{"167415":{"id":"167415","parent":"0","time":"1578936877","url":"http:\/\/newsnet.fr\/167415","source":"http:\/\/www.investigaction.net\/fr\/la-chine-et-la-destinee-du-monde\/","category":"documentaires","title":"La Chine et la destin\u00e9e du monde","catalog-images":"\/","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/la-chine-et-la-destinee-du-monde","admin":"newsnet","views":"418","priority":"3","length":"26815","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003E13 Jan 2020\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EArticle de : \u003Ca href=\"https:\/\/www.investigaction.net\/fr\/author\/marc-vandepitte\"\u003EMarc Vandepitte\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ESi l'on veut en croire ce qui s'\u00e9crit \u00e0 droite comme \u00e0 gauche, pour la Chine, la messe est dite ! Le pays aurait capitul\u00e9 et serait devenu capitaliste, quoi que le r\u00e9gime chinois lui-même puisse pr\u00e9tendre. C'est pr\u00e9cis\u00e9ment cette opinion quasi unanime, que les \u00e9conomistes R\u00e9my Herrera et Zhiming Long combattent avec verve dans leur livre 'La Chine est-elle capitaliste?'.\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EInt\u00e9rêts\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour l'aile gauche, la question est de la plus grande importance. D'abord parce qu'il y va de presque un quart de la population mondiale et de l'un des derniers et rares pays issus d'une r\u00e9volution socialiste. La direction que prendra la Chine sera ainsi d\u00e9terminante pour l'avenir même de la planète.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEt plus encore, l'enjeu est d'importance pour la bataille des id\u00e9es chez nous. Le d\u00e9veloppement socio\u00e9conomique de la Chine est une success story impressionnante. Au moment-même où le capitalisme donne des signes \u00e9vidents de d\u00e9clin, il a tout int\u00e9rêts \u00e0 revendiquer la success story chinoise comme « capitaliste ». De cette manière, il reste possible de s'attribuer quelque cr\u00e9dit id\u00e9ologique et même de d\u00e9courager un peu les forces adverses. Par les voies de la pens\u00e9e unique n\u00e9olib\u00e9rale, tout est fait pour convaincre les gens du fait que le socialisme n'a pas d'avenir. Une Chine « socialiste », ça jurerait dans le tableau.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ETout est question de point de vue\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EBien sur, une s\u00e9rie de ph\u00e9nomènes \u00e9vidents plaident en faveur de la reconnaissance de la Chine comme un exemple de capitalisme : le nombre de plus en plus important de milliardaires, le consum\u00e9risme au sein de larges tranches de la population, l'introduction de nombreux m\u00e9canismes de march\u00e9 après 1978, l'implantation de quasi toutes les plus grandes entreprises occidentales qui tentent, au moyen de salaires très bas, de faire du pays une grande plate-forme capitaliste, la pr\u00e9sence des plus grandes banques capitalistes sur le sol chinois et l'omnipr\u00e9sence des entreprises priv\u00e9es sur les march\u00e9s internationaux.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EMais, ainsi va donc l'argumentation de Herrera et Long, si la France ou au choix un autre pays occidental collectivisait toutes les propri\u00e9t\u00e9s des sols et des sous-sols ; nationalisait les infrastructures du pays ; remettait la responsabilit\u00e9 des industries-cl\u00e9s entre les mains du gouvernement ; mettait en œuvre un planning central rigoureux ; si le gouvernement exerçait un contrôle strict sur la monnaie, sur toutes les grandes banques et institutions financières ; si le gouvernement exerçait une surveillance \u00e9troite sur le comportement de toutes les entreprises nationales et internationales ; et, au cas où cela ne suffirait pas encore, si, au sommet de la pyramide politique se tenait un parti communiste qui supervise l'ensemble... pourrait-il encore, dans ces circonstances, sans tomber dans le ridicule, être question d'un pays « capitaliste » ? Sans aucun doute non. Nous le qualifierions \u00e9videmment de socialiste ou encore communiste. Pourtant, assez curieusement, on se refuse obstin\u00e9ment \u00e0 qualifier ainsi le système politico-\u00e9conomique en vigueur en Chine.