989) et s'est sold\u00e9e par un \u00e9chec. La Paix saoudienne, impos\u00e9e par les Accords de Ta\u00ebf (1989), a r\u00e9tabli le syst\u00e8me confessionnel et \u00e9tendu des quotas communautaires \u00e0 tous les emplois de la fonction publique. La pr\u00e9sence militaire syrienne (1989-2005), valid\u00e9e par la communaut\u00e9 internationale, a permis la reconstruction du pays, mais n'a r\u00e9gl\u00e9 aucun probl\u00e8me.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'ancien Premier ministre Rafiq Hariri (1992-98 et 2000-04) a pill\u00e9 le Liban en spoliant 55 000 familles, puis en confondant le Tr\u00e9sor public et sa fortune personnelle. Il avait ainsi rafl\u00e9 16 milliards de dollars \u00e0 la fin de sa vie. En vertu des accords de Ta\u00ebf, Rafiq Hariri, en tant que repr\u00e9sentant de la famille royale saoudienne, \u00e9tait prot\u00e9g\u00e9 par la force de paix syrienne pr\u00e9sente dans le pays pour mettre fin \u00e0 la guerre civile. Lors de son assassinat, on d\u00e9couvrit qu'il avait corrompu les deux personnalit\u00e9s syriennes charg\u00e9es de superviser le maintien de la paix : le chef des services de Renseignement Ghazi Kanaan et le vice-pr\u00e9sident Abdel Halim Khaddam. Le premier se suicida et le second s'enfuit en France o\u00f9 il fit alliance avec les Fr\u00e8res musulmans et pr\u00e9para le renversement du pr\u00e9sident Bachar el-Assad.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEn 2005, la force syrienne de maintien de la paix se retira brutalement \u00e0 la demande de la population libanaise qui voyait en elle le symbole de ses propres crimes pendant la guerre civile et la tenait \u00e0 tort pour responsable de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafiq Hariri. De 2006 \u00e0 2014, c'est-\u00e0-dire durant la vacance du pouvoir puis la pr\u00e9sidence de Michel Sleimane prot\u00e9g\u00e9 principalement du Qatar et secondairement de la France, les dirigeants politiques libanais n'\u00e9tablirent aucune pi\u00e8ce comptable. Le Liban et l'Arabie saoudite furent les deux seuls \u00c9tats au monde \u00e0 ne pas avoir de budget officiel. Il est aujourd'hui mat\u00e9riellement impossible de d\u00e9terminer quels imp\u00f4ts ont \u00e9t\u00e9 pr\u00e9lev\u00e9s, quelles aides internationales le Liban a encaiss\u00e9es, ni ce qu'il a d\u00e9pens\u00e9. Durant cette p\u00e9riode, le directeur de la Banque centrale Riad Salam\u00e9 mit en place un syst\u00e8me de Ponzi comparable \u00e0 celui de Bernard Madoff, mais au b\u00e9n\u00e9fice personnel des dirigeants politiques. Les d\u00e9p\u00f4ts en dollars \u00e9taient r\u00e9mun\u00e9r\u00e9s deux fois plus que dans les autres pays. Mais les int\u00e9r\u00eats de ces d\u00e9p\u00f4ts \u00e9taient pay\u00e9s avec l'argent des nouveaux d\u00e9posants. Avec l'accord des \u00c9tats-Unis, les banques priv\u00e9es accept\u00e8rent de blanchir l'argent sale de cartels des drogues sud-am\u00e9ricains, tandis qu'une banque US achetait le tiers du capital des principales banques libanaises. Lorsqu'un important d\u00e9posant retira son argent, le syst\u00e8me vacilla. Les dirigeants politiques eurent le temps de transf\u00e9rer leur magot \u00e0 l'\u00e9tranger avant qu'il ne s'effondre. Ainsi, en octobre dernier, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora a battu tous les records en \u00e9vadant entre 6 et 8 milliards de dollars mal acquis.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EFace au d\u00e9sastre, le Pr\u00e9sident du gouvernement par int\u00e9rim, Saad Hariri (fils l\u00e9gal du pr\u00e9c\u00e9dent), a demand\u00e9 le versement anticip\u00e9 d'1 milliard de dollars par l'Union europ\u00e9enne. Puis, il a \u00e9crit \u00e0 l'Arabie saoudite, \u00e0 la Chine, \u00e0 l'\u00c9gypte, aux \u00c9tats-Unis, \u00e0 la France, \u00e0 l'Italie, \u00e0 la Russie et \u00e0 la Turquie pour leur demander de se porter garants des sommes non-pay\u00e9es pour importer des produits de premi\u00e8re n\u00e9cessit\u00e9 ; cet argent devant \u00eatre rembours\u00e9 d\u00e8s la lev\u00e9e du contr\u00f4le des changes. Pour toute r\u00e9ponse, les principaux \u00c9tats engag\u00e9s dans le sauvetage \u00e9conomique du Liban se sont r\u00e9unis le 11 d\u00e9cembre \u00e0 Paris. Le matin, ils ont examin\u00e9 \u00e0 huis clos leur int\u00e9r\u00eat politique de sauver le Liban ou de le laisser couler, puis l'apr\u00e8s-midi, ils ont re\u00e7u une d\u00e9l\u00e9gation libanaise. Ils ont pos\u00e9 comme condition de toute aide la nomination d'un nouveau gouvernement pro-Occidental et la mise en place d'un contr\u00f4le efficace de l'usage d'un \u00e9ventuel argent.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIndign\u00e9es \u00e0 l'id\u00e9e d'une nouvelle tutelle \u00e9trang\u00e8re sur le pays, des p\u00e9titions libanaises ont \u00e9t\u00e9 adress\u00e9es aux donateurs \u00e9trangers pour les dissuader de verser de l'argent \u00e0 la Banque centrale tant que l'origine de la crise n'aura pas \u00e9t\u00e9 \u00e9tablie.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe Pr\u00e9sident sunnite du gouvernement, Saad Hariri, s'est alors adress\u00e9 au FMI et \u00e0 la Banque mondiale, mais ceux-ci ont imm\u00e9diatement mis en doute l'authenticit\u00e9 du bilan de la Banque centrale et la probit\u00e9 de son directeur, Riad Salam\u00e9, jusqu'ici consid\u00e9r\u00e9 comme un banquier exemplaire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECe rappel historique met en \u00e9vidence l'absence de responsabilit\u00e9 du Hezbollah dans la crise, bien que la presse occidentale pr\u00e9tende le contraire. De m\u00eame est-il important de souligner que si le Hezbollah touche le \u003Ci\u003Ezakat\u003C\/i\u003E (donation musulmane) des trafiquants de drogue de la vall\u00e9e de la B\u00e9kaa et de la diaspora chiite en Am\u00e9rique latine, il s'est toujours oppos\u00e9 \u00e0 la culture des drogues. Lorsqu'il est arriv\u00e9 au gouvernement, il a propos\u00e9 et mis en place des programmes d'aide sociale afin que les agriculteurs puissent \u00e9voluer et changer leurs cultures. Enfin, il faut aussi souligner que l'essentiel de l'argent sale libanais ne provient pas des drogues locales, mais du blanchiment des revenus des cartels sud-am\u00e9ricains ; blanchiment institu\u00e9 par les \u00c9tats-Unis et profitant aux banquiers libanais, principalement chr\u00e9tiens et sunnites.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIdentiquement, ce rappel met en \u00e9vidence l'apparente stabilit\u00e9 du pays depuis l'\u00e9lection du pr\u00e9sident chr\u00e9tien de la R\u00e9publique, Michel Aoun. Le Liban n'avait jamais \u00e9t\u00e9 capable de pourvoir simultan\u00e9ment aux fonctions de pr\u00e9sident chr\u00e9tien de la R\u00e9publique, de pr\u00e9sident sunnite du gouvernement, de l'Assembl\u00e9e monocam\u00e9rale et du Conseil constitutionnel de 2005 \u00e0 2016.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EImpact de la crise\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes mesures de contr\u00f4le des changes, qui visent \u00e0 stopper la fuite des capitaux, ont provoqu\u00e9 l'effondrement de l'\u00e9conomie. Au moins 10 % des entreprises du pays ont fait faillite au cours des 3 derniers mois. La plupart des autres ont diminu\u00e9 leurs heures de travail de mani\u00e8re \u00e0 diminuer proportionnellement les salaires vers\u00e9s sans avoir \u00e0 licencier leurs employ\u00e9s. Les premi\u00e8res entreprises touch\u00e9es sont les fondations caritatives de sorte que l'ensemble du secteur d'aide aux d\u00e9munis est ravag\u00e9. Les travailleurs \u00e9trangers notamment les employ\u00e9s de maison asiatiques qui sont pay\u00e9s en livres libanaises, ont perdu la moiti\u00e9 de ce qu'ils transf\u00e9raient mensuellement en dollars \u00e0 leurs familles. Des milliers ont d\u00e9j\u00e0 quitt\u00e9 le pays.