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour bien comprendre le système chinois et ne pas s'embourber dans des observations superficielles, il faut, suivant les auteurs, tenir compte d'un certain nombre de facteurs exceptionnels qui caract\u00e9risent le pays, \u00e0 commencer par le nombre \u00e9norme d'individus que compte la population, ainsi que par l'\u00e9tendue et la diversit\u00e9 du territoire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl est indispensable \u00e9galement, de garder en perspective les diff\u00e9rentes p\u00e9riodes, chacune longues de siècles, au creux desquelles, la nation comme la culture ont pris forme.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAinsi, pendant deux mille ans, l'\u00e9tat s'est-il appropri\u00e9 la plus value des paysans, comme il a brid\u00e9 s\u00e9vèrement toute initiative priv\u00e9e et transform\u00e9 les grandes unit\u00e9s de production en monopoles d'\u00e9tat. Tout au long de ces siècles, il n'a jamais \u00e9t\u00e9 question de capitalisme.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEnfin, il convient de tenir compte des humiliations coloniales de la deuxième partie du 19\u003Csup\u003Ee\u003C\/sup\u003E siècle et d'une première moiti\u00e9 du 20\u003Csup\u003Ee\u003C\/sup\u003E siècle particulièrement mouvement\u00e9e, avec trois r\u00e9volutions et autant de guerres civiles. Ainsi, tout au long d'une guerre civile qui a dur\u00e9 trente ans, le parti communiste a-t'il men\u00e9 en « territoires lib\u00e9r\u00e9s », de nombreuses exp\u00e9riences au cours desquelles le secteur priv\u00e9 \u00e9tait \u00e0 une grande \u00e9chelle, laiss\u00e9 intact, dans le but de le voir concurrencer les nouvelles formes de production collective.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EAu-del\u00e0 des clich\u00e9s\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAvant même d'analyser les sp\u00e9cificit\u00e9s du système, H&L règlent leur compte \u00e0 deux clich\u00e9s tenaces relatifs \u00e0 la success story de la Chine. Le premier, largement r\u00e9pandu, veut que la croissance \u00e9conomique rapide arrive après et grâce aux r\u00e9formes de Deng Xiaoping de 1978. Ceci est parfaitement faux. Dans les dix ans avant cette p\u00e9riode, l'\u00e9conomie avait connu d\u00e9j\u00e0 une croissance de 6,8 %, soit le double de celle des USA durant cette p\u00e9riode. Au vu des investissements en moyens de production (capital fixe) et know-how (ressources \u00e9ducatives), on voit une croissance quasi \u00e9quivalente pour les mêmes p\u00e9riodes, avec même, pour la première p\u00e9riode, une croissance plus importante en Recherche & D\u00e9veloppement.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EÉl\u00e9ment essentiel pour expliquer le succès de la Chine : la politique agricole. La Chine est l'un des rares pays au monde \u00e0 avoir garanti \u00e0 ses populations paysannes, un accès aux terres agricoles. Après la r\u00e9volution, la gestion des terres agricoles d\u00e9pendait du gouvernement qui attribua \u00e0 chaque paysan une part de terres agricoles. Cette règle vaut encore aujourd'hui. La question agricole est majeure dans une Chine qui doit nourrir presque 20% de la population mondiale avec seulement 7% des terres agricoles fertiles. Il faut se figurer qu'en Chine on parle de ¼ d'hectare de terre agricole par habitant, en Inde du double et aux USA de 100 fois plus.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EMalgr\u00e9 les erreurs du Grand Bon en avant, la Chine devait parvenir assez rapidement \u00e0 nourrir sa population. D'autant que les plus-values g\u00e9n\u00e9r\u00e9es par l'agriculture \u00e9taient investies dans l'industrie, \u00e9tablissant ainsi les conditions d'un d\u00e9veloppement industriel rapide. La croissance spectaculaire de 9,9% dans la p\u00e9riode qui a suivi les r\u00e9formes, n'a \u00e9t\u00e9 possible que grâce aux efforts et aux r\u00e9alisations des trente premières ann\u00e9es qui ont suivi la r\u00e9volution. Tout bien consid\u00e9r\u00e9, le pays avait d\u00e9j\u00e0 connu, sous Mao, un d\u00e9veloppement impressionnant. Sous sa direction, le revenu par habitant triplait tandis que la population elle, doublait. Et les auteurs \u003Cdel\u003Ede\u003C\/del\u003E \u003Cdel\u003Esouligner\u003C\/del\u003E soulignent \u00e9galement que l'\u00e9conomie chinoise, dans sa phase initiale, n'\u00e9tait ni une « autarcie », ni ne poursuivait une volont\u00e9 de repli sur soi mais que le pays subissait un embargo de l'Occident.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUn deuxième clich\u00e9 très r\u00e9pandu voudrait que cette croissance spectaculaire soit le r\u00e9sultat naturel et logique de l'ouverture de l'\u00e9conomie et de l'int\u00e9gration dans le march\u00e9 mondial capitaliste, et plus particulièrement encore, depuis l'entr\u00e9e dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Mais ce point de vue non plus n'est pas tenable. Bien longtemps avant cette entr\u00e9e, la Chine connaissait d\u00e9j\u00e0 une forte croissance \u00e9conomique : entre 1961 et 2001, on parle d'une croissance annuelle de 8%. Certes, cette ouverture a \u00e9t\u00e9 une r\u00e9ussite, mais l'augmentation de croissance certainement pas spectaculaire. Dans les premiers cinq ans qui ont suivi l'entr\u00e9e, la croissance \u00e9conomique avaient augment\u00e9 d'\u00e0 peine plus de 2%.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'ouverture de l'\u00e9conomie aux pays \u00e9trangers - commerce, investissements et flux de capitaux financiers - a eu pour de nombreux pays du tiers monde des cons\u00e9quences d\u00e9sastreuses. En Chine, cette ouverture a \u00e9t\u00e9 couronn\u00e9e de succès parce que soumise aux besoins et objectifs du pays et parce qu'elle \u00e9tait totalement int\u00e9gr\u00e9e \u00e0 une solide strat\u00e9gie de d\u00e9veloppement. D'après H&L, la coh\u00e9rence de la strat\u00e9gie de d\u00e9veloppement de la Chine n'a pas d'\u00e9quivalents parmi les autres pays du Sud.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ENi communisme ni capitalisme\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EQu'est-ce qui se cache donc derrière le 'socialisme aux caract\u00e9ristiques chinoises'? Pour les auteurs, il n'en va certainement pas du communisme dans l'acception classique du mot. Marx et Engels entendaient par communisme, l'abolition du travail salari\u00e9, la disparition de l'\u00e9tat et l'autogestion de la production. Ce n'est pas le cas dans la Chine actuelle, comme cela n'a jamais \u00e9t\u00e9 le cas dans les pays d'un « socialisme r\u00e9ellement existant ». En Chine il en va moins des suites d'un choix id\u00e9ologique que de celles des circonstances extrêmement difficiles dans lesquelles est n\u00e9e et \u00e0 du se r\u00e9aliser la r\u00e9volution. En 1949, après une guerre civile interminable, s'installe un \u00e9tat qui s'appelle « communiste » et qui chemin faisant, s'est distanci\u00e9 du modèle sovi\u00e9tique.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAprès l'ouverture et les r\u00e9formes sous Deng Xiaoping, « le socialisme a \u00e9norm\u00e9ment recul\u00e9 en Chine. Nous sommes loin aujourd'hui de l'id\u00e9al \u00e9galitariste communiste ». Les auteurs pointent dans ce contexte, dans la direction d'une s\u00e9rie de paramètres comme l'individualisme, le consum\u00e9risme, l'affairisme, l'arrivisme, les goûts de luxe et du paraître, la corruption,... Ces aspects sont certes pr\u00e9occupants mais le gouvernement chinois fait bien tout pour r\u00e9tablir la « morale socialiste ».\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESi ce n'est certes pas du communisme, ce n'est pas non plus du capitalisme. Pour Marx, le capitalisme suppose « une s\u00e9paration très forte entre le travail et la propri\u00e9t\u00e9 des principaux moyens de production ». Les propri\u00e9taires du capital pr\u00e9sentent une tendance \u00e0 former des collectifs (actionnaires) qui ne gèrent plus directement le processus de production, abandonnant celui-ci aux managers. Souvent, le b\u00e9n\u00e9fice prend la forme de dividendes sur des actions.