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EChacun aura remarqu\u00e9 que les manifestations qui se d\u00e9roulent depuis le 17 octobre sont tr\u00e8s coordonn\u00e9es. Les agitateurs sont reli\u00e9s en permanence par t\u00e9l\u00e9phone \u00e0 un myst\u00e9rieux QG. Les slogans sont exactement les m\u00eames dans tout le pays et dans toutes le communaut\u00e9s ce qui procure aux manifestants un illusoire sentiment de fin du syst\u00e8me confessionnel. La d\u00e9signation comme cible principale du Courant patriotique libre (CPL) du pr\u00e9sident chr\u00e9tien de la R\u00e9publique, Michel Aoun, laisse \u00e0 penser que le mouvement est organis\u00e9 contre lui.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa position des \u00c9tats-Unis est ambig\u00fce. D'un c\u00f4t\u00e9 l'administration de l'USAID a bloqu\u00e9 le versement d'une subvention de 115 millions de dollars \u00e0 l'arm\u00e9e libanaise afin qu'elle puisse acheter du mat\u00e9riel, tandis que de l'autre, le secr\u00e9taire d'\u00c9tat Mike Pompeo a lib\u00e9r\u00e9 cette subvention. L'ancien ambassadeur US au Liban, Jeffrey Feltman, a d\u00e9pos\u00e9 devant le Congr\u00e8s en affirmant ce qu'il avait \u00e9crit. \u00c0 savoir que selon lui tout \u00ab Am\u00e9ricain \u00bb doit combattre l'alliance Iran-Herbollah-CPL-Maison-Blanche.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa proposition de nommer pr\u00e9sident sunnite du gouvernement l'homme d'affaires Samir Khatib a \u00e9t\u00e9 r\u00e9cus\u00e9e par le grand mufti. En effet, au Liban, le pr\u00e9sident chr\u00e9tien de la R\u00e9publique est d\u00e9sign\u00e9 par le patriarche maronite, le pr\u00e9sident sunnite du gouvernement par le mufti et le pr\u00e9sident chiite du parlement par les mollahs, puis ils sont confirm\u00e9s par la chambre unique. C'est le seul pays au monde avec une telle confusion des pouvoirs religieux et politiques. De leur c\u00f4t\u00e9s, les Kat\u00ebb (phalangistes maronites) ont propos\u00e9 le diplomate et magistrat Nawaf Salam pour faire bonne figure. Quoi qu'il en soit, le mufti est favorable \u00e0 une reconduction de Saad Hariri, mais cette fois \u00e0 la t\u00eate d'un gouvernement de technocrates qui, de toute mani\u00e8re, seront choisis par les trois pr\u00e9sidents.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAccus\u00e9 de pr\u00e9varication, le Courant patriotique libre (CPL) du pr\u00e9sident chr\u00e9tien de la R\u00e9publique Michel Aoun a d\u00e9j\u00e0 fait savoir qu'il ne devrait pas participer au prochain gouvernement. Il n'entend pas \u00eatre rendu responsable des probl\u00e8mes \u00e0 venir sous pr\u00e9texte de couvrir les d\u00e9tournements de fonds dont on l'accuse et qu'il d\u00e9ment.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes affrontements, survenus le 14 d\u00e9cembre \u00e0 Beyrouth, illustrent la vacuit\u00e9 de l'agitation. En d\u00e9but d'apr\u00e8s-midi de jeunes chiites, membres du Hezbollah et d'Amal, ont agress\u00e9 des groupes li\u00e9s \u00e0 George Soros ayant install\u00e9 des tentes en centre-ville. Tandis que dans la soir\u00e9e, d'autres jeunes, issus des groupes qui avaient \u00e9t\u00e9 attaqu\u00e9s peu avant, tentaient d'envahir le Parlement et d'y proclamer \u00ab la r\u00e9volution color\u00e9e \u00bb comme ils le firent en Serbie, en G\u00e9orgie et dans bien d'autres pays. Pour les Libanais, hant\u00e9s par le souvenir de la guerre civile, la centaine de personnes bless\u00e9es forces de l'ordre comprises provoque une angoisse insupportable. Le fait que la presse parle des bless\u00e9s Libanais, mais ne dit mot des morts apatrides palestiniens ou nationaux syriens en dit long sur la violence du pays.