\u003Cbr \/\u003E\nLa majeure partie des innombrables compagnies - en g\u00e9n\u00e9ral de petites entreprises familiales artisanales - ne r\u00e9pond pas \u00e0 ce critère. Le critère ne vaut pas non plus dans le cas des nombreuses entreprises « collectives » au sein desquelles les ouvriers sont propri\u00e9taires de l'appareil de production, ont un droit de vôte au niveau de la direction, et encore moins pour les coop\u00e9ratives.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EMême au niveau des entreprises d'\u00e9tat, la s\u00e9paration entre travail et propri\u00e9t\u00e9 n'est pas aussi nette. Parce que même l\u00e0, existe une forme de cogestion par les ouvriers et les employ\u00e9s, même si elle est limit\u00e9e. En bref, la s\u00e9paration entre travail et propri\u00e9t\u00e9 est souvent très relative.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUn autre critère encore pour d\u00e9finir le capitalisme est « la maximisation du profit individuel ». Absolument pas d'actualit\u00e9 dans les grandes entreprise d'\u00e9tat où sont concentr\u00e9s les plus importants moyens de production.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPas de capitalisme donc mais peut-être alors « capitalisme d'État? \u003Ca href=\"#nbi\" id=\"nhi\"\u003Ei\u003C\/a\u003E ». \u003Ca href=\"#nbii\" id=\"nhii\"\u003Eii\u003C\/a\u003E D'après H&L, le terme est d\u00e9j\u00e0 plus approchant, pourtant encore trop flou, trop vague en même temps qu'il convoie trop de sous-entendus.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EMais alors, du quoi s'agit-il ?\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes dirigeants chinois les plus importants ne nient pas la pr\u00e9sence d'\u00e9l\u00e9ments capitalistes dans leur \u00e9conomie, mais ils les voient comme l'un des composants de leur système hybride, dont les secteurs-cl\u00e9 sont aux mains du gouvernement. Pour eux, la Chine navigue encore dans \"la phase première du socialisme, soit une \u00e9tape jug\u00e9e incontournable pour d\u00e9velopper les forces productives\". Le but historique est et reste celui d'un socialisme \u003Ci\u003Eavanc\u00e9\u003C\/i\u003E. Comme Marx et L\u00e9nine, ils refusent de voir le communisme comme un \"partage de la misère\". Et par cons\u00e9quent affirment « leur volont\u00e9 de poursuivre une transition socialiste au cours de laquelle une très large majorit\u00e9 de la population pourra acc\u00e9der \u00e0 la prosp\u00e9rit\u00e9. Ne prouverait-on pas du même coup que le socialisme peut, et doit, surpasser le capitalisme? », voil\u00e0 ce que se demandent les auteurs.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIls d\u00e9crivent le système politico-\u00e9conomique de la Chine comme \"socialisme du march\u00e9 ou avec march\u00e9\". Un tel système repose sur dix piliers, qui sont largement \u00e9trangers au capitalisme:\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Col\u003E\u003Cli\u003ELa p\u00e9rennit\u00e9 d'une planification puissante et modernis\u00e9e; qui n'\u003Cb\u003Eest\u003C\/b\u003E plus le système rigide et hyper-centralis\u00e9 des premiers temps.\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EUne forme de d\u00e9mocratie politique, nettement perfectible, mais rendant possibles les choix collectifs que se trouvent être \u00e0 la base de cette planification.\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EL'existence de services publics très \u00e9tendus qui demeurent pour la plupart en dehors du march\u00e9.\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EUne propri\u00e9t\u00e9 de la terre et des ressources naturelles qui restent du domaine public.\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EDes formes diversifi\u00e9es de propri\u00e9t\u00e9, ad\u00e9quates \u00e0 la socialisation des forces productives : entreprises publiques, petite propri\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e individuelle ou propri\u00e9t\u00e9 socialis\u00e9e. La propri\u00e9t\u00e9 capitaliste est pendant une transition socialiste longue maintenue, voire encourag\u00e9e, afin de dynamiser l'activit\u00e9 \u00e9conomique d'ensemble et d'inciter \u00e0 l'efficacit\u00e9 les autres formes de propri\u00e9t\u00e9s.\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EUne politique g\u00e9n\u00e9ral consistant \u00e0 accroître relativement plus rapidement les r\u00e9mun\u00e9rations du travail par rapport aux autres sources de revenus.\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003ELa volont\u00e9 affich\u00e9e de justice sociale promue par les pouvoirs publics, selon une perspective \u00e9galitariste face \u00e0 une tendance de plusieurs d\u00e9cennies \u00e0 l'aggravation des in\u00e9galit\u00e9s sociales.\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EUne priorit\u00e9 accord\u00e9e \u00e0 la pr\u00e9servation de l'environnement.\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EUne conception des relations \u00e9conomiques entre les États se fondant sur un principe gagnant-gagnant.\u003C\/li\u003E\u003Cli\u003EDes relations politiques entre États se reposant sur la recherche syst\u00e9matique de la paix et de rapports plus \u00e9quilibr\u00e9s entre les peuples.\u003C\/li\u003E\u003C\/ol\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECertains de ces piliers sont abord\u00e9s plus en d\u00e9tail. Nous en distinguerons deux ici : le rôle-cl\u00e9 des entreprises d'\u00e9tat et du planning modernis\u00e9. Le livre traitera \u00e9galement d'une question importante : la relation entre le pouvoir politique et le pouvoir \u00e9conomique.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes entreprises d'\u00e9tat jouent un rôle strat\u00e9gique dans l'ensemble de l'\u00e9conomie. Elles opèrent sur un mode qui ne se joue pas au d\u00e9triment des nombreuses petites entreprises priv\u00e9es et du tissu industriel national. Leurs objectifs s'orientent vers les investissements productifs et elles peuvent ais\u00e9ment fournir du service bon march\u00e9 \u00e0 d'autres entreprises comme \u00e0 des projets collectifs. L'\u00e9tat peut, au sein de ces entreprises, d\u00e9terminer lui-même quel management serait le plus ad\u00e9quat. Le rôle que jouent les entreprises d'\u00e9tat est, quoi qu'il en soit, l'une des explications essentielles quant aux bonnes prestations de l'\u00e9conomie chinoise. Et sur le plan social, elles jouent leur rôle \u00e9galement. Les entreprises d'\u00e9tat sont en \u00e9tat de mieux r\u00e9mun\u00e9rer leurs employ\u00e9s et de leur offrir une meilleure couverture sociale. C'est dans ce secteur qu'existent les meilleures possibilit\u00e9s de combler le foss\u00e9 qui existe entre riches et pauvres.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe projet d'une \u00e9conomie est : \"l'espace authentique où une nation se choisit un destin commun et le moyen pour un peuple souverain d'en devenir le maître\". D'après H&L, il s'agit pour la Chine de : \"puissante\" planification, dont les techniques ont \u00e9t\u00e9 assouplies, modernis\u00e9es et adapt\u00e9es aux exigences du temps pr\u00e9sent. Dans l'ancienne « planification excessivement centralis\u00e9e » une entreprise \u003Ci\u003Edevait\u003C\/i\u003E accepter les produits, en d\u00e9pit du coût r\u00e9el auquel ils avaient \u00e9t\u00e9 pr\u00e9alablement fabriqu\u00e9s.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ECe m\u00e9canisme limitait \u00e9norm\u00e9ment les possibilit\u00e9s d'initiative des entreprises comme d'ailleurs l'efficacit\u00e9 même du secteur de production dans son ensemble. La qualit\u00e9 et le coût \u00e9taient consid\u00e9r\u00e9s comme des problèmes « administratifs » ou « technocratiques » et perdaient leur possibilit\u00e9 de stimuler l'\u00e9conomie. Les contraintes et les limitations de la production se sont manifest\u00e9es par une r\u00e9currence des crises de disponibilit\u00e9 des ressources mat\u00e9rielles.\u003Cbr \/\u003E\nDès la fin des ann\u00e9es 90 intervient donc : une planification plus souple, mon\u00e9taris\u00e9e et d\u00e9centralis\u00e9e. Ce nouveau planning \u00e9tait toujours \u00e9tabli sous la direction d'une autorit\u00e9 centrale macro-\u00e9conomique. Les entreprises reçurent plus d'autonomie pour g\u00e9rer des devises \u00e9trangères et acheter des marchandises. Cet assouplissement a combl\u00e9 un certain nombre de lacunes de l'ancien planning et a conduit \u00e0 un d\u00e9veloppement \u00e9conomique plus intensif \u003Ca href=\"#nbiii\" id=\"nhiii\"\u003Eiii\u003C\/a\u003E et plus respectueux de l'environnement.