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EOn se dirige donc \u00e0 nouveau vers un syst\u00e8me bancale car cela fait 76 ans que les grandes puissances jouent avec le Liban et que les Libanais se soumettent.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EComment sortir de la crise ?\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EContrairement aux exigences des manifestants, il n'y a pas d'homme politique libanais propre. Et il ne peut pas y en avoir dans un tel syst\u00e8me. Au mieux, ils ont vol\u00e9 de l'argent pour servir leur communaut\u00e9, au pire pour s'enrichir personnellement. Le Liban est un des rares pays au monde o\u00f9 des milliardaires surgissent brusquement sans que personne ne puisse savoir d'o\u00f9 vient leur fortune. Par cons\u00e9quent, il ne faut donc pas les chasser tous, mais s'appuyer sur les premiers en les encourageant \u00e0 servir la Nation plut\u00f4t que leur seule communaut\u00e9 et emprisonner les seconds.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes malheurs du Liban sont directement imputables aux Libanais eux-m\u00eames qui ont accept\u00e9 depuis 76 ans un syst\u00e8me constitutionnel abscons et se sont battus pour leur communaut\u00e9 plut\u00f4t que pour leur pays. Ils n'ont toujours pas r\u00e9solu le traumatisme de la guerre civile et continuent \u00e0 voir dans leurs chefs de guerre confessionnels les seuls remparts face \u00e0 la possible agression des autres communaut\u00e9s.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECes malheurs ne finiront qu'avec un changement de constitution et l'adoption d'un syst\u00e8me v\u00e9ritablement d\u00e9mocratique ; ce qui implique la reconnaissance de la personnalit\u00e9 la plus l\u00e9gitime \u00e0 conduire aux destin\u00e9es du pays. Peu importe sa confession. Et en l'occurrence, c'est \u00e0 l'\u00e9vidence sayyed Hassan Nasrallah apr\u00e8s la victoire de son r\u00e9seau de R\u00e9sistance face \u00e0 l'envahisseur isra\u00e9lien qui est incontestablement cette personnalit\u00e9. Restera aux Libanais \u00e0 esp\u00e9rer qu'il ne profitera pas de leur confiance pour les trahir au profit des Iraniens.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour le moment, il est impossible de changer la Constitution. Les parlementaires qui seraient massivement balay\u00e9s sont trop attach\u00e9s \u00e0 leur si\u00e8ge et ne le feront pas. Un r\u00e9f\u00e9rendum ne le fera pas non plus car la corruption est partout, y compris chez les \u00e9lecteurs : 45 % d'entre eux avouent avoir \u00e9t\u00e9 sollicit\u00e9s pour vendre leur vote. Au Liban, les partis politiques sont confessionnels. Ils ne portent pas d'ambition nationale, mais d\u00e9fendent leur communaut\u00e9 et lui distribuent des pr\u00e9bendes. Il faut donc proc\u00e9der progressivement en cr\u00e9ant une administration forte, donc en d\u00e9capitant dans un bref d\u00e9lai les principaux agents corrompus ; ce que le pr\u00e9sident sunnite du gouvernement, Saad Hariri, avait propos\u00e9 et qui lui a \u00e9t\u00e9 refus\u00e9 par les manifestants. Puis il faudra s'en prendre aux chefs de guerre issus de la guerre civile qui doivent faire la preuve de leur utilit\u00e9 aujourd'hui ou quitter la vie publique.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/www.voltairenet.org\/auteur29.html?lang=fr\"\u003EThierry Meyssan\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"https:\/\/www.voltairenet.org\/article205199.html\"\u003Evoltairenet.org\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":{"parent_art":[{"title":"Liban : importantes manifestations apr\u00e8s l'annonce d'une taxe visant les applications de messagerie","url":"http:\/\/newsnet.fr\/apicom\/id:163152,json:1"}]}}}