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEst-il n\u00e9cessaire, pour une transition vers le socialisme, que les pouvoirs \u00e9conomiques et politiques coïncident \u003Ci\u003Eparfaitement\u003C\/i\u003E ? Les auteurs pensent que non. Par contre, il est n\u00e9cessaire que les possesseurs du pouvoir \u00e9conomique -les capitalistes- soient sous la tutelle \u00e9troite du pouvoir politique. Les auteurs renvoient en cette matière, \u00e0 une discussion qui a eu lieu entre Mao Zedong et le gouvernement sovi\u00e9tique de l'\u00e9poque, en 1958. D'après Mao Zedong, la r\u00e9volution chinoise pouvait sans problème continuer \u00e0 cheminer, bien que la Chine comptât encore des capitalistes. Son argument \u00e9tait que la classe capitaliste ne contrôlait plus l'\u00e9tat mais que le contrôle \u00e9tait op\u00e9r\u00e9 alors par le parti communiste. \u003Ca href=\"#nbiv\" id=\"nhiv\"\u003Eiv\u003C\/a\u003E Actuellement, les propri\u00e9taires du capital national priv\u00e9, d'après HL, sont efficacement limit\u00e9s dans leurs ambitions par la forte proportion de la propri\u00e9t\u00e9 publique dans les secteurs strat\u00e9giques. De plus, le parti communiste est toujours en position d'empêcher que la bourgeoisie ne devienne, \u00e0 nouveau, une \u003Ci\u003Eclasse dominante\u003C\/i\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EL'avenir\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour ce qui concerne les auteurs, leur avis \u00e0 propos de la trajectoire possible de la Chine reste en suspens. Une progression dans la direction du socialisme fait partie des possibles tandis que pourtant, une restauration du capitalisme ne soit pas \u00e0 exclure. L'issue sera d\u00e9termin\u00e9e essentiellement par la lutte des classes. Les \u00e9quilibres de classe, dans la Chine d'aujourd'hui, sont complexes. D'un côt\u00e9 le parti communiste qui s'appuie surtout sur les classes moyennes et les entrepreneurs priv\u00e9s. Chacun de ces groupes ayant eu, durant les dernières d\u00e9cennies, plutôt int\u00e9rêt \u00e0 voir favoriser une \u00e9conomie \u00e0 forte croissance. De l'autre côt\u00e9 : les masses ouvrières et paysannes \"qui continuent de croire en la possibilit\u00e9 de se constituer en sujets de leur histoire et qui projettent toujours leurs esp\u00e9rances dans un avenir socialiste\".\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EToute la question est maintenant de savoir si le parti r\u00e9ussira \u00e0 p\u00e9renniser sa succes story sans d\u00e9s\u00e9quilibrer le rapport de force au profit des ouvriers et des paysans. Si le parti prend la route du capitalisme, il risque de bouleverser ce fragile \u00e9quilibre. Ceci pourrait mener \u00e0 de grandes confrontations politiques et aller jusqu'\u00e0 une perte de contrôle des oppositions sur lesquelles repose le système, entrainant un fiasco pour ce qui concerne les strat\u00e9gies de d\u00e9veloppement sur le long terme.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'issue est incertaine. Mais pour H&L de nombreux aspects sont observables qui marquent nettement la diff\u00e9rence d'avec le capitalisme.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EAu-del\u00e0 de ceci existent \u00e9galement les objectifs \u00e0 long terme du socialisme et, le potentiel est pr\u00e9sent qui permettrait de r\u00e9activer le projet.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUn autre facteur d'incertitude qui être d\u00e9terminant pour l'avenir, c'est le capitalisme des monopoles financiers, soutenus par l'h\u00e9g\u00e9monie militaire des USA qui cherche de plus en plus la confrontation avec la Chine, malgr\u00e9 le tissus \u00e9conomique au maillage serr\u00e9 qui existe entre les deux pays. H&L pr\u00e9viennent qu'en Occident, nous avons \u00e0 bien prendre conscience du fait que le capitalisme mondial est dans une impasse et \"que l'agonie de ce système n'apportera aux peuples du monde que d\u00e9vastations sociales au Nord et guerres militaires contre le Sud\".\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EIl convient d'ajouter que nous n'avons plus qu'\u00e0 esp\u00e9rer que la logique capitaliste puisse être maintenue sous contrôle en Chine. Dans le cas contraire, nous nous retrouverions dans une situation comparable \u00e0 celle qui caract\u00e9risait la veille de la première guerre mondiale, où les blocs imp\u00e9rialistes se sont dirig\u00e9s vers un bras de fer qui avait pour but d'\u00e9largir leur zone d'influence ou de les conserver.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes auteurs n'esquissent pas une histoire triomphante. Le 'socialisme aux caract\u00e9ristiques chinoises' ne constitue en aucun cas un \"id\u00e9al achev\u00e9 du projet communiste. Ses d\u00e9s\u00e9quilibres sont tellement criants\". Ils font remarquer, \u00e0 cet \u00e9gard, que la Chine est encore, toujours un pays en voie de d\u00e9veloppement et que pour cette raison justement : \"ce processus sera long, difficile, d\u00e9bordant de contradictions et de risques\". Ceci ne devrait pas nous \u00e9tonner puisque : \"le capitalisme n'a-t-il pas pris des siècles pour s'imposer?\" Les nombreux d\u00e9s\u00e9quilibres et contradictions devraient freiner les sympathisants, en tous cas les empêcher de c\u00e9der \u00e0 la tentation d'exporter la recette chinoise trop rapidement.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EQuelques notes dans la marge...\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EHerrera et Long sont des universitaires mais savent toutefois comment exposer leur argumentation sur un mode l\u00e9ger, lisible et convaincant. Le livre contient de l'information solide, chiffr\u00e9e et de nombreux graphiques utiles. En annexe l'on trouve une ligne du temps bien int\u00e9ressante, qui retrace l'histoire de la Chine depuis les d\u00e9buts de l'humanit\u00e9. Une faiblesse de l'ouvrage est que toute l'argumentation n'est pas aussi fouill\u00e9e, le livre est d'ailleurs trop concis pour cela.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'angle choisi est \u00e9conomique avec pour avantage d'être mat\u00e9rialiste plutôt que « flottant » et, pour d\u00e9savantage, de sous-estimer parfois le rôle de la lutte id\u00e9ologique. H&L pointent bien quelques aspects n\u00e9gatifs \u00e0 ce propos, mais ils sous-estiment le fait que toute la soci\u00e9t\u00e9 est litt\u00e9ralement impr\u00e9gn\u00e9e de la propagande capitaliste, jusqu'au sein même du parti communiste. À ce propos, les \u00e9v\u00e9nements de Tiananmen sont \u00e9clairants, il s'en est, en effet, fallu d'un cheveu ou la Chine prenait le même chemin que l'Union Sovi\u00e9tique. Repousser l'id\u00e9ologie capitaliste sera une affaire cruciale si l'on veut maintenir le cap dans la direction du socialisme.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDans leur argumentation \u00e0 propos de la question de savoir si le système est ou n'est pas capitaliste, ils se concentrent sur la question des rapports de propri\u00e9t\u00e9. Oui, c'est juste, mais seulement partiellement parce que les rapports de propri\u00e9t\u00e9 ne disent pas tout \u00e0 propos du contrôle que le gouvernement exerce sur l'\u00e9conomie. En accordant ou non l'accès aux contrats d'adjudications, aux avantages fiscaux, l'accès aux fonds d'investissements gouvernementaux, aux institutions financières et aux subsides, etc., le gouvernement central pilote en fait de larges secteurs, en ce inclus des entreprises priv\u00e9es, sans pour autant avoir un contrôle direct sur ces entreprises comme telles ni en poss\u00e9der des actions. \u003Ca href=\"#nbv\" id=\"nhv\"\u003Ev\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPour de multiples raisons, la Chine est l'un des pays les moins bien compris au monde. Le livre de H&L est donc plus que bienvenu. Il va courageusement \u00e0 contre courant des id\u00e9es reçues et pointe quelques clich\u00e9s tenaces. À la lumière de la relative descente aux enfers du capitalisme, tant \u00e9conomiquement que politiquement, les auteurs mettent sous tension la discussion id\u00e9ologique. C'est la deuxième raison pour laquelle ce livre est vraiment \u00e0 conseiller.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ci\u003ER\u00e9my Herrera & Zhiming Long, La Chine est-elle capitaliste ? Paris: Éditions Critiques, 2019, 199 p.\u003C\/i\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESOURCE: Investig'Action\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ENOTES:\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"#nhii\" id=\"nbii\"\u003Eii\u003C\/a\u003E Le terme « capitalisme d'\u00e9tat » est loin de renvoyer \u00e0 l'univocit\u00e9 d'un concept \u00e0 propos duquel existerait un consensus. Ci-dessous, quelques systèmes qui pourraient correspondre \u00e0 ce terme :\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EL'\u00e9tat entreprend des activit\u00e9s commerciales et r\u00e9mun\u00e9ratrices, des entreprises d'\u00e9tat exercent un management de type capitaliste (même si l'\u00e9tat se dit socialiste).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPr\u00e9sence forte ou dominante d'entreprises d'\u00e9tat dans une \u00e9conomie capitaliste.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELes moyens de productions sont entre les mains du pr\u00e9v\u00e9 mais l'\u00e9conomie est soumise \u00e0 un plan \u00e9conomique ou \u00e0 une supersion (cf. NEP sous L\u00e9nine).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUne variante de ceci : l'\u00e9tat dispose d'un controle important en matière d'attribution de cr\u00e9dits et investissements.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EUne autre variante encore : l'\u00e9tat intervient pour prot\u00e9ger ses monopoles (capitalisme monopoliste d'\u00e9tat).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EEt une autre encore : l'\u00e9conomie est majoritairement subsidi\u00e9e par l'\u00e9tat qui prend en charge les questions strat\u00e9giques de la Recherche et du D\u00e9veloppement.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe gouvernement gère l'\u00e9conomie et se comporte comme une grande entreprise qui utilise la plus-value g\u00e9n\u00e9r\u00e9e par le travail pour la r\u00e9investire.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESources : Ralph Miliband, \u003Ci\u003EPolitieke theorie van het marxisme,\u003C\/i\u003E Amsterdam, 1981, p. 91-100;\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan id=\"bt7365590\"\u003E\u003Ca onclick=\"togglebub('wiki,call__7365590_https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/State*capitalism_1');\"\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-wiki2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/a\u003E\u003C\/span\u003E \u003Ca href=\"https:\/\/en.wikipedia.org\/wiki\/State_capitalism\"\u003Een.wikipedia.org\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"#nhiii\" id=\"nbiii\"\u003Eiii\u003C\/a\u003E \u003Ci\u003EUn d\u00e9veloppement extensif\u003C\/i\u003E \u00e9quivaut \u00e0 une croissance quantitative, plus de la même chose par l'investissement de plus d'hommes et de machines ou en les faisant travailler de manière plus intensive. \u003Ci\u003ED\u00e9veloppement intensif =\u003C\/i\u003E croissance quantitative bas\u00e9e sur une plus grande productivit\u00e9.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"#nhiv\" id=\"nbiv\"\u003Eiv\u003C\/a\u003E \"There are still capitalists in China, but the state is under the leadership of the Communist Party.\" Mao Zedong, \u003Ci\u003EOn Diplomacy\u003C\/i\u003E, Beijing 1998, p. 251.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"#nhv\" id=\"nbv\"\u003Ev\u003C\/a\u003E Voir par exemple Roselyn Hsueh, \u003Ci\u003EChina's Regulatory State. A New Strategy for Globalization,\u003C\/i\u003E Ithaca 2011; Zhao Zhikui, 'Introduction to Socialism with Chinese Characteristics', Bejing 2016, Chap. 3; Arthur Kroeber, 'China's Economy. What Everyone Needs to Know', Oxford 2016, hoofdstuk 5; Robin Porter, 'From Mao to Market. China Reconfigured', Londen 2011, p. 177-184; Barry Naughton, 'Is China Socialist?', \u003Ci\u003EThe Journal of Economic Perspectives,\u003C\/i\u003E Vol. 31, No. 1 (Winter 2017), pp. 3-24, \u003Ca href=\"https:\/\/www.jstor.org\/stable\/44133948?seq=5#metadata_info_tab_contents\"\u003Ejstor.org\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.investigaction.net\/fr\/la-chine-et-la-destinee-du-monde\/\"\u003Einvestigaction.net\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":{"related_art":[{"title":"La derni\u00e8re d\u00e9cennie \u00e9tait celle de la Chine. La prochaine sera aussi celle de la Chine","url":"http:\/\/newsnet.fr\/apicom\/id:167378,json:1"